Les Français semblent de plus en plus convaincus par l’économie sociale et solidaire. Selon l’association Finansol, qui assure la promotion de la finance solidaire et gère le label du même nom, l’encours de l’épargne solidaire a atteint 15,6 milliards d’euros en 2019 et a progressé de 24 % par rapport à l’année précédente. L’épargne salariale demeure le principal véhicule, elle représente 62,3 % des encours, devant les livrets bancaires (32,5 %).
La finance solidaire a profité de la forte dynamique des marchés financiers en 2019. Ce sont d’ailleurs les placements dans les OPC (Organismes de placement collectif) qui tirent la croissance, ils représentent 86 % de l’augmentation de la collecte. La part solidaire dans l’épargne des français demeure modeste, puisqu’elle ne représente encore que 0,29 % de leurs placements financiers. Mais elle poursuit sa progression (0,25 % en 2018). Selon le sondage du Forum de l’Investissement Responsable (FIR) et de Vigeo Eiris publié le 23 septembre, plus de la moitié des épargnants seraient prêts à investir dans des produits financiers permettant de lutter contre la pauvreté et les inégalités sociales.
Nouvelles réglementations
Le groupe BPCE demeure en tête de la collecte d’épargne solidaire, avec 33,3 % de parts de marché, suivi par le Crédit Agricole (20,2 %) et BNP Paribas (13,7 %). Le podium est identique pour la gestion des fonds, Mirova, la société de gestion de la galaxie de Natixis, représentant 21,8 % des fonds sous gestion.
L’année 2020, marquée par le confinement en début d’année et par la récession économique, risque néanmoins d’être plus chaotique pour la collecte. L’association Finansol compte néanmoins sur de nouvelles réglementations pour soutenir le financement solidaire. Les textes d’application de la loi Sapin 2 de 2016, relatif au Livret de développement durable et solidaire (LDDS) ont été publiés. Les fournisseurs de LDDS auront l’obligation à partir du 1er octobre de proposer aux épargnants la possibilité de faire un don aux organismes reconnus de l’économie sociale et solidaire.
Par ailleurs, un décret de juin dernier va obliger les banques à orienter 5 % de la collecte des livrets A et LDDS non centralisée à la Caisse des dépôts vers le financement de l’économie sociale et solidaire. À plus long terme, la loi Pacte devrait également produire un effet positif sur l’épargne solidaire. Elle va obliger les distributeurs d’assurance-vie à proposer au moins une unité de comptes labellisée Finansol à partir de 2022.
Les encours de l’épargne solidaire ont connu des niveaux records en 2019, avec une progression de 24 % par rapport à 2018. L’année 2020 s’annonce plus périlleuse en raison de la crise du Covid-19, mais plusieurs nouvelles réglementations devraient renforcer l’attractivité du financement de l’économie sociale et solidaire.