En bref
- La grande distribution impose ses conditions.
- À l’opposé, les monnaies complémentaires drainent d’autres valeurs.
Quelle que soit la ville dans laquelle on se balade, ce sont pratiquement toujours les mêmes chaînes de magasins qui bordent les trottoirs. À l’intérieur, même décoration, même présentation et mêmes produits. La concurrence qui s’opère entre ces différents groupes et la chasse au bénéfice à court terme aboutissent souvent à de piètres conditions salariales et sociales pour leurs employés et fournisseurs (voir p5). À l’opposé de cette logique se situent les monnaies complémentaires. Ces monnaies servent à échanger des biens et des services mais, contrairement à la monnaie classique, elles sont souvent limitées à une région ou à un type de biens et de services. Il existe des milliers de monnaies complémentaires à travers le monde et pratiquement autant de modes de fonctionnement.
Le temps comme monnaie d'échange
Parmi celles-ci, on peut citer les SEL (systèmes d’échanges locaux) ou les banques du temps, qui permettent d’échanger des services. L’unité d’échange est le temps. A côté des SEL, un autre grand type de monnaie complémentaire fonctionne davantage comme la monnaie classique. Sa valeur peut être équivalente à la monnaie classique, parfois même un peu moins. Les monnaies complémentaires peuvent être utilisées dans des
magasins, des cafés, des restaurants et des fournisseurs au sein d’une communauté. Par exemple, l’équivalent de 2,4 millions de dollars circule en BerkShares dans l’ouest du Massachusetts. Ils sont échangeables en banque et acceptés dans quelques 400 magasins offrant une grande variété de biens et de services. Comme c’est souvent le cas pour ce type de monnaie, le taux de change est plus faible. Le Berkshare coûte 0,95 dollar. Les utilisateurs
reçoivent directement à la caisse une réduction de 5 %, ce qui les incite naturellement à utiliser cette monnaie. Le but affiché du Berkshare est de dynamiser l’économie locale et même, à en croire ses concepteurs, à créer une économie régionale autosuffisante basée sur le développement durable et l’aide à la communauté. D’autres monnaies complémentaires sont davantage basées sur le type de services ou de biens qu’elles permettent d’acheter, tels que la nourriture bio ou les produits «verts». Les unes comme les autres ne rivalisent pas avec
les grandes chaînes de magasins, mais leurs créateurs espèrent développer un autre système d’échange de biens et de services, non plus basé sur le profit mais sur d’autres valeurs telles que le développement durable,l’environnement ou l’économie locale.
À côté des grandes chaînes de distribution vendant des produits standardisés, les monnaies locales permettent d'échanger des biens et services à un niveau régional avec comme but principal de dynamiser l'économie locale.