
Le lobby des banques avait raison. Depuis des années, la Fédération du secteur financier belge nous prévenait : les Belges préfèrent les solutions numériques aux espèces pour payer en magasin. les paiements électroniques - en particulier les paiements par carte - sont devenus la norme, supplantant le cash. « Nous observons ainsi une diminution générale de l’utilisation des espèces, principalement en raison d’une baisse significative de leur usage chez les adultes de plus de 55 ans », précise le baromètre des paiements numériques, une étude réalisée par la Vrije Universiteit Brussel pour le compte des partenaires Febelfin, Bancontact Payconiq Company, Mastercard, Visa et Worldline.
Les chiffres de la Banque centrale européenne ne disent pas le contraire. Il y a eu en effet moins de retraits aux distributeurs en 2024 qu’en 2023.
Mais les acteurs du paiement numérique (qui ont donc un intérêt certain à pousser ce mode de paiement) oublient de préciser quelque chose : s’il y a bien eu moins de retraits (de 138 millions en 2023 à 129 millions en 2024), le montant total retiré, lui, est en augmentation.
Que l’on ne vienne pas accuser les défenseurs du cash d’utiliser les chiffres qui les arrangent. Ces statistiques sont publiées par le lobby bancaire lui-même. Le montant total retiré aux distributeurs du pays avoisinait 26,8 milliards d’euros en 2023. Il était de 27,2 milliards en 2024.
Cela confirme une tendance que l'on voit depuis plusieurs années : on va moins souvent au distributeur, mais on retire plus à chaque retrait. Pourquoi ? Parce que ces machines sont de plus en plus difficiles à trouver, tout simplement. Selon le même document, nous avons perdu 424 distributeurs l’année dernière, passant de 4 056 machines à 3 632. En 2020, on en comptait encore 6 411…
« Fait notable : lorsqu’un paiement électronique n’est pas possible, une part non négligeable de consommateurs renoncerait à l’achat - 15 % au total », s’étonne Febelfin ? Nous avons bien une idée de la raison puisque se procurer de l’argent liquide est devenu un véritable parcours du combattant. Ce n’est donc pas par amour des cartes plastiques ou des paiements sans contact.