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Soumis par Anonyme le

Dix banques – Bnp Fortis Paribas, Belfius, KBC, InG, bpost banque, Deutsche bank, ABN Amro, Rabobank, AXA et Dexia – ont été sélectionnées comme objet d'étude en raison de leur poids ou de leurs activités de spéculation avé- rées par le passé. Le but de l'enquête : identifier les pratiques d’offres et de commercialisation en belgique de produits d’investissement ainsi que d’autres formes d’investissement direct ou indirect dans les matières premières agricoles.

La pointe de l’iceberg

Premier constat : les produits d’investissement1 proposés sur le marché par les institutions financières en question ne constituent en réalité qu’une faible partie de leurs activités spéculatives sur les matières premières agricoles. sur le plan des activités en fonds propres de ces institutions, c’est en effet le flou total. Car il faut savoir qu'une banque peut utiliser ses fonds propres à des fins d’investissement, en spéculant sur les marchés, par exemple. À ce niveau, elle peut opter pour les marchés réglementés (la bourse) ou pour les marchés de gré à gré (via un contrat direct avec la contrepartie). La seconde possibilité n’impliquant aucune transparence, le volume des transactions de gré à gré de produits déri-vés sur matières premières en est arrivé, selon un dirigeant de la CFTC2, à peser 7 fois celui des marchés reglementés (voir p. 8 et 9) ! Les banques peuvent aussi agir pour le compte de tiers (via des produits d’investissement, de la consultance, etc.) en échange d’une commission ou de frais de gestion. On l’aura compris, comme ces pratiques n'impliquent pas d’obligation de communication envers les clients ou les autorités, il est difficile de mesurer avec précision l’ampleur du phénomène que constitue la spéculation alimentaire.

Néanmoins...

Sur les dix banques sélectionnées, l’étude montre que six sont actives dans la spéculation sur les aliments via une offre en produits d’investissement liés à des contrats à terme de matières premières agricoles ou à des indices relatifs à ces dernières. par ordre d’implication, on citera Deutsche bank, Bnp Paribas Fortis, AXA, Belfius, ING et ABN Amro. Au sein du volume total comptabilisé, on estime que le montant investi dans des produits dérivés sur des matières premières agricoles se situe entre 768 et 948 millions d’euros. Bien sûr, toutes les institutions financières ne jouent pas dans la même cour. Au jeu de la comparaison, Deutsche bank et Bnp Paribas Fortis sont de loin les plus actives.

Justifications

Les réactions à la publication précitée et aux lettres envoyées par le collectif d’ONG aux institutions financières pointées du doigt sont peu convaincantes. Deutsche bank s’est déclarée scandalisée par la publication du rapport2, estimant que les conclusions de l’enquête sont « fausses, archi- fausses ». en janvier 2013, l’institution avait déjà réitéré sa volonté de continuer à offrir, « dans l’intérêt de ses clients », des produits financiers liés aux produits agricoles.Ssoulignant l’absence de preuves empiriques établissant que les instruments financiers conduisent à une augmentation ou à une plus grande volatilité des prix alimentaires, elle mettait en avant les nombreux avantages apportés par les marchés à terme agricoles aux agriculteurs et à l’industrie alimentaire. Après une période marquée par la création de nombreux produits spéculatifs et par la crise financière, Bnp Paribas Fortis semble s'être, de son côté, racheté une conduite depuis peu, avec la suppression ou la suspension de certains fonds spéculatifs. Ces efforts restent toutefois insuffisants aux yeux des différentes ONG qui se sont penchées sur la question eu égard à l'importance des montants toujours investis actuellement par l'institution dans des produits dérivés sur les matières premières agricoles.

1. Trois instruments financiers ont été identifiés : les fonds indiciels, les etc (exchange traded commodities) et les etN (certificats). 2. commodity Futures trading commission
3. www.lecho.be/actualite/entreprises_finance/spe- culation_des_banques_belges_sur_les_matieres_pre- mieres.9361857-3027.art

Type de support
Type de document
Auteur(s)
Editeur
Réseau Financité, (ex- Réseau Financement Alternatif)
Lieux
Sommaire

Malgré le manque de transparence et la difficulté à avoir accès aux informations, il existe des preuves tangibles de l'implication de certaines banques belges dans la spéculation alimentaire.

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Année d'édition
2013
Date d'édition
2013