Aller au contenu principal

Cahier FINANcité n°13 :Recherche juridique relative aux financiers alternatifs - Première partie

Soumis par Anonyme le
Type de support
Type de document
Editeur
Réseau Financité, (ex- Réseau Financement Alternatif)
Lieux
Numéro de classement dans la bibliothèque ou code de rangement
OC-CAHI-1/18
Cocher cette case pour générer un nouveau code lors de l'enregistrement de ce contenu
Désactivé
Année d'édition
2009
Date d'édition
03/2009
Mois d'édition
Mars

Cahier FINANcité n°15 : Rapport ISR 2009

Soumis par Anonyme le
Type de support
Type de document
Editeur
Réseau Financité, (ex- Réseau Financement Alternatif)
Lieux
Thématiques liées
Numéro de classement dans la bibliothèque ou code de rangement
OC-CAHI-1/16
Cocher cette case pour générer un nouveau code lors de l'enregistrement de ce contenu
Désactivé
Année d'édition
2009
Date d'édition
10/2009
Mois d'édition
Octobre

Cahier FINANcité n°16 : Références budgétaires minimales pour une vie digne 2008-2009

Soumis par Anonyme le
Type de support
Type de document
Editeur
Réseau Financité, (ex- Réseau Financement Alternatif)
Lieux
Sommaire

Cet ouvrage est composé de deux grandes sections : La première détaille la manière dont les références budgétaires ont été construites et la méthode employée pour la constitution des paniers. La seconde présente de manière synthétique les grilles budgétaires de cinq familles types, à savoir : un isolé, une femme ayant un enfant de 4 ans, une femme ayant deux enfants de 4 et 8 ans, une femme ayant deux enfants de 8 et 15 ans et un couple ayant deux enfants de 4 et 8 ans. Dans la mesure du possible, nous avons fait correspondre les paniers de la première section aux principaux postes budgétaires des grilles de la seconde. Quand toutefois cela n'a pas été possible, pour la facilité du lecteur, nous avons repris dans la grille budgétaire la référence du panier concerné. Table des matières: Introduction Que sont les références budgétaires ? À quoi peuvent servir ces références budgétaires ? Références budgétaires : une première étape... Méthodologies possibles et cadre théorique choisi Approches diverses pour résultats différenciés L'approche utilisée en Belgique Les principaux groupes de dépenses Panier « alimentation » Critères et références La pyramide alimentaire active Sain, varié et équilibré Prix et lieu d'achat Proche ou éloigné des habitudes des gens ? Tableau du budget « alimentation » mensuel en € des 5 familles Panier « vêtements » Critères et références 14 Vêtements adaptés aux circonstances Qualité des vêtements, nombre et longévité Choix du magasin et prix payé Entretien et rangement des vêtements Proche ou éloigné des habitudes des gens ? Tableau du budget « vêtement » mensuel en € des 5 familles Panier « santé et hygiène personnelle » Critères et références Soins corporels Les soins de santé Frais liés à la sécurité sociale Proche ou éloigné des habitudes des gens ? Tableau du budget « santé et hygiène corporelle » mensuel en €des 5 familles Panier « logement et sécurité » Critères et références Proche ou éloigné des habitudes des gens ? Tableau du budget « logement et sécurité » mensuel en€ des 5 familles Panier « développement sécurisé de l'enfant (ou des enfants) » Critères et références Proche ou éloigné des habitudes des gens ? Tableau du budget du « développement sécurisé de(s) l'enfant(s) » mensuel en €des 5 familles Panier « repos et divertissement » Critères et références Une nuit de sommeil reposant Loisirs et divertissement Proche ou éloigné des habitudes des gens ? Tableau du budget du « repos et du divertissement » mensuel en € des 5 familles Panier « entretien des relations » Critères et références Transpositions des « rôles » en panier concret Proche ou éloigné des habitudes des gens ? Tableau du budget « entretien des relations » mensuel en € des 5 familles Panier « mobilité » Critères et références Composition du panier Proche ou éloigné des habitudes des gens ? Tableau du budget « mobilité » mensuel en € des 5 familles Les grilles budgétaires synthétiques de cinq ménages types Grille budgétaire d'un isolé Grille budgétaire d'une femme ayant un enfant de 4 ans Grille budgétaire d'une femme ayant deux enfants de 4 et 8 ans Grille budgétaire d'une femme ayant deux enfants de 8 et 15 ans Grille budgétaire d'un couple ayant deux enfants de 4 et 8 ans Bibliographie

Thématiques liées
Numéro de classement dans la bibliothèque ou code de rangement
OC-CAHI-1/15
Cocher cette case pour générer un nouveau code lors de l'enregistrement de ce contenu
Désactivé
Année d'édition
2009
Date d'édition
12/2009
Mois d'édition
Décembre

Cahier FINANcité n°16 : minimale budgetreferenties voor een waardig leven 2008-2009

Soumis par Anonyme le
Type de support
Type de document
Auteur(s)
Editeur
Réseau Financité, (ex- Réseau Financement Alternatif)
Lieux
Sommaire

Inleiding Wat zijn budgetreferenties? Waar kunnen de budgetreferenties voor dienen? Budgetreferenties: een eerste stap... Mogelijke methodologieën en gekozen theoretisch kader Een verschillende aanpak voor een uiteenlopend resultaat. De Belgische aanpak De voornaamste groepen van uitgaven Korf ‘voeding' Criteria en referenties De actieve voedingsdriehoek Gezond, gevarieerd en evenwichtig Prijs en plaats van aankoop Is de samenstelling van deze korf afgestemd op de gewoonten van de mensen? Overzicht van het maandelijkse budget van de vijf gezinnen voor de korf ‘voeding' (in euro) Korf ‘kleding' Criteria en referenties Kleren die zijn aangepast aan de omstandigheden Kwaliteit, aantal en levensduur Keuze van de winkel en prijs Onderhouden en opbergen van de kleren Is de samenstelling van deze korf afgestemd op de gewoonten van de mensen? Overzicht van het budget dat de vijf gezinnen maandelijks aan ‘kleding' spenderen (in euro) Korf ‘gezondheid en lichaamshygiëne' Criteria en referenties Lichaamsverzorging Gezondheidszorg Kosten verbonden aan de sociale zekerheid Is de samenstelling van deze korf afgestemd op de gewoonten van de mensen? Overzicht van het maandelijkse budget van de vijf gezinnen voor de korf ‘gezondheid en lichaamshygiëne'(in euro) Korf ‘huisvesting en veiligheid' Criteria en referenties Is de samenstelling van deze korf afgestemd op de gewoonten van de mensen? Overzicht van het maandelijkse budget van de vijf gezinnen voor de korf ‘huisvesting en veiligheid' (in euro) Korf ‘geborgen ontwikkeling van het kind (of de kinderen)' Criteria en referenties Is de samenstelling van deze korf afgestemd op de gewoonten van de mensen? Overzicht van het maandelijkse budget van de vijf gezinnen voor de korf ‘geborgen ontwikkeling van het kind/de kinderen' (in euro) Korf ‘rust en ontspanning' Criteria en referenties Een verkwikkende nachtrust Vrije tijd en ontspanning Is de samenstelling van deze korf afgestemd op de gewoonten van de mensen? Overzicht van het maandelijkse budget van de vijf gezinnen voor de korf ‘rust en ontspanning' (in euro) Korf ‘sociale contacten' Criteria en referenties Vertaling van de ‘rollen' in een concrete korf Is de samenstelling van deze korf afgestemd op de gewoonten van de mensen? Overzicht van het maandelijkse budget van de vijf gezinnen voor de korf ‘sociale contacten' (in euro) Korf ‘mobiliteit' Criteria en referenties Samenstelling van de korf Is de samenstelling van deze korf afgestemd op de gewoonten van de mensen? Overzicht van het maandelijkse budget van de vijf gezinnen voor de korf ‘mobiliteit' (in euro) De synthetische budgetroosters van vijf typegezinnen Budgetrooster van een alleenstaande Budgetrooster van een alleenstaande vrouw met een kind van 4 jaar oud Budgetrooster van een alleenstaande vrouw met twee kinderen van 4 en 8 jaar oud Budgetrooster van een alleenstaande vrouw met twee kinderen van 8 en 15 jaar oud Budgetrooster van een koppel met twee kinderen van 4 en 8 jaar oud Bibliografie

Mots-clés liés

Thématiques liées
Numéro de classement dans la bibliothèque ou code de rangement
OC-CAHI-1/14
Cocher cette case pour générer un nouveau code lors de l'enregistrement de ce contenu
Désactivé
Année d'édition
2009
Date d'édition
12/2009
Mois d'édition
Décembre

Finance : l'éthique et la solidarité en prime

Soumis par Anonyme le

La crise financière qui a éclaté l’année dernière a au moins eu un mérite : celui de mettre à bas le mythe d’une finance désincarnée, qui semblait flotter, indifférente à la pesanteur, se moquant de l’activité des hommes et de leurs préoccupations. On affirmait même, sans rire, que cette finance créait de la richesse par elle-même. Une sorte de pierre philosophale des temps modernes ! La réalité est évidemment différente et l’éclatement de la bulle financière en a fourni une éclatante démonstration.

Parmi les questions que la crise a mises en évidence figure celle de la recherche du profit qui, pratiquée sans retenue, nous a conduits à l’impasse. Revient dès lors au goût du jour une autre approche de la finance, qui entend traiter l’argent et ses multiples facettes (épargne, investissement, crédit, gestion d’un compte) non plus sous un angle de stricte rentabilité économique, mais en y adjoignant des considérations d’éthique et de solidarité. Comprenons l’éthique comme un ensemble de règles morales et de conduite qui vont guider notre comportement professionnel ou personnel, et la solidarité comme la conscience d’une responsabilité et d’intérêts communs au point d’entraîner, pour les uns, l’obligation morale de porter assistance aux autres. Une finance qui est soumise à l’intérêt général plutôt que de lui porter atteinte, voilà une idée qui sonne tendance dans cette atmosphère post-crise. Pourtant, la réflexion et les pratiques relatives à l’éthique et à la solidarité financières ne datent pas d’hier mais sont, au contraire, ancrées dans notre tradition économique et sociale.

Aux origines

L’éthique, essentiellement religieuse, a très tôt été introduite dans les pratiques d’investissement. Les investisseurs religieux de confession juive, chrétienne et islamique ainsi que de nombreuses cultures indigènes ont longtemps mêlé argent et morale, prenant en considération les conséquences de leurs actions économiques et refusant les investissements qui entraient en contradiction avec leurs convictions profondes.
Ce fondement religieux, qui est loin d’avoir totalement disparu aujourd’hui, s’est arrimé, dans le contexte des États-Unis des années 1970, à un fondement beaucoup plus large, davantage citoyen et politique, qui trouve son origine dans les bouleversements sociaux et culturels des années 1960, en particulier les mouvements de lutte pour les droits civiques, les mouvements féministes, consuméristes, environnementalistes ou encore le mouvement de contestation contre la guerre au Vietnam. Ces préoccupations ont donné naissance à une véritable conscience publique au sujet des problèmes sociaux, environnementaux et économiques ainsi que de la responsabilité des entreprises à leur égard (1).

La composante solidaire est, quant à elle, davantage liée à la difficulté que certaines couches de la population rencontrent pour accéder à un crédit adapté. Dès le XIXe siècle, la crise économique de 1847-1848 a entraîné l’émergence de différents modèles de crédit populaire. D’abord une forme de crédit mutuel est née dans le monde rural à une époque où l’émancipation paysanne eut pour conséquence une liberté et une autonomie économiques telles qu’elles n’avaient encore jamais existé. Comme la population rurale était totalement inexpérimentée en matière économique, elle tomba très vite aux mains d’usuriers sans scrupules, s’endetta immodérément, perdit ainsi ses propriétés et sombra dans la misère. Pour lutter contre les méfaits de l’usure et la gravité de l’endettement des paysans, Friedrich Wilhelm Raiffeisen créa en Rhénanie, le 1er décembre 1849, la première véritable société de crédit aux agriculteurs, la « Société de secours aux agriculteurs impécunieux de Flammersfeld ». Son intuition était que la charité ne permettrait pas d’améliorer durablement le sort des gens mais qu’il fallait apprendre aux pauvres à se prendre en mains. Point de charité, mais l’auto-assistance.
Les caisses Raiffeisen vont se multiplier, fondées sur les quatre principes suivants :

  • opérer dans une région limitée, telle une commune ou une paroisse,
  • redistribuer l’épargne locale sur place,
  • octroyer des crédits à moyen terme (plusieurs années) et à faible taux d’intérêt,
  • se baser sur la responsabilité individuelle, solidaire et illimitée de tous les membres de la caisse.

C’est sur ce modèle qu’en 1892 sera créée la première des caisses Raiffeisen en Belgique. Celles-ci se développeront ensuite, essentiellement en Flandre, pour devenir CERA près d’un siècle plus tard (2).
La deuxième forme de crédit populaire est davantage urbaine. Peut-être sous l’influence de Hermann Schulze-Delitzch qui est, avec Raiffeisen, le promoteur du crédit populaire en Allemagne au XIXe siècle, apparaissent dès 1864, sous la direction de personnalités libérales de la région liégeoise, comme L. d’Andrimont et A. Micha, des banques populaires, associations de crédit mutuel qui ont pour objectif de permettre l’accès au crédit des couches sociales moyennes ou populaires, restées étrangères au développement de la banque dans le deuxième tiers du XIXe siècle.

Les banques populaires essaiment : 9 sont créées de 1864 à 1873, 11 de 1874 à 1892, elles réunissent 14 000 sociétaires en 1899. Fruits d’une deuxième vague coopérative, les sociétés d’assurance et d’épargne voient le jour dès la fin du XIXe : la Prévoyance Sociale, Coop-Dépôts (CODEP), les Assurances Populaires, la Coopérative Ouvrière de Banque (COB), qui deviendra ensuite la BACOB, constitueront très vite l’épine dorsale des mouvements socialiste et chrétien. En 1908, les banques populaires sont au nombre de 45 dont 34 comptent 24 000 adhérents. Ce n’est que durant la période d’entre-deux-guerres que ce secteur touchera le monde ouvrier par la multiplication des caisses d’épargne liées au mouvement ouvrier, tant socialiste que chrétien (3).
Face à l’exclusion bancaire, les pouvoirs publics ne sont pas en reste. Le 8 mai 1850 est adoptée une loi qui institue une caisse générale de retraite, auprès de laquelle des personnes prévoyantes peuvent se constituer une petite pension pour leurs vieux jours, au moyen de versements volontaires, sous garantie de l’État. Ensuite, la loi du 16 mars 1865 créera la Caisse générale d’épargne, avant que les deux institutions ne fusionnent sous le nom de Caisse générale d’épargne et de retraite (CGER). La création de la CGER constitue une intervention frappante de l’État libéral de l’époque dans le domaine des caisses d’épargne. Les libéraux doctrinaires, avec Frère-Orban comme chef de file, défendaient en effet cette mesure interventionniste d’un point de vue idéologique, politique et surtout financier et économique. Ils arguaient avant tout en faveur de la création d’un climat propice aux investissements par l’élargissement du crédit, au profit de la bourgeoisie (4).

Jusqu’à la fin des années 1950, la CGER jouira d’un quasi-monopole de fait dans la collecte de la petite épargne. Avec la modernisation des techniques de gestion (notamment, la création de réseaux de terminaux bancaires), la politique d’expansion des agences bancaires, l’amélioration du niveau de vie de la population et la croissance économique des golden sixties, les banques se sont intéressées de près à cette catégorie d’épargnants dont le marché leur est apparu plein de potentialités. Depuis lors, la concurrence n’a fait que s’exacerber, non seulement entre les banques privées et la CGER, mais aussi entre la CGER et d’autres institutions publiques telles que le Crédit communal (5).

Où en sommes-nous ?

On connaît l’évolution du marché bancaire de ces 15 dernières années. KBC, dans son état actuel, est issue de la fusion en 2005 de KBC Bancassurance Holding et de sa société mère Almanij. KBC Bancassurance Holding était elle-même issue de la fusion, en 1998, de la Kredietbank, ABB-assurances et la Banque CERA, toutes détenues par Almanij. Le secteur bancaire coopératif du pilier socialiste ne pourra davantage être maintenu : après une fusion de Codep avec la Banque Nagelmackers, la nouvelle entité sera finalement cédée, en 2001, au Groupe Delta Lloyd. De son côté, en 1997, BACOB a absorbé Paribas Belgique, renommée par la suite Banque Artesia. Le processus de restructuration s’est poursuivi en 1999 avec la création d’une entité entièrement intégrée sur le plan des services financiers : Artesia Banking Corporation SA, qui réunissait la banque « retail » BACOB, la compagnie d’assurances Les AP Assurances, la banque d’affaires d’Artesia ainsi que diverses filiales spécialisées. Enfin, en juillet 2001, Arcofin, actionnaire de référence de ce groupe, a conclu une fusion entre Artesia Banking Corporation et Dexia. Cette transaction a permis à Arcofin de devenir le principal actionnaire de Dexia, à côté notamment du Holding Communal.
Le groupe Fortis a quant à lui acquis la CGER entre 1993 (50 %) et 1997 (100 %), mais aussi le Crédit à l’industrie en 1995, MeesPierson en 1997 et la Générale de Banque en 1999, avant de connaître les déboires de l’année dernière qui ont requis une nouvelle intervention de l’État par le biais, cette fois, d’une prise de capital au moyen de l’argent public (6).

Cette évolution structurelle du marché bancaire qui a gommé autant que possible les différences entre les banques commerciales et les banques de développement est la conséquence de l’évolution du marché mais aussi de sa régulation. C’est en effet à partir de la fin des années 1970 qu’a été initiée l’intégration ou la libéralisation du marché bancaire avec l’adoption de la première directive bancaire européenne le 12 décembre 1977 (7). Toutes les particularités dont bénéficiaient les banques de développement, comme des facilités fiscales, des garanties publiques… et qui leur permettaient de remplir leurs fonctions de développement local, ont en grande partie disparu (8).

Parallèlement, se sont développées des banques éthiques en Europe. C’est le cas d’institutions d’inspiration anthroposophique comme la GLS Gemeinschaftsbank qui fut créée en Allemagne en 1974, ou la Banque Triodos née aux Pays-Bas en 1980. La première utilise l’argent de ses épargnants pour octroyer des prêts à des écoles et crèches libres, des fermes écologiques, des initiatives de soins de santé et thérapies sociales, des projets pour des chômeurs, des magasins de produits sains et des projets de vie communautaire, mais aussi à des projets commerciaux. La seconde, qui dispose de succursales à Zeist (Pays-Bas), à Bristol (Royaume-Uni), à Bruxelles (Belgique) et à Madrid (Espagne) ainsi qu’une agence à Francfort (Allemagne), finance des entreprises qui apportent une valeur ajoutée sociale, environnementale et culturelle grâce aux fonds que lui confient les épargnants et investisseurs désireux d’encourager le développement d’entreprises novatrices et durables.
C’est également le cas de banques coopératives qui s’inscrivent dans la tradition des banques populaires. Il en va ainsi de la Banca Etica qui est née en juin 1995 en Italie pour concrétiser l’idée d’une banque conçue comme point de rencontre entre les gens qui partagent l’exigence d’une gestion plus responsable et transparente des ressources financières. Le but est d’encourager des initiatives socioéconomiques s’inspirant des principes d’un modèle de développement humain et social durable, où la production de la richesse et sa distribution sont fondées sur des valeurs de solidarité et de responsabilité vis-à-vis de la société civile.
On recense actuellement une bonne trentaine d’institutions de ce type en Europe, même si toutes n’ont pas le statut bancaire. C’est le cas de six coopératives de crédit actives en Belgique : Crédal, Hefboom et Netwerk Rentevrij qui accordent du crédit à l’économie sociale de notre pays, et Alterfin, Incofin et Oikocredit qui financent des instituts de microfinance dans les pays en développement.

À côté de ces institutions, se sont développés des produits financiers offerts par les banques classiques sous la dénomination d’investissement socialement responsable (ISR). D’aucuns parlent d’« investissements éthiques », d’autres d’« investissements durables », « socialement responsables », voire « soutenables ». Derrière ces variations sémantiques, l’on retrouve toujours le même socle fondateur, généralement en phase avec l’évolution des préoccupations citoyennes : la prise en compte de considérations éthiques et sociales, au-delà des objectifs financiers traditionnels, dans les décisions d’investissement ou de placement. L’ISR consiste donc à placer son épargne dans des entreprises ou États qui, au-delà de critères financiers traditionnels, respectent des valeurs sociales et environnementales précises. La sélection des entreprises ou États se fait soit par des organismes spécialisés indépendants, soit par une cellule de recherche interne au promoteur du produit, sur la base de critères d’exclusion ou de critères positifs.
C’est ainsi que le nombre total de produits financiers ISR sur le marché belge, secteurs retail et institutionnel confondus, s’élevait à 237 au 31 décembre 2008 (9), contre 186 un an plus tôt, soit une progression de 27 %. En 2008, comme les années précédentes, mais de manière encore plus accentuée, l’offre ISR belge s’est composée majoritairement d’organismes de placements collectifs (OPC), qui représentaient 91 % du marché ISR en Belgique. La proportion des comptes d’épargne est de 6 % et celle des autres formules d’épargne éthiques ne représentait plus que 3 %.
Au 31 décembre 2008, le volume total de capitaux placés dans l’ISR en Belgique s’élevait à 9,38 milliards d’euros, soit une baisse d’environ 12 % par rapport au 31 décembre 2007. Toutefois, la part de marché en valeur de l’offre ISR est très légèrement en hausse à 3,56 %.
Le volume des capitaux placés dans les OPC ISR s’élevait à 8,65 milliards d’euros, soit une baisse de 14 % par rapport au 31 décembre 2007, mais une baisse nettement inférieure à l’ensemble des OPC en Belgique (30 %). Les OPC augmentaient ainsi en termes de parts de marché : 7,2 % au 31 décembre 2008 par rapport à 5,8 % au 31 décembre 2007. Les leaders du marché des OPC ISR sont clairement KBC (52 % avec 4,46 milliards d’euros) et Dexia (25 % avec 2,08 milliards d’euros).
Au 31 décembre 2008, le volume des capitaux placés dans les comptes d’épargne ISR pesait plus de 647 millions d’euros, soit une croissance de 18 % en un an. En termes de parts de marché, bien que toujours très minoritaires, les comptes d’épargne connaissaient également une croissance par rapport à l’année précédente. Seuls trois acteurs se partagent le marché des comptes d’épargne ISR en Belgique : la Banque Triodos (82 %), la Fortis Banque (17 %) et la VDK-Spaarbank (1 %). C’est clairement la Banque Triodos qui est leader du marché des comptes d’épargne ISR, étant passée d’un encours de 382,43 millions d’euros fin 2007 à 530,33 millions d’euros au 31 décembre 2008.

Il est enfin à noter que le public privilégie les produits ISR de bonne qualité. Si la qualité moyenne des produits ISR proposés est globalement bonne, avec une évaluation à hauteur de 73 %, cette moyenne recouvre toutefois une réalité contrastée si l’on examine chaque produit individuellement. Une évolution globale vers une qualité meilleure encore devrait donc s’accompagner d’un mouvement d’harmonisation sur le plan qualitatif, si l’on veut éviter que la qualité médiocre de certains produits ne vienne injustement entacher la réputation des autres produits ISR (10).

Aiguillon du monde financier dominant ?

Nous l’avons rappelé, le paysage bancaire belge a largement perdu sa diversité systémique au cours des quinze dernières années avec la disparition des caisses d’épargne et banques coopératives. Certes, des acteurs nouveaux, bancaires et non-bancaires, qui portent des valeurs de responsabilité et de solidarité dans leurs activités, ont vu le jour. Même s’ils se développent de manière significative, ils ne représentent toutefois, à ce jour, qu’un segment marginal de marché.
Les produits d’investissement socialement responsable semblent quant à eux vouloir échapper progressivement à une telle marginalité en poursuivant une progression importante. Cette évolution est liée à la notoriété grandissante de ces produits, à l’accroissement de l’intérêt qu’ils suscitent dans le public, sans doute à la perception qu’ils peuvent constituer une valeur refuge en ces temps d’incertitude financière et, enfin, à l’accroissement de l’offre. Ont-ils pour autant la vocation et le pouvoir de transformer le monde financier dominant ? Deux observations nous offrent un début de réponse.
D’une part, cette évolution s’inscrit dans un contexte qui voit les pouvoirs publics jouer un rôle croissant dans le domaine de l’ISR. Des chantiers importants sont en cours, dont l’aboutissement devrait influencer considérablement le marché ISR : la définition d’une norme ISR minimale qui protège le consommateur et lui garantisse une qualité minimale, l’introduction d’une exigence ISR pour bénéficier des incitants fiscaux liés à l’épargne-pension et une gestion des deniers publics selon des critères ISR.
D’autre part, au-delà du marché ISR, la prise en compte de l’impact social et environnemental fait tache d’huile et contamine l’ensemble du marché, que ce soit à l’initiative d’opérateurs, comme KBC ou Dexia assurances, qui conditionnent des pans entiers de leur activité à des critères ISR, ou que ce soit à l’initiative des pouvoirs publics qui interdisent le financement des entreprises impliquées dans les armes controversées. La poche, encore marginale mais en plein développement, de l’ISR semble donc s’inscrire dans un mouvement plus large de responsabilisation des marchés financiers. Une tendance que la crise financière que nous venons de subir semble conforter mais qui devra toutefois se confirmer dans les prochaines années.

 
Bernard Bayot, décembre 2009
 

(1) Bernard Bayot, De la citoyenneté politique à la citoyenneté financière, FINANcité Cahier, Réseau Financement Alternatif, n°8, décembre 2007.
(2) Bernard Bayot, Friedrich Wilhelm Raiffeisen, FINANcité Cahier, Réseau Financement Alternatif, n°1, mars 2006.
(3) Voir L.Bertrand, Histoire de la coopération en Belgique, I, Bruxelles, 1902 ; voir aussi Jean Puissant, La coopération en Belgique. Tentative d’évaluation globale, BTNG-RBHC, XXII, 1991, pp. 31-72 ; ainsi que Peter Bosmans, Arthur Damsin, Agnès Mathis, Bart Nollet, Jean-Pierre Pollénus et Anne Savaton, Vade-mecum pour l’entrepreneur d’économie sociale, Éditions Labor, 2002.
(4) Sabine Parmentier, Het liberaal staatsinterventionisme in de 19de eeuw. Een concreet geval : de oprichting van de a.s.l.k., Revue belge d’histoire contemporaine, XIX, 1986, 3-4, pp. 379-420.
(5) Suzy Pasleau, La politique de placement de la caisse générale d’épargne et de retraite (1955-1984), Revue belge d’histoire contemporaine, XIX, 1988, 3-4, pp. 499-541.
(6) Bernard Bayot, L’interventionnisme public dans la finance, FINANcité, Réseau Financement Alternatif, 15 décembre 2008, https://www.financite.be/s-informer/bibliotheque,fr,11,3,2,1,382.html#_ftn1.
(7) Première directive 77/780/CEE du Conseil, du 12 décembre 1977, visant à la coordination des dispositions législatives, réglementaires et administratives concernant l’accès à l’activité des établissements de crédit et son exercice, JO L 322 du 17.12.1977, p. 30–37.
(8) Bernard Bayot, L’Europe réglemente l’activité des banques, FINANcité Cahier, Réseau Financement Alternatif, n°3, octobre 2006.
(9) Sans compter les mandats discrétionnaires.
(10) Bernard Bayot et Annika Cayrol, L’investissement socialement responsable en Belgique. Rapport 2009, FINANcité Cahier, Réseau Financement Alternatif, nº 15, octobre 2009.

Type de support
Type de document
Auteur(s)
Editeur
Réseau Financité, (ex- Réseau Financement Alternatif)
Lieux
Thématiques liées
Code de classement
FDFINAN-FARD-1
Indice du code de classement
6
Numéro de classement dans la bibliothèque ou code de rangement
FDFINAN-FARD-1/6
Cocher cette case pour générer un nouveau code lors de l'enregistrement de ce contenu
Désactivé
Année d'édition
2009
Date d'édition
12/2009
Mois d'édition
Décembre

Cahier FINANcité n°10 : Prévention de l'exclusion financière en Europe - Deuxième partie

Soumis par Anonyme le
Type de support
Type de document
Editeur
Réseau Financité, (ex- Réseau Financement Alternatif)
Lieux

Mots-clés liés

Numéro de classement dans la bibliothèque ou code de rangement
OC-CAHI-1/25
Cocher cette case pour générer un nouveau code lors de l'enregistrement de ce contenu
Désactivé
Année d'édition
2008
Date d'édition
11/2008
Mois d'édition
Novembre

Cahier FINANcité n°11 : Développer des partenariats entre acteurs publics, privés et ONG

Soumis par Anonyme le
Type de support
Type de document
Editeur
Réseau Financité, (ex- Réseau Financement Alternatif)
Lieux

Mots-clés liés

Numéro de classement dans la bibliothèque ou code de rangement
OC-CAHI-1/9
Cocher cette case pour générer un nouveau code lors de l'enregistrement de ce contenu
Désactivé
Année d'édition
2008
Date d'édition
12/2008
Mois d'édition
Décembre

Cahier FINANcité n°12 : Définition d'une norme légale d'investissement socialement responsable

Soumis par Anonyme le
Type de support
Type de document
Editeur
Réseau Financité, (ex- Réseau Financement Alternatif)
Lieux
Thématiques liées
Numéro de classement dans la bibliothèque ou code de rangement
OC-CAHI-1/10
Cocher cette case pour générer un nouveau code lors de l'enregistrement de ce contenu
Désactivé
Année d'édition
2008
Date d'édition
12/2008
Mois d'édition
Décembre

Cahier FINANcité n°9 : Prévention de l'exclusion financière en Europe - Première partie

Soumis par Anonyme le
Type de support
Type de document
Editeur
Réseau Financité
Lieux

Mots-clés liés

Thématiques liées
Numéro de classement dans la bibliothèque ou code de rangement
OC-CAHI-1/7
Cocher cette case pour générer un nouveau code lors de l'enregistrement de ce contenu
Désactivé
Année d'édition
2008
Date d'édition
11/2008
Mois d'édition
Novembre

Le B.A.-ba de la dette publique

Soumis par Anonyme le

En bref

  • Les États empruntent pour financer leurs politiques.
  • Ils vendent leurs dettes sur les marchés financiers et aux particuliers.
  • L'arrivée de l'euro a internationalisé la dette.

Toute entité privée, que ce soit une entreprise, un ménage... peut avoir besoin d’emprunter de l’argent pour faire face à des dépenses inattendues, développer de nouvelles activités ou bien qu'à titre privé, ce soit un mauvais calcul rembourser une autre dette. Le crédit est souscrit pour une durée déterminée. Si, à un moment donné, l'emprunteur se retrouve dans l'incapacité de payer, il sera déclaré en faillite. Ses biens ou ceux de son entreprise pourront être revendus pour rembourser ses créanciers. Contrairement aux particuliers, un État ne connaît pas de fin. Les entités publiques (États, collectivités, communes...) ne peuvent donc juridiquement être mises en faillite.

Revenons aux dettes souveraines, celles qui sont émises par un État. Chaque année, les États établissent un budget (le budget fédéral de la Belgique a été discuté et négocié durant tout le mois de novembre). L’objectif est de trouver un équilibre entre les recettes (les taxes, les impôts...) et les dépenses (les dépenses sociales, de santé, liées à l’éducation, la sécurité, mais aussi le paiement des intérêts de la dette, le sauvetage des banques...). Ces budgets sont très souvent déficitaires et nécessitent d’emprunter. Ce déficit est parfois assumé (l’État estime que les dépenses sont nécessaires à la réalisation de ses politiques) mais le plus souvent, en période de crise, subi. En Belgique, la dette s’élevait, fin juin 2012, à 372 milliards d’euros, soit 95 % du produit intérieur brut (PIB). En 1993, elle s'élevait à 137 % du PIB.

COMMENT LES ÉTATS SE FINANCENT-ILS ?

Avant 1992, date du Traité de Maastricht, les États pouvaient emprunter auprès des banques centrales. Aujourd’hui, les États ne peuvent plus se financer qu'auprès des marchés financiers. Pour ce faire, ils émettent des titres qui peuvent être achetés sur le marché primaire par les banques commerciales qui elles-mêmes les revendent à des institutionnels (fonds de pension, collectivités...) ou même à la banque centrale européenne (BCE) en échange de liquidités. Le financement des États par les banques centrales est donc indirect.

Les titres de la dette que les États émettent peuvent prendre différentes formes. En Belgique, l’Agence de la dette¹ émet chaque année à la même période de nouvelles OLO : des obligations linéaires émises à long terme (5 ou 10 ans). Elle émet également des certificats de trésorerie dont l’échéance est d'un an maximum ainsi que des bons au trésor. Les OLO représentent plus de 75 % de la dette belge. Les particuliers possèdent 12,2 % de cette dette en 2011.

Ce taux a fortement augmenté (il n'était que de 1,16% auparavant, suite à l'émission des bons d’État Leterme fin 2011 qui étaient assortis d'un taux plus élevé que d'habitude). Cette émission a permis de récolter plus de 5,7 milliards d'euros, soit plus de 70 fois le montant habituel de 70 à 80 millions d'euros. L’intérêt de ces titres (des obligations OLO par exemple) est fixé suivant le risque que pensent prendre les investisseurs en achetant ces produits. Plus le risque est élevé (ou semble l’être), plus le taux d’intérêt est élevé et plus la charge de la dette
– les intérêts à payer – augmente. En Belgique, elle s'élevait à 12,307 milliards d'euros en 2010².

LA DETTE BELGE AUX BELGES ?

Avant l’arrivée de l’euro en 1992, ce sont les institutions belges (les banques) qui détenaient la majeure partie de la dette fédérale (plus de 80 %). Depuis, la dette est partie aux mains des étrangers. Le risque de change ayant disparu, les banques belges ont préféré diversifier leurs actifs. En même temps, l’État fédéral a tout fait pour attirer des investisseurs étrangers. Aujourd’hui, les investisseurs étrangers possèdent plus de 55 % des obligations à long terme et 90 % des titres à court terme.

Pour certains, aller chercher des capitaux sur les marchés étrangers est positif. Cela permet d'élargir le panier d’investisseurs potentiels (plutôt que les 40 ou 50 existants sur le territoire belge) et de réussir à lever plus de fonds. Pour d'autres, cela reste inutile. Avec les 227 milliards que détiennent les épargnants belges, il y aurait de quoi financer une bonne partie de la dette publique belge.

 

1. L'Agence de la dette fait partie du Service public fédéral Finances. Elle est responsable de la gestion financière de la dette publique.

2. http ://fr.wikipedia.org/wiki/Dette_publique_de_la_Belgique#cite_note-3 ; Rapport 2011, BNB, 08/02/2012, p. 136 sur 161 du fichier. Consulté le 2 mars 2012.

 

Type de support
Type de document
Auteur(s)
Lieux
Sommaire

Un budget en équilibre ? Le rêve de tous, y compris des États. Ces derniers ont pourtant souvent du mal à joindre les deux bouts et empruntent de l'argent ailleurs.

Mots-clés liés

Thématiques liées
Numéro de classement dans la bibliothèque ou code de rangement
AC-RFA-2
Cocher cette case pour générer un nouveau code lors de l'enregistrement de ce contenu
Désactivé
Année d'édition
2012
Jour d'édition
17
Date d'édition
17/12/2012
Mois d'édition
Décembre
 

REJOIGNEZ NOTRE MOUVEMENT 

Comme nous, voys croyez qu'une autre finance est possible ? Joignez votre voix aux 4000 membres de notre mouvement (coopératives,asbl,citoyen·ne·s engagé·e·s) et soutenons la finance de demain.