
De virulentes attaques se succèdent aux quatre coins du monde contre les droits humains et l’État de droit. Ce qui ressemble de plus en plus à une internationale réactionnaire s’est mise en marche pour restreindre, quand il ne s’agit pas d’éteindre, les libertés politiques, la lutte contre les discriminations, la liberté d’association, le droit au travail, à la sécurité sociale, à la protection d’un environnement sain ou encore à l’épanouissement culturel et social.
« Les juges ne sont pas autorisés à contrôler le pouvoir légitime de l’exécutif », clame le vice-président américain J. D. Vance. Comme un lointain et douloureux souvenir de la théorie du juriste nazi Carl Schmit qui décrivait l’État comme fondé sur une décision politique et non sur une norme. Et tant pis pour la sécurité juridique et la garantie qu’elle offre à la démocratie ainsi qu’aux droits et libertés des citoyen·ne·s.
Que pouvons-nous faire face à cette déferlante qui semble nous dépasser? Selon le Baromètre de la confiance politique qui est une enquête du Cevipof réalisée entre le 17 janvier et le 5 février en France, en Allemagne, en Italie et aux Pays-Bas, deux tiers des enquêté·e·s estiment que « l’on a tout intérêt à se mettre à l’écart de la vie politique et à se consacrer à sa vie personnelle ». Comme une résignation face à la vague conservatrice et autoritaire alors que celle-ci ne peut précisément exister et se développer que sur le terreau de nos apathie, démission et renoncement.
Les modalités de résistance sont pourtant multiples. Des centaines de millier d’Allemand·e·s sont ainsi descendu·e·s dans les rues pour manifester contre l’extrême droite, de très nombreuses organisations citoyennes se mobilisent afin de protéger les droits humains ou l’environnement, des collectifs s’engagent pour lutter contre la pauvreté, pour ne donner que quelques exemples.
Une bonne manière de résister, c’est aussi promouvoir une finance fondée sur la solidarité plutôt que la prédation, le respect de l’humain et de son environnement plutôt que l’enrichissement effréné et indécent de quelques nanti·e·s. Et nous sommes nombreux·ses à le faire! C’est l’objet du Financité Magazine que vous avez entre les mains, nous ne sommes pas moins de 135 000 à le lire chaque trimestre, sans compter plus de 200 000 lecteur·rice·s occasionnel·le·s ! C’est ce que font aussi 2,2 millions de personnes en Belgique qui, selon notre 4e rapport sur la finance solidaire, consacrent une partie de leur épargne à soutenir pas loin de 50 000 entreprises dont les activités permettent à tou·te·s de vivre en bonne santé, d’avoir un travail décent, de réduire les inégalités, de lutter contre les changements climatiques.
Nous ne sommes pas démuni·e·s, ni isolé·e·s, dans notre volonté de construire une société plus durable et solidaire! Et, oui, participer au développement de la finance solidaire, non seulement a du sens, mais, surtout, pose les bases d’un avenir serein et inclusif qui est le meilleur rempart contre les dérives réactionnaires. C’est un acte de résistance que chacun·e d’entre nous peut et doit poser ici et maintenant.