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SCAN DES BANQUES

ING
57 %
Changement climatique
54 %

La politique d'ING en matière de changement climatique est tout juste suffisante. La banque n'exclut toujours pas totalement le financement et les investissements dans les centrales électriques au charbon et les mines de charbon. Alors qu'ING dispose de politiques d'exclusion et d'élimination progressive adéquates pour la production d'électricité à partir du charbon, elle applique un seuil de chiffre d'affaires de 30%, trop élevé pour l'exploitation minière du charbon.


ING applique sa politique d'exclusion des combustibles fossiles uniquement à la production controversée de pétrole et de gaz, et au financement de projets pour de nouveaux gisements de pétrole et de gaz. La banque n'a pas de politique visant à réduire la production d'électricité à partir de pétrole ou de gaz. En outre, elle n'a pas de politique visant à encourager les entreprises à passer à des sources d'énergie renouvelables. Enfin, ING n'a pas de politique exigeant des entreprises qu'elles cessent de faire du lobbying contre l'action climatique et qu'elles incluent des accords sur le changement climatique dans leurs contrats avec les fournisseurs.

En pratique

L’étude "Belgian money for new fossil infrastructure" (2023) montre qu'ING est le deuxième bailleur de fonds en Belgique pour l'expansion de l'infrastructure fossile. En 2023, la banque détenait 173 millions d'euros d'actions dans ces entreprises et a fourni 220 millions d'euros en souscription et 893 millions d'euros en prêts. ING s'est explicitement engagée à aligner son portefeuille financier sur un scénario climatique de 1,5°C. Toutefois, cet engagement ne s'applique pas au portefeuille d'investissement de la banque. Au sein de son portefeuille de financement, ING a identifié les secteurs ayant le plus grand impact sur le climat et a fixé des trajectoires de réduction des émissions pour ces secteurs, visant 2030 et 2040, avec des objectifs intermédiaires pour 2025. Néanmoins, les trajectoires fixées par ING pour le secteur du pétrole et du gaz ne sont pas compatibles avec un scénario à 1,5°C. Le rapport annuel "Banking on Climate Chaos" montre également à plusieurs reprises qu'ING est un important prêteur l'énergie fossile. Chaque année, la banque injecte des milliards dans les combustibles fossiles. Sur cinq ans (2016-2021), son financement s'est élevé à plus de 75 milliards de dollars.

Nature
61 %

La politique d'ING en matière de nature est suffisante. La politique d'ING n'exige pas des entreprises qu'elles incluent des critères liés à la nature dans leurs contrats avec les sous-traitants et les fournisseurs. La politique de biodiversité d'ING n'accorde pas non plus d'attention aux espèces végétales protégées. De plus, la politique de protection de la nature n'est pas appliquée à la gestion d'actifs pour les client·e·s et la banque limite sa politique de protection des écosystèmes vulnérables au financement de projets.

ING n'a pas de politique spécifique pour atténuer la pénurie d'eau et traiter les activités commerciales qui entrent en concurrence avec les besoins des communautés locales. La banque peut également améliorer sa politique en demandant explicitement aux entreprises de n'autoriser le commerce d'espèces végétales et animales menacées que s'il répond aux conditions de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES), et de ne pas s'engager dans le commerce d'espèces végétales et animales menacées d'extinction figurant sur la liste.

En pratique

L'étude pratique "Oil extraction near the North Pole" (2020) montre qu'ING a prêté 3,4 milliards d'euros à des entreprises responsables de l'extraction de pétrole et de gaz dans l'Arctique. 

Armes
51 %

La politique d'ING en matière d'armement est tout juste suffisante. La banque n'a pas de politique contre l'investissement ou le financement d'entreprises qui fournissent des armes, des systèmes d'armes, du matériel de transport militaire et d'autres biens militaires à des pays qui consacrent une part disproportionnée de leur budget à l'achat d'armes. ING pourrait améliorer sa politique en excluant les financements ou les investissements destinés à fournir lesdits biens militaires à des États fragiles ou en déliquescence.

ING obtient également un score faible en raison de l'application limitée de sa politique en matière de vente d'armes. La banque continue d'accorder des prêts généraux aux fabricants d'armes et l'ensemble de sa politique en matière d'armement ne s'applique pas à sa gestion d'actifs. ING n'a pas non plus de politique concernant les systèmes d'armes létales autonomes (LAWS). En outre, elle n'exclut pas totalement la production, l'entretien et le commerce d'armes nucléaires (composants clés de ces armes).

En pratique

L'étude de terrain de l'institut de recherche Profundo intitulée "Controversial Arms Trade" (2019) a révélé qu'ING a investi 510 millions d'euros dans 10 entreprises qui fournissent du matériel militaire, tel que des armes, des munitions et des avions de combat, à des pays qui violent les droits humains, sont en conflit, gravement corrompus ou très fragiles, soit en accordant des prêts à une entreprise et ou en détenant des actions et des obligations d’autres entreprises.

Genre
44 %

La politique d'ING en matière d'égalité des sexes est insuffisante. ING affirme qu'elle s'efforce, à tous les niveaux, de ne pas avoir plus de 70 % de personnes d'un même sexe. Au sein de son conseil de surveillance, la banque y parvient, avec 33 % de femmes. Mais au sein du conseil d'administration, l'objectif n'est pas atteint. La banque dispose d'un programme de formation visant à promouvoir l'avancement des femmes à des postes de direction. Depuis 2020, ING a souscrit aux Women’s empowerment principles (WEP). Cela signifie, entre autres, qu'ING applique une politique interne de tolérance zéro à l'égard de la discrimination fondée sur le sexe et garantit l'égalité de rémunération entre les employé·e·s. Étant donné qu'il existe toujours un écart de rémunération entre les hommes et les femmes chez ING, il est conseillé de le surveiller et de le rendre public.

La politique d'ING en matière de genre à l'égard des entreprises auxquelles elle prête ou dans lesquelles elle investit est déficiente. Les entreprises sont encouragées à réduire les risques en matière de droits humains liés au genre. En outre, dans le cadre du financement de projets, les entreprises sont censées avoir une politique d'égalité salariale pour les femmes. Toutefois, cette exigence ne s'applique pas aux autres formes de prêts ou aux entreprises dans lesquelles ING investit. La banque n'exige pas des entreprises qu'elles aient des politiques de lutte contre la discrimination ou la violence fondée sur le sexe. En outre, elle n'a pas d'objectifs concrets en ce qui concerne la participation des femmes aux postes de direction des entreprises qu'elle finance ou dans lesquelles elle investit.

En pratique

L'étude "Gender Gaps in Dutch Banks' Policies and Practices" (2022) montre qu'ING obtient de mauvais résultats en matière d'égalité des sexes. Par rapport à 2020, la représentation des femmes aux postes de direction s'est détériorée. La politique de développement durable d'ING, qui s'applique à tous ses investissements et produits, ne fait aucune référence aux droits des femmes. La banque n'exige pas non plus de ses client·e·s qu'ils ou elles prennent des mesures pour réduire les écarts de rémunération entre les hommes et les femmes ou incluent des critères relatifs aux droits des femmes dans leurs politiques d'achat et leurs contrats avec les fournisseurs. ING entretient des liens financiers avec des supermarchés ayant fait l'objet d'une enquête, où l'exploitation, la discrimination et l'inégalité entre les sexes sont largement répandues. Elle devrait surveiller et encourager les supermarchés qui ont commencé à mieux protéger les droits des femmes dans leurs chaînes d'approvisionnement d'ici 2022 et encourager ceux qui sont à la traîne à prendre des mesures. 

Transparence
63 %

La politique de transparence et de responsabilité d'ING est moyenne. Il y a un manque d'information sur les entreprises auxquelles elle prête et dans lesquelles elle investit, ainsi que sur son implication dans des entreprises qui suscitent des controverses sociales et environnementales. En outre, les informations sur le comportement de la banque en matière de vote font défaut. Toutefois, il est positif que les rapports non financiers, y compris les rapports de développement durable, soient fondés sur les normes internationales de la Global Reporting Initiative (GRI) et fassent l'objet d'un audit externe.

Corruption
79 %

La politique d'ING en matière de corruption est obtient un score correct. Pour ses propres activités bancaires, elle dispose d'une politique claire qui rejette la corruption et les pots-devin, et comprend des lignes directrices claires contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. ING est également inscrite au registre de transparence de l'UE. La banque déclare également qu'elle applique les principes et lignes directrices de l'OCDE à l'intention des entreprises multinationales et du Pacte mondial des Nations unies aux sociétés qu'elle finance. Par conséquent, ces entreprises sont également soumises à une interdiction stricte de la corruption et des pots-de-vin, et sont obligées d'inclure des mécanismes de contrôle appropriés dans leur structure d'entreprise.

Une lacune, cependant, est que ces exigences ne sont en place que pour les entreprises à la suite de l'engagement d'ING envers les lignes directrices de l'OCDE et le Pacte mondial des Nations unies, mais ne sont pas incluses dans les propres lignes directrices d'ING. En outre, les entreprises ne sont pas tenues de divulguer leurs bénéficiaires finaux afin de prévenir la corruption par la transparence et les capacités d'audit externe. 

Rémunération
43 %

La politique de bonus d'ING a obtenu un score nettement inférieur à la moyenne et a légèrement diminué depuis la dernière analyse. ING peut encore réclamer un bonus s'il s'avère que les objectifs fixés n'ont pas été atteints. Le conseil d'administration reçoit un bonus pouvant aller jusqu'à 20% du salaire annuel. Les cadres supérieurs et les preneur·euse·s de risques reçoivent un bonus pouvant aller jusqu'à 100%. Il existe des exceptions pour les preneur·euse·s de risques situé·e·s en dehors de la zone économique européenne, pour lesquels le bonus peut atteindre 200%. Il y a beaucoup de choses à améliorer. Par exemple, la banque ne communique pas cla rement la différence entre le salaire fixe le plus élevé et le plus bas. En outre, ING n'est pas non plus transparente sur la part du bonus qui est déterminée par les objectifs de durabilité.

Fiscalité
40 %

La politique fiscale d'ING est inadéquate. Elle n'attend pas clairement des entreprises qu'elles fassent preuve de transparence sur la structure de leur groupe et qu'elles rendent compte, par pays, de leurs revenus, coûts et bénéfices, des impôts qu'elles paient et des subventions qu'elles reçoivent des gouvernements. Elle n'attend pas non plus des entreprises qu'elles soient transparentes sur les accords fiscaux obtenus auprès des autorités locales, ni qu'elles disposent d'un système de gestion permettant de prendre des mesures contre l'évasion fiscale de leurs employé·e·s.

ING elle-même n'a pas de filiales dans les paradis fiscaux, mais n'a pas de politique sur la fourniture de services financiers aux entreprises dans les paradis fiscaux. La banque n'a pas non plus de politique contre la facilitation des transactions internationales dont l'objectif principal est l'évasion ou la fraude fiscale. ING rend compte de ses propres paiements d'impôts et de ses actifs pour chaque pays où la banque opère. ING a pour politique de ne pas fournir de conseils fiscaux dans le but d'éviter l'impôt. Elle n'attend pas des entreprises qu'elles incluent des accords sur les paiements d'impôts dans leurs contrats avec les fournisseurs. 

Droits humain
69 %

La politique d'ING en matière de droits de l'homme est généralement assez solide, mais elle présente quelques lacunes importantes. L'aspect positif est qu'ING a intégré dans sa politique en matière de droits de l'homme certaines directives internationales importantes (les principes directeurs de l'OCDE à l'intention des entreprises multinationales, par exemple). Cela vaut à la banque de nombreux points dans le Scan des banques. Toutefois, ces lignes directrices ne sont pas appliquées dans la gestion des avoirs des client·e·s, ce qui pourrait constituer une première amélioration possible. Il est également très regrettable que la banque n'exige pas des entreprises qu'elles n'autorisent pas les implantations ou les activités économiques dans les territoires occupés, comme le stipule le droit humanitaire international. En outre, ING n'exige pas non plus des entreprises qu'elles incluent le respect des droits de humains, tel que décrit dans les principes directeurs des Nations unies sur les entreprises et les droits humains, dans les contrats avec les sous-traitants et les fournisseurs. En outre, ING n'exige pas des entreprises qu'elles respectent les droits des personnes handicapées.

Pour améliorer son score, ING doit résoudre les problèmes susmentionnés. En outre, la banque peut également commencer à exiger des entreprises qu'elles s'engagent à respecter les droits humains, comme le soulignent les principes directeurs des Nations unies relatifs aux entreprises et aux droits de l'homme (UNGP). Ces lignes directrices devraient également être suivies lors de l'établissement et de la mise en oeuvre d'un processus de diligence raisonnable.

Droits du travail
62 %

La politique d'ING en matière de droits du travail est adéquate. La banque applique les normes fondamentales du travail de l'Organisation internationale du travail (OIT) à son propre personnel et à ses achats. ING attend également des entreprises qu'elles respectent les droits fondamentaux du travail de l'OIT : liberté d'organisation et droit à la négociation collective, absence de travail forcé, absence de travail des enfants et absence de discrimination. La mise en oeuvre du Pacte mondial des Nations unies et des principes directeurs de l'OCDE a un impact positif sur l'évaluation d'ING. Toutefois, la banque n'exige pas le paiement d'un salaire minimum adéquat ni la mise en oeuvre des normes du droit du travail dans les chaînes d'approvisionnement.

En pratique

ING a des liens financiers avec deux entreprises dont les violations des droits du travail sont critiquées dans le rapport 2022 "Dirty Profits 9 - How much Pain for Corporate Gain". Glencore est l'une des plus grandes sociétés de négoce de matières premières et d'exploitation minière au monde, basée en Suisse. L'entreprise extrait et traite du minerai de cuivre et du cobalt en RDC et a été critiquée pour les violations des droits de l'homme et la pollution de l'environnement dans ce pays. En 2023, ING a de nouveau été citée dans des enquêtes sur le financement européen du géant minier. Cette enquête a révélé qu'ING avait accordé plus de 2 milliards de dollars de prêts à Glencore entre 2016 et 2023 et détenait des actions Glencore pour une valeur de 1,6 million de dollars.

Plus de 2,8 millions de client·e·s particuliers sont titulaires d'un compte courant auprès de la banque. En outre, ING compte près de 10 millions de client·e·s qui utilisent ses produits de financement immobilier, de dépôt de titres, de crédit et d'épargne. L'évaluation d'ING est réalisée par nos organisations partenaires néerlandaises et allemandes du réseau Fair Finance International. 

 

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