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Epargne-pension durable

Soumis par Anonyme le

Pour beaucoup, l’épargne-pension est le tout premier, voire même le seul, investissement. Son avantage fiscal et son apparente facilité en font un produit phare pour compléter la pension légale. Mais que finance cette épargne ? Et surtout, existe-t-il des produits d’épargne-pension « socialement responsable » ?

Si l’offre d’épargne-pension est large, la grande majorité de ces produits n’incluent aucune référence à des critères sociétaux ou environnementaux. Seule la performance financière est clé. Malgré une demande constante des client·e·s, l’offre d’une épargne-pension durable est très limitée.

En 2015, Vdk bank était la première banque en Belgique à développer une politique d’investissement durable pour son fonds d’épargne pension. Un premier pas timide. Même si cette politique semble assez robuste, le résultat du screening du portefeuille avec la liste noire Financité est décevant : 2,26 % du portefeuille est investi dans des entreprises et États qui ne respectent pas les principes contenus dans les conventions ratifiées par la Belgique.

Début 2018, KBC a lancé une version « socialement responsable » de son fonds de pension. Si l’on peut regretter qu’il s’agisse d’un nouveau fonds et pas d’une modification du produit existant, les client·e·s qui souhaiteraient transférer leurs avoir peuvent cependant le faire sans frais. En ce qui concerne le secteur de la fourrure, le cuir, les jeux de hasard et la pornographie, la banque pourrait se montrer plus rigoureuse, car actuellement elle accepte des sociétés qui réalisent jusqu’à 10 %, voire 25 %, de leur chiffre d’affaires dans ces activités peu éthiques. En revanche, concernant les armes, le tabac et certaines énergies fossiles, la banque applique une tolérance zéro. Ceci prouve qu’une approche très stricte est possible.

Enfin, ING a annoncé en octobre 2018 que sont fonds de pension devenait « plus durable ». La nouvelle politique dite « durable » du fonds d’ING, n’exclut par ailleurs que partiellement les secteurs controversés classiques comme l’armement, le tabac, la pornographie, les jeux de hasard, la fourrure et le cuir. La banque exclut largement les sociétés qui produisent de l’électricité nucléaire, mais prévoit une exception pour les Green Bonds de ces sociétés, partant du principe que ceux-ci ne financeraient que des projets d’énergie verte. ING n’exclut par ailleurs aucun autre secteur, en ce compris le secteur de l’énergie fossile.

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Date d'édition
01/03/2020
Mois d'édition
Mars

Crédit 0 %, une arnaque ?

Soumis par Anonyme le

Chère Tante Oseille,

Ma télévision est tombée en panne juste avant les réveillons, le concert du nouvel an et les bêtisiers de fin d’année. Je dois absolument en acheter une nouvelle. Mais bon, ce n’est pas le moment. Comme j’avais vu dans le journal que l’on pouvait avoir du crédit à 0 % chez « M », je suis allée voir. Et c’était bien vrai. J’ai choisi une belle grande télévision, signé quelques papiers, puis ils me l’ont apportée à la maison. Je ne payerai que 10 fois 75 euros, donc 750 euros en tout. C’est le prix qui était affiché. On a fêté ça hier en regardant un bon film. Un voisin m’a dit qu’il y avait sûrement une arnaque. Je suis sûre que non. Qu’en penses-tu ?

Tante Oseille vous répond

Je te rassure tout de suite, à ce stade-ci, il n’y a pas d’arnaque. Tes calculs sont bons. Tu rembourseras bien 750 euros. Par contre, le premier conseil que j’ai à te donner, c’est de lire attentivement ce que tu as signé. Si tu ne comprends pas tout, demande à quelqu’un de confiance de le lire aussi pour en être certaine. Il faut même (et surtout) lire ce qui est écrit en tout petit en bas de page.

En lisant, tu découvriras certainement que le magasin t’a en réalité ouvert une possibilité de crédit qui dépasse le prix de ta télévision. Disons par exemple, qu’en signant les papiers, tu as ouvert un crédit de 2 000 euros. Tu viens d’en
utiliser 750 en achetant ta TV et tu pourrais donc encore acheter des choses pour un montant de 1 250 euros (soit les 2 000 moins les 750 euros de ta TV). Ils appellent souvent ça le « disponible ».

C’est là qu’arrive la surprise, comme dirait ton voisin. Car, si tu achètes encore quelque chose (pour 1 250 euros maximum dans notre exemple), tu paieras des intérêts sur cette somme. Ce second achat n’est plus du crédit gratuit. Tu fais donc un
emprunt supplémentaire et celui-là risque de coûter cher. Si par exemple tu empruntes 1 000 euros pendant un an, tu devras rembourser 70 euros en plus des 1000 euros empruntés (soit des intérêts de 7 %). Oui, c’est énorme. Et comme, avec le crédit gratuit, on te donne souvent une carte qui ressemble étrangement à une carte de banque, tu ne te rends même pas compte que c’est du crédit en faisant des achats supplémentaires.

Au fur et à mesure que tu rembourses ta télé, la quantité d’argent « disponible » pour toi va augmenter… Donc plus tu rembourses le crédit gratuit, plus tu peux emprunter à nouveau, plus tu payeras des intérêts (et plus cela rapporte au magasin qui t’a accordé le crédit). Et ça se fait tout seul, c’est magique. Au fond, tu es un peu comme un gros poisson qui vient de croquer un ver de terre qui s’agitait sous son nez. Tu te fais attraper par l’hameçon du pêcheur.

En bref, si tu ne veux pas prendre de risques et ne pas être tentée par d’autres achats à crédit, je te conseille de cacher cette carte immédiatement ou de résilier cette ouverture de crédit en envoyant un courrier recommandé par la poste. Ca coûtera un peu de sous, mais ça t’en fera certainement gagner beaucoup.

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16/12/2019
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Décembre

La finance expliquée : Les zinzins

Soumis par Anonyme le

On les surnomme les « zinzins », les « investisseurs institutionnels » captent ensemble une part astronomique de l’épargne des citoyen∙ne∙s. Mais qui sont-ils ?

Sur l’échiquier de la finance, les fous sont rois. Banques, fonds de pension, compagnies d’assurances, Hedges funds et autres organismes de placements collectifs (Sicav, …) peuvent souvent se vanter de posséder des actifs cumulés qui dépassent allégrement le double du produit intérieur brut d’une nation développée. Ils investissent ces montants sur les places boursières, la plupart du temps sous forme de participations au sein des grands groupes internationaux.

En Belgique par exemple, on retrouve dans toutes les entreprises du Bel-20 des noms comme le fonds d’investissement BlackRock, le Vanguard Group ou encore les fonds pétroliers norvégiens. Des « zinzins » précisément.

Les « zinzins » allient des stratégies de positionnement à long-terme, avec une plus grande attention portée sur la gouvernance de l’entreprise et la valorisation des parts actionnariales, et des tactiques d’investissements spéculatifs à court-terme sans intérêt réel pour l’activité financée. En général, ils se contentent d’une faible participation dans une entreprise, assez large pour peser, mais assez faible pour permettre une dissémination large. C’est à eux que l’on doit la déshumanisation de l’actionnariat. Déjà présents dans les années 60, c’est avec la dérégulation et la financiarisation des années 80 que leur rôle s’est accru. Ils assuraient alors un approvisionnement sans fin sur les marchés.

Tous n’opèrent cependant pas selon le même modèle. Le modèle anglo-saxon par exemple porte une attention plus particulière à la rentabilité du capital, l’allemand préfère les obligations d’États, qui sont moins rémunératrices, mais plus sûres.

Une stratégie d’avenir ?

Voilà pour la théorie. Mais ce qu’il ne faut pas oublier, c’est que, comme toutes les structures financières, leur métier consiste à minimiser les coûts tout en maximisant le profit. Ici, les coûts représentent le retour promis aux déposant∙e∙s, épargnant∙e∙s, assuré∙e∙s ou pensionné∙e∙s qui leur ont confié leur argent. Les profits, eux, se trouvent dans le retour sur les actifs et les dividendes qu’ils perçoivent.

Ainsi lorsqu’un fonds de pension allemand investit dans la dette publique de son pays, ce sont finalement les contribuables qui financent leur propre pension… diminué des dividendes versés aux zinzins. Ce qu’il importe donc de comprendre, c’est que dans une société où l'un des fondements est la propriété privée, l'allocation du capital dans l’économie constitue un choix déterminant pour notre avenir. Les investissements d’aujourd’hui qui sont réalisés par les grands investisseurs dessinent déjà le monde dans lequel nous vivrons demain. Laisser une liberté si importante aux « zinzins », c’est accepter qu’ils opèrent des choix à notre place.

Que nos deniers financent des groupes pétroliers, d’armement, des sociétés qui accaparent les terres, n’est pas une fatalité. L’investissement socialement responsable est en pleine croissance, mais la conscientisation de l’importance du placement de notre épargne constitue aussi un enjeu majeur de notre époque.

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15/03/2020
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Mars

Helicopter money

Soumis par Anonyme le

La Banque centrale européenne a un objectif : un taux d’inflation autour de 2 %. Grande amatrice des analogies militaires, elle parle régulièrement de l’éventail d’armes qu’elle est en mesure d’utiliser. Parmi celles-ci, il y en a une que l’on évoque du bout des lèvres à Francfort : la monnaie hélicoptère.

C’est Milton Friedman qui a popularisé l’idée en voulant démontrer la neutralité de la monnaie à long terme. Sa théorie est la suivante : en lâchant des millions par hélicoptère sur la population, l’effet n’aurait aucun impact sur le long terme, mais bien dans le court terme en relançant l’inflation, particulièrement s’il y a avait un effet de surprise suivie d’une euphorie consumériste généralisée. Tiens, ne serait-ce pas ce qui intéresse la Banque centrale européenne?

En pratique

Rappelons que la BCE est tout à fait en mesure de décider du nombre d’unités en circulation. La discussion consiste à savoir par quel moyen elle les met en circulation.

En pratique, différentes options sont envisageables. Il peut tout simplement s’agir d’un transfert direct à la population sur leurs comptes en banque. La même procédure peut être réalisée en passant par les États qui pourraient également accorder un crédit d’impôt aux citoyen·ne·s. On pourrait même imaginer que les comptes des particuliers·ères soient crédités via les banques commerciales. L’opération est enfantine, d’un point de vue technique.

Un discours politique difficile à écrire

Imaginez-vous, président.e de la BCE, prêt·e à annoncer devant un tapis de journalistes que chaque citoyen·ne européen·ne va recevoir 9 000 euros (montant fictif). De belles étrennes de fin d’année. Mais une fois la joie passée, le temps des explications arrivera.

Pourquoi avoir attendu si longtemps? Pourquoi s’être obstiné pendant une décennie à coup d’austérité, de coupes budgétaires, de réduction des services publiques au nom du remboursement des dettes? Et pourquoi avoir laissé le peuple grec boire le calice jusqu’à la lie alors que des alternatives étaient à portée de main? Est-ce que l’intérêt des citoyen·ne·s a primé dans cette décision ou s’agit-il d’une posture de façade destinée à maintenir la stabilité d’un système bancaire qui tire sur la corde?

Il fait peu de doutes que les retombées économiques de la monnaie hélicoptère seraient bénéfiques. Elle permettrait une consommation additionnelle qui aura l’heureux effet de booster des rentrées fiscales de l’État. Néanmoins, parmi les critiques, il faut noter les craintes de spirale inflationniste.

Mais malgré les vertus éthique, facile et équitable de la mesure, ce n’en serait pas moins un pansement sur une jambe de bois. Une relance par la consommation n’implique pas de savoir quels types de dépenses seront opérées. Relancer l’économie à grand coups de prêt-à-porter, de produits plastiques qui ont fait trois fois le tour de la planète ou de belles allemandes ne modifie en rien notre structure productiviste actuelle. Celle-là même qui ravage notre planète sans regard pour le vivant et la pérennité de notre espèce. Cet outil ne remet pas en cause les nombreux dogmes qui subsistent dans nos modèles économiques. Mais rien n’empêche d’être créatif!

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01/12/2019
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Décembre

Relancer le commerce grâce à la monnaie locale

Soumis par Anonyme le

Relancer le commerce grâce à la monnaie locale

Morgane Kubicki

Plusieurs communes ont déjà annoncé des plans de relance de la consommation avec un commun : elles s’appuient sur la monnaie locale déjà présente sur le territoire.

Quatre millions d’euros, c’est le montant que la ville de Charleroi a décidé de consacrer à la relance de la consommation. Enfin des euros, pas vraiment. Car pour s’assurer que ce montant profitera au commerce du pays noir, la ville a décidé de distribuer des Carol’Ors, la monnaie locale déjà en circulation depuis l’an dernier. C’est ainsi qu’à la rentrée, chaque habitant·e recevra dans son portefeuille un coupon d’une valeur de 20 Carol’Ors à dépenser dans les commerces locaux membres du réseau.

Mais Charleroi n’est pas la seule ville à s’être appuyé sur la monnaie locale pour imaginer un plan de relance post Covid-19. C’est justement l’épidémie de Covid-19 qui a poussé à la création d’un billet qui a un petit côté « commémoratif » à Gembloux. La ville a en effet demandé au collectif citoyen qui gère la monnaie locale de l’Orno de créer un billet de 19 Orno pour l’occasion. Un clin d’œil, mais aussi une manière d’inciter les habitant·e·s à dépenser en monnaie locale, puisqu’un billet de 19 Orno ne coûte en réalité que 10 euros à la maison communale mais permet bien de dépenser l’équivalent de 19 euros chez les commerçant·e·s de la région.

À Ath, la commune a fait plus direct : chaque Athois·e de plus de 18 ans recevra un chèque de 5 SolaToi (la monnaie locale en question) à dépenser dans les commerces locaux. À Tournai, il faudra avoir entre 18 et 25 ans pour recevoir 20 Yar, la monnaie citoyenne du Tournaisis et les dépenser parmi les prestataires.

La commune de Wellin, elle, en a profité pour rejoindre le mouvement en devenant la douzième commune à adopter l’Ardoise comme monnaie locale dans la province du Luxembourg. Elle a décidé de distribuer ces billets aux personnes ayant subi un chômage économique durant le confinement. Ils·elles sont déjà 80 à avoir profité de cette aide de 50 Ardoises, soit l’équivalent de 50 euros.

Du papier au système électronique

Vu l’ampleur de certains de ces plans de relance, il a aussi fallu revoir le format de ces « bons de soutien à l’économie locale » qui n’existaient jusqu’ici sur format papier. « Les initiatives des villes vont avoir un impact important sur la circulation des billets de monnaies locales, mais avec le système de paiement électronique, c’est une nouvelle dimension », se réjouit Nicolas Franka, responsable du développement du système de paiement chez Financité.

Le Voltî, monnaie locale condrusienne, et le Val’heureux, dans la région de Liège, s’étaient déjà lancées dans la version électronique de la monnaie locale. Le Carol’Or viennent de faire leur apparition sur nos smartphones et la Zinne, avec l’initiative de la commune de Berchem-Sainte-Agathe (lire en page 26) devrait s’y mettre bientôt.

« Le système de paiement électronique supprime le frein de l’impression des billets et de la conversion des euros, détaille Nicolas Franka. Avec son développement, nous voulons accentuer le rôle de la monnaie locale, autrement dit la faire circuler pour soutenir le commerce local. »

D’autres initiatives communales sont déjà en cours de préparation, mais elles ne sont pas les seules visées par les collectifs citoyens qui gèrent les monnaies locales. Prochaine étape : impliquer les entreprises locales en les incitant à distribuer, pourquoi pas, des chèques-cadeaux en monnaie locale à leurs employé·e·s.

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01/09/2020
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Septembre

La finance expliquée : Le marché interbancaire

Soumis par Anonyme le

Depuis leur création, les banques commerciales se prêtent et s’échangent des réserves sur ce qu’elles appellent le marché interbancaire. Elles y utilisent une monnaie qui n’appartient qu’à elles, mais qui influence l’ensemble de l’économie.

« La banque centrale craint de nouveaux stress sur le marché des liquidités et considère de nouvelles injections pour assurer le fonctionnement et la transmission de la politique monétaire. » Déjà entendu ce charabia ? Derrière ce jargon d’expert·e·s se cache l’une des places les plus importantes de notre modèle économique : le marché interbancaire.

Depuis leur création, les banques commerciales ont pris pour habitude de s’échanger et de se prêter des réserves des dépôts des client·e·s. Imaginez vous en 1720. Vous avez un certificat (un bout de papier) de la banque A qui promet de vous rendre 100 Louis d’or sur présentation de ce document. Vous pouviez (sous réserve) l’échanger à la banque B et obtenir vos précieuses pièces.

Tous les soirs, les banques se retrouvent alors pour s’échanger les certificats qu’elles ont perçus des autres banques. Dans ce cas, la banque A devait s’acquitter du montant de 100 Louis d’or aux gérant·e·s de la banque B. Si la banque n’avait pas les moyens, elle pouvait les emprunter en attendant le lendemain qu’un·e client·e fasse la même opération dans l’autre sens. Naturellement, cela avait un coût. Le marché des dettes et créances interbancaires était né.

Mais que s'échangent-elles aujourd'hui ?

Cela fait des décennies maintenant que le secteur ne prend plus la peine de faire croire que les bouts de papiers et montants électroniques sur les comptes client·e·s sont couverts par de l’or. Néanmoins, les banques utilisent aujourd’hui un substitut : les « réserves banque centrale ».

Cette monnaie, émise par la Banque centrale, ne circule qu’entre les acteur·rice·s bancaires et la banque centrale ellemême. En réalité, elles sont le quasi-équivalent des billets et des pièces, mais en format électronique. La BCE impose d’avoir 1 % de l’équivalent des dépôts en réserve sous cette forme pour s’assurer que les banques commerciales pourront bien fournir les liquidités nécessaires à leurs client·e·s.

Ce que l’on appelle une « crise des liquidités » limite la disponibilité de ces réserves aux banques commerciales. Elles deviennent alors incapables d’opérer les transactions entre les particulier·ère·s ou de permettre des
retraits aux guichets. C’est la triste histoire survenue en Grèce et ailleurs suite à la crise de 2008.

C’est pour éviter cela que la Banque centrale européenne a « injecté des liquidités » dans le secteur bancaire. Entendez : elle a permis aux banques d’obtenir ces fameuses réserves à bas coût, voire en étant rémunérées. Le montant de ces injections s’élève aujourd’hui à 1 700 milliards d’euros. Les rouages beignent dans l’huile. Et pourtant, malgré le calme revenu sur le marché interbancaire, l’effet escompté (encourager la reprise économique en aidant les banques à prêter aux particulier·ère·s) se fait toujours attendre.

Car aujourd’hui, ce marché sert toujours aux banques à réaliser le « clearing » (s’effacer leurs dettes mutuelles). Mais de la même manière, c’est aussi le lieu de prédilection pour se prêter des « réserves », des « liquidités » et autres produits financiers au taux fixé par un mécanisme entre les banques. Ce taux, c’est l’Euribor (ou le Libor sur la place financière de Londres). Un nom qui rappelle nombre de scandales de manipulation opérés par un cartel bancaire en 2005 et invite dès lors à rester attentif à ces pratiques réservées aux « expert·e·s » sur un marché qui leur appartient mais où les conséquences, bien réelles, impactent le quotidien de millions de personnes.

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01/03/2020
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Mars

La finance expliquée : L'assouplissement monétaire (ou Quantitative Easing, QE)

Soumis par Anonyme le

Derrière une kyrielle de mots techniques et de programmes alambiqués qui prétendent sauver l’économie européenne se cachent en réalité un financement public du secteur bancaire et des grands groupes internationaux. Explication.

Depuis la crise des subprimes et à nouveau lors de cette crise du Covid-19, la Banque centrale européenne (BCE) promet de faire « tout ce qu’il faut » pour sauver l’euro et le système banco-financier européen. Pour ce faire, elle permet aux banques commerciales d’accéder à un puits quasi sans fond d’argent fraîchement imprimé (ou plutôt tapé sur un clavier d’ordinateur).

En effet, la BCE détient le pouvoir de créer autant d’unités de compte (appelés euros) qu’elle le désire. Et elle ne s’en prive pas, avec déjà plus de 2 700 milliards créés depuis 2014. Mais où vont ces milliers de milliards? Les traités européens interdisent à la BCE de financer directement les États dans les moments difficiles. Alors la BCE décide d’aider… le secteur financier.

Et oui, car ces fameux programmes permettent avant tout aux banques de revendre les titres et actifs dont elles souhaitent se débarrasser afin d’alléger leur bilan et de rétablir leur solvabilité. Pour peu qu'ils soient éligibles, la BCE les rachète.

Cela va-t-il aider l’économie réelle ?

Ces nouveaux euros tout frais ne sont pas les mêmes que ceux dans votre portefeuille ou sur votre compte en banque. Il s’agit uniquement de réserves centrales. De la monnaie exclusivement destinée à circuler entre les agents du secteur bancaire sur ce qu’on appelle le marché interbancaire (dont nous parlions dans notre numéro de mars). Place virtuelle où la BCE et les banques commercent entre elles.

Ces liquidités n’ont donc aucune raison, a priori, de finir dans l’économie réelle. Le seul espoir étant que le secteur bancaire daigne regarder du côté de l’économie réelle en prêtant de l’argent aux ménages et petites entreprises grâce à ses réserves plutôt que vers les marchés financiers. Vœux pieux.

Alors, qui en profite ?

Comme on a pu le voir depuis la mise en place de ces programmes à grande échelle en 2014, l’impact pour les citoyen·ne·s est risible. Après 6 ans de pratiques et plus encore au Japon et aux États-Unis, le constat est sans appel : ces programmes favorisent d’abord les banques et les grands groupes internationaux.

Car le diable est dans les détails, et notamment niché dans les centaines de pages qui établissent les règles de fonctionnement de ces programmes. Quels titres une banque peut-elle revendre à la BCE? Uniquement ceux jugés éligibles. Il y a d’une part, les obligations d’États, ce qui revient en quelque sorte à refinancer les États mais en laissant les juteuses marges de cette création monétaire au secteur bancaire. Car puisque les banques savent qu’elles pourront revendre ces obligations à la BCE au moindre problème, elles n’ont plus aucun frein pour les acheter. D’autre part, il y a les titres de grands groupes cotés en bourses qui ont vu leur cote, justement, croître significativement à la suite de ces assouplissements.

Le nouveau programme annoncé et ses 750 milliards (extensibles) changera-t-il la donne pour permettre de financer, par exemple, la transition verte tant nécessaire? Non. Le message de la BCE est clair : « aucun critère vert ne sera appliqué ». Les critères d’achats des titres des grands groupes sont, eux, reconduits.

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14/06/2020
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Juin

Baromètre 2018 du label de Finance solidaire

Soumis par Anonyme le
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11/02/2020
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Février

Références budgétaires minimales pour une vie digne

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Décembre

Le rôle des pouvoirs publics en matière d'investissement socialement responsable

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