Sachant que les banques ont le monopole de la collecte des dépôts, il est évident qu’elles doivent aussi assurer le service de la mise à disposition de cet argent à leurs client·e·s. Or, force est de constater que le nombre de distributeurs de billets ne fait que diminuer drastiquement ces dernières années, et que les Belges s’en plaignent. Notre pétition soscash.be a déjà récolté plus de 33 000 signatures.
Dans ce contexte, un accord a été signé en mars 2023 entre le gouvernement et Febelfin. Celui-ci se vante d’ « améliorer nettement l’accessibilité des distributeurs automatiques de billets » via une série « d’engagements » pris par les banques. Les trois organisations jugent cet accord insuffisant, mais également peu transparent. Un recours devant le Conseil d’Etat est d’ailleurs toujours pendant afin d’obtenir le détail de cet accord. Alors même que cet accord est bien trop vague, le précédent gouvernement lui-même a dû constater en janvier dernier que Batopin ne respectait pas ses engagements et ignorait les recommandations de la Banque nationale de Belgique.
Bien que les négociations pour un nouveau gouvernement fédéral soient actuellement enlisées, les organisations estiment nécessaire de réagir afin de rappeler l’importance de ce dossier au futur formateur. Elles ont écrit aux présidents de parti en ce sens.
« Certaines propositions sur la table vont dans le bon sens - telle que l’introduction de distributeurs dans les supermarchés à condition que le coût de celle-ci soit supportée par les banques et non par les citoyen·ne·s – mais il faut oser aller plus loin pour regarder la situation dans son ensemble. Nous demandons qu’un vrai débat de société ait lieu, impliquant la société civile, et pas seulement le secteur bancaire », réagit Julie Frère, porte-parole de Testachats.
« Le prochain gouvernement doit répondre aux attentes de la population et oser légiférer sur l’accès à l’argent liquide sur base d’un débat démocratique et transparent. Le cash a cours légal dans toute la zone euro. À défaut d’une initiative contraignante pour les banques, le droit pour tout un chacun de choisir son mode de paiement ne sera plus garanti », avance Anne Fily, chercheuse en inclusion financière chez Financité.
« 29% des personnes âgées entre 55 et 74 ans ayant de faibles revenus ne disposent pas d'internet à la maison (cfr. Statbel) et seulement 35% des personnes de plus de 75 ans disposent d'un smartphone (cfr. Fondation Roi Baudoin). La facilité d’accès a l’argent liquide est nécessaire pour que ces personnes âgées aient un accès autonome à leurs propres ressources financières », rappelle Herman Fonck de Okra.
Type d'actualité
Date de publication
Paragraphe actualités