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L'Edito : Communauté de finance solidaire
L’histoire récente nous a encore montré que les logiques de privatisation et d'optimisation financière ne résolvent en rien mais, au contraire, empirent les crises sanitaires, environnementales et sociales que nous traversons
15 décembre 2024
Paragraphe actualités

Si l’on en croit un rapport d’Informa Connect Academy (ICA), Elon Musk serait en tête pour devenir le premier trillionnaire en dollars au monde d'ici 2027 – vous avez bien lu, 1 000 milliards de dollars ! Entre-temps, nommé à la tête d’un « ministère de l’efficacité gouvernementale » il a pour mission de « démanteler la bureaucratie gouvernementale, sabrer les régulations excessives, couper dans les dépenses inutiles et restructurer les agences fédérales », ce qui annonce un licenciement massif de fonctionnaires.

L’homme le plus riche du monde est donc à la manœuvre pour que le marché prenne à sa charge une partie supplémentaire des missions de l’État. Supplémentaire car il n’est en réalité que le digne rejeton de Ronald Reagan qui, comme Margaret Thatcher au Royaume-Uni, a déjà largement commencé le travail avec la révolution conservatrice des années 1980 et la réduction des interventions de l'État dans la sphère économique et sociale.

Leur idéologie néolibérale était fondée sur la libéralisation des marchés financiers au nom du dogme de leur efficience : la concurrence qui y règne et les vertus autorégulatrices dont ceux-ci seraient dotés devaient y produire de « justes prix ». Dès lors, la promesse d’un capitalisme démocratique qu’avaient incarné Les Trente Glorieuses, la période de prospérité de l’après-guerre, pouvait – disaient-ils - se produire à moindre coût si le marché prenait à sa charge une partie des missions de l’État.

La réalité a été que les services publics se sont effrités tandis que la richesse a été de moins en moins bien partagée, creusant les inégalités. Avec la grande crise immobilière et bancaire de 2007-2008, beaucoup ont pensé que la parenthèse néolibérale allait se refermer, tant il était devenu vital d'en finir avec ce que le président Nicolas Sarkozy qualifiait à l'époque de « dérives du capitalisme financier ». Nous sommes hélas loin d’un tel coup d’arrêt et les capitaux continuent à circuler partout à la vitesse de la lumière avec pour seule boussole la recherche permanente et la plus rapide du profit.

Pourtant, l’histoire récente nous a encore montré que ces logiques de privatisation et d'optimisation financière ne résolvent en rien mais, au contraire, empirent les crises sanitaires, environnementales et sociales que nous traversons. Si nous voulons construire une société plus durable et solidaire, il faut, à l’inverse et de toute urgence, soustraire son financement de la sphère d'influence des marchés financiers et défendre un paradigme solidaire de la finance qui, sans visée spéculative et moyennant une rémunération limitée, fournit l’argent nécessaire aux projets et aux entreprises qui présentent une valeur ajoutée pour l’humain, la culture et/ou l’environnement.

41 % des Français·es considèrent que la manière dont notre banque utilise notre argent peut contribuer à aller vers une société plus solidaire. Elle monte à 52 % parmi les 25-34 ans. Il ne nous reste donc qu’à organiser et élargir la communauté de celles et ceux qui veulent défendre cette vision d’une finance solidaire. Ce sont nos responsabilité et urgence communes

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