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Il y a 20 ans, le royaume comptait plus de 12 000 agences bancaires. Fin 2020, il n’en restait plus que 4 232 (- 66,81%). Rien qu’entre fin 2019 et fin 2020, 460 agences ont à nouveau disparu.

Il est fort probable que le nombre total de fermetures soit, fin 2021, supérieur au nombre avancé dans les différents plans de restructuration. Toutes les agences fermées pendant les périodes de confinement n’ont pas nécessairement rouvert leurs portes. Au contraire, les banques mettent en avant la progression importante de l’utilisation des canaux numériques par la clientèle pendant la crise sanitaire pour justifier une nouvelle diminution du nombre d’agences. Rien que dans les 4 grandes banques, on compte déjà cette année 371 fermetures d'agence (147 pour ING, 127 pour BNP Paribas Fortis, 68 pour KBC et 29 chez Belfius).

Une suppression des appareils en libre service et imprimantes

Si l’accès au guichet s’est restreint, justifié par la digitalisation ou par la crise sanitaire, il est aussi devenu de plus en plus rare de trouver dans les agences des espaces dits de self-banking équipés en appareils permettant d’effectuer certaines opérations bancaires, comme des virements, et d’imprimer des extraits de compte. Après avoir compté jusqu’à 15 306 appareils en 2010, le pays n’en comptait plus que 10 649 en 2019 et 8 460 en 2020, soit une baisse de 20,56% en un an.

Ces automates, faciles à utiliser, permettent pourtant aux personnes « non digitalisées », notamment les personnes âgées, de gérer leurs opérations bancaires de manière autonome sans avoir besoin la plupart du temps de l’aide du personnel bancaire.

Les banques qui mettent encore des imprimantes à disposition de leurs client·e·s sont aussi de moins en moins nombreuses. Si on en trouve encore chez Belfius, Beobank ou bpost, ce n’est plus le cas chez BNP Paribas Fortis, Crelan ou ING. Les personnes qui, grâce à ces machines, pouvaient facilement et aussi souvent que nécessaire imprimer leurs extraits de compte n’ont le plus souvent plus d’autre choix que de recourir à l’envoi d’extraits par la poste. Cette solution est loin d’être satisfaisante car elle est payante dans la plupart des banques. Un seul extrait de compte par mois ne permet pas un pointage précis des dépenses et des rentrées notamment pour les personnes à faible revenu qui craignent de passer en négatif.

L'accès au cash en danger

C’est sans doute l’accès à l’argent liquide qui a été le plus touché. Depuis quelques années, les moyens de paiement électroniques (cartes, virements et prélèvements électroniques, paiement par mobile, etc.) proposés par les banques et le secteur du paiement prennent de plus en plus de place dans les habitudes de paiement. Si bon nombre de consommateur·rice·s en sont très satisfait·e·s, ce n’est pas le cas de tou·te·s. Certaines personnes sont toujours très dépendantes du cash tandis qu’une grande majorité souhaite continuer à avoir le choix, ce qui devient de plus en plus difficile.

Après avoir atteint un pic en 2013 avec 8 707 appareils, le nombre de distributeurs de billets mis à la disposition de la population n’a cessé de diminuer depuis lors pour atteindre les 6 433 en 2020, soit la disparition de plus d’un quart des distributeurs (- 26,11%).

Tant au niveau de la zone euro que de l’Union européenne, la Belgique se situe en-dessous de la moyenne en nombre de distributeurs par million d’habitant·e·s. Alors que tous les pays ne connaissent pas de baisse du nombre de leurs distributeurs, la Belgique fait partie des pays qui ont connu la baisse la plus importante au cours de ces 5 dernière années.

La suppression des agences bancaires conduit à la disparition des distributeurs qui y sont installés, ce qui est mal vécu par une partie de la population qui doit parfois effectuer des kilomètres pour accéder à un appareil. Dans le cadre de sa campagne intitulée « Soyons cash », Financité a eu l’occasion de recueillir de nombreux témoignages de personnes qui restent attachées à un accès aisé à un distributeur de billets. La pétition s’opposant au projet Batopin, initié par les 4 grandes banques du pays et qui prévoit une réduction drastique du nombre de ces distributeurs a récolté plus de 9 000 signatures.

Plus d’informations et les chiffres de l’inclusion financière en matière de crédit et d’épargne dans le Rapport sur l’inclusion financière 2021.

Annexes

Rapport sur l’inclusion financière 2021
Synthèse du rapport sur l’inclusion financière 2021
Baromètre de l’inclusion financière 2021
Campagne Soyons cash

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