Fortaleza, dans le nord-est du Brésil. La favela Palmeiras a été l’objet d’un mouvement de revendications citoyennes aboutissant à la création d’une banque en vue de soutenir l’économie de quartier et de créer
des emplois. Le Conjunto Palmeiras a inventé un nouveau modèle de développement qui réconcilie efficacité des synergies locales, ressources de l’économie mondialisée et éthique solidaire. Retour sur un historique sans précédent.
En 1973, le Conjunto Palmeiras est un no man’s land à vingt kilomètres de Fortaleza, dans le nord du Brésil, où la mairie reloge de force les démunis qu’elle expulse du centreville pour y construire de grands hôtels touristiques.
Le quartier lutte pour être raccordé à l’eau, à l’électricité et aux transports. Les années 1980 sont une suite d’âpres batailles et négociations pour l’accès à ces services de base. Les habitants se mobilisent pour avoir des bus qui fonctionnent et desservent mieux le quartier ; pour l’installation de postes électriques et, surtout, pour le raccordement des habitations au réseau d’eau de la ville.
La lutte pour l’eau est fondatrice de l’identité du Conjunto Palmeiras.
Plus de 20 après, en 1997, la favela a changé de visage. Les maisons en « dur » ont remplacé les cahutes de fortune, mais la pauvreté reste une réalité quotidienne. Les habitants se fixent un nouvel objectif : trouver le moyen de lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale. Un an plus tard, la fédération des associations de la favela crée la Banque Palmas pour générer du travail et des revenus dans le Conjunto Palmeiras par le biais du microcrédit à la production et à la consommation.
En 2002 se crée le palmas, la monnaie sociale qui vient compléter l’architecture du système de relocalisation des échanges. Les palmas, monnaie locale utilisable uniquement dans le quartier, servent à acheter dans les commerces de proximité.
La Banque Palmas prend un essor considérable lorsqu’en 2005 la Banque populaire du Brésil (BPB) créée par Lula, le président brésilien, lui accorde un portefeuille de crédit de 30 000 reais (environ 13.000 euros). La BPB fait ainsi de la Banque Palmas son « correspondant bancaire » dans les quartiers pauvres où aucune banque classique ne s’installe, faute de rentabilité.
Aujourd’hui, le Conjunto Palmeiras compte plus de 30 000 habitants. La Banque Palmas a un portefeuille de crédit de près de deux millions de reais. Pas moins de 46 banques communautaires ont été créées au Brésil sur son modèle, et 3600 au Venezuela.
Plus d’infos sur www.banquepalmas.fr
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Réseau Financité, (ex- Réseau Financement Alternatif)
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Année d'édition
2010
Jour d'édition
15
Date d'édition
15/09/2010
Mois d'édition
Septembre