Cette habitude remonte à l'époque où les agences bancaires et la pratique du compte d'épargne n'étaient pas courantes et où le café constituait encore un des lieux centraux de la vie de village. L'argent est déposé à période régulière et les bénéficiaires le récupèrent à date fixe, annuellement. Les sommes sont parfois conséquentes. De 50 à 100 membres peuvent réunir 20, 30 voire 50 000 euros. Avant, cet argent restait dans la cagnotte, sorte de boîte en bois avec plusieurs fentes numérotées. Aujourd'hui, le gestionnaire de la cagnotte, souvent le patron du café, verse régulièrement l'argent récolté sur un compte. La plupart du temps, la cagnotte est constituée dans un but précis, comme la fête annuelle du village, au cours de laquelle les heureux épargnants pourront dépenser sans soucis. Le terme de cagnotte est d'ailleurs toujours bien présent dans l'usage à Binche, où la participation au carnaval pour un Gille et sa famille représente un certain budget. Pour alléger la note, chaque société de Gilles organise, aujourd'hui encore, une cagnotte qui permet à ses membres d’épargner tout au long de l'année en vue des festivités. L'épargne avec intérêts est reversée la veille du Carnaval. Par extension, une « cagnotte » désigne aussi le groupe de Gilles ou d'amis qui se rassemblent pour le carnaval. La pratique de la cagnotte de café comporte toutefois des risques quand le gestionnaire se met à la confondre avec sa propre poche...
Les cagnottes de café sont aussi présentes dans d'autres pays d'Europe. Ici, le Cagnomatic de Fribourg, en Suisse.
La tontine à la sauce belge existe toujours dans nos cafés. Aujourd'hui encore, des « habitués » continuent à épargner dans des « cagnottes de cafés ».