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Soumis par Anonyme le

En bref

  • L'ISR va plus loin que l'éthique.

  • Aujourd'hui, il s'agit d'encourager la responsabilité sociétale.

Derrière ces variations terminologiques, il est certain que l’on retrouve souvent le même socle fondateur : la prise en compte des impacts sociétaux dans les décisions d’investissement ou de placement à travers des considérations éthiques, sociales et environnementales, au-delà des objectifs financiers traditionnels. En gros, l’épargnant ou l’investisseur prend acte du fait qu’investir son argent dans une entreprise, placer son argent à la banque – qui, elle-même, le prêtera à des entreprises, des États, des institutions – n'est pas un acte neutre.

Avant d'être qualifié de « socialement responsable » (ou non), l'investissement n'a d'abord été considéré que sous l'angle éthique par ceux qui souhaitaient inclure une dimension extra-financière dans leurs choix de placements. Il comportait une dimension morale, pouvant différer d'un groupe, d'une époque, d'une culture et d'un pays à l'autre... S'il est prévisible que, interrogés sur le sujet, la majorité d’entre nous conviendraient aisément qu'investir dans des entreprises d'armes controversées n'est pas éthique, qu’en serait-il de l'investissement dans des entreprises productrices d'énergie nucléaire ? De la pilule abortive, etc. ? L'éthique est personnelle, celle de l’un n’est pas celle de l’autre.

D'abord exclure

L'investissement éthique, donc, ne date pas d'hier. Historiquement, l’éthique appartenait essentiellement à la sphère religieuse. L’intégration de critères autres que financiers dans les décisions d’investissement est apparue pour la première fois aux États-Unis, dans le courant du XIXe siècle, sous l’action des quakers américains qui refusaient d’investir dans les deux marchés les plus rentables de l’époque : l’armement et le commerce d’esclaves. Par la suite, le mouvement s’est perpétué sous la pression exercée par les congrégations religieuses qui s'abstenaient d’investir dans des actions « du péché » (sin stocks), et qui excluaient d’emblée de leur politique d’investissement les entreprises actives dans l’alcool, le tabac, le jeu, l’armement et la pornographie. D’où le terme d’« investissement éthique ». Progressivement, les champs d’exclusion se sont élargis à d’autres secteurs d’activité, à d’autres zones géographiques et à d’autres investisseurs en fonction des nouvelles revendications portées par des groupes de pression d’origines diverses : guerre du Vietnam et refus de financer l’industrie de l’armement ; régime de discrimination raciale en Afrique du Sud et boycott des investissements au nom de l’antiracisme ; catastrophe de Tchernobyl, échouement de l’Exxon Valdezet lutte pour la protection de l’environnement, ...

Ensuite, s'ouvrir

Dans les années 1980, et à l'initiative d'un activiste américain, Leon Sullivan, le concept entre dans une nouvelle logique : en lieu et place d’exclure des entreprises en fonction de leurs activités, on s’intéresse davantage à leur mode de fonctionnement, à leurs engagements vis-à-vis de la société. On les compare entre elles et l'on sélectionne celles qui affichent une réelle responsabilité sociétale. On parle désormais d’« investissement socialemen responsable » (ISR). Les scandales financiers de ces dernières années n’ont fait que renforcer l’importance de la notion de responsabilité dans les actes financiers ainsi que dans le rôle d’actionnaire.

Dans sa version embellie, on voudrait croire qu'investir de manière socialement responsable permet de ne soutenir financièrement que des entreprises ou des États qui ont un comportement sociétal exceptionnel ou tout au moins au-dessus de la moyenne et, d'autre part, que l'ISR obligerait les entreprises à améliorer leur responsabilité sociétale en vue d'être sélectionnées dans les produits ISR. Mais les faits (voir articles suivants) montrent que la réalité n'est pas aussi tranchée.


Les différents types de produits financiers socialement responsables

Aujourd’hui, on distingue sur le marché belge, trois manières d’investir de façon socialement responsable :

Via un compte d'épargne. L'argent que vous y déposez est réinvesti dans des entreprises et États qui respectent des critères sociaux, environnementaux et de bonne gouvernance. Seules quelques banques (Banque Triodos, BNP Paribas Fortis et VDK Spaarbank) proposent des comptes d'épargne éthiques en Belgique.

Via un fonds de placement. Vous investissez votre argent dans un « panier » d'actions et/ou d'obligations composé d'entreprises ou d'États sélectionnés par le gestionnaire du fonds sur la base de critères sociaux, environnementaux et de bonne gouvernance. Pratiquement, toutes les banques commercialisent des fonds durables, avec de fortes différences dans les critères de sélection et dans la méthodologie utilisés.

Via un produit d'investissement solidaire tel que les parts sociales d'une coopérative agréée. Vous investissez directement votre épargne dans la coopérative. Les coopératives agréées respectent plusieurs critères dont la limitation du dividende (maximum 6 %), la redistribution des bénéfices au profit des membres sous forme de ristourne par exemple, ou encore la gratuité pour l'exercice du mandat des administrateurs.

Dans les deux premières formules (comptes d’épargne et fonds de placement), vous n’obtiendrez que très peu d'information sur les entreprises et États dans lesquels est placé votre argent. A contrario, avec les parts sociales, vous savez exactement à quoi celui-ci servira.

Type de support
Type de document
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Réseau Financité, (ex- Réseau Financement Alternatif)
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Sommaire

Éthique, responsable, durable, socialement responsable, soutenable, extra-financier, non traditionnel, alternatif... Pour l'épargnant et l'investisseur, difficile de s'y retrouver parmi cette profusion de termes.

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