A la lecture de notre étude sur "Le panier de la ménagère ... pauvre" partie 1, on se rend bien compte des difficultés qu'il y a à vivre avec le revenu d'intégration. En effet, celui-ci ne permet pas de faire face à l'ensemble des besoins essentiels qu'ont les êtres humains quels qu'ils soient. Il est bien difficile de faire état de ce qu'est un besoin en tant que tel, aussi avons-nous décidé de faire appel ici à la théorie d'Abraham Maslow et de sa célèbre "pyramide" afin de nous éclairer et de nous guider à travers notre analyse. Les besoins de base définis en 1943 par Maslow2 sont au nombre de 5: les besoins physiologiques: respirer, manger, boire, éliminer, dormir, se chauffer, etc.; les besoins de sécurité: ce besoin s'entend assez largement et comprend autant la sécurité d'un toit (logement) que la sécurité de ressources (revenu), la sécurité liée à la santé, la sécurité morale et psychologique et aussi la sécurité physique; les besoins de reconnaissance: ce qui comprend le besoin d'appartenir à un collectif, d'être aimé, d'avoir des relations intimes, d'avoir des amis, de se sentir accepté, de ne pas être seul en permanence, etc.; les besoins d'estime: il s'agit du besoin d'être respecté, de se respecter soi-même et de respecter les autres; les besoins d'accomplissement personnel: il s'agit de s'impliquer, d'avoir des objectifs, d'apprendre, de se former, etc. Cette pyramide se dessine de la manière suivante: Besoins physiologiques ; Besoins de sécurité ; Besoins de reconnaissance ; Besoins d'estime ; Besoins d'accomplissement personnel Peut-on se baser sur ce schéma pour estimer les besoins réels de la population et, éventuellement, les manques auxquels elle est confrontée? Nous le pensons. En effet, les critiques qui ont été formulées à l'encontre de la pyramide de Maslow concernaient essentiellement la hiérarchie qu'il a établie entre ces différents besoins (le premier, physiologique, étant le besoin de base, le dernier serait moins essentiel ... même si important), mais ne portaient pas sur les éléments eux-mêmes. Nous estimons dès lors pouvoir nous servir de cette pyramide pour illustrer notre propos3. Nous souhaiterions par cette étude vérifier s'il est effectivement possible de vivre avec le revenu d'intégration et si oui dans quelles conditions. Partant, si l'on considère que l'Etat de santé d'une société se mesure à partir de ses "éléments" les plus faibles, alors dans quel type de société vivons-nous? Les chercheurs auparavant parlaient de justice sociale ou de société égalitaire (ou inégalitaire). Ce vocabulaire tend à se raréfier dans les études scientifiques. On parle plus volontiers ces temps-ci de "fracture sociale" par exemple. Allons au-delà des mots et posons-nous la question de savoir si notre société respecte ses membres et leur permet de vivre dignement. C'est dans cette direction que nous voudrions mener cette étude. Pour ce faire, nous avons choisi dans un premier temps (partie 1 de cette étude) d'étudier des données objectives et quantitatives. Ce qui nous a permis de mieux appréhender la situation financière des personnes. Dans un deuxième temps, dans cette partie, nous allons donner la parole aux bénéficiaires et voir avec eux comment ils vivent leur précarité 4. Ensuite, en conclusion, nous reviendrons sur la pyramide de Maslow et tâcherons d'en tirer les enseignements indispensables.
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Fédération des CPAS
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DE-CHER2008-2
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Année d'édition
2008
Date d'édition
08/2008
Mois d'édition
Août