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6 membres de BankTrack dévoilent les secrets bancaires
La récente recherche menée au sein du réseau BankTrack dévoile les liens financiers entre ces grandes banques européennes et des entreprises blacklistées soutenant des dictateurs, provoquant des dégâts environnementaux irréparables ou produisant des armes totalement aveugles, telles que les bombes à sous-munitions. Les 13 banques étudiées ont investi ensemble près de 40 milliards d’euros dans ces compagnies et ces projets ces 4 dernières années.
De 2005 à 2009, Santander, Barclays, BBVA, BNP Paribas, Citibank, Crédit Agricole, Deutsche Bank, ING, Intesa Sanpaulo, HSBC, RBS, Société Générale et UniCredit ont investi massivement dans des entreprises telles que le producteur de bombes à sous-munitions Textron, la compagnie pétrolière PetroChina et la compagnie minière indienne Vedanta Resources. Elles ont ainsi financé 11,4 milliards d’euros de prêts et organisé et émis des actions et des obligations pour un montant total de 10,5 milliards d’euros. Ces 13 banques détiennent ou gèrent pour compte de tiers par ailleurs 17,7 milliards d’euros dans ces mêmes entreprises.
« Ce type d’investissements controversés ne peut plus être toléré. Ces institutions financières devraient prendre en considération les normes internationales environnementales et sociales dans toutes leurs décisions de financement et d’investissement. Nous exigeons des pratiques éthiques : pas d’argent pour les dictateurs, pour la destruction de l’environnement, les armes controversées ou la violation des droits humains ».
« Les banquiers ne devraient pas attendre d’être reconnus comme pénalement responsables des violations des droits humains et des destructions graves de l’environnement. Ils devraient s’assurer qu’ils ne génèrent pas de profits à partir de telles pratiques. Les banques constituent un levier de changement énorme et elles peuvent contribuer aux changements positifs et nécessaires ».
Afin d’exposer ces secrets bancaires, des activistes ont mené différentes « opérations transparence » en se déshabillant devant plusieurs sièges bancaires dans les principales capitales européennes. Le site Internet présente une carte du monde illustrant les investissements nocifs des banques européennes, les profils des banques et des informations sur les liens financiers entre les entreprises et les banques. Il invite également le public à envoyer une e-carte aux PDG des banques ciblées, ainsi qu’à opter pour une banque éthique
Contact en Belgique : Netwerk Vlaanderen
Communiqué de 6 membres de Banktrack concernant le site www.banksecrets.eu qui présente les investissements controversés de 13 grandes banques européennes dans le monde.
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Carrefour : la dérive actionnariale
En bref
- Blue Capital : la stratégie ratée de deux actionnaires endettés.
- Un calcul dont la Belgique fait les frais.
- Malgré 1,030 milliard d’euros (1) de chiffre d’affaires au premier trimestre 2010 en Belgique, la direction du groupe Carrefour prévoyait en février de fermer 21 magasins.
Après avoir économisé 590 millions d’euros en 2009, Carrefour mise sur 500 millions supplémentaires en 2010. En Belgique pourtant, on parle déjà du groupe au passé.
L’origine du problème
Mars 2007, le français Bernard Arnault (seconde plus grosse fortune de France et leader mondial de l’industrie du luxe) et le fonds américain Colony Capital intègrent le capital de Carrefour. Via leur filiale luxembourgeoise Blue Capital, ils s’approprient d’entrée de jeu 10 % du capital du distributeur. Blue Capital devient ainsi le deuxième actionnaire de Carrefour, derrière la famille Halley qui en détient 13 %. Blue Capital veut pousser Carrefour à vendre une partie de son patrimoine immobilier. Cette opération devrait permettre de dégager une plus-value estimée à l’époque à 14 milliards d’euros (2). Un bénéfice qui serait alors redistribué sous forme de dividendes aux actionnaires qui se seraient probablement retirés du groupe. Mais c’était sans compter sur le krach immobilier qui fit chuter les prix. Dès lors, impossible de vendre des briques à un bon prix ! La perte potentiellepour Blue Capital est de 1,9 milliard d’euros. Les investisseurs commencent à paniquer. Le marché boursier se refroidit et l’action Carrefour chute. Les titres Carrefour achetés 53 euros n’en valent plus que 29.
Le cercle vicieux de l’actionnariat
Obligé de s’endetter pour rentrer dans le groupe Carrefour, Blue Capital, après une première mauvaise opération financière, est en
mauvaise posture. Afin de rentrer dans ses frais, le fonds d’investissement envisage alors de vendre les filiales asiatiques et sud-américaines pour se replier sur l’Europe. Une vente qui dégagerait un bénéfice suffisamment important pour amortir les pertes que les actionnaires viennent de subir, mais un choix qui ne tient pas compte de l’avenir. En 2008, le chiffre d’affaires de Carrefour a augmenté de 17 % en Chine et de 29 % au Brésil. Et cette tendance se confirme pour le futur. Carrefour est aujourd’hui numéro un de la grande distribution alimentaire au Brésil ! Le groupe a donc tout intérêt à ne pas se séparer de ses florissantes filiales. De plus, si les marchés européens sont stables, la consommation y est lente et la hausse des ventes y reste limitée. Deuxième revers pour Blue Capital : soucieuses d’un équilibre des forces de la grande distribution sur leur territoire, les autorités chinoises s’opposent à la vente de la filiale en Chine. Cette solution est donc abandonnée. Quant à la filiale sud-américaine, elle est bien trop rentable pour être vendue. Les actionnaires l’ont bien compris et s’opposent à cette vente. Face aux contestations, Blue Capital se voit contrainte de laisser cette option en suspens.
Une logique de court terme qui met la Belgique hors-jeu
Cette mésaventure illustre la dérive à laquelle conduit le transfert de propriété des entreprises dans les mains d’actionnaires guidés par une logique exclusivement financière de court terme. Une démarche qui vide le groupe Carrefour de toute préoccupation sociale. L’objectif n’est plus de produire la richesse par une activité économique, mais de capter la richesse en spéculant. Un calcul dont la Belgique fait les frais. Si une chute de 74 % des bénéfices annuels a été observée en 2009, le groupe Carrefour demeure bénéficiaire en Belgique. Mais pas suffisamment selon les décideurs. Les supermarchés belges ne rivalisent pas avec ceux du Brésil, de Chine ou encore d’Indonésie.
(1) http://www.carrefour.com/docroot/groupe/C4com/Pieces_jointes/CA/COMMUNIQUE%20T1%202010%20FR%20DEF.pdf
(2) Alternatives économiques, n° 286, décembre 2009, p.70.
Les récents événements chez Carrefour prouvent une fois de plus que les décisions ne sont plus réfléchies en fonction des intérêts du plus grand nombre, mais dépendent d'une minorité d'actionnaires majoritaires.
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Communiqué