Financité Magazine n°29 : New B, prenons part !
Prenons part ! -
Une banque simple, sûre et locale p.6 -
Construisons notre banque p.9 -
Pour une autre finance -
À quoi sert l'argent ? p.10 -
Canada, terre de coopératives p.16
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Canada, terre de coopératives p.16
La dette publique de A à Z p.4 - Annuler sa dette, bonne ou mauvaise idée ? p.8 - Pour une autre finance - Épargnez ensemble avec les CAF p.12 - Finance halal et solidaire ? p.14
C’est tout le but du commerce équitable que d’éviter cette dérive. Notre but est que la pression de l’économie de marché n’écrase pas les producteurs et les fournisseurs. Qu’ils soient vendus ou non en grande surface, les produits Max Havelaar garantissent ce respect.
Nous voulons changer l’économie, mais nous voulons le faire avec les acteurs existants. Les producteurs du Sud nous demandent d’avoir un accès le plus large possible aux consommateurs. Comme nous voulons changer le commerce à grande échelle et faire en sorte que le commerce équitable devienne une norme minimum du commerce international, la collaboration avec la grande distribution est nécessaire.
Le fait de consommer des produits issus du local est positif. Si les gens veulent encourager les circuits courts et aller dans des boutiques spécialisées, c’est bien entendu tout à leur honneur. Le fait est que la majorité n’y va pas. C’est pourquoi nous avons intégré les rayons des grandes surfaces.
Je lui reproche son évolution. Au départ, en 1945, la grande distribution avait pour vocation de redonner du pouvoir d’achat aux consommateurs. Aujourd’hui, les intermédiaires ont disparu et les centrales d’achat sont devenues libres de dicter leurs règles. On est passé d’un modèle de commerçant à un modèle de spéculateur. Certains produits labellisés « équitables » se trouvent aujourd’hui en grandes surfaces.
Au départ, les produits du commerce équitable sont arrivés par des pétitions d’organisations exigeant les produits équitables dans les supermarchés. La démarche était politique et citoyenne. Le but était de contaminer les autres produits pour arriver in fine à ce que tous les produits soient équitables. La grande distribution à d’abord refusé. Puis, elle s’est rendu compte qu’il y avait un marché. Du coup, elle a introduit les produits du commerce équitable.
La grande distribution fonctionne selon un système ultralibéral. Le but est de faire de l’argent à court terme. Il n’est pas question de responsabiliser la grande distribution. Ce n’est pas son objet. Ce qu’il faut, c’est encourager les alternatives à la grande distribution et aller vers des circuits courts.
Trois questions : à Laurent Vereylesonne, manager du commerce de détail chez Max Havelaar à Christian Jacquiau, économiste français auteur de « Les coulisses du commerce équitable », aux éditions Milles et une nuits, paru en 2006.