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Halte à la toute-puissance des banques

Soumis par Anonyme le
Type de support
Type de document
Editeur
Odile Jacob
Lieux
ISBN
978-2-7381-2857-7
Thématiques liées
Code de classement
MO-LIET2012
Indice du code de classement
1
Numéro de classement dans la bibliothèque ou code de rangement
MO-LIET2012-1
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Année d'édition
2012
Date d'édition
2012

Au coeur de la monnaie

Soumis par Anonyme le
Type de support
Type de document
Auteur(s)
Editeur
Yves Michel
Lieux
Numéro de page
463
ISBN
9782913492981
Numéro de classement dans la bibliothèque ou code de rangement
MO-LIET2011-1
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Année d'édition
2011
Date d'édition
2011

Finance Lunch Causeries

Soumis par Anonyme le
Type de support
Type de document
Auteur(s)
Editeur
Unisys
Thématiques liées
Numéro de classement dans la bibliothèque ou code de rangement
FD-FARD-8/29
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Année d'édition
2002
Jour d'édition
18
Date d'édition
18/04/2002
Mois d'édition
Avril

Monnaies régionales

Soumis par Anonyme le
Type de support
Type de document
Editeur
Charles Léopold Mayer
Lieux
ISBN
9782843771446
Sommaire

Mondialisation et solutions apportées par l'introduction de monnaies régionales

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Numéro de classement dans la bibliothèque ou code de rangement
MO-LIET2008-1
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Année d'édition
2008
Date d'édition
11/2008
Mois d'édition
Novembre

La monnaie, à l'image des écosystèmes : plus de diversité S.V.P. !

Soumis par Anonyme le

Bernard Lietaer, comment voyez-vous la crise financière ?

Je la compare à une voiture sans freins avec laquelle on devrait traverser les Alpes. Peu importe où surviendra l’accident, il est inévitable. Ainsi, depuis 1975, notre système monétaire a connu 96 crises bancaires et 176 krachs monétaires. Il est, comme cette voiture sans freins, systématiquement instable. Qui ose le dire ? On parle des trous dans la route, on change de conducteur... Bref, toutes les solutions avancées sont des emplâtres sur une jambe de bois.

Quelle solution proposez-vous ?

Je préconise la création de monnaies complémentaires qui permettent de compenser les failles d’un système dominant et monopolistique. L’expérience des monnaies complémentaires existantes a montré qu’elles « respirent » en contre-cycle par rapport à l’économie en monnaie conventionnelle. Quand celle-ci se porte bien, les systèmes complémentaires restent marginaux. En période de récession, ils se développent parce qu’ils facilitent la poursuite de l’activité économique. Un bon exemple est le WIR, en Suisse. La Suisse est un État capitaliste assez conservateur. Cela n’a pas empêché une poignée d’entrepreneurs – ils étaient seize, en 1934 – de créer une monnaie complémentaire permettant aux entreprises membres de se faire crédit l’une à l’autre. 75 ans plus tard, les membres du WIR sont 75 000 et leur coopérative est devenue une banque. Il a été démontré que cet instrument joue un rôle important dans la stabilité de l’économie suisse.

Vous dites bien « monnaie complémentaire » ?

Oui, car je ne préconise pas une grande révolution, mais plutôt le développement de systèmes qui se développent spontanément en cas de récession. C’est en ce sens qu’une crise représente une opportunité. Je ne suis pas contre d’autres solutions comme les nationalisations ou la régulation, mais la régulation ne va pas supprimer les crises, elle ne peut qu’en réduire la fréquence. Quant à des transformations plus radicales, elles rencontrent la résistance des lobbies financiers, d’où la difficulté de les mettre en oeuvre. Donc, les monnaies complémentaires existent déjà ?

Oui, et ce n’est pas nouveau, même si on en entend peu parler. On ne compte plus aujourd’hui les systèmes à usage commercial de type « chèque repas », points bonus des grands magasins ou autres. Quant aux systèmes présentant une dimension sociale – banques de temps comme les services d’échanges locaux (SEL) ou les monnaies fondantes visant à favoriser l’économie sociale et les échanges locaux – il y en a au moins 5000 dans le monde, d’échelles différentes (1). En Allemagne, il y a 63 monnaies régionales dont 30 sont déjà opérationnelles, l’exemple le plus connu étant le Chiemgauer. Les Autrichiens sont aussi très actifs. Pour la France, on peut citer le SOL... Ces expériences dans les pays voisins sont plus facilement transposables à notre réalité que celles, fort intéressantes par ailleurs, des pays du Sud (2).

Quelles sont les conditions de leur succès ?

Pour pouvoir fonctionner au mieux, une monnaie – qui est une convention sociale basée sur la confiance – doit être gérée de façon rigoureuse et transparente. Ceci est vrai aussi pour les monnaies nationales ! Quand ce n’est plus le cas, comme aujourd’hui au Zimbabwe, la monnaie dévalue fortement. La valeur ajoutée des systèmes à vocation sociale, c’est leur impact sur la société. Toute technologie qui change les relations entre les gens a le pouvoir de changer la société : ce fut déjà le cas avec l’écriture, la voiture, l’ordinateur et Internet... La monnaie représente un réseau complexe où tout est interconnecté, c’est pourquoi on peut le comparer aussi aux écosystèmes et s’inspirer de leur fonctionnement.

On pourrait donc appliquer le biomimétisme à l’économie ?

Effectivement ! Pour ma part, je me base sur vingt-cinq années de recherches menées avec des confrères américains (3) qui ont permis de comparer le flux de la monnaie à celui d’autres types de réseaux dynamiques comme la biomasse, les réseaux électriques ou le système immunitaire. Leur durabilité n’est possible qu’à certaines conditions. La recherche de l’efficacité a tendance à gommer la diversité et la richesse des interconnexions. Cela appauvrit le système, le rend plus vulnérable. La résilience, qui est fonction de la diversité couplée à l’interconnectivité, rend un système moins efficace, mais plus robuste. Entre ces deux pôles, on peut déterminer un point d’équilibre que nous avons nommé la « fenêtre de viabilité ». L’effet d’une monnaie parallèle est de revenir vers plus de résilience.

Les monnaies parallèles permettent-elles de combattre la pauvreté ?

Oui, car si la pauvreté est généralement définie en termes de revenus, la richesse est, elle, plutôt évaluée en actifs, ce qui crée une distorsion. C’est tout le problème de la concentration du capital. Si l’on considère qu’à côté du capital financier il y a aussi le capital humain (la capacité de travail, la compétence...) et le capital social (les réseaux sociaux, l’entourage), on peut aider des pauvres à s’en sortir. C’est ce qu’a démontré la pratique de la microfinance, tout comme celle des monnaies complémentaires. Pour ma part, j’ai suggéré qu’en Inde on crée un outil d’épargne basé sur les arbres – qui croissent en taille, et donc en valeur, pour permettre à des petites gens de constituer une épargne (4).

... Et en Belgique ?

À présent, le gouvernement flamand s’intéresse à un projet qui pourrait démarrer à Anvers et à Gand, avant d’être étendu à d’autres régions. Je travaille à ce projet avec Netwerk Vlaanderen. Concrètement, il s’agira d’une carte à puce multifonction, qui permettra de comptabiliser des services entre entreprises ou particuliers, services commerciaux autant que sociaux. Nous voulons ancrer cette initiative dans des communautés existantes et être à l’écoute de leurs besoins, pour que cette initiative ne soit pas seulement top-down mais aussi bottom-up.

Un autre projet est à l’étude, avec un réseau de villes européennes, dont Bruxelles. Il s’agirait d’une monnaie « carbone », visant la réduction des émissions de CO2. Si la Région wallonne veut également se lancer, je suis à sa disposition !

Propos recueillis par Antoinette Brouyaux

(1) Cf. notamment le dossier« Monnaies complémentaires » du FINANcité Magazine nº 8.

(2) Bernard Lietaer et Margrit Kennedy, Monnaies régionales, de nouvelles voies vers une prospérité durable, éd. Charles Léopold Mayer, 2008.

(3) Bernard Lietaer, Robert Ulanowicz & Sally Goerner, « White Paper on the options for managing systemic bank crises », décembre 2008, étude disponible sur www.lietaer.com

(4) Marek Hudon et Bernard Lietaer : « Natural Savings : A New Microsavings Product for Inflationary Environments. How to Save Forests with Savings for and by the Poor ? », in Savings and Development, Fall 2006.

Type de support
Type de document
Editeur
Réseau Financité, (ex- Réseau Financement Alternatif)
Lieux
Sommaire

Bernard Lietaer travaille dans le domaine des systèmes monétaires depuis 30 ans. Après avoir exercé le métier de banquier central, il a été enseignant et consultant. Son livre, Le Futur de la monnaie, publié en 1999, a été traduit en 18 langues. À présent, après avoir écrit avec Margrit Kennedy Monnaies régionales, nouvelles voies vers une prospérité durable, il revient au pays pour mettre en oeuvre, en Flandre, une monnaie alternative !

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RV-BAYO2008-1/22
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Année d'édition
2009
Date d'édition
03/2009
Mois d'édition
Mars