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Soumis par Anonyme le

En bref

  • Le logement coopératif a fleuri dans l'entre-deux-guerres.
  • Aujourd'hui, les coopératives de logements bénéficient à nouveau d'un regain d'intérêt.

Après la Première Guerre mondiale, la crise du logement fait rage. Le besoin en logements ouvriers est estimé à plus de 200 000. Pour y faire face, l'État(-providence) crée, en 1919, la « Société nationale des habitations à bon marché » avec l'apport financier des dommages de guerre allemands. L'État belge décide notamment de subventionner des coopératives de locataires pour la construction de logements sociaux.

L'essor des cités-jardins

Ces créations urbanistiques d'un genre nouveau viennent de l'idée d'architectes progressistes
qui, pendant la guerre, ont puisé leur inspiration en Grande-Bretagne. Les cités-jardins s'inscrivent dans un projet de vie collective. Des bâtiments ouverts à tous (bibliothèque, salle des fêtes, lieu de réunion,
consultation pour les nouveau-nés...) sont aménagés au centre de ces cités, au départ construites à la périphérie des villes. La logique coopérative qui soutient cette organisation collective impliquait que les habitants achètent au moins une part à la société de construction des logements. L'exemple le plus connu est la cité Floréal, à Watermael-Boitsfort, dont la construction, en 1922, s'est faite à l'initiative d’un premier noyau d’ouvriers typographes du journal Le Peuple. D'autres cités-jardins ont vu le jour, à la même époque, à Bruxelles et dans d'autres provinces : Le Logis (Watermael-Boitsfort), Moortebeek (Anderlecht), Kapelleveld (Woluwe-Saint-Lambert), la Cité Mallar (Verviers), la Joie du Foyer (Saint-Servais), la Cité Van Lindt (Auderghem)...
Toutes les cités-jardins ne s'adressaient pas uniquement à des ménages défavorisés. La cité-jardin de Kappeveld ne comptait que des travailleurs intellectuels parmi ses fondateurs, et ce, en raison du prix d'achat de la part de la coopérative, estimé à 3000 francs, alors que le salaire annuel moyen d'un ouvrier s'élevait, à l'époque, à 4231 francs ! Le développement des cités-jardins s'est bientôt ralenti. À une époque où la construction en hauteur était jugée plus rentable, leur coût mais aussi la crainte de voir naître des bastions « rouges » ont mis un terme à leur évolution.

Que sont nos amours devenues ?

Le logement coopératif semble connaître aujourd'hui un regain d'intérêt en raison, notamment, des coûts de logement sans cesse en hausse. Pourtant, il relève encore en Belgique du spécimen rare. A contrario, il est monnaie courante dans d'autres pays. Le logement coopératif constitue 10 % du parc immobilier en
Allemagne et 18 % en Suède. Il est également monnaie courante au Canada. La coopérative est une organisation gérée démocratiquement et fondée dans le but de répondre aux besoins communs par le biais d'une entreprise, propriété commune des membres. En matière de logement, différentes formes de coopératives coexistent : les coopératives de construction (subsidiées ou non par État), qui ne peuvent vendre, en toute propriété, leurs logements qu'à leurs futurs membres ; les coopératives d'habitants, dont la gestion et le contrôle se font par les locataires; l'habitat groupé... Parmi les coopératives permettant d’alléger les coûts de logement de leurs locataires, on peut citer la coopérative Les Tournières, à Liège, ou LivingStones, à Bruxelles. La première est née à l'initiative de particuliers tandis que la seconde a été fondée par trois agences immobilières sociales. Dans un cas comme dans l'autre, le capital investi par les coopérateurs permet d'acheter des logements, de les rénover et, ensuite, de les louer à des prix modérés à des associations ou à des ménages à bas revenus. L'objectif social – l'accès au logement pour les revenus modestes – n'est pas indispensable, mais il est néanmoins généralement présent. Dans certains cas, ce sont d'autres objectifs communs aux coopérateurs qui prévalent : volonté de minimiser les consommations d'énergie, projet intergénérationnel... L'avantage de la coopérative, outre la mutualisation de frais, se situe également dans l'adhésion à un projet commun. Du coup, cette forme d’organisation demande une implication des coopérateurs, ce qui peut constituer, selon les cas, tant un élément positif qu’un frein.

Laurence Roland

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Auteur(s)
Editeur
Réseau Financité, (ex- Réseau Financement Alternatif)
Lieux
Sommaire

L'histoire du logement coopératif n'est pas neuve. Totalement entré dans la norme dans d'autres pays, il constitue l'exception en Belgique. Plus qu'une construction financière, il tient, le plus souvent, de l'acte engagé.

Numéro de classement dans la bibliothèque ou code de rangement
AR-ROLA2010-6
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Année d'édition
2010
Jour d'édition
15
Date d'édition
15/12/2010
Mois d'édition
Décembre