Aller au contenu principal

Trois questions à Pascal Canfin, député européen et vice-président de la Commission spéciale Crise financière et économique

Soumis par Anonyme le

FINANcité D’où vient cette idée de « Greenpeace de la finance » ?

Nous déplorons qu’en matière financière il n’existe pas de contre-pouvoirs tels qu’il en existe en matière environnementale ou sociale.
Les banquiers sont les seuls à faire entendre leurs arguments auprès des députés qui sont amenés à voter des lois sur la régulation
du monde financier. Nous pensons que cela peut être dangereux pour la démocratie.

Concrètement, comment cela se passe-t-il ?

Nous sommes 21 eurodéputés chargés de la régulation financière à avoir pris l’initiative. Aujourd’hui, 150 autres députés nationaux et
européens nous ont rejoints. En septembre, nous organiserons trois tables de travail auxquelles les syndicats et les ON G seront
invités. Le but de ces tables est de donner corps à l’idée. Idéalement, nous voudrions engager 5 ou 6 personnes expertes. Leur rôle
serait, d’une part, de suivre les textes des directives actuellement en préparation ou dont la sortie est prévue en septembre et en janvier
et, d’autre part, de fournir une véritable contre-expertise pour mener un vrai travail de lobby auprès des législateurs européens.
Il faudrait également engager 2 ou 3 personnes pour faire de la communication et rendre compréhensibles des textes hautement
techniques, mais aussi pour être le relais des experts vers les banques et exiger d’elles qu’elles se comportent de manière
responsable.

Quelle est la suite ?

Les rencontres de septembre vont permettre de se mettre d’accord sur la démarche à entreprendre. Comment concrètement allonsnous
organiser ce Greenpeace de la finance ? Il reste notamment la question du financement de ces personnes amenées à y travailler.
Est-ce aux législateurs qu’il revient de financer ce contre-pouvoir ?

Plus d’infos sur www.finance-watch.org

NDLR : Aux USA, American for financial reform est un lobby de la société civile visant à réformer le système bancaire américain.
(http://ourfinancialsecurity.org)

Type de support
Type de document
Editeur
Réseau Financité, (ex- Réseau Financement Alternatif)
Lieux
Numéro de classement dans la bibliothèque ou code de rangement
RV-BAYO2008-1/65
Cocher cette case pour générer un nouveau code lors de l'enregistrement de ce contenu
Désactivé
Année d'édition
2010
Jour d'édition
15
Date d'édition
15/09/2010
Mois d'édition
Septembre

Repenser le système financier ensemble !

Soumis par Anonyme le

En bref

  • La société civile ne laisse pas la finance à la dérive.
  • Elle lance les états généraux de la finance responsable et solidaire.

Pendant des années, l’inaction de la société civile a laissé le champ libre au développement de modèles affairistes nourris par l’exaltation du profit et du chacun-pour-soi. C’est que changer de système implique également que l’on change de comportement. Le grand mot d’ordre actuellement est « régulation ». Les gouvernements, soumis au système financier dominant, sont contraints d’agir sur le court terme. Et jusqu’à présent, les États ne proposent pas de changements mais des évolutions du système. C’est pourquoi, fin 2008, le Réseau Financement Alternatif a proposé au monde associatif, aux coopératives et autres sociétés à finalité sociale, aux mutuelles, aux grands mouvements religieux et philosophiques, et aux syndicats de rassembler leurs forces pour réfléchir à un modèle financier alternatif, fondé sur la responsabilité et la solidarité.

Les gens sont prêts à agir

Beaucoup font de la finance solidaire sans le savoir ! Il suffit d’ouvrir les pages d’un magazine pour se rendre compte de l’intérêt croissant pour un système plus participatif. Cette prise de conscience s’inscrit dans le champ plus large de la démocratie participative, de la mobilité douce, de la vague bio, du commerce équitable, des circuits courts... Mais aussi les systèmes d’échanges locaux (SEL),
les groupes d’achats collectifs, les projets éoliens citoyens, les créations de coopératives pour gérer de manière plus démocratique
l’accès aux produits et aux services. Autant d’initiatives qui, bien que marginales face au poids de la finance mondiale, montrent que
le terrain est mûr pour faire émerger de nouvelles initiatives sociales.

Les défis

La finance solidaire, c’est quoi ? L’éducation est le premier défi à relever pour sortir du discours unique. Il s’agit d’outiller et de former le monde éducatif pour que tous comprennent les tenants et aboutissants de la finance solidaire.

Où trouver les bons produits ? L’accès aux investissements éthiques et solidaires est encore très flou pour le grand public. Faciliter cet accès est une étape essentielle pour permettre au citoyen qui le souhaite de modifier ses comportements en matière d’investissement.

Comment avoir confiance ? Il s’agit de lancer un plaidoyer citoyen pour le contrôle de l’argent que nous confions à des tiers via les produits d’épargne/investissement, mais aussi via les produits d’assurance ou l’impôt. L’objectif est d’éviter que le moindre euro soit encore investi dans des activités nuisibles pour l’homme ou l’environnement et, ainsi, favoriser, au travers de l’activité financière, une plus grande responsabilité sociale et environnementale des entreprises et des États.

Quelles garanties légales pour l’ISR ? La loi doit encadrer l’investissement socialement responsable, il en va de l’intérêt de tous. L’ISR pour tous ? Trop de Belges n’ont toujours pas accès aux services bancaires de base. Il s’agit de permettre à chacun d’accéder à et d’utiliser des services et produits financiers, disponibles sur le marché classique, qui soient adaptés à ses besoins et qui lui permettent
de mener une vie sociale normale.

La finance dans tous ses états

Les états généraux de la finance responsable et solidaire veulent dégager des actions concrètes. Ils seront rythmés par des animations
visant à faire comprendre aux participants à quoi sert l’argent solidaire, par des réflexions d’experts autour de l’économie et de l’intérêt général, par l’intervention des syndicats et des principaux partis politiques belges et par la présentation d’un manifeste sur la finance solidaire.

Type de support
Type de document
Auteur(s)
Editeur
Réseau Financité, (ex- Réseau Financement Alternatif)
Lieux
Sommaire

À part les banques et l'État (encore que...), tout le monde est conscient de la nécessité de repenser le système financier. Il faut maintenant se mettre d'accord sur la façon de le faire. C'est toute la motivation politique d'un événement tel que les états généraux de la finance responsable et solidaire.

Thématiques liées
Numéro de classement dans la bibliothèque ou code de rangement
RV-BAYO2008-1/67
Cocher cette case pour générer un nouveau code lors de l'enregistrement de ce contenu
Désactivé
Année d'édition
2010
Jour d'édition
15
Date d'édition
15/09/2010
Mois d'édition
Septembre

Du mouvement citoyen à la décision politique

Soumis par Anonyme le

En bref

  • Des initiatives éthiques et solidaires existent depuis longtemps.
  • Elles doivent maintenant être reconnues juridiquement.

Il existe une finance réelle, soumise à l’intérêt général qui voudrait traiter tout produit financier non plus uniquement sous l’angle de la rentabilité financière mais en y adjoignant des considérations éthiques et de solidarité.

De l’éthique...

Ces notions d’éthique et de solidarité appliquées à la finance ne datent pas d’hier. Historiquement, l’éthique est d’abord essentiellement
religieuse. Après la crise de 1929, des congrégations religieuses protestantes ont créé des fonds exempts d’actions de firmes touchant aux domaines de l’alcool, des jeux de hasard, du tabac et de l’armement. Ces actions étaient qualifiées d’« actions du péché ». Plus tard, les mouvements citoyens des années 1970 ont donné naissance à une véritable conscience publique au sujet des problèmes sociaux, environnementaux et économiques.

… à la solidarité

La composante solidaire est née au XIXe siècle. Des ouvriers se sont associés en coopératives pour avoir accès à des biens de première nécessité tels que le pain, qu’ils voulaient acheter de qualité et à un prix juste. En Allemagne, le bourgmestre Raiffeisen crée
une coopérative pour aider les agriculteurs à conserver leurs biens. Au tout début, l’association achète le bétail nécessaire pour le
céder ensuite aux exploitants sur plusieurs années et à un taux modéré. Ce modèle va évoluer jusqu’à devenir une caisse de crédit
où les débiteurs doivent devenir membres de l’association pour emprunter. La deuxième forme de crédit populaire est davantage urbaine. Dès 1864, apparaissent en Belgique des banques populaires et des associations de crédit mutuel, puis des sociétés d’assurance et d’épargne. Elles ont comme objectif de permettre l’accès au crédit des couches sociales moyennes ou populaires,
restées étrangères au développement de la banque dans le deuxième tiers du XIXe siècle. La Prévoyance sociale, Coop-Dépôts (CODEP ), les Assurances populaires, la Coopérative ouvrière de banque (COB ), qui deviendra ensuite la BACOB, en sont quelques exemples. En 1850, les pouvoirs publics créent une caisse générale de retraite (2), auprès de laquelle des personnes prévoyantes peuvent se constituer une petite pension pour leurs vieux jours, au moyen de versements volontaires, sous garantie de l’État.

Aujourd’hui

Les banques publiques ont disparu en Belgique, notamment sous l’impulsion de la Commission européenne qui souhaitait davantage de concurrence au sein du secteur financier. La BACOB a disparu en 1997, rachetée par Paribas Belgique. La CGER a été absorbée par
Fortis puis par BNP Paribas Fortis... À la suite de la disparition des banques publiques, l’inclusion financière ne pouvant plus être garantie, la loi sur les services bancaires de base a été votée en 2003. Elle interdit à toute banque – sauf dans quelques cas restrictifs –
de refuser l’ouverture d’un compte bancaire à un client. Depuis 2009, un Belge qui investit dans une organisation de microfinance à le droit de déduire son investissement de ses impôts.

En matière d’investissement socialement responsable, la loi interdit l’investissement direct ou indirect dans les mines antipersonnel,
les armes à sous-munitions et à uranium appauvri. Une proposition bien plus large est sur la table, celle de la norme légale en ISR.
Elle prévoit qu’un produit financier ne pourra être qualifié d’« éthique » ou de tout autre qualitatif du genre que s’il n’investit pas dans des
États ou des entreprises qui ne respectent pas les conventions internationales auxquelles la Belgique adhère. Mais le gouvernement n’a
toujours pas donné suite.

Des avancées législatives sont nées en matière de finance éthique et solidaire, mais elles restent minces face à l’ampleur du chantier. Preuve s’il en est que le citoyen, soutenu par la force du nombre, a encore de nombreux domaines d’action à investir.

1. D’après Bayot Bernard, « Finance : l’éthique et la solidarité en prime », dans Démocratie, 15 décembre 2009.
2. Elle deviendra quelques années plus tard la Caisse générale d’épargne et de retraite (CGER).

Type de support
Type de document
Auteur(s)
Editeur
Réseau Financité, (ex- Réseau Financement Alternatif)
Lieux
Sommaire

L'idée que la finance doit être éthique et solidaire devient une évidence, mais peu d'initiatives citoyennes ont obtenu aujourd'hui un cadre légal.

Thématiques liées
Numéro de classement dans la bibliothèque ou code de rangement
RV-BAYO2008-1/64
Cocher cette case pour générer un nouveau code lors de l'enregistrement de ce contenu
Désactivé
Année d'édition
2010
Jour d'édition
15
Date d'édition
15/09/2010
Mois d'édition
Septembre

FINANcité Magazine n°19 : La démocratie sous influence

Soumis par Anonyme le
Type de support
Type de document
Editeur
Réseau Financité, (ex- Réseau Financement Alternatif)
Lieux
Numéro de classement dans la bibliothèque ou code de rangement
RV-BAYO2008-1/62
Cocher cette case pour générer un nouveau code lors de l'enregistrement de ce contenu
Désactivé
Année d'édition
2010
Jour d'édition
16
Date d'édition
16/09/2010
Mois d'édition
Septembre

FINANcité Magazine n°18 : Grande distribution, qui passe à la caisse ?

Soumis par Anonyme le
Type de support
Type de document
Editeur
Réseau Financité, (ex- Réseau Financement Alternatif)
Lieux
Thématiques liées
Numéro de classement dans la bibliothèque ou code de rangement
RV-BAYO2008-1/56
Cocher cette case pour générer un nouveau code lors de l'enregistrement de ce contenu
Désactivé
Année d'édition
2010
Jour d'édition
15
Date d'édition
15/06/2010
Mois d'édition
Juin