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SCAN DES BANQUES

Deutsche Bank
37 %
Changement climatique
36 %

La politique climatique de la Deutsche Bank est faible. Elle a légèrement amélioré sa politique depuis la dernière analyse, mais reste en bas du classement. La banque a fixé des objectifs mesurables de zéro net pour 2030 et 2050, en se concentrant sur les secteurs à forte intensité de carbone, tels que la production de pétrole et de gaz, la production d'électricité, l'automobile et la production d'acier. La banque communique désormais de manière plus complète sur son impact climatique.

Deutsche Bank continue de financer le charbon. En ce qui concerne les autres combustibles fossiles, certains nouveaux projets sont exclus du financement, tels que les nouveaux projets pétroliers et gaziers dans l'Arctique et les projets liés aux sables bitumineux. Cependant, il n'y a pas de rejet fondamental de l'extraction et de la production de pétrole et de gaz. Deutsche Bank déclare qu'elle soutient les entreprises clientes dans leur transition vers un modèle d'entreprise à faible émission de carbone, mais qu'elle ne s'attend pas à ce qu'elles adoptent des sources d'énergie renouvelables.

En pratique

Dans le rapport "Banking on Climate Chaos", Deutsche Bank apparaît à plusieurs reprises comme l'un des principaux bailleurs des combustibles fossiles. Chaque année, la banque injecte des milliards dans les combustibles fossiles. Sur cinq ans (2016-2021), son financement s'est élevé à plus de 75 milliards de dollars.

Une part importante de cette somme est allée à des projets et à des entreprises qui développent activement l’utilisation des combustibles fossiles. Des recherches menées par ShareAction (2022) ont montré que le financement de ces entreprises par Deutsche Bank a en fait augmenté depuis 2016. L'Agence internationale de l'énergie a pourtant clairement indiqué que ces nouvelles extractions auraient dû être complètement arrêtées à la fin de l'année dernière. Ce n'est qu'ainsi que nous pourrons parvenir à des émissions nettes nulles d'ici 2050 et limiter le réchauffement climatique à 1,5°C.

Nature
35 %

En ce qui concerne la biodiversité, les lignes directrices de Deutsche Bank restent tout à fait insuffisantes. Son engagement à respecter les normes de performance de la Société financière internationale (IFC) et les principes de l'Équateur a un impact positif sur l'évaluation. Ces principes fixent des exigences spécifiques pour le financement de projets, telles que la réalisation d'études d'impact sur l'environnement, la prévention de l'introduction d'espèces envahissantes dans les écosystèmes et la conservation des réserves naturelles.

Les espèces menacées sont également partiellement protégées par des engagements volontaires et des critères environnementaux qui sont obligatoires dans les lignes directrices des entreprises en matière de marchés publics. Toutefois, certains sujets ne font toujours pas l'objet de lignes directrices, comme les activités dans les zones où l'eau est rare et le commerce d'espèces végétales et animales menacées d'extinction.

En pratique

En octobre 2021, FairFin a révélé que Deutsche Bank finançait la distribution de plastique jetable. La banque a investi plus de 35 milliards d'euros dans les principaux utilisateurs de plastique jetable, tels que Coca-Cola et Unilever. En avril 2021, FairFin a publié un rapport montrant que Deutsche Bank a fourni 480 millions d'euros de financement à des multinationales du secteur du cacao. La déforestation à grande échelle de jungles protégées est un problème connu dans les chaînes d'approvisionnement des géants du cacao tels que Nestlé et Barry Callebaut depuis des décennies. Néanmoins, ces deux entreprises sont financées par la Deutsche Bank.

Armes
30 %

La politique de Deutsche Bank en matière d'armement reste faible et s'est même aggravée par rapport à l'analyse précédente. La banque n'exclut plus clairement le financement des producteurs d'armes à sousmunitions, de mines antipersonnel et d'armes nucléaire, bactériologique et chimique. Sa politique de 2018 sur les armes controversées ne peut plus être consultée sur le site web de la banque, tandis que la position dans son rapport non financier reste vague. Dans de nombreux domaines critiques, les lignes directrices de Deutsche Bank sont encore inadéquates ou inexistantes. Par exemple, la banque n'a pas établi de politique claire sur les armes autonomes. En outre, la Deutsche Bank affirme qu'elle respecte les embargos sur les armes, mais n'exige pas explicitement de ses clients qu'ils le fassent. 

Genre
13 %

Deutsche Bank obtient de mauvais résultats en matière d'égalité des sexes. Elle condamne la discrimination sur le lieu de travail, mais ne s'engage pas fondamentalement en faveur de l'égalité de rémunération pour un même travail. Il existe une approche systématique visant à augmenter la proportion de femmes à certains postes de direction d'ici 2025, mais pas, par exemple, au sein du conseil d'administration. En outre, la banque n'impose pas d'exigences en matière d'égalité des sexes aux entreprises dans lesquelles elle investit ou qu'elle finance.

Transparence
43 %

En matière de transparence et de responsabilité, la Deutsche Bank a obtenu des résultats tout juste convenables. Le rapport de développement durable de la banque répond aux exigences de la Global Reporting Initiative et le processus d'évaluation ESG fait l'objet d'un examen externe. Malgré cela, la transparence sur les investissements et les financements de la banque reste insuffisante, notamment en ce qui concerne la ventilation détaillée par secteur et par entreprise, ainsi que les politiques concernant les entreprises au sujet desquelles des controverses ESG ont été mises en lumière. Il n'est pas non plus évident de savoir avec quelles entreprises la banque tient des discussions sur les questions sociales et environnementales. Sur le plan positif, la Deutsche Bank dispose d'un mécanisme de réclamation ouvert à toutes les parties prenantes. Toutefois, ce mécanisme ne cible pas spécifiquement les individus et les communautés qui ont subi des préjudices. 

Corruption
50 %

La politique anti-corruption de la Deutsche Bank est tout juste suffisante. La banque ne tolère aucune forme de corruption. Elle se conforme à toutes les lois pertinentes visant à identifier et à prévenir le blanchiment d'argent et le financement éventuel du terrorisme. La Deutsche Bank figure également dans le registre de transparence de l'UE. Toutefois, elle ne dispose pas de lignes directrices similaires en matière de financement et d'investissement. Par exemple, la Deutsche Bank pourrait exiger des entreprises clientes qu'elles mettent également en oeuvre des systèmes de lutte contre la corruption ou qu'elles révèlent le nom de leurs bénéficiaires finaux.

En pratique

La Deutsche Bank a des liens financiers avec Glencore, une société dont les cas de corruption sont critiqués dans le rapport 2022 "Dirty Profits 9 - How much Pain for Corporate Gain". Glencore est l'une des plus grandes sociétés de négoce de matières premières et d'exploitation minière au monde, basée en Suisse. L'entreprise extrait et traite du minerai de cuivre et du cobalt en RDC et a été critiquée pour les violations des droits humains et la pollution de l'environnement dans ce pays.

Rémunération
37 %

La banque obtient un score plus qu'insuffisant en matière de politique de primes, bien que ce score ait légèrement augmenté depuis la dernière analyse. Les primes peuvent atteindre 200 % du salaire fixe. 60 % des primes sont attribuées sur la base d'objectifs à long terme, mais ne sont pas liées à des objectifs de développement durable. La banque n'a pas fixé de ratio maximum entre le salaire le plus bas et le salaire le plus élevé de ses employé·e·s. 

Fiscalité
21 %

La politique fiscale de Deutsche Bank reste faible. La banque se distancie de l'évasion fiscale mais reste muette sur l'évitement fiscal. Elle se conforme aux exigences de déclaration pays par pays et publie des chiffres tels que le chiffre d'affaires, les bénéfices/pertes et les employé·e·s pour chaque pays dans lequel elle opère. En revanche, les "constructions artificielles sans arrière-plan économique visant à obtenir des avantages fiscaux" ne sont pas autorisées. Les entreprises que Deutsche Bank finance et dans lesquelles elle investit ne sont soumises à pratiquement aucune obligation fiscale.

Droits humain
50 %

Le score de Deutsche Bank en matière de politique des droits humains a légèrement baissé et se situe à un niveau insatisfaisant. La Deutsche Bank s'engage en faveur des droits humains et se réfère en partie à diverses normes internationales, telles que le Pacte mondial des Nations unies et les principes directeurs des Nations unies relatifs aux entreprises et aux droits humains. Dans le domaine du financement de projets, la banque répond à certains critères en se conformant aux principes de l'Équateur et aux normes de performance de la SFI. Dans certains cas, les exigences que la Deutsche Bank impose à ses clients sont trop vagues. Par exemple, la banque attend de ses clients qu'ils obtiennent le consentement libre, préalable et éclairé des populations autochtones, mais pas des utilisateurs des terres en général. En outre, le champ d'application de sa politique en matière de droits de l'enfant reste flou. La banque ne fournit pas d'informations publiques sur certains sujets, par exemple si elle exige des entreprises qu'elles n'opèrent pas dans des territoires occupés ou qu'elles intègrent les droits de l'homme dans leurs chaînes d'approvisionnement.

En pratique

La Deutsche Bank a des liens financiers avec 25 entreprises dont les violations des droits humains sont répertoriées dans le rapport 2022 "Dirty Profits 9 - How much Pain for Corporate Gain". 

Droits du travail
50 %

La politique de Deutsche Bank en matière de droits du travail est tout juste passable. Son engagement à respecter les normes de performance de la Societé financière internationale (IFC) pour le financement de projets a un impact positif sur la notation. Les principes internes de la Deutsche Bank en matière de passation de marchés exigent que tous les fournisseurs veillent à ce que les droits humains de leurs employé·e·s ou des personnes affectées par leurs activités soient pleinement respectés et que les normes fondamentales du travail de l'Organisation internationale du travail (OIT) soient appliquées.

La Deutsche Bank ne clarifie pas l'obligation pour les entreprises d'adhérer aux normes internationales, telles que les principes directeurs de l'OCDE ou le Pacte mondial des Nations unies. En outre, il manque des informations sur les normes fondamentales du travail de l'OIT (Organisation internationale du travail) relatives à la liberté syndicale et à la discrimination sur le lieu de travail. La Deutsche Bank n'exige toujours pas des entreprises qu'elles plafonnent les heures de travail ou qu'elles versent un salaire de subsistance.

En pratique

La Deutsche Bank a des liens financiers avec deux entreprises dont la violation des droits du travail est répertorié dans le rapport "Dirty Profits 9 - How much Pain for Corporate Gain". La première est Glencore, l'une des plus grandes sociétés de négoce de matières premières et d'exploitation minière au monde. L'entreprise extrait et traite du minerai de cuivre et du cobalt en RDC et a été critiquée pour les violations des droits humains et la pollution de l'environnement dans ce pays. La deuxième entreprise est la société brésilienne Vale SA, également l'une des plus grandes sociétés minières au monde. Elle serait responsable de 300 décès à la suite de la rupture de deux barrages, ce qui fait qu'il est difficile pour les personnes touchées de faire valoir leur droit à une indemnisation.

La Deutsche Bank a son siège en Allemagne et compte parmi les plus grandes banques universelles du monde. Elle combine la collecte d'épargne et les prêts avec une grande variété d'activités sur les marchés financiers, pour son propre compte et pour celui de ses client·e·s. La banque opère également en tant qu'assureur. Au niveau mondial, la Deutsche Bank est représentée dans 58 pays et emploie plus de 80 000 personnes. En Belgique, la Deutsche Bank ne détient qu'une petite part de marché.

Les activités bancaires de Deutsche Bank ne s'arrêtent pas aux frontières nationales. C'est pourquoi cette étude se base sur les données de l'ensemble du groupe bancaire.

 

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