Aller au contenu principal

Communiqué de presse de la plateforme Belfius est à nous

935 millions d'euros de profit, cela pourrait donner l'impression que tout est sous contrôle et que les choses vont bien. Pourtant, dégager de tels profits, cela a un prix. Pour ce qui est de Belfius, les choix managériaux de M. Raisière (administrateur-délégué) et de son équipe ont donné la priorité, année après année, aux profits, et on ne peut que constater que la banque n'a cessé de s'éloigner de ce qui pourrait être une mission de service public.

Le contexte écologique et social nécessite une intervention - c'est un fait avéré. Une banque publique figure au rang des outils qu'il est possible d'utiliser à ces fins. Pourtant, et malgré les montants astronomiques mis depuis 2008, et encore en 2011 et 2020, dans les sauvetages répétés du secteur bancaire, les gouvernements successifs s'enferment dans leur refus de considérer Belfius comme un service public et un outil au service de modèles de pratiques et de modèles de production socialement et écologiquement justes. Malgré des belles paroles, leurs critères d'investissement écologique et social ne sont pas mieux que le standard très problématique des autres grandes banques.

Elle ne remplit toujours pas son rôle vis-à-vis des habitant·e·s de Belgique et certaines tendances se sont même nettement aggravées ces dernières années puisque la direction de Belfius a suivi exactement la tendance du secteur bancaire privé : fermeture massive des agences et distributeurs dans les quartiers populaires et les campagnes (près de trois cents agences fermées en dix ans, soit un réseau amputé de près d'1/3 de ses implantations); priorité visible aux client·e·s les plus fortuné·e·s tant dans le réseau d'agences que dans les communications de la banque (comme le montre l'attention mise à développer l'offre de wealth management).

Non seulement, Belfius participe à ces tendances délétères, mais - à travers son implication dans Febelfin, le lobby du secteur - elle contribue au sabotage organisé par les grandes banques belges, qui complique l'accès aux banques et au cash, pousse les client·e·s "moins rentables" vers le tout-numérique, exclut ainsi des pans entiers de la population d'un service pourtant élémentaire, et utilise ce moindre recours à des services bancaires devenus inatteignables pour justifier de nouvelles coupes et empirer encore la situation.

Avant Belfius, avant les dix années Dexia qui se sont soldées par deux épisodes de sauvetage public, cette banque était le Crédit Communal de Belgique, une banque de proximité, de service public, et la banque des communes. Loin de vouloir idéaliser cette période, on peut cependant décider de continuer dans cette lignée plutôt que dans celle - sans issue - de Dexia/Belfius. Que l'État renonce à ses dividendes, que la direction de Belfius soit sommée de rétablir un secteur public bancaire, disparu du paysage belge. Que des agences réouvrent et rétablissent une qualité de service pour que chacun et chacune puisse y accéder. Que la banque joue un rôle positif dans la transformation de nos modèles de production, parce que c'est urgent et important, et parce qu'elle en a les moyens. 

image de gabarit
belfius est a nous
Type d'actualité
Date de publication
 

REJOIGNEZ NOTRE MOUVEMENT 

Comme nous, voys croyez qu'une autre finance est possible ? Joignez votre voix aux 4000 membres de notre mouvement (coopératives,asbl,citoyen·ne·s engagé·e·s) et soutenons la finance de demain.