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Sans filtre : Pourvu que ça rapporte
Pourquoi s’obstiner à se demander ce qu’en pensent les marchés financiers quand des mesures sont objectivement dangereuses pour la planète ?
15 décembre 2024
Paragraphe actualités

Un homme orange, climatosceptique et qui a fait du mensonge une stratégie politique gagne les présidentielles américaines. Les observateurs du climat ne cachent pas leur profonde inquiétude alors que Trump a promis de sortir les États-Unis, premier pollueur historique et premier producteur de pétrole, de l’accord de Paris sur le climat.

Qu’en retiennent les bourses ? Cap sur les entreprises américaines ! Le Dow Jones bondit, le Nasdaq grimpe et l’indice Standard & Poors s’octroie une hausse spectaculaire. Si l’on était cyniques, on dirait bien que tout ce qui compte est de savoir comment les marchés financiers vont profiter de la situation pour se faire de l’argent. Il faut dire que Donald Trump avait comme promesse de campagne (entre autres) d’alléger la fiscalité des entreprises. Et qui dit moins de taxes ne dit pas meilleures conditions salariales ou meilleure conscience environnementale, mais bien meilleur dividende pour les actionnaires. Et ça, les marchés aiment.

Et quid de sa volonté de relancer les forages, l’extraction de gaz et de pétrole de schiste ? Un désavantage pour la planète et la survie des espèces qui la peuplent, certes, mais aussi une fabuleuse opportunité pour les entreprises américaines. Car en autorisant ces projets, cela rendra le coût de l’énergie plus faible aux États-Unis, rendant ainsi plus compétitives les entreprises outre-Atlantique. Et ça, les marchés aiment.

Encore plus fort, en imposant moins de réglementations environnementales ou en matière de respect des employé·e·s, les entreprises vont enfin pouvoir utiliser tout l’argent qu’elles versent aux responsables « durabilité » à d’autres projets plus vertueux, comme celui de donner de l’argent aux actionnaires.

En dix ans, on aurait espéré que le discours prononcé par Mark Carney, alors directeur de la banque d’Angleterre, ait percolé. Intitulé « briser la tragédie des horizons », il prévenait le secteur financier que le climat n’était pas un sujet facultatif. Que la vision court-termiste des investisseur·euse·s allait finir par se heurter avec les intérêts à long terme d’un climat capable d’entrainer des milliards d’euros de pertes.

Mais au lieu de se préoccuper du coût social et environnemental, les marchés se sont contentés de retenir qu’il faut toujours évaluer des politiques dangereuses pour la planète sous l’angle financier et tenter d’en tirer profit. On aura pourtant prévenu, même en ne se préoccupant que de l’argent, à long terme, tout le monde perd

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