Désormais, il est possible d'aider un entrepreneur du Sud sans quitter son fauteuil.
Au Ghana, Ramatu a besoin de 725 $ pour monter son épicerie. En Équateur, Walter a besoin de 400 € pendant 6 mois pour réparer son taxi...
A partir de 20 € sur Babyloan ou 25 $ sur Kiva, vous pouvez aider une personne à monter son entreprise et participer ainsi à la grande aventure du microcrédit.
Depuis que le Bangladais Muhammad Yunus a obtenu le prix Nobel de la paix pour la création de la Grameen Bank, le microcrédit est définitivement entré dans l'ère du grand public. Aujourd'hui, l'homme de la rue sait que dans les pays en développement, un prêt d'une somme minime peut permettre à des micro-entrepreneurs de lancer leur activité et d'améliorer leur niveau de vie. Ce que l'on sait moins, c'est qu'il est possible, sans avoir à quitter son confort, de prêter de l'argent à un éleveur de chèvres au Mozambique, à un coiffeur au Bangladesh ou à une coopérative de femmes au Libéria : il suffit pour cela d’un ordinateur, d’une connexion à internet et d’une carte de débit.
Ceci s’appelle le crédit en ligne. Depuis cinq ans, il connait une croissance exponentielle dans les pays du Nord, comme dans ceux du Sud.
En 2005, est née Kiva, première plateforme de microcrédit en ligne, mettant en relation des prêteurs du Nord et des emprunteurs du Sud. En réalité, le prêteur octroie un crédit, non pas à un micro-entrepreneur en particulier, mais à une institution de microfinance (IMF) qui joue les intermédiaires et se charge de sélectionner les entrepreneurs et de leur délivrer les fonds.
Microcrédit en ligne, un business en pleine expansion
150 millions d’euros ont transité en 2009 (+ 50 % par an depuis 5 ans) par les dix plateformes de microcrédit en ligne aujourd’hui existantes : Kiva (USA), MyC4 (Danemark), MicroPlace (USA), RangDe (Inde), DhanaX (Inde), Babyloan (France), Veecus (France), Wokai (USA), United Prosperity (USA) et World Vision Micro (USA).
Le prêteur choisit l’entrepreneur qu’il veut aider, à hauteur de 15 € minimum, en se basant sur une biographie et une description des motivations de l’emprunteur, accompagnée d’une photo. Trois à neuf mois plus tard, l’investisseur retrouve son argent et peut alors le prêter de nouveau à un autre entrepreneur ou le récupérer.
L’accent est mis sur la relation interpersonnelle (peer-to-peer) qui se crée entre le prêteur et l'emprunteur. Régulièrement au cours de son prêt, il reçoit des nouvelles de ce dernier. Les prêteurs peuvent dialoguer entre eux sur les blogs et forums de ces sites, mais rien n’existe encore pour créer un contact direct entre prêteur et emprunteur. Dans les faits, cela reste difficile à réaliser quand on sait que moins d’un milliard de personnes ont accès à internet dans le monde.
Risque et retour sur investissement
Suivant le type de plateforme, les investisseurs sont rémunérés (à hauteur de 1 à 6 %) ou ils choisissent de prêter sans intérêts. Dans un cas comme dans l'autre, ces plateformes de microcrédit en ligne en appellent à la fibre sociale des investisseurs.
Ce choix est loin d’être neutre. Il a un impact direct sur les garanties des prêts. Les prêts sont garantis uniquement chez Babyloan et>DhanaX1, soit par les institutions de microfinance, soit par le site internet lui-même. Si les emprunteurs font défaut (ce qui arrive dans moins de 2 % des cas), les investisseurs retrouveront leur capital de départ. Sur toutes les autres plateformes, l’investisseur supporte le risque et perdra sa mise en cas de non-remboursement par l’emprunteur. Bien que l'on considère qu'il n’y a pas d’investissement avec retour sans risque, l'on est en droit de se demander ce qu'il en est pour ceux qui ne rapportent pas d’intérêts.
Le prochain défi qui attend ces plateformes est celui de la transparence. Celle des taux d’intérêts bien sur, mais aussi celle du processus de prêt. Comment les fonds transitent-ils ? Sont-ils bien affectés aux personnes choisies par les prêteurs ?
Les plateformes ont aujourd’hui tout à prouver.
www.babyloan.org
Babyloan est la première plateforme de microcrédit en ligne lancée en France. Une initiative prise en septembre 2008 par Arnaud Poissonnier (un ancien banquier) et Aurélie Duthoit.
Babyloan permet de financer des micro-entrepreneurs dans sept pays d'Afrique, d’Amérique du Sud et d’Asie (Bénin, Équateur, Nicaragua, Vietnam, Tadjikistan, Cambodge et Philippines) à travers sept institutions de microfinance, partenaires sur le terrain, qui sélectionnent les micro-entrepreneurs et leur avancent les fonds.
A partir de 20 €, vous prêtez aux micro-entrepreneurs pour trois à douze mois en vous basant sur une minibiographie de ces derniers, leur photo et une analyse de leur niveau de vie faite par Babyloan (situation économique, situation sanitaire, scolarisation des enfants et rôle social).
Aucun retour financier n'est à attendre de ce prêt, en revanche vous recevez régulièrement des nouvelles des micro-entrepreneurs que vous financez et pouvez récupérer votre argent lorsqu'ils ont fini de rembourser ou décider de le prêter de nouveau.
En 18 mois, près de 600 000 euros prêtés par plus de 5500 investisseurs ont financé plus de 2100 projets.
Le microcrédit en ligne, un business en pleine expansion entre Nord et Sud. Un investissement à risques limités et à fort retour social.