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Une Banque éthique européenne ?

Soumis par Anonyme le

Dans un contexte international particulièrement critique, les réseaux sociaux et solidaires européens qui se rencontrent, y compris dans le secteur financier, demandent à Banca Etica de soutenir la mise en oeuvre de projets significatifs d’une économie orientée vers le social.

La nécessité de donner un souffle international à la Banca Etica a été claire dès le début : en juin 2001, moins de trois ans après sa naissance, la banque a été parmi les initiateurs de la Fédération européenne des banques éthiques et alternatives (FEBEA), dont le siège est établi à Bruxelles. Cette structure compte aujourd’hui 24 associés appartenant à 13 pays de l’Union européenne. Ce réseau européen travaille pour la création de véhicules financiers permettant de soutenir les initiatives déjà existantes et de favoriser le développement d’autres projets en matière de finance alternative. C’est dans ce cadre que la Société européenne de finance éthique et alternative (SEFEA) est née. Son siège opérationnel se trouve à Padoue. La SEFEA a été créée pour promouvoir le développement de l’économie solidaire et de la finance éthique en Europe. Il s’agit de favoriser le développement économique, humain et social, fondé sur les valeurs de la solidarité. À cet effet, cette société fournit une assistance financière et du conseil, y compris à d’autres banques éthiques et solidaires européennes existantes, et soutient ceux qui souhaitent en créer une.

Mais le défi de la diffusion de la finance éthique demande des efforts supplémentaires : depuis deux ans, trois organisations, Banca Etica (Italie), la Nef (France) et Fiare (Espagne), qui sont membres de la FEBEA, se rencontrent périodiquement pour étudier l’opportunité de construire un outil bancaire commun. Le manifeste de la Banque éthique européenne a été approuvé récemment, après une longue gestation qui a vu s’impliquer les associés et les sympathisants des trois organisations.

Et dans les mois à venir, une proposition de réalisation de la première banque coopérative européenne sera mise au point. Ce projet ne naît pas d’une volonté d’annexion ou de conquête. Il est élaboré dans un esprit
de collaboration et de synergie d’expériences dont chaque partenaire reconnaît la valeur. Quelques chiffres pour illustrer ce rassemblement : le projet impliquera initialement au moins 50 000 associés et l’hypothèse la plus réaliste faite à ce jour, celle d’une décentralisation opérationnelle et culturelle, permettra à chaque associé de participer à la vie de la banque dans sa région. Le patrimoine net s’élèvera à environ 40 millions d’euros, les dépôts à 700 millions et les crédits à 400 millions.

Le siège central sera en Italie et, par conséquent, il s’agira d’une banque contrôlée par la Banque d’Italie.

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Réseau Financité, (ex- Réseau Financement Alternatif)
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Les défis ont caractérisé l'expérience de Banca popolare Etica depuis ses premiers pas. Dernier en date : le défi européen !

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Année d'édition
2009
Date d'édition
03/2009
Mois d'édition
Mars

Banca popolare Etica

Soumis par Anonyme le

La Banca popolare Etica est une institution unique en Italie et en Europe : elle offre aux épargnants les mêmes services que les autres banques actives sur le marché, mais elle emploie l’épargne récoltée uniquement pour financer des projets dotés d’une valeur sociale prouvée. Les bénéficiaires du crédit accordé par la Banca Etica, outre des citoyens à titre privé, sont des coopératives sociales, ASBL, ONG ou entreprises engagées
dans la protection de l’environnement, la production biologique, ou le commerce équitable et solidaire. L’utopie d’une banque loin des logiques spéculatives, au service du développement et de la solidarité, est devenue réalité. Ceci grâce à la ténacité de quelques rêveurs et des principales organisations italiennes du tiers secteur qui ont cheminé pendant cinq ans, inspirés par l’expérience des MAG (mutuelles pour l’autogestion). Après avoir constitué une association puis une coopérative « Vers la Banque Éthique », ces pionniers sont parvenus à récolter auprès de milliers de petits actionnaires, le capital social minimum aux termes de la réglementation pour constituer une banque populaire.

En décembre 1998, la Banque d’Italie accorde l’autorisation pour entamer l’activité bancaire et donc l’activité de financement. C’est la première fois qu’une institution bancaire ayant pour objectif de travailler exclusivement dans le domaine de la finance éthique, obtient une telle autorisation. Le 8 mars 1999, Banca Etica ouvre son premier guichet à Padoue. Du point de vue légal, Banca Etica, en tant que banque populaire, opère au niveau national, dans le respect des finalités de la coopération et de la solidarité. Cette forme juridique garantit une forte participation dans le capital de la banque, représenté par un grand nombre d’associés qui en composent la base sociale. Elle garantit aussi une répartition des associés sur tout le territoire national et un processus décisionnel démocratique. Les banques populaires sont, en effet, caractérisées par la suprématie des associés : lors des votes, tous les actionnaires ont le même pouvoir, indépendamment du nombre d’actions détenues, selon le principe « un homme, une voix ».

Aujourd’hui, alors qu’elle fête ses dix ans, la Banca Etica a gagné en efficacité et a multiplié ses services, sans perdre ses valeurs ni sa mission : moins de 200 salariés servent, avec passion et dévouement, l’ensemble du territoire italien. Ils offrent aux épargnants la possibilité d’employer leur argent d’une manière responsable et en toute sécurité, d’une part, et aux privés et aux associations l’opportunité de trouver du crédit pour réaliser des initiatives de valeur, d’autre part. Cette banque transparente, qui ne s’aventure pas sur les produits dérivés et autres produits de ce type, enregistre un taux de défaillance inférieur au système bancaire traditionnel. Banca Etica a aujourd’hui un capital social d’environ 23 millions €, souscrit par plus de 30 000 associés et des dépôts qui dépassent 560 millions €. Les financements qu’elle accorde
totalisent 430 millions €, et ce, en faveur de plus de 3 000 projets dans quatre principaux domaines d’intervention : la coopération sociale, la coopération internationale, l’environnement, la culture et la société civile.

Depuis 2003, la « famille » de Banca Etica s’est enrichie de deux nouvelles composantes. La Fondation Culturelle Responsabilité Éthique agit sur le plan culturel pour diffuser la finance éthique aux niveaux national et
international. La société de gestion de l’épargne Etica sgr offre aux épargnants responsables de nouvelles possibilités d’investir leur argent en acquérant exclusivement des titres d’États et d’entreprises retenus après une évaluation minutieuse de leur valeur éthique en termes de respect des droits humains et de l’environnement. Les quatre fonds « Valeurs responsables » d’Etica sgr présentent différents profils de risque, mais tous avec la même garantie de prêter l’argent uniquement dans le respect de standards éthiques. Etica SGR est, en outre, pionnière en Italie de l’activisme actionnarial : la société – parfois au travers d’associations internationales – participe aux assemblées des entreprises dont elle détient des titres en votant des motions qui renforcent l’éthique de leurs actes. Le souscripteur de fonds « Valeurs responsables » peut, de surcroît, choisir de céder 1 euro sur 1000 à un fonds de garantie pour les « microcrédits » organisé par Banca Etica. Celui-ci finance les projets de personnes en difficulté ou désireuses de lancer une petite initiative économique.

Tandis que la crise économique, liée à la finance spéculative, contraint les États à trouver des ressources publiques pour colmater les brèches et protéger au moins les plus fragiles, Banca Etica collabore avec les associations de la société civile pour créer un espace économique et social plus équitable. Attentifs aux plus démunis, ensemble ils stimulent des synergies visant la satisfaction des besoins. Et le fait de ne recevoir pour cela aucun subside de l’État ne les empêche pas d’être efficaces!

Depuis sa naissance, Banca Etica a enregistré une croissance constante. Durant les derniers mois de 2008, c’est carrément un « boom » d’intérêt qui s’est manifesté pour cette institution unique : beaucoup d’épargnants
conscients et responsables se sont penchés sérieusement sur la question de savoir à qui confier leurs économies. Dans le même temps, toujours plus de personnes en difficulté à cause de la crise se tournent vers la finance éthique pour trouver un soutien. Entre 2007 et 2008, le nombre de financements accordés par Banca Etica a augmenté de 30 %. Au cours du seul mois de novembre 2008, l’ouverture de nouveaux comptes courants a enregistré une augmentation de 73 % par rapport à la moyenne mensuelle de l’année. Durant le même mois, les dépôts ont crû de 300 % et les emplois de 40 %. Ceci révèle indiscutablement une faim
d’éthique dans la finance. Et Banca Etica a relevé le défi en accélérant la réalisation d’une nouvelle utopie concrète: l’internationalisation de cette expérience unique et la création d’une Banque éthique européenne

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Réseau Financité, (ex- Réseau Financement Alternatif)
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Histoire d'une utopie concrète.

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