Il y a bientôt presque 20 ans que la finance solidaire s’est imposée comme un sujet d’envergure internationale. C’est en 2003, à Porto Alegre au Brésil, au 3ème Forum social mondial créé pour venir en contrepoint au Forum économique mondial de Davos, qu’émerge la proposition d’un système financier solidaire mondial. En 2021, à quoi ressemble la finance solidaire en Belgique ? Qui sont les acteurs. Financité publie son Rapport sur la finance solidaire.
La finance solidaire structurelle comprend les financements des organisations pour lesquelles il existe un indice qu’elles appliquent au moins un principe de solidarité : les sociétés à finalité sociale avec agrément(s), les sociétés à finalité sociale (sans agrément), les sociétés avec agrément(s), les ASBL avec agrément(s), les ASBL actives dans un domaine solidaire et les mutuelles.
Depuis 2015, le nombre d’organisations financées par la finance solidaire structurelle est en légère augmentation. En 2019, nous avons identifié 4 915 organisations, et si la tendance se poursuit comme durant les années précédentes, il est fort probable que nous avons dépassé les 5 000 organisations à la fin de l’année 2020. En termes de financement, cela représente plus de 15,8 milliards d’euros.
La finance solidaire certifiée, ayant reçu le label Financité & FairFin, augmente de façon plus importante. Depuis sa création, le label de finance solidaire a vu le nombre d’entreprises dont les financements plus que tripler pour atteindre 75 structures en 2020 pour un montant de plus de 400 millions d’euros.
Qui sont les investisseur·euse·s solidaires ?
Le rapport a également réalisé une enquête afin de dresser le profil de l’investisseur·euse solidaire. Il est intéressant de constater qu’un tiers des investisseur·euse·s n’ont financé qu’une seule entreprise, 53% ont financé entre 2 et 5 entreprises. Ainsi, 69 % des personnes interrogées récidivent une fois qu’elles ont investi dans la finance solidaire. Il semble y avoir plus de serial investisseur·euse·s solidaires. 55 % des répondant·e·s investissent en moyenne jusqu'à 500 euros par souscription.
Seuls 15 % des investisseur·euse·s affirment n’avoir investi que dans des entreprises dans lesquelles ils·elles connaissent les porteur·euse·s des projets et presque un tiers (27%) des invertisseur·euse·s consomment les produits et les services vendus par toutes les entreprises dans lesquelles ils·elles ont investi. La plus-value sociétale et/ou environnementale reste le critère de choix le plus important pour les investisseur·euse·s.
Nous avons pu juger une série de critères qualitatifs encourageants : quelles entreprises limitent le versement du dividendes, quelles entreprises interdisent les plus-values à la revente, quel est l'impact en termes de production d'énergie renouvelables...
Cependant, il reste du travail dans la finance solidaire. Ainsi, 82 % des investisseur·euse·s ne participent jamais ou seulement parfois aux assemblées générales et les chiffres montrent également une faible représentativités des femmes (25%) aux conseils d’administration des entreprises de la finance solidaire.