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SCAN DES BANQUES

BNP PARIBAS
54 %
Changement climatique
49 %

La politique climatique de BNP Paribas s'améliore légèrement par rapport à la dernière évaluation, mais reste insuffisante. La banque concentre sa politique climatique sur des projets plutôt que sur des entreprises dans leur entièreté. Bien que BNP Paribas ne finance plus directement les projets les plus polluants d'une entreprise, il existe un risque que l'argent qu'elle reçoit par ailleurs soit encore utilisé pour de telles activités. BNP Paribas pourrait obtenir un meilleur score si elle étendait sa politique au niveau de l'entreprise. BNP Paribas pose certaines conditions. Par exemple, la banque ne fera pas (ou plus) affaire avec des entreprises qui extraient du pétrole ou du gaz des gisements de schiste, des sables bitumineux ou des puits de pétrole près du pôle Nord. L'exploitation y est particulièrement néfaste pour l'environnement et la population locale. Néanmoins, la banque continue d'investir dans des entreprises qui exploitent ou produisent du charbon, du pétrole et du gaz conventionnels. Il s'agit là d'une énorme lacune dans sa politique. BNP Paribas a fait un pas dans la bonne direction en divulguant les émissions des entreprises qu'elle finance, mais il faut mentionner qu’il ne s’agit pas de sa propre initiative mais d’une obligation de la nouvelle législation française sur la transparence dans le secteur financier.

En pratique

La dernière étude de FairFin "L'argent belge pour les nouvelles infrastructures fossiles" (Belgisch geld voor nieuwe fossiele infrastructuur, 2023), montre que BNP Paribas a financé près de 9 milliards d'euros à des entreprises qui développent des infrastructures fossiles. Même si elle ne finance pas directement ces projets spécifiques, elle fournit des fonds aux entreprises.

Une étude de ShareAction (février 2022) a montré que BNP Paribas finance des entreprises qui développent de nouveaux gisements de pétrole et de gaz. Ce financement a augmenté depuis 2016. Pourtant, l'Agence internationale de l'énergie a clairement indiqué que ces nouvelles extractions auraient dû être complètement arrêtées à la fin de l'année dernière. C'est le seul moyen de parvenir à des émissions nettes nulles d'ici 2050 et de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C.

Dans le rapport annuel "Banking on Climate Chaos", BNP Paribas apparaît à plusieurs reprises comme l'un des principaux bailleurs de fonds de l'énergie fossile. Chaque année, la banque injecte des milliards dans les combustibles fossiles. Sur cinq ans (2016-2021), son financement s'est élevé à plus de 75 milliards de dollars

Nature
48 %

Comme dans l'analyse précédente, BNP Paribas obtient des résultats insuffisants en matière de biodiversité. Le changement le plus important depuis la dernière analyse est que la banque publie une empreinte biodiversité, mais uniquement pour le département de gestion d'actifs. Elle ne reflète donc pas les activités bancaires de BNP Paribas.

Elle obtient la majeure partie de son score parce qu'elle suit les Principes de l'Équateur. Ainsi, la banque pose certaines exigences lorsqu'elle finance des projets spécifiques. Par exemple, BNP Paribas exige que les projets n'aient pas d'impact négatif sur les espèces menacées. Toutefois, ces exigences ne s'appliquent pas à la grande majorité des activités financées par la banque.

Par ailleurs, BNP Paribas a très peu de règles en matière de biodiversité. Selon la banque elle-même, elle prend des mesures pour prévenir les dommages à la biodiversité. Par exemple, elle prend en compte les risques de déforestation et d'extinction des espèces dans ses décisions d'investissement. Toutefois, la manière dont elle procède et les conditions spécifiques auxquelles les entreprises doivent se conformer ne sont pas claires.

En pratique

FairFin a révélé en octobre 2021 que BNP Paribas investissait massivement dans la distribution de plastique jetable. La banque a investi plus de 28 milliards d'euros dans certains des plus grands utilisateurs de plastique jetable, tels que Coca-Cola et Unilever. En avril 2021, FairFin a publié un rapport montrant que BNP Paribas a fourni plus de 10 milliards d'euros de financement à des multinationales du secteur du cacao. La déforestation à grande échelle de jungles protégées est un problème connu dans les chaînes d'approvisionnement des géants du cacao tels que Mondelez et Barry Callebaut depuis des décennies. Pourtant, ces deux entreprises sont financées par BNP Paribas.

Armes
60 %

La banque exclut un nombre limité d'entreprises qui produisent, conçoivent ou vendent des armes. Seules les entreprises produisant des armes controversées telles que les armes à sous-munitions, les armes chimiques et biologiques et les mines antipersonnel sont exclues. Cette exclusion est exigée par la loi. Le financement de biens de transport militaire ou de produits à double usage (militaire et civil) n'est pas contrôlé par BNP Paribas. La banque ne limite pas non plus la fourniture d'armes aux pays qui violent gravement les droits humains.

En pratique

En septembre 2023, la coalition internationale Don't Buy Into Occupation a publié son dernier rapport. Il montre que BNP Paribas a accordé plus de 20 milliards d'euros de prêts et détient plus de 3,5 milliards d'euros d'actions et d'obligations dans des entreprises actives dans les colonies israéliennes. Ces colonies sont reconnues par le droit international comme des crimes de guerre. Les entreprises qui y opèrent courent un risque important de contribuer aux violations des droits humains. BNP Paribas reste la seule banque européenne à prêter à la société Elbit Systems, une entreprise d'armement ayant des liens directs avec l'armée israélienne. 

Genre
36 %

La politique de BNP Paribas en matière de genre est plus qu'insuffisante. La banque s'efforce de limiter la discrimination fondée sur le sexe, par exemple en dispensant à ses employé·e·s une formation sur les préjugés sexistes et la discrimination sur le lieu de travail. BNP Paribas s'efforce également d'assurer l'égalité des salaires. Si les politiques internes peuvent encore être améliorées, le principal problème réside dans ce que la banque demande aux parties externes. BNP Paribas peut imposer certaines exigences aux entreprises qu'elle finance, mais ne le fait pas. Elle pourrait, par exemple, exiger des entreprises qu'elles appliquent une politique de tolérance zéro à l'égard de toutes les formes de discrimination fondée sur le sexe dans le domaine de l'emploi et de la profession. Elle pourrait aussi exiger des entreprises qu'elles mettent en place des systèmes visant à prévenir et à limiter la discrimination fondée sur le sexe parmi leurs clients, mais ce n'est pas ce qu'elles demandent non plus.

En pratique

Début 2022, des juges britanniques ont reconnu BNP Paribas coupable de discrimination fondée sur le sexe. La banque a payé Stacey Macken, une employée, nettement moins que ses collègues masculins pendant quatre ans. La banque a été condamnée à verser à Stacey Macken une indemnité de deux millions de livres.

Transparence
56 %

BNP Paribas obtient un score tout juste suffisant sur le thème de la transparence. Ce score a augmenté depuis la dernière analyse. Cela s'explique en partie par le fait qu'elle communique désormais le nom des gouvernements dans lesquels elle investit. Elle est également un peu plus transparente sur une partie de son portefeuille et elle rend davantage compte des conversations qu'elle a eues avec ses clients sur les questions sociales et environnementales. Malheureusement, cela ne s'applique pas à toutes les activités de la banque. Le changement le plus important est la publication d'un résumé de son mécanisme de plaintes, expliquant comment la banque traite structurellement les plaintes. La plupart des informations que BNP Paribas partage aujourd'hui se rapportent à quelques départements et non à l'ensemble des activités de la banque. De plus, il y a encore de nombreux aspects sur lesquels la banque n'est pas transparente, comme les entreprises qu'elle finance ou la manière dont les conversations avec ces entreprises sont menées correctement. 

Corruption
88 %

La politique anti-corruption de BNP Paribas est bonne. La BNP a une politique de tolérance zéro en matière de corruption. La banque a des politiques spécifiques pour prévenir le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. Elle surveille également les bénéficiaires finaux d'une entreprise pour lutter efficacement contre la corruption.

Si la BNP a moins d'exigences pour les entreprises extérieures, elle applique les principes directeurs de l'OCDE à l'intention des entreprises multinationales. La banque s'engage ainsi à exiger des entreprises qu'elle finance qu'elles respectent les normes et législations internationales, par exemple en matière de lobbying. Néanmoins, des améliorations sont encore possibles, notamment en demandant aux entreprises de communiquer sur les bénéficiaires finaux de leur entreprise.

En pratique

L'enquête menée par CINEP, Cooperacción, CENSAT et Fair Finance International montre que BNP Paribas a accordé plus de 2 milliards de dollars de prêts et détenu des actions d'une valeur de près de 2 millions de dollars dans le géant minier Glencore. Cette multinationale est connue pour ses opérations très problématiques et ses nombreuses violations des droits humains, en plus de la pollution de l'environnement et de la corruption. 

Rémunération
32 %

BNP Paribas obtient un score plus qu'insuffisant sur le thème de la politique de bonus. La banque ne limite pas le montant des primes. Bien que BNP Paribas utilise des critères de développement durable lors de l'attribution des primes, ceux-ci ne jouent qu'un rôle très mineur. De plus, la banque ne divulgue pas exactement ce que les critères impliquent et les normes à respecter. Par ailleurs, il n'existe pas de politique qui limite les inégalités de revenus entre les salarié·e·s les mieux et les moins bien payé·e·s.

Fiscalité
44 %

La politique fiscale de BNP Paribas s'améliore, mais des lacunes subsistent. Si le groupe bancaire a une politique stricte en matière d'évasion fiscale, qui est évidemment illégale, il n'a pas de politique tout aussi explicite et stricte en matière d’optimisation fiscale.

Le principal défaut est que BNP Paribas n'impose pas d'exigences en matière de transparence et de politique fiscale aux entreprises qu'elle finance. Il n'y a donc aucune garantie que la banque ne soit pas indirectement impliquée dans la fraude ou l'évasion fiscale. 

Droits humain
62 %

Le BNP obtient des résultats satisfaisants en matière de droits humains. La banque doit une grande partie de son score grâce aux différentes normes internationales auxquelles elle souscrit, tels que les Principes directeurs de l'OCDE à l'intention des entreprises multinationales ou les Principes de l'Équateur. Cela signifie que BNP Paribas attend des entreprises qu'elle finance qu'elles prennent leurs responsabilités en matière de droits de humains.

Cependant, la banque elle-même n'a que très peu de politiques. Par exemple, elle n'exige pas le respect des droits des enfants ou des personnes handicapées. BNP Paribas n'a pas non plus de politique visant à interdire, entre autres, les activités économiques dans les colonies des territoires occupés, conformément au droit international humanitaire.

En pratique

La coalition internationale "Don't Buy Into Occupation" a publié son dernier rapport en 2023. Il montre que BNP Paribas a accordé plus de 23 milliards d'euros de financement à des entreprises actives dans la colonisation israélienne. Ces colonies sont reconnues par le droit international comme des crimes de guerre. Les entreprises qui y opèrent courent un risque important d'être impliquées dans des violations des droits humains. Le groupe BNP Paribas est le premier prêteur européen à ces entreprises et le dixième investisseur européen. 

Droits du travail
62 %

La politique de BNP Paribas en matière de droits du travail obtient une note satisfaisante. La banque obtient ce score en grande partie grâce au respect des Principes de l'Équateur pour les projets spécifiques qu'elle finance. BNP Paribas s'engage ainsi à exiger des entreprises financées qu'elles développent des politiques complètes en matière de santé et de sécurité. Elle exige également que ces entreprises disposent de systèmes garantissant l'application correcte du droit du travail et qu'elles les respectent. Cependant, la banque a très peu de politiques propres. Comme les mesures précédentes ne s'appliquent qu'à des projets spécifiques, qui ne représentent qu'une partie limitée des activités de BNP Paribas, il y a encore beaucoup de place pour l'amélioration.

En pratique

Dans les recherches de terrain que FairFin a menées sur le secteur du cacao (2021) et les mines de cobalt de Glencore (2020), BNP Paribas est apparue comme l'un des principaux financeurs d'entreprises impliquées dans divers abus. Le travail des enfants, l'exploitation et l'accaparement des terres se sont produits dans les chaînes d'approvisionnement des entreprises financées par la banque. Toujours en 2023, BNP Paribas a été citée dans des enquêtes sur le financement européen du géant minier. Cette enquête a révélé que BNP détenait près de 7 millions de dollars d'actions de Glencore et avait prêté plus de 2,5 milliards de dollars à l'entreprise entre 2016 et 2023.

BNP Paribas est l'une des plus grandes banques universelles du monde, employant 200 900 personnes dans le monde et contrôlant des milliards d'euros. Le siège social de BNP Paribas est situé en France. La banque combine la collecte d'épargne et le crédit avec une large gamme d'activités sur les marchés financiers, à la fois pour son propre compte et pour celui de ses clients. La banque opère également en tant qu'assureur.

L'État belge détient 5,5 % de BNP Paribas, ce qui en fait le deuxième actionnaire le plus important. Cette participation fait suite au sauvetage et à la vente de Fortis à BNP Paribas en 2008. En Belgique, BNP Paribas opère sous le nom de BNP Paribas Fortis et est la plus grande banque du pays. Les activités bancaires ne s'arrêtent pas aux frontières nationales. C'est pourquoi cette étude se base sur les données de l'ensemble du groupe bancaire. 

 

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