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Micro-savings to fight financial exclusion

Soumis par Anonyme le
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A conference dedicated to the benefits of micro-savings was held on 9 and 10 September in Brussels. Micro-savings can be described as savings made by low- income or vulnerable people. For the authors of the study, based on evidence from pilot projects in France, Belgium and Hungary, access and use of appropriate savings products for every citizen in Europe can prevent overindebtedness and improve financial and social inclusion in the wider economy and society. Therefore, it is important to encourage Member States to develop appropriate tools and partnerships that work as incentives to save for vulnerable people.

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FCP-RESE2013
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15
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FCP-RESE2013-15
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2013
Jour d'édition
9
Date d'édition
09/09/2013
Mois d'édition
Septembre

Financité Magazine n°33 : Epargnez-vous

Soumis par Anonyme le
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Réseau Financité
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Épargnez-vous - Fiscalité, égalité, sécurité p.6-7 - Alternatives autour de l'épargne p.8-9 - Pour une autre finance - Cent-une idées pour une finance plus responsable p.10-11 - L'épargne en jeu, participez p.13

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FM-FINA2014
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1
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FM-FINA2014-1
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Année d'édition
2014
Date d'édition
03/2014
Mois d'édition
Mars

Incitants à l'épargne : tour d'horizon européen (suite)

Soumis par Anonyme le
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Réseau Financité
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À plus forte raison depuis la crise financière, l'épargne regagne du terrain dans les pratiques de tout un chacun comme un des meilleurs
remparts pour se protéger des aléas de la vie. De quoi dispose le citoyen, en Europe, pour mettre en place une épargne ? Que pourrait-on
voir apparaître en Belgique pour adéquatement compléter les outils existants ? C'est à ces questions que cette analyse va tenter de répondre.

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FA-JERU2014
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Année d'édition
2014
Date d'édition
07/2014
Mois d'édition
Juillet

Rencontre Financité sur l'épargne : résumé des discussions et recommandations

Soumis par Anonyme le

Avoir de l’argent de côté semble indispensable pour se prémunir contre d’éventuelles déconvenues, prévoir des achats futurs et s'offrir des perspectives d'avenir.

Chaque trimestre, les chiffres de l'épargne battent de nouveaux records. 250 milliards d'euros étaient déposés sur des comptes. En même temps, plus d’un quart des Belges affirme ne pas pouvoir faire face à une dépense imprévue! Une partie importante de la population risque donc d'être amenée à s'endetter, voire à se surendetter face à une difficulté.

Il est temps de se demander quelle place a l'épargne dans notre société? Faut-il épargner ? Faut-il l'encourager? Qui doit épargner? Comment? Doit-elle être collective ou individuelle ?

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Réseau Financité
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Ce document reprend l'ensemble des discussions et recommandations des Rencontres Financité des 5 et 6 juillet sur l'épargne au Moulin de Hosdent.

Thématiques liées
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FPL-RFAR2014
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1
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Année d'édition
2014
Jour d'édition
8
Date d'édition
08/08/2014
Mois d'édition
Août

Financité Magazine 34

Soumis par Anonyme le
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Réseau Financité, (ex- Réseau Financement Alternatif)

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RV-BAYO2008-1/74
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2014
Jour d'édition
19
Date d'édition
19/03/2014
Mois d'édition
Mars

Sauter le pas de l'épargne

Soumis par Anonyme le
  • Des projets-pilote encouragent à l'épargne.
  • Une épargne accompagnée est parfois la solution.

À côté de ceux qui arguent qu'ils pourront épargner plus tard, à un moment plus approprié de leur vie, ou qu'ils n'ont pas assez d'argent pour le faire, certains peuvent avoir besoin d'un petit coup de pouce pour franchir le pas et retrouver la confiance en leur capacité de mettre de l'argent sur le côté. Je n'avais jamais épargné de ma vie ! Maintenant, je sais que c'est possible. Moi, j'épargnais, mais, à la moindre occasion, j'allais vider mon compte d'épargne. C'est ainsi que s'expriment des participants au projet-pilote de micro-épargne que Financité a mené entre mai 2011 et juin 2012, simultanément, en Belgique, en Hongrie et en France1. Ce programme visait à inciter des personnes à faibles revenus à épargner pendant une année et à analyser si, au terme de cette période, leur comportement d'épargne avait changé.

En Belgique

Chez nous, 180 personnes, disposant de revenus modestes et, pour la plupart, sans activité professionnelle, ont été recrutées et réparties dans 12 groupes à Bruxelles et en Wallonie. Les participants se sont engagés à épargner régulièrement pendant un an dans le cadre d'un programme d'épargne. Le challenge en jeu : s'ils arrivaient à épargner et à assister aux réunions pendant 12 mois, ils récupéraient, à l'issue du programme, leur épargne majorée de 50 %. Cette bonification, plafonnée à 120 €, représentait une épargne mensuelle de 20 €. Croire que cet incitant soit la seule raison qui ait incité ces personnes à épargner serait erroné. Ce cadeau a, certes, été le plus souvent le premier moteur pour se lancer dans l'aventure, mais cette bonification n'a pas empêché près de la moitié des personnes d'abandonner assez vite le programme. À l’inverse, plus de la moitié des participants a persévéré jusqu'à la fin du programme et certains s'astreignent aujourd'hui encore à l'épargne malgré la suppression de la bonification.

Se sentir capable

La plupart des participants avaient pourtant d'emblée exprimé la crainte de ne pas arriver à épargner de manière régulière, faute de moyens. Finalement, beaucoup d’entre eux se sont découvert un nouveau talent. Certains ont épargné 5 € par mois, quand d'autres ont mis 20 € ou plus de côté. Mais, plus important encore, en dédiant leurs économies à la construction d'un projet dans le moyen terme, ces participants ont réussi à anticiper et à retrouver un pouvoir de décision sur leur argent. Les réunions mensuelles rassemblaient les participants d'une même région. Les thèmes du surendettement, des risques liés au crédit, de la gestion budgétaire... ont permis aux participants de s'informer, mais surtout d'échanger au sujet de leurs expériences et de mettre leurs propres difficultés à épargner en résonance avec celles des autres. On le voit, les avantages tirés de ces projets – sentiment de confiance en soi, capacité de se projeter dans l'avenir, de construire un projet à plus long terme... – dépassent le simple bénéfice de la somme épargnée. Notre société tend à mettre en place des mesures curatives de médiation de dettes, de lutte contre le surendettement, de guidance budgétaire a posteriori, mais elle devrait également s'attacher à créer en amont des programmes de prévention. Qu'on le veuille ou non, l'épargne n'est pas un concept qui va de soi pour tout le monde : il demande un minimum d'apprentissage. Ce type de programme montre la nécessité de mettre en œuvre des solutions qui se basent directement sur les difficultés à épargner que les personnes rencontrent.

 

1Les résultats complets du projet SIMS (Social Innovation on Micro-Saving) sont consultables sur le site www.fininc.eu.

3 questions à Xavier Guyaux, enseignant en sciences économiques

Est-ce que vous parler de l'épargne avec vos élèves de secondaire ?

Surtout d'un point de vue macro-économique. Vous savez sûrement que des théories économiques envisagent l'épargne comme quelque chose de négatif : l'argent ne circule pas. Je discute aussi avec mes classes de la question des taux d'intérêts. J'ai beaucoup d'élèves musulmans et la charia interdit ce retour sur capital. Je prends du temps à essayer de leur faire comprendre qu'on est rémunéré pour un effort.

C'est le bon moment, l'école, pour préparer à l'épargne ?

Honnêtement, je pense qu'il est trop tôt pour convaincre de si jeunes personnes de penser à plus tard. L'épargne dans leur vie quotidienne peut seulement être envisagée sur le court terme, dans le but d'acheter quelque chose. A l'université aussi, ces questions d'épargne de vie sont peu abordées. Je pense que c'est au moment du premier emploi que tout se joue. Après d'autres notions préparent à une vie plus responsable, pour inculquer ces dernières, il n'est jamais trop tôt.

La gestion budgétaire par exemple ?

Bien sûr, c'est là que tout commence. Il y a un véritable travail de sensibilisation à faire auprès des jeunes. Par exemple, un de mes élèves avait réussi à souscrire à trois offres d'abonnements téléphoniques en même temps, et il est mineur bien entendu. Après avoir abordé en classe, ces questions d'offres douteuses, il est venu m'en parler. De manière générale, nos jeunes doivent être préparés à plusieurs notions : celle d'inflation, celle de taux d'intérêts, celle de frais récurrents, ... Ces notions devraient être inculquées à tous les élèves, pas uniquement aux classes de sciences économiques.

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Réseau Financité, (ex- Réseau Financement Alternatif)
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Les incitants financiers, aussi importants soient-ils, ne seront pas toujours suffisants pour convaincre une personne d'épargner et modifier son rapport à l'argent. Un encadrement peut s'avérer, dans certains cas, une solution à long terme.

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AR-ROLA2014-1
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2014
Date d'édition
03/2014
Mois d'édition
Mars

L'épargne par le crédit

Soumis par Anonyme le

En bref

  • Les Credit Unions encouragent d'abord l'épargne.
  • Elles assurent à leurs membres des services et conseils financiers.

Paul Jones est l'un des grands penseurs des Credit Unions en Grande-Bretagne. Docteur en économie sociale, ses recherches sont étroitement liées aux établissements de ce type.

On parle plus de « culture du crédit » que de l'épargne en Grande-Bretagne. Pourquoi ?

Cette « culture du crédit » date de la période post-Seconde Guerre mondiale. En Angleterre, la population a connu un véritable accès aux crédits et, au fil des années, aux crédits trop faciles. À tel point que, depuis environ 10 ans, nous faisons face au problème croissant du surendettement, et cela ne s'est pas arrangé avec la crise économique. À l’origine les Credit Unions portaient d'ailleurs bien leur nom : elles ont été créées pour accorder des crédits, mais sans but lucratif, au sein de communautés, de groupes de travailleurs, ... L'époque que nous traversons marque un véritable changement des mentalités en Grande-Bretagne. Les Credit Unions n'échappent pas à la tendance. Les gestionnaires de ce type d'établissement cherchent désormais de plus en plus à encourager l'épargne, pour garantir le crédit, et pour assurer aux clients un certain confort. Pour combattre la pauvreté, les problèmes d'endettement, l'épargne est la meilleure solution.

L'épargne par le crédit ?

Oui, mais ce n’est que l’une des multiples dimensions visant à encourager l'épargne. Les Credit Unions reposent en partie sur ce concept. Par exemple, une personne qui a contracté un prêt auprès d'une Credit Unions, remboursera son crédit 10 livres par semaine, mais versera en même temps 2 livres supplémentaires qui atterriront sur son compte d'épargne. De cette manière, à l'échéance du prêt, elle aura constitué un petit capital « forcé ». Tout le monde y gagne : la Credit Union qui a collecté de l'épargne et, du même coup, augmenté sa capacité à prêter et l'épargnant. Psychologiquement et socialement, avoir de l'argent de côté, c'est très important. Mais, aujourd'hui, nous allons plus loin dans l'incitation à l'épargne.

Comment ?

À travers nos partenariats, notamment. Par exemple, la grande majorité des Credit Unions en Grande-Bretagne travaillent avec des Housing associations, soit des associations de logements sociaux. Ces dernières aident des gens à faibles revenus à trouver un logement. Mais elles ont besoin que leur locataire bénéficie de services financiers afin de régler le loyer (un compte en banque, un crédit, etc.), ainsi que d'une garantie que les mensualités seront bien versées. En Angleterre, l'exclusion financière est bien plus élevée qu'en Belgique. Sans les Credit Unions, des gens à faibles revenus ou surendettés par exemple, n'ont pas accès aux services bancaires de base. Encore une fois, tout le monde y gagne : la Housing Association encaisse ses loyers, la Credit Union bénéficie d'une forte publicité, et, surtout, le membre bénéficie d’une aide qu'il se voit généralement refusée par le système bancaire traditionnel.

Les Credit Unions sont-elles fortement développées en Grande-Bretagne ?

Nous gagnons du terrain. À Manchester, nous comptons 120 000 membres, à Leeds 30 000, à Glasgow 35 000. Au total, ce sont plus d'un million de personnes qui font partie des Credit Unions en Grande-Bretagne !

Les Credit Unions visent-elles uniquement un public plus vulnérable financièrement ?

La majorité de nos membres sont des personnes qui dépendent des allocations sociales de l’État. Le mois dernier à Manchester, nous avons recruté 500 nouveaux membres dont 400 étaient des personnes à faibles revenus. Nous sommes hors du circuit traditionnel et plus à l'écoute, c'est donc prévisible, en un sens. Mais les Credit Unions doivent se diversifier pour survivre : nous avons besoin de membres qui appartiennent à la classe moyenne pour continuer à boucler nos bilans. Malheureusement, à ce titre, les Credit Unions sont des institutions financières comme les autres ! La spécificité de la Grande-Bretagne, c’est que, chez nous, les Credit Unions sont implantées dans des quartiers défavorisés, alors qu’ailleurs dans le monde, où le modèle est aussi développé, ce n'est pas nécessairement le cas.

Comment encourager la mixité au sein de vos membres ?

Via les fusions, notamment. Nous étions six à Manchester, aujourd'hui nous ne formons plus qu'un seul établissement, plus fort, avec plus d’écho. À Manchester, aussi, nous travaillons avec plusieurs corps de métiers autour de l'épargne : les municipalités, les hôpitaux, le personnel d’entretien... au moment de payer le salaire, une somme est prélevée automatiquement et envoyée sur le compte d'épargne du salarié. Quand je vous dis que la culture est différente en Angleterre, c’est vrai : tout le monde, la classe moyenne y compris, doit apprendre à épargner. Ce système fonctionne donc très bien, car il est automatique, lié à l'employeur. Nous misons actuellement sur le développement d'une série d'outils en ligne. Si notre interface est aussi performante que celle d’une grande banque, nous avons plus de chance de recruter des membres aux profils différents. Au-delà de tout cela, le changement est en marche depuis la crise financière : beaucoup plus de gens veulent mettre un peu d'argent de côté ou se détourner du système bancaire traditionnel.

Les Credit Unions font donc également de l'éducation financière ?

Bien sûr. Certaines ont un programme d'éducation financière à proprement parler. À Manchester, nous n'en avons pas, mais nos conseillers sont formés pour écouter et réagir à des profils critiques. Là, on perçoit la différence avec le circuit traditionnel et, surtout, avec les fournisseurs de crédit rapides1. Chez nous, le temps consacré à chaque personne est souvent proportionnel à ses difficultés financières.

1Les payday loans en Angleterre sont des petits prêts à court terme (une ou deux semaines jusqu'à la prochaine « paie »). Comme il n'existe pas de limite aux taux d'intérêts, ceux-ci peuvent atteindre les 400 %!

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Réseau Financité, (ex- Réseau Financement Alternatif)
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En Grande-Bretagne, pas de culture de l'épargne, mais plutôt du crédit. Un véritable problème auquel les Credit Unions tentent de répondre.

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AR-CLOO2014-3
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Année d'édition
2014
Date d'édition
03/2014
Mois d'édition
Mars

Fiscalité égalité sécurité

Soumis par Anonyme le

En bref

  • L'exonération fiscale profite aux classes aisées.
  • Un crédit d’impôt est une mesure plus juste.

Les Belges font partie des meilleurs épargnants européens. Au vu des taux pratiqués par les banques sur les comptes d’épargne, y-a-t-il pourtant vraiment un intérêt à mettre son argent de côté ? Oui ! En Belgique, tout citoyen a l’as-
surance de voir ses dépôts en banque garantis à hauteur de 100 000 euros. Certains (pas tous !) profitent également d’incitants fiscaux. Parmi ces encouragements, l’exonération de précompte mobilier sur le compte d’épargne
est le plus connu et le plus chéri... par ceux qui en bénéficient.
À la base, l’exonération fiscale était motivée par le souhait de favoriser la « petite épargne ». Mais, force est de constater qu’elle n’encourage pas l'ensemble de la population à mettre de l’argent de côté. D'une part, en ignorant souvent l'existence des personnes à bas revenus et, d'autre part, elle est loin d’être une mesure redistributive. L’exonération fiscale serait même, au contraire, une source d’iniquité devant l’épargne : via cette pratique, un compte d'épargne s'avère en effet, d'autant plus attrayant que l'on dispose de revenus élevés.

L’exonération fiscale, c’est quoi ?

En Belgique, lorsque vous placez votre argent sur un carnet d’épargne réglementé, vous ne payez pas d’impôt sur les intérêts versés annuellement par votre banque, et ce, jusqu’à un plafond de 1900 euros2. En pratique, cela veut dire que si vous avez déposé une somme inférieure à 190 000 euros sur votre carnet d’épargne et que vous bénéficiez d’un taux
d’intérêt annuel de 1 %, vous serez exonéré d’impôts sur vos intérêts perçus chaque année3.

Une mesure inéquitable

Trois aspects majeurs montrent que l'exonération fiscale ne touche pas tout le monde de la même manière.
Premièrement, les personnes disposant de revenus inférieurs au minimum imposable, soit les couches les plus vulnérables de la population, ne sont pas le moins du monde concernées par cet avantage ! À l'inverse, les Belges disposant de revenus supérieurs au minimum imposable sont incités à placer leur argent sur un compte d’épargne réglementé.
Pourtant, l’exonération a un coût certain pour l’État fédéral : en 2012, il était estimé à 461,77 millions d'euros4.
Deuxièmement, la fraude est en quelque sorte encouragée en la matière. Les citoyens belges disposent, en effet, souvent de plusieurs comptes d’épargne, qui peuvent être ouverts dans différentes banques5. Si vous vous trouvez dans ce cas de figure et que le total des intérêts que vous percevez est supérieur au plafond des 1900 euros, vous devriez faire preuve de virtuosité et le signaler vous-même au fisc, a posteriori, car l'exonération est appliquée automatiquement par les banques dans lesquelles se trouvent vos comptes d'épargne... Un procédé absurde tant il pousse à profiter des failles du système !
Enfin, certains contribuables bénéficient d'un second cadeau fiscal : le précompte de 15 % appliqué sur les revenus additionnels de l'épargne (au-delà des 1900 euros d’intérêts) est libératoire. En d'autres mots, le précompte
mobilier est directement prélevé sur les intérêts par la banque (à un taux de 15 %) et ces revenus ne doivent pas être mentionnés dans la déclaration d'impôts. Or, si ces derniers devaient être déclarés, ils seraient ajoutés à l'ensemble des revenus et donc taxés au taux marginal d'imposition6, soit entre 25 et 50 % !
Par conséquent, plus les revenus sont élevés (plus le taux d'imposition est élevé) et plus le précompte mobilier libératoire de 15 % est avantageux.

Distribution vs réduction

Pour le Réseau Financité, une mesure visant à encourager les citoyens à épargner est une bonne mesure si elle profite à tous ! Elle ne peut exclure les personnes à faibles revenus, d'autant que ce sont eux qui ont le plus besoin d'une épargne. Un constat : le taux d’épargne varie en fonction des revenus. Les ménages ayant les revenus les plus bas ont aussi une épargne négative, ce qui signifie que, en moyenne, ils dépensent plus qu’ils ne gagnent et s’endettent ou consomment de
l’épargne constituée précédemment (lorsqu’il s’agit de ménages âgés)7. À l’opposé, les revenus les plus aisés ont un taux d’épargne dépassant 20 % de leur revenu disponible. Face à ce constat, l’incitant fiscal devrait être repensé dans une logique plus équitable : un crédit d’impôt est l’une des options à privilégier. Qu'est ce que cela veut dire ? Aujourd'hui, le double système de l'exonération de précompte mobilier et du précompte mobilier libératoire est un véritable cadeau offert aux plus hauts revenus ! Si votre compte d'épargne vous offre 100 euros d'intérêt, cela vous permettra d'éviter de payer
50 euros d'impôt si vous avez de bons revenus mais il ne vous offrira aucun avantage si ceux-ci sont faibles... Vous avez bien lu, non seulement les personnes à faibles revenus ont moins de possibilités d'épargner – on ne fait pas saigner une pierre – mais l'incitant public leur est, en plus, moins favorable !
Avec le crédit d'impôt, il en va différemment : les ménages ayant les revenus les plus bas ont toujours autant de mal à épargner mais, au moins, ils ne sont plus discriminés et leur effort d'épargne est récompensé. Tout le monde est en effet mis sur le même pied: si votre compte d'épargne vous offre 100 euros d'intérêt, cette somme s'ajoutera à vos autres revenus et vous serez taxé en fonction de l'ensemble de ceux-ci. L'incitant, le crédit d'impôt, l'équité est rétablie. S'il est de 25 %, 25 euros seront déduits de vos impôts mais, si vous n'en payez pas, l’État vous versera ces 25 euros. Une étape supplémentaire pourrait être une discrimination positive en faveur des moins favorisés comme cela existe en France avec le Livret d'épargne populaire (LEP) qui offre d'une majoration d'intérêts en faveur des personnes les plus modestes (voir
encadré).

Un coût supplémentaire pour l’État ?

Pas forcément ! Les seuls coûts additionnels à l’exonération fiscale actuellement en place seraient dû au remboursement fait aux personnes non imposables, mais, du même coup, les économies faites grâce à la suppression de la fraude seraient sans doute bien plus importantes. De plus, rééquilibrer l’incitant fiscal à l’épargne en tenant compte des revenus faibles aura sans doute des effets positifs au niveau de l’économie réelle : il sera plus facilement réinvesti dans les circuits de consommation courts et nationaux.

1. D'après deux analyses d'A. Marchand, Fiscalité de l'épargne : des sources d'inéquité (1) et des pistes d'amélioration (2), RF, Déc. 2013.
2. Ce plafond est indexé annuellement. En 2014, il est fixé à 1900 euros.
3. Selon le cabinet des Finances, 98 % des détenteurs de compte d’épargne n’atteignent pas le plafond des 1900 euros d’intérêts.
4. Service public fédéral Finances, « Inventaires des dépenses fiscales fédérales », 2013.
5. Le nombre de comptes d'épargne réglementés recensés en Belgique est de 19,3 millions en 2012, soit 1,74 compte par habitant en moyenne.
6. Taux applicable à la tranche supérieure des revenus.
7. Philippe LEDENT, « Le Belge face à l'épargne (1/2) », Focus on the Belgian economy, novembre 2009.

3 questions à Tanguy Isaac, Docteur en économie et professeur invité à l'UCL

L'épargne des belges est conséquente par rapport à celle de nos voisins. Pourquoi selon vous ?

C'est en grande partie une question culturelle. Pour donner un exemple simple, en France, les gens sont beaucoup moins attachés à leur maison mais c'est parce que beaucoup sont susceptibles de devoir déménager dans une autre ville. Chez nous, le problème ne se pose pas vraiment. Hé bien en Belgique, nous avons une véritable tradition de l'épargne, ce qui en fait bien un véritable enjeu politique, et ainsi de suite.

En Belgique, de nombreux incitants fiscaux à l'épargne ont été mis en place...équitablement ?

La première question à se poser est : pourquoi veut-on favoriser l'épargne et quel type d'épargne veut-on favoriser ? Prenons l'exemple de l'épargne pension, elle est chez nous encouragée fiscalement. L’État dépense donc de l'argent pour garantir les pensions futures mais en même temps détricote le premier pilier des pensions1. La question de l'utilité de cet incitant est donc réellement à poser ! Et puis, la plupart des incitants fiscaux sont des déductions fiscales qui ne fonctionnent donc que si l'on paie un certain niveau d'impôt.

Quid alors des personnes qui ne paient pas d'impôts ? Ces personnes là sont pourtant en toute logique les plus vulnérables.

J'ai beau y réfléchir, d'un point de vue économique bien sûr, je ne vois pas pourquoi l'on passe systématiquement par un système de déduction. On peut y voir une raison politique car les incitants en place permettent de favoriser un certain type de population, plus sensible à ces thèmes durant les élections, cela permet donc d'annoncer un cadeau de l’État relativement généreux. Relativement généreux parce qu'en réalité, on a exclu toute une partie de la population. Si on devait par exemple mettre en place un crédit d'impôt, l'avantage serait potentiellement plus faible par personne, mais plus équitable entre les personnes pour le même coup. Encore une fois la question du type d'épargne à favoriser revient. En favorisant ceux qui épargnent déjà, on peut imaginer que le but n'est pas qu'une personne puisse épargner mais d'augmenter l'épargne en général. Les bons d’État, entre autres, mobilisent l'épargne directement au profit de l’État sans passer par l'intermédiaire du marché. Dans cette logique là, l'objectif premier de l'épargne n'est pas du tout le bien être de la personne, on favorise l'épargne pour la réorienter. L'autre manière de rationaliser c'est de se dire que ceux qui décident ces lois sont des gens qui sont d'un certain niveau social et que de toute manière, c'est un peu une logique de classe, on favorise celle à laquelle on appartient. Cette rationalité là ne peut pas être totalement exclue non plus.

 

1 Le premier pilier est celui de la pension légale. Cette pension, organisée par les autorités, comporte 2 régimes distincts : celui des salariés et celui des indépendants.

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Réseau Financité, (ex- Réseau Financement Alternatif)
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En Belgique, la fiscalité encourage l'épargne mais pas chez tout le monde. La mise en place d'un incitant public plus équitable est possible.

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2014
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Mars

(Le) pouvoir (d')épargner

Soumis par Anonyme le

Avec près de 226 milliards d’euros placés sur les comptes d’épargne en Belgique en septembre 20131, le Belge est toujours, malgré la crise, un super-épargnant, bien classé dans le peloton européen. Un chiffre record qui ne dit rien sur la répartition de ce capital à travers la population. En effet, qui met de l’argent de côté dans notre pays ? Pas tout le monde ! Selon l’enquête SILC2, menée en 2011, 26,1 % des Belges se déclarent incapables de faire face à des dépenses financières imprévues. Si plus d’un quart de la population du plat pays n’épargne pas, nous avons un sérieux souci. Dans un pays comme la Belgique, où le revenu moyen est relativement élevé, un nombre important de personnes ne peut donc pas faire face à un imprévu financier – en dehors de toute aide sociale –, soit un témoignage certain du creusement des inégalités entre les différentes couches de population.

Encourager l'épargne

L'épargne constitue un filet de sécurité qui évite de recourir à des solutions inadaptées, à glisser sur la pente de l'endettement au moindre accident de la vie. Partant de ce constat, tout le monde aurait intérêt – et la grande majorité pourrait – épargner. Bien sûr, des freins à l’épargne, levables plus ou moins facilement selon les personnes concernées,
existent. Mais des initiatives publiques, privées ou associatives développées, ici et ailleurs, ont montré qu’avec des instruments adaptés, épargner est possible pour la plupart d'entre nous. Avant d’exposer ces pistes variées, un constat doit être posé : les outils visant actuellement à encourager les personnes qui n'épargnent pas – dont font inévitablement partie les ménages à bas revenus, les personnes âgées et les migrants – à modifier leur comportement, sont encore trop peu nombreux en Belgique.

1. Bulletin statistique de la Banque Nationale de Belgique,
4e trimestre 2013.
2. Enquête 2011 sur les revenus et les conditions
de vie (EU-SILC)

Épargner ? Cela passe d’abord par un véritable apprentissage, comme le montrent ces deux témoignages.

Brigitte, 60 ans, épargnante modèle, pensionnée

Vous épargnez depuis longtemps ?

Oui, j’ai toujours épargné, mais pas toujours de la bonne façon. D’abord via une assurance-vie, etc. Sans me poser de questions. Je fais par ailleurs partie de ceux qui bénéficient d'incitants fiscaux, je paie moins d’impôts grâce à mon épargne, mais cela n’était pas suffisant, j’ai voulu aller plus loin. Il y a une bonne dizaine d’années, mon comportement a changé, je voulais connaître la destination de mon épargne. J’ai commencé par investir dans des coopératives, des obli-
gations d’associations, ...

Votre épargne est-elle dépendante de vos revenus ?

Entendons-nous bien, je n’ai jamais manqué de rien, et il est vrai qu’à une époque j’avais d'excellents revenus. Aujourd’hui, ils ont diminué de moitié. C’est pourtant maintenant que j’épargne le mieux. Je crois en la capacité d’épargne à tous les niveaux ! Plus largement, pour une personne qui se trouve dans une situation d’insécurité financière, avoir de petites sommes à l’abri, cela peut tout changer. Et je ne parle même pas du sentiment de fierté qui peut en découler.

Vous êtes, en quelque sorte, l’épargnante modèle. Que pensez-vous des comportements
d’épargne autour de vous ?

J’ai élevé trois enfants avec de grands écarts d’âge, à des périodes différentes de ma vie donc. Ma fille, la plus âgée, épargne, elle-aussi. Mais, même si elle a des interrogations par rapport à l’utilisation de son épargne par les banques, elle dit ne pas avoir le temps d’aller plus loin. Mes deux garçons, qui gagnent pourtant bien leur vie, n’épargnent pas. Ils ont l’impression de ne pas pouvoir se le permettre sans diminuer leur niveau de vie ou n’en voient pas l’utilité. Selon moi, c’est une question d’éducation financière, en notant ses dépenses, en apprenant quelques trucs et astuces, on peut facilement mettre de l’argent de côté, chacun à son niveau.

Madeleine, 43 ans, apprentie épargnante, mère au foyer

Pourquoi avez-vous commencé à épargner ?

Dans la société actuelle, on nous apprend bien à dépenser, à faire des crédits, à acheter, ... Mais personne ne m'avait dit : apprenez à mettre 10, 15 ou même 5 euros par mois de côté. En rejoignant le groupe de micro-épargne de ma commune1, j’ai appris que j’étais capable de mettre chaque mois des euros à la banque, sans me priver pour autant. Je ne dis pas que c'est facile. Les mois sont longs et on a parfois envie de récupérer son argent. Mais, grâce ce système collectif, j’ai le courage de continuer. Et puis, les réunions nous apprennent à voir les choses différemment.

Des choses ont changé dans votre comportement quotidien depuis que vous épargnez ?

Oui, par exemple, quand je fais les courses, je ne pars plus « à la sauvage », mais je me limite à acheter ce dont la famille a besoin. Et puis, surtout, j’ose parler d’argent, j’ai appris à économiser sur ma consommation d’énergie, sur tout en fait ! J’ai réussi à faire comprendre à mes enfants que l’on n’a pas besoin de 10 paires de chaussures pour être heureux et même à leur faire économiser eux-mêmes sur leur argent de poche. J’en suis très fière. J’ai compris qu’économiser c’est bien, parce que cela évite d'être forcé à faire des sacrifices sur le primordial. Et on gagne aussi de la fierté à gérer son argent.

1. Financité, en collaboration avec les CPAS locaux, a mis en place plusieurs groupes de micro-épargne en Belgique. Madeleine fait partie du groupe de micro-épargne de la commune de Onhaye (voir p. 9 et p.12).

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Réseau Financité, (ex- Réseau Financement Alternatif)
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Le Belge est, d'après les statistiques disponibles, un super-épargnant, l'un des meilleurs d'Europe même. Pourtant, plus d'un quart de la population n'a pas d'argent de côté.

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Financial Inclusion Strategies

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Reference framework prepared for Mexico G20 with country models and examples, and the work of Global Partnership for Financial Inclusion(GPFI), AFI, IFC, CGAP, the World Bank, UNCDF and others.

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