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Avec 4 000 guichets automatiques répartis sur l’ensemble du territoire, cet accord signé il y a tout juste un an se rapprochait en effet des projections initiales du secteur financier. Mais outre le nombre de distributeurs et d’emplacements prévus, le protocole contenait des clauses qui ne sont aujourd’hui pas respectées.

Un distributeur par commune

Point positif de l’accord, celui-ci mentionnait que chaque commune devait disposer d’au moins un distributeur (sans toutefois préciser s’il s’agissait d’une machine installée par le secteur bancaire ou dans le cadre du contrat de bpost). Il était aussi mentionné que les banques BNP Paribas Fortis, KBC/CBC, Belfius et ING (soit les banques du réseau Batopin) ne supprimeront pas leurs machines avant qu’un nouvel appareil point Cash soit installé.

Un point qui n'est pas respecté

Dans la commune de Waimes, en province de Liège (3 823 habitant·e·s), la dernière agence bancaire de BNP Paribas Fortis qui contenait des distributeurs a fermé fin novembre 2023 sans qu’un distributeur Batopin soit installé. Les habitant·e·s doivent se rendre à Malmedy (6,9 km) ou Weywertz (6,4 km) pour retirer de l’argent liquide. Car si un distributeur est bien prévu, Batopin doit encore déterminer le lieu exact et l’installer. (Vedia, 28 novembre 2023)
Dans la commune de Marchin, en province de Liège (5 450 habitant·e·s), la dernière agence Belfius qui contenait des distributeurs a fermé en novembre 2023. Le point Cash sera accessible en mai. (L'Avenir, 23 mars 2023)

Accessibilité

L’accord de mars 2023 mentionne des « emplacements de sites d’ATM situés dans des lieux stratégiques, avec une activité économique et facilement accessibles en transport en commun, en ce compris pour les personnes porteuses d’handicap »

Des appareils installés au mauvais endroit 

Dans le métro bruxellois, plusieurs appareils sont installés au-delà des portiques payants, accessibles aux seul·e·s voyageur·euse·s. C’est le cas des stations Comte de Flandre, Etangs noirs.
A Libramont, en province de Luxembourg, la commune possède un emplacement point Cash contenant deux machines pour 10 000 habitant·e·s où il est impossible de se garer à proximité. (RTBF, 30 octobre 2023)

Inadaptés aux personnes à mobilité réduite

L’étude réalisée par hub.brussels sur les besoins des commerçant·e·s et des client·e·s concernant l’accès au cash souligne des conditions d’accès difficiles pour les PMR : portes non automatiques, appareils en hauteur difficiles d’accès pour les personnes en chaise roulante, accès compliqué pour les ATM localisés dans les stations STIB…
A Mons, sur 4 distributeurs installés par Batopin, aucun n’était adapté aux personnes à mobilité réduite. (La Province, 6 octobre 2023)

Dans des locaux fermés

L’accord mentionne aussi qu’ « au moins 1 ATM par commune devra être accessible 24h/24 et 7jours sur 7 s’il est en front de rue, avec une possibilité de fermer la nuit lorsque l’ATM est installé dans un bâtiment ouvert au public comme par exemple une agence bancaire, une galerie commerçante, une gare, un local administratif »
A Bruxelles, la moitié des appareils sont installés dans les locaux où les horaires ne sont pas toujours affichés. Dans les communes de Berchem-Sainte-Agathe, Forest et Watermael-Boitsfort, l’étude de hub.brussels note qu’aucun appareil n’est disponible 24h/24. Ces appareils sont inaccessibles une bonne partie du week-end ou passé 18h.

Fonctionnement

Dans le protocole signé entre le gouvernement et le secteur bancaire, les opérateurs d’ATM s’engagent à « surveiller et suivre de près l’intensité d’usage (capacité) et le bon fonctionnement (disponibilité) des ATM. Si des écarts sont constatés par rapport aux normes du marché, les mesures nécessaires seront prises pour y remédier. »
Depuis l’installation des premiers appareils Batopin, un nombre élevé d’utilisateur·rice·s se plaignent régulièrement de la lenteur des machines, du choix trop limité des coupures et des pannes régulières.
A Mouscron, un problème signalé par une quinzaine de personnes faisait état d’appareils qui avalait sans raison les cartes bancaires. (Nord Eclair, 18 janvier 2024)

Distance

Depuis quelques semaines, Batopin a dévoilé l’ensemble des 970 points Cash qui s’ouvriront d’ici 2025. Alors que l’accord mentionnait un accès à un distributeur pour 95% de la population à moins de 2km (zone urbaine), 3 km en zone intermédiaire et 5 km en zone rurale, la société Batopin n’en dit mot. Pour rappel, le protocole prévoyait de maintenir les taux de couverture là où ils étaient « bons », et de les améliorer là où ils ne l’étaient pas. Batopin se contente désormais de communiquer sur un accès à un distributeur de billets à moins de 5 km pour 95% de la population belge, ignorant totalement les différentes zones mentionnées dans l’accord, rédigé en termes flous.

Avec leur action introduite devant le Conseil d’État, Financité et Testachats demandent toujours les détails de la méthodologie utilisée par la Banque nationale de Belgique pour déterminer la répartition des distributeurs de billets afin de mieux comprendre la répartition prévue par province, le taux de couverture négocié par province pour les trois types de zones en 2025 ainsi que le nombre de distributeurs par zone et par commune, seule manière de vérifier si l’accord garantit vraiment l’accès à l’argent liquide pour les Belges. Ce qui ne semble pas être le cas, car les plaintes se font entendre partout dans le pays. Les Bruxellois·es par exemple veulent un distributeur à moins de 10 min à pied comme c’était encore le cas en 2020 pour la majorité d’entre eux·elles, là où l’accord prévoit une distance à parcourir pouvant aller jusqu’à 2 km.


Plus d'informations

Pétition SOSCASH

Analyse de l’Accord sur l’accès aux distributeurs de billets

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Type d'actualité
Date de publication
 

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