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SCAN DES BANQUES

Tous les deux ans, FairFin et Financité passent au peigne fin les politiques d'investissement des banques opérant en Belgique. L’analyse se concentre sur les grandes banques qui ont le plus de client·e·s et sur un certain nombre de petits acteurs durables. Les banques sont étudiées sur dix thèmes, allant du changement climatique et des droits humains, en passant par l'évasion fiscale et la corruption. Pour établir le Scan des banques, nous suivons une méthodologie établie au niveau international. Pour ce faire, nous examinons presque exclusivement la politique d'investissement d'une banque, c'est-à-dire les conditions que les banques s'imposent à elles-mêmes. Nous vérifions leur politique sur 10 thèmes, chacun d'entre eux contribuant à la note globale de la banque. Il est donc possible qu'une banque n'ayant pas formalisé une politique d'investissement ait un mauvais score alors qu'une banque qui a établi des règles précises en la matière obtient un score supérieur alors qu'elle ne les respecte pas nécessairement. Dans le détail de chaque note, nous essayons donc de préciser si l'institution a été épinglée dans un rapport sur les investissements nuisibles ou ce qu'elle pourrait faire pour améliorer son score.

TRANSPARENCE

La transparence nous permet de défendre nos droits en cas de désaccord. Imaginez qu'une usine soit construite à côté de votre maison et qu'elle pollue votre terrain. Si vous n'êtes pas au courant, vous ne pouvez pas protester. La transparence des activités des banques et des entreprises dans lesquelles elles investissent est donc importante. Une bonne banque publie régulièrement un rapport de développement durable conforme aux lignes directrices de la Global Reporting Initiative (GRI) et rend publiques des informations sur ses principaux clients et partenaires, ainsi que sur son impact sur les personnes et le climat.

Triodos Bank
86 %

En ce qui concerne la transparence et la responsabilité, la Banque Triodos obtient de bons résultats, même légèrement meilleurs que dans l'analyse précédente. Le fait que la banque rende compte de manière plus transparente de son implication dans les entreprises et de son comportement de vote a un effet positif sur le score. Toutefois, cela ne s'applique qu'aux entreprises dans lesquelles elle a investi pour le compte de client·e·s. Les emprunteurs sont nommés et décrits sur le site web. Triodos publie également ses propres investissements et ceux de ses fonds. La banque rend compte de son engagement auprès des représentants de la société civile et d'autres parties prenantes, et publie un rapport sur le développement durable ayant fait l'objet d'un audit externe. Malheureusement, le rapport annuel ne contient plus d'informations sur les discussions avec les entreprises sur les questions environnementales et sociales. Il n'existe aucune information publique sur les entreprises exclues pour des raisons de durabilité. La banque n'est pas non plus transparente sur les progrès et les performances de son propre mécanisme de réclamation. 

VDK
67 %

La banque vdk obtient un score correct en termes de transparence. Il s'agit d'une amélioration significative par rapport à la dernière analyse. La banque communique en détail sur son portefeuille d'investissement et publie des listes de gouvernements dans lesquels elle investit ou d'entreprises dans lesquelles elle détient des actions ou des obligations.

Mais des améliorations sont encore possibles. La banque pourrait communiquer le type de discussions qu'elle a avec les entreprises dans lesquelles elle investit et avec quelles entreprises elle a ces discussions. En outre, vdk pourrait partager sa procédure de traitement des plaintes de manière plus détaillée.

Argenta
65 %

La politique de transparence d'Argenta est suffisante. La transparence est un thème central du rapport de développement durable, qui fait l'objet d'un contrôle externe par le cabinet d'audit Deloitte. Argenta publie également des rapports publics détaillés sur les régions et les secteurs dans lesquels elle opère. La banque dispose d'une procédure de réclamation bien développée pour les collaborateur·rice·s, les client·e·s et les non-client·e·s. Depuis la dernière analyse, elle a également développé une stratégie de vote à l'égard des entreprises dont elle est actionnaire.

Argenta pourrait améliorer son score en communiquant davantage sur les entreprises avec lesquelles elle discute et sur les thèmes abordés. Elle pourrait également être plus transparente en ce qui concerne son portefeuille d'investissement. 

ING
63 %

La politique de transparence et de responsabilité d'ING est moyenne. Il y a un manque d'information sur les entreprises auxquelles elle prête et dans lesquelles elle investit, ainsi que sur son implication dans des entreprises qui suscitent des controverses sociales et environnementales. En outre, les informations sur le comportement de la banque en matière de vote font défaut. Toutefois, il est positif que les rapports non financiers, y compris les rapports de développement durable, soient fondés sur les normes internationales de la Global Reporting Initiative (GRI) et fassent l'objet d'un audit externe.

KBC
56 %

La politique de KBC en matière de transparence est tout juste satisfaisante. Chaque année, la banque publie un rapport sur le développement durable et un rapport annuel.

Pour les fonds ISR (investissement socialement responsable), KBC donne un aperçu de ses pratiques d'investissement. Elle publie également des informations sur les fonds dans lesquels elle investit, ainsi que ses votes sur les résolutions de ces entreprises. Il s'agit
donc d'une amélioration de la transparence. Néanmoins, il manque encore beaucoup d’éléments. Par exemple, la banque pourrait
communiquer sur les entreprises auxquelles elle prête, sur les discussions qu’elle entretient avec elles et sur la manière dont ces conversations influencent ses décisions d'investissement.

Un aspect positif est que KBC gère une liste noire publique. Il s'agit d'une liste limitée d'entreprises que la banque exclut de tout financement. KBC dispose d'une liste similaire pour les gouvernements, mais ne la rend malheureusement pas publique. 

BNP PARIBAS
56 %

BNP Paribas obtient un score tout juste suffisant sur le thème de la transparence. Ce score a augmenté depuis la dernière analyse. Cela s'explique en partie par le fait qu'elle communique désormais le nom des gouvernements dans lesquels elle investit. Elle est également un peu plus transparente sur une partie de son portefeuille et elle rend davantage compte des conversations qu'elle a eues avec ses clients sur les questions sociales et environnementales. Malheureusement, cela ne s'applique pas à toutes les activités de la banque. Le changement le plus important est la publication d'un résumé de son mécanisme de plaintes, expliquant comment la banque traite structurellement les plaintes. La plupart des informations que BNP Paribas partage aujourd'hui se rapportent à quelques départements et non à l'ensemble des activités de la banque. De plus, il y a encore de nombreux aspects sur lesquels la banque n'est pas transparente, comme les entreprises qu'elle finance ou la manière dont les conversations avec ces entreprises sont menées correctement. 

Deutsche Bank
43 %

En matière de transparence et de responsabilité, la Deutsche Bank a obtenu des résultats tout juste convenables. Le rapport de développement durable de la banque répond aux exigences de la Global Reporting Initiative et le processus d'évaluation ESG fait l'objet d'un examen externe. Malgré cela, la transparence sur les investissements et les financements de la banque reste insuffisante, notamment en ce qui concerne la ventilation détaillée par secteur et par entreprise, ainsi que les politiques concernant les entreprises au sujet desquelles des controverses ESG ont été mises en lumière. Il n'est pas non plus évident de savoir avec quelles entreprises la banque tient des discussions sur les questions sociales et environnementales. Sur le plan positif, la Deutsche Bank dispose d'un mécanisme de réclamation ouvert à toutes les parties prenantes. Toutefois, ce mécanisme ne cible pas spécifiquement les individus et les communautés qui ont subi des préjudices. 

Belfius
33 %

Belfius obtient un score nettement inférieur à la moyenne en termes de transparence. Son score a également baissé depuis notre dernière analyse en 2022. Comme la politique de développement durable de Belfius couvre toutes ses activités, sa vision du développement durable est désormais plus transparente. Belfius publie également son comportement de vote sur les résolutions d'actionnaires relatives au développement durable. Pour le reste, la banque a peu de politiques de transparence. Par exemple, sa politique de développement durable n'a pas été contrôlée par un auditeur, alors qu'elle l'était auparavant. En outre, Belfius n'a plus de politique de vote structurelle pour son gestionnaire de fonds externe en matière de développement durable. 

Crelan
17 %

Crelan publie la répartition de ses financements par type d'activité, mais avec un niveau de détail insuffisant pour obtenir un score plus élevé.

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