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La Banque européenne d’investissement se transforme pour devenir une véritable banque du climat

Soumis par Anonyme le

Cette fois, c’est fait ! La Banque européenne d’investissement (BEI) avait annoncé l’année dernière vouloir devenir la première banque du climat, mais il lui manquait encore l’aval des États membres, ses actionnaires. Lors du dernier comité de direction, ils ont approuvé à l’unanimité la nouvelle stratégie de l’institution publique et sa feuille de route pour devenir une banque du climat. La BEI, bras armé financier de l’Union européenne, finance chaque année près de 60 milliards d’euros de projets, soit venant de grandes entreprises en direct, soit des PME au travers d’accords de financement passés avec les banques commerciales traditionnelles, ou encore les projets publics et les infrastructures.

Cette nouvelle feuille de route doit permettre à la BEI d’aligner entièrement ses activités sur les objectifs de l’Accord de Paris et de contenir le réchauffement climatique sous la barre des 2 degrés d’ici la fin du siècle. En novembre 2019, le comité de direction avait déjà approuvé la décision de ne plus financer de projets liés aux énergies fossiles. La feuille de route va cette fois un peu plus loin en détaillant la manière dont la banque veut se transformer.

L’une des mesures clés du nouveau plan de la banque va consister à passer tous les octrois de financement au crible du réchauffement climatique. La BEI va inclure des critères relatifs au climat dans ses décisions, ce qui la conduira à ne plus financer de projets tels que les extensions aéroportuaires, les extensions d’activités agricoles sur des zones naturelles et les usines trop gourmandes en énergie fossile.

1000 milliards d’euros pour le climat

En parallèle, la BEI veut augmenter sa part de ses financements consacrés au climat. D’ici 2025, ils devront représenter au moins 50 % du total, soit 30 milliards d’euros annuels. Fin 2019, elle avait déjà prévu un doublement de la part de ces financements, pour atteindre 25 %. Elle poursuit donc sur sa lancée.

Au total, la banque publique prévoit de susciter 1 000 milliards d’euros d’investissements sur le climat d’ici la fin de la décennie. Courant 2021, elle devrait notamment publier une nouvelle politique de financements des transports. Elle va également contribuer à financer la transition des pays membres les plus dépendants des énergies fossiles, tels que la Pologne, en soutenant le mécanisme pour une transition juste de la Commission européenne. Ce dispositif vise à financer des projets permettant d’atténuer l’impact social de la sortie des énergies fossiles, il sera totalement dévoilé dans le courant de l’année prochaine.

"Le Groupe BEI sera la première banque publique de développement à être alignée sur l’Accord de Paris", se félicite Ambroise Fayolle, le vice-président de la banque. Cette nouvelle stratégie est présentée seulement quelques jours après le sommet "Finance en commun" qui rassemblait les plus de 450 banques publiques dans le monde. En clôture de la manifestation, António Guterres, le secrétaire général de l’ONU, avait justement exhorté ces institutions à verdir leurs activités, en les incitants à devenir neutre en CO2 d’ici 2050 et à contribuer à atteindre les Objectifs de développement durable (ODD) d’ici 2030. La BEI semble donc avoir pris un peu d’avance.

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Les États membres ont donné leur feu vert à la Banque européenne d’investissement pour qu’elle se transforme en banque du climat. Initiée l’année dernière, avec la sortie des énergies fossiles, cette stratégie se poursuit cette année avec l’objectif d’aligner toutes les activités de la banque sur l’Accord de Paris. Elle ne pourra plus financer certains projets tels que les extensions d’aéroports.

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17/11/2020
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Finance climat : coup de sang des banques après de nouveaux rapports des ONG

Soumis par Anonyme le

Les ONG mettent un nouveau coup de pression sur les banques. À deux jours du Climate Finance Day, qui réunit les grands acteurs financiers, Oxfam a publié un rapport intitulé "Banques : des engagements climat à prendre au 4ème degré". L’ONG y estime que les financements et investissements réalisés par les banques françaises vont conduire à un réchauffement climatique de plus de quatre degrés d'ici à 2100. Une interprétation que les établissements bancaires, réunis au sein de la Fédération bancaire française (FBF), rejettent avec véhémence.

"Chiffres datés" pour BNP Paribas, données qui "ne reflètent pas les efforts significatifs engagés ces dernières années" pour la Société Générale, ou bien encore chiffrage "fondamentalement faux" pour le Crédit Agricole. Les banques s’agacent des accusations des ONG, qui ne semblent pas prendre en compte leurs engagements récents. Lors d’une conférence téléphonique, Laurent Mignon, président du directoire du groupe BPCE (Banque Populaire et Caisse d’Épargne) et président de la commission climat de la FBF, a déploré que certains "cherchent à faire évoluer (les pratiques) par la stigmatisation". Il rappelle que les banques françaises ont investi 41 milliards d'euros dans les énergies renouvelables en 2019, soit une hausse de 57 % en trois ans, bien supérieure à la croissance du secteur sur la même période.

Engagements insuffisants pour les ONG

Les établissements bancaires reprochent à Oxfam sa méthode de calcul, qui aboutit à un double comptage de certaines émissions. Ils jugent aussi que le chiffre de quatre degrés annoncé pour le réchauffement s'appuie sur l'hypothèse d'une poursuite des activités à l'identique jusqu'à 2100, ce qui n'est pas conforme à leurs objectifs.

Les principales banques françaises ont ainsi signé en 2019 les Principes pour la banque responsable (Principles for responsible banking, PRB), une initiative soutenue par l’ONU qui les engage à aligner leurs activités sur l’Accord de Paris. Leurs filiales dédiées à l’investissement sont par ailleurs signataires des PRI, les Principes pour l’investissement responsable également soutenus par l’ONU. Des engagements jugés insuffisants pour les ONG. Les établissements financiers "n'ont pas pris d'engagements révolutionnaires qui permettraient de rester sous la barre des 4 degrés, et c'est toute la logique du rapport" que de le montrer, affirme ainsi Alexandre Poidatz. De manière plus générale, Lucie Pinson, présidente de Reclaim Finance, souligne que "pendant des années, ils se sont tourné les pouces".

Chacun dans son rôle

La question du désengagement des énergies fossiles cristallise les désaccords entre banques et ONG. La FBF souligne les politiques de désengagement du charbon annoncées en 2019, saluées à l'époque par les organisations écologiques. Pour les ONG, cela ne suffit plus. "Nous sommes très contents, mais il faut aller plus loin. Il faut le même engagement, le même processus, sur le pétrole et le gaz", a réagi Alexandre Poidatz, auteur du rapport d'Oxfam France. Les hydrocarbures conventionnels conservent une part importante dans les portefeuilles des quatre plus grandes banques françaises (BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale et BPCE). Selon Oxfam, "les crédits aux entreprises actives dans le secteur du pétrole et gaz uniquement représentent plus de 40 % des émissions de CO2 de leur portefeuille de crédits aux entreprises".

BNP Paribas a été l’un des premiers acteurs financiers à annoncer un désengagement du gaz de schiste et des sables bitumineux, en 2017. Le premier groupe bancaire européen rappelle toutefois que "le pétrole reste encore aujourd'hui incontournable dans un grand nombre d'activités vitales pour nos concitoyens". "Chacun est dans son rôle", tranche Michel Cardona, spécialiste du secteur financier pour le groupe de réflexion I4CE, qui traite de l'économie et du climat. Il appelle à la prudence concernant les études sur le sujet, aucune méthode de calcul ne faisant consensus, mais il leur reconnaît toutefois un "fort pouvoir de communication". Du fait de la pression des ONG, les banques "se défendent, donnent des informations et prennent des engagements qu'elles n'auraient peut-être pas pris sinon", ajoute-t-il, citant le charbon.

 

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Un rapport d’Oxfam sur les banques françaises a mis le feu aux poudres. L’ONG estime que les financements et investissements des banques les mettent sur une trajectoire de réchauffement climatique à 4 degrés. "Faux", répondent les banques, qui font valoir leurs engagements récents pour aligner leurs politiques sur l’Accord de Paris.

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27/10/2020
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Octobre

BlackRock, Vanguard… Les grands investisseurs américains ne votent toujours pas pour le climat

Soumis par Anonyme le
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L’engagement actionnarial est en peine aux États-Unis. L’enquête annuelle de Majority Action montre que les grands investisseurs continuent de voter contre bon nombre de résolutions sur le climat. Et le régulateur met en place de nouvelles règles qui rendront le dépôt de résolutions externes plus difficile qu’avant.

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Octobre

Climate Action 100+ pousse l’engagement actionnarial un cran plus loin

Soumis par Anonyme le

Climate Action 100+ serre la vis. Tout comme la Commission européenne, dont la présidente Ursula von der Leyen vient de proposer de réduire de 55 % les émissions de gaz à effet de serre de l'Europe d'ici 2030, la coalition veut demander un effort supplémentaire aux entreprises qu'elle suit. Ce groupe de plus de 500 investisseurs mondiaux représentant 47 000 milliards d’euros d’actifs sous gestion, a lancé un appel aux 161 sociétés les plus émettrices de gaz à effets de serre afin qu’elles définissent des stratégies de neutralité carbone. En 2021, l’organisation éditera son nouveau cadre de référence d’engagement actionnarial, le "Climate Action 100+ Net-zero company benchmark", avec pour ambition de clarifier ce qui constitue réellement une politique de neutralité carbone.

Ce nouvel outil contiendra six indicateurs permettant aux investisseurs d’analyser les stratégies climatiques des entreprises. Parmi ceux-ci, les investisseurs devront vérifier si l’entreprise a affiché son ambition d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 ou avant et, surtout, si elle a défini des objectifs à court et moyen terme pour y parvenir. Le référentiel de Climate Action 100+ mentionne par ailleurs que cette neutralité carbone s’entend sur les scopes 1, 2 et 3 de l’entreprise. 

"Soutenus par l’engagement actionnarial, nous voyons des engagements encourageants et des leaders de la neutralité carbone émerger, mais un changement plus important est requis de manière urgente si on veut limiter le changement climatique à 1,5 degré", confie Stephanie Pfeifer, la directrice générale de l’Institutional Investors Group on Climate Change (IIGCC) et membre du comité de direction de Climate Action 100+.

Favorablement accueilli

Ce rehaussement des exigences de Climate Action 100+ a été accueilli favorablement par Follow This, l’organisation d’actionnaires spécialisés dans les compagnies pétrolières. Jusque là, Follow This estimait que les négociations menées par la coalition d’investisseurs avec les majors pétrolières aboutissaient à des résultats trop tièdes. Le cas s’est posé cette année à l’Assemblée générale de Total. Climate Action 100+ appuyait la politique climat ambitieuse du groupe, résultat d’un dialogue qu’elle avait mené. Mais la coalition d'investisseurs n'avait pas soutenu la résolution actionnariale demandant au pétrolier de s’engager plus loin, notamment en tenant compte du scope 3.

"C’est une grande victoire pour le climat que Climate Action 100+ reprenne nos demandes pour des objectifs spécifiques d’émission alignés sur l’Accord de Paris pour les compagnies pétrolières. Cela a été une question clé dans les résolutions actionnariale de Follow This depuis 2017", déclare Mark van Baal, le fondateur de Follow This. 

Climate Action 100+ prévoit de publier les détails de son nouveau référentiel en 2021, sans doute à temps pour la saison des Assemblées générales. Ce sera justement à ce moment-là que cette nouvelle politique de la coalition d’investisseurs prendra toute sa mesure. 

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Climate Action 100+ demande aux entreprises les plus émettrices de gaz à effet de serre de faire un nouvel effort sur le climat. La coalition d’investisseurs veut pousser les 161 entreprises de son panel, à s’engager pour la neutralité carbone d’ici 2050 sur les trois scopes. Elle va publier un nouveau cadre d'engagement actionnarial, pour fixer aux entreprises des objectifs chiffrés à moyen terme alignés sur l’Accord de Paris.

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18/09/2020
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Septembre

La finance solidaire attire toujours les épargnants

Soumis par Anonyme le

Les Français semblent de plus en plus convaincus par l’économie sociale et solidaire. Selon l’association Finansol, qui assure la promotion de la finance solidaire et gère le label du même nom, l’encours de l’épargne solidaire a atteint 15,6 milliards d’euros en 2019 et a progressé de 24 % par rapport à l’année précédente. L’épargne salariale demeure le principal véhicule, elle représente 62,3 % des encours, devant les livrets bancaires (32,5 %).

La finance solidaire a profité de la forte dynamique des marchés financiers en 2019. Ce sont d’ailleurs les placements dans les OPC (Organismes de placement collectif) qui tirent la croissance, ils représentent 86 % de l’augmentation de la collecte. La part solidaire dans l’épargne des français demeure modeste, puisqu’elle ne représente encore que 0,29 % de leurs placements financiers. Mais elle poursuit sa progression (0,25 % en 2018). Selon le sondage du Forum de l’Investissement Responsable (FIR) et de Vigeo Eiris publié le 23 septembre, plus de la moitié des épargnants seraient prêts à investir dans des produits financiers permettant de lutter contre la pauvreté et les inégalités sociales.

Nouvelles réglementations

Le groupe BPCE demeure en tête de la collecte d’épargne solidaire, avec 33,3 % de parts de marché, suivi par le Crédit Agricole (20,2 %) et BNP Paribas (13,7 %). Le podium est identique pour la gestion des fonds, Mirova, la société de gestion de la galaxie de Natixis, représentant 21,8 % des fonds sous gestion.

L’année 2020, marquée par le confinement en début d’année et par la récession économique, risque néanmoins d’être plus chaotique pour la collecte. L’association Finansol compte néanmoins sur de nouvelles réglementations pour soutenir le financement solidaire. Les textes d’application de la loi Sapin 2 de 2016, relatif au Livret de développement durable et solidaire (LDDS) ont été publiés. Les fournisseurs de LDDS auront l’obligation à partir du 1er octobre de proposer aux épargnants la possibilité de faire un don aux organismes reconnus de l’économie sociale et solidaire. 

Par ailleurs, un décret de juin dernier va obliger les banques à orienter 5 % de la collecte des livrets A et LDDS non centralisée à la Caisse des dépôts vers le financement de l’économie sociale et solidaire. À plus long terme, la loi Pacte devrait également produire un effet positif sur l’épargne solidaire. Elle va obliger les distributeurs d’assurance-vie à proposer au moins une unité de comptes labellisée Finansol à partir de 2022.

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Les encours de l’épargne solidaire ont connu des niveaux records en 2019, avec une progression de 24 % par rapport à 2018. L’année 2020 s’annonce plus périlleuse en raison de la crise du Covid-19, mais plusieurs nouvelles réglementations devraient renforcer l’attractivité du financement de l’économie sociale et solidaire.

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24/09/2020
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Septembre

Résolution chez Total : "L'entreprise perd du terrain sur la stratégie climat", Aurélie Baudhuin (Meeschaert AM)

Soumis par Anonyme le

Résolution chez Total : "L'entreprise perd du terrain sur la stratégie climat", Aurélie Baudhuin (Meeschaert AM)

Par   Arnaud DUMAS |Publié le 16/04/2020

Onze investisseurs européens, dont LBPAM, Ecofi, Crédit Mutuel AM, Sycomore, etc., ont déposé une résolution climat pour l’assemblée générale de Total. Ils veulent inciter le pétrolier à aller plus loin et plus vite dans sa transition vers une économe bas carbone. Aurélie Baudhuin, la porte-parole du groupement, revient sur le parcours semé d’obstacles de la résolution.

Onze investisseurs européens ont décidé de briser les tabous ! Ils viennent de déposer une résolution pour l’Assemblée générale de Total du 29 mai prochain, pour demander au pétrolier de réduire ses émissions de gaz à effet de serre. Une initiative rare en France, dans laquelle se trouvent Actiam, Candriam, Crédit Mutuel AM, les assurances du Crédit Mutuel, Ecofi Investissements, Friends Provident Foundation, Fédéral Finance Gestion, La Banque Postale AM, Meeschaert AM et Sycomore AM. Ensemble, ils ont pu rassembler 1,35 % du capital de la major pétrolière française, bien au-delà des 0,5 % requis par la loi.

Aurélie Baudhuin, directrice de la recherche ISR de Meeschaert AM et porte-parole des onze investisseurs, explique à l’Essentiel de la Finance Durable que le groupement d’investisseurs demande une modification des statuts de Total, pour que le rapport de gestion de l’entreprise détaille la stratégie climat. 

Que demandez-vous à Total ?

Nous demandons que Total se fixe des objectifs concrets et mesurables de réduction de ses émissions qui prennent en compte le scope 3, alors que la stratégie actuelle se limite aux scopes 1 et 2. Il y a eu beaucoup d’évolutions sur ce point et la question du scope 3 commence à être abordée par ses pairs, notamment par BP, ce qui est une bonne nouvelle. Notre sentiment, c’est que Total est en train de perdre du terrain sur la stratégie climat. 

Nous avons organisé une conférence téléphonique avec Total le 16 mars. L’entreprise a réitéré son idée selon laquelle le scope 3 était plutôt de la responsabilité des pouvoirs publics. 

Pourquoi demandez-vous un changement des statuts ?

Il y a quelques jours, des résolutions climat déposées chez Vinci n’ont pas été retenues par le conseil d’administration. Celui-ci considérait que cela relevait uniquement de ses prérogatives. Nous demandons quant à nous un changement des statuts, ce qui relève des prérogatives de l’Assemblée générale. Donc la prochaine étape, c’est la vérification par le conseil de Total que la résolution correspond bien aux compétences de l’Assemblée générale.

Une résolution en ce sens avait déjà été déposée chez Total en 2011, sans succès…

Il y a un sujet qui est la complexité administrative extrêmement forte entourant le dépôt d’une résolution. Il faut réunir beaucoup de documents sur la preuve de la traçabilité des titres, des attestations fonds par fonds sur les titres détenus, etc. Il faut ensuite tenir des délais très courts pour la déposer, puis attendre la décision de Total. Enfin, deux jours avant l’AG, il faut de nouveau justifier la détention des titres.

Face à cette complexité, le FIR (Forum de l’investissement responsable) a réagi pour demander de la simplification. Il propose aussi l’idée qu’il y ait un arbitre pour la recevabilité des résolutions, et pourquoi pas l’AMF. Le FIR propose aussi que les résolutions externes sur des questions environnementales ou sociales aient un statut à part, afin qu’elles soient possibles non pas en fonction du seuil de capital détenu par les actionnaires, mais en fonction du nombre de déposants. C’est important : nous commençons à être l’un des rares pays à avoir si peu de résolutions externes dans les AG.

Pensez-vous que ces résolutions seront d’autant plus importantes pour l’après crise sanitaire ?

Nous sommes arrivés à une sorte de croisée des chemins, intensifiée par la crise actuelle. Les questions de santé, d’environnement, etc., deviennent des sujets indispensables. La crise du coronavirus doit donner l’opportunité d’aller plus vite et plus loin dans la transition climatique. Cela fait partie des convictions profondes des onze co-déposants. 

Pourquoi Climate Action 100+ ne fait partie des déposants ?

Nous sommes un certain nombre, dont Meeschaert, à faire partie de cette initiative. Je pense que les deux méthodes sont complémentaires. Climate Action 100+ est sur une position de dialogue avec Total et nous voulions envoyer un signal fort pour aller plus vite. 

 
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Onze investisseurs européens, dont LBPAM, Ecofi, Crédit Mutuel AM, Sycomore, etc., ont déposé une résolution climat pour l’assemblée générale de Total. Ils veulent inciter le pétrolier à aller plus loin et plus vite dans sa transition vers une économe bas carbone. Aurélie Baudhuin, la porte-parole du groupement, revient sur le parcours semé d’obstacles de la résolution.

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16/04/2020
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