Aller au contenu principal

La finance à impact

Soumis par Anonyme le

À côté des fonds dits « socialement responsables » se développe depuis quelques années le concept d’investissement à impact. Cette analyse vise à définir en quoi ce type de produit diffère des fonds ISR et à évaluer si l’argent investi sert bien positivement la société et l’environnement.

En quelques mots :

  • Bien qu’il n’existe pas de définition officielle, le consensus veut que l’investissement à impact comprenne plusieurs aspects : l’intention de générer un impact positif, l’additionnalité, la mesure de l’impact et le retour sur investissement.
  • Le « retour social » n’est pas toujours facile à mesurer en raison d’un manque de données fiables.
  • Si le risque de « green washing » ou « social washing » existe, il faut noter l’intérêt de la mesure de l’impact étant donné qu’elle contraint ceux·celles qui s’y engagent à détailler ce sur quoi ils·elles pensent exercer une influence et à quelle hauteur.
Type de support
Type de document
Editeur
Réseau Financité
Lieux
Thématiques liées
Code de classement
FA-PROV2020
Indice du code de classement
1
Numéro de classement dans la bibliothèque ou code de rangement
FA-PROV2020-1
Cocher cette case pour générer un nouveau code lors de l'enregistrement de ce contenu
Désactivé
Année d'édition
2020
Jour d'édition
20
Date d'édition
20/10/2020
Mois d'édition
Octobre

L’investissement d’impact: du capital patient au service de la transformation écologique et social.

Soumis par Anonyme le

 

L’investissement d’impact, du capital patient au service de la transformation écologique et social.

715 milliards de dollars / plus de 600 milliards d’euros[1]: tel est le montant que représentent aujourd’hui les investissements d’impact (dont environ 250 milliards pour les obligations environnementales et durables, qui financeront en partie le volet vert du plan Next Generation EU). Cette somme et ces chiffres peuvent impressionner d’autant plus qu’ils s’ajoutent aux investissements colossaux déjà consentis par les États et les institutions publiques pour lutter contre le réchauffement climatiques (100 milliards d’euros par an sur 10 ans prévu par le pacte vert de l’UE).

Né lors du krach financier de 2007, l’investissement d’impact pourrait prendre une nouvelle ampleur à la faveur de cette crise inédite liée à la pandémie de la Covid-19.  Dans « le monde d’après » durement touché par la récession, une finance avec des valeurs, qui chercherait à créer des impacts humains, sociaux et écologiques positifs semble plus que jamais nécessaire pour lutter contre la pauvreté, conduire la transition énergétique, réduire les inégalités, répondre aux nouveaux besoins de santé. Le principe est simple : Investir dans des projets de transformation, qui auront un impact positif en acceptant le plus souvent un retour financier moindre. C’est par exemple le cas lors des émissions d’obligations vertes.

Bien plus ambitieux et exigeant que la « finance soutenable ou durable », l’investissement d’impact revient justement à considérer la finance comme un outil de développement pour la société et non simplement comme un moyen d’enrichissement individuel. Si ce terme bénéficie aujourd’hui d’un engouement certain, il peut connaître aussi certaine limite notamment dans la mesure de l’impact (qu’est-ce qu’un impact réellement positif ?) mais aussi la tendance inhérente au secteur privé à se concentrer sur les activités à impact positif qui seraient les plus profitables. L’investissement d’impact, malgré sa puissance, ne remplace pas l’action et le financement étatique, mais doit plutôt les compléter, les amplifier.

 

Qu’est-ce que l’investissement d’impact ?

Le terme d’investissement d’impact (« impact investing ») est apparu pour la première fois en 2007, lors de l’éclatement de la bulle des subprimes et du déclenchement de la violente crise financière qui s’ensuivit. Au cours d’une rencontre d’investisseurs (dont notamment des gestionnaires de JP Morgan) organisée par la fondation Rockefeller en Italie, fut ainsi émise l’idée d’une finance permettant de générer des impacts sociaux et environnementaux positifs tout en permettant un retour sur investissement ou au minimum une conservation du capital.

L’avènement de l’expression « impact investing » correspond ainsi à un moment clé où la finance, avec la titrisation des dettes et l’activisme débridé des fonds spéculatifs, subit l’opprobre publique. Dans ce contexte, la notion d’une finance alternative, aux effets positifs ne peut que séduire. Dans un monde où l’ambition des Etats n’était pas encore au rendez-vous, l’investissement d’impact permet d’orienter les marchés afin de corriger des dysfonctionnements, d’utiliser leur puissance pour aider à construire une nouvelle économie. Le rapport de recherche co-rédigé JP Morgan, la Rockefeller foundation et le Giin (Global Impact Investing Network) publié en 2010 pose ce principe dès son introduction.

« In a world where government resources and charitable donations are insufficient to address the world’s social problems, impact investing offers a new alternative for channeling large-scale private capital for social benefit. With increasing numbers of investors rejecting the notion that they face a binary choice between investing for maximum risk-adjusted returns or donating for social purpose, the impact investment market is now at a significant turning point as it enters the mainstream[2]. »

L’idée que la « finance » peut servir le « bien commun » n’est certes pas nouvelle:  des banques coopératives ont soutenu des agriculteurs ou des artisans, pour des raisons sociales et économiques dès le XIXème siècle. De même, au sortir de la guerre, l’habitat populaire constitue un autre exemple d’investissement social et rentable durablement. L’émergence du mot « impact » au lendemain d’une crise financière génératrice d’une crise économique signe à la fois la prise de conscience du rôle de plus en plus important que va et peut jouer la finance ainsi que la volonté claire de structurer des initiatives jusque-là plutôt disparates.

L’investissement d’impact ne doit pas être confondu avec l’ISR (Investissement Socialement responsable) qui pèse presque 35 fois plus (25 000 milliards de dollar d’encours). Ce dernier exclut de financer des entreprises ou des secteurs qui ont des impacts négatifs sur l'environnement et ou sur la société, voire au contraire oriente ses flux de capitaux vers les structures et les activités qui agissent le mieux en termes de critères ESG (Environnemental, Social et Gouvernance). L’ISR concerne ainsi principalement des entreprises cotées qui certes, limitent leur externalités négatives, mais développent néanmoins des activités commerciales classiques. Il ne cherche pas à investir dans des projets qui s'engagent pour préserver l’environnement ou pour améliorer la société. Là réside la différence avec l’investissement d’impact, qui vise expressément cet impact positif. Il faut également garder à l’esprit que l’investissement d’impact se distingue de la philanthropie (ou du mécénat d’entreprise) qui, certes cherche à produire un impact positif, mais qui n’a pas d’objectifs de retour financier direct.

L’investissement d’impact cible en premier lieu des entreprises, des infrastructures, des organisations ou des fonds afin générer un rendement financier (au minimum la conservation du capital) et un impact social, environnemental important et positif, qui s’aligne sur les valeurs personnelles de l’investisseur. Il peut concerner toutes les classes d’actifs en particulier la dette (la plus large partie des investissements, environ un tiers) à travers notamment les obligations vertes (green bonds) et les obligations durables, le private equity et même les actifs réels, dans des domaines aussi variés que l‘environnement, l’énergie, la santé, l’agriculture, l’eau, l’éducation, la microfinance ou l’entrepreneuriat, dans tous les secteurs géographiques.  Les obligations vertes (ou environnementales) représentent aujourd’hui l’un des segments d’investissement qui connaît la plus forte croissance (près de 40%, deux fois plus rapidement que l’ensemble des investissements d’impact). Euronext et la bourse de Paris se positionne d’ailleurs comme un des leaders avec 44 000 green bonds côtés représentant 118 milliards de dollars (+ 40 milliards de dollars en un an)[3].

L’impact investing est une notion qui se construit à l’opposé de la spéculation financière. On parle ainsi de capital-patient, une stratégie d’investissement orientée sur la création de valeur et de croissance pérenne. Il se situe donc dans une perspective de long-terme, notamment pour pouvoir générer cet impact positif et ce rendement, puis d’en rendre compte de manière transparente à l’investisseur. Dans le contexte actuel de prise de conscience des crises environnementales et sociales tout comme du nouveau rôle sociétal des acteurs privés, cette stratégie d’investissement a connu une croissance très rapide de l’ordre de 17% par an, ces 3 dernières années, d’après le GIIN. 50 milliards de dollars ont été investis en 2019 dans 11 000 projets d’impact.

Objectifs du développement durable

 

Le retour sur investissement

L’investissement d’impact peut impliquer un retour moins fort que celui d’investissement plus classique. Ce rendement réduit est accepté en échange justement d’un impact environnemental ou social positif important que l’organisation financée réalise avec le capital de l’investisseur. On parle de concessions:

« Some impact investors intentionally target below-market returns in order to achieve a specific type of impact, create a bridge between philanthropy and conventional investing, or catalyze other capital[4]

Ce type d’investissement “à concessions” est le fait de fondations (par exemple la « Bill & Melinda Gates Foundation ou la Fondation Grameen – Crédit Agricole), de banques ou d’agences de développement (“DFI” Development Financial Institutions” par exemple l’AFD (Agence Française de Developpement) ou la BEI (Banque Européenne d’Investissement). Il peut concerner également des investisseurs privés qui voudrait “verdir” leur image, disposer d’une ligne “socialement responsable” ou compenser un impact négatif.

D’autres investissements d’impact conservent néanmoins un double objectif de résultat : ils doivent avoir cet impact environnemental ou social sans néanmoins de concession financière.  Dans l’étude réalisée pour le GIIN en novembre 2017 « Evidence on the Financial Performance of Impact Investments[5] », Abhilash Mudaliar et Rachel Bass démontrent néanmoins certains fonds privés peuvent obtenir des résultats financiers tout aussi compétitifs que ceux des fonds conventionnels

« Impact investors seeking market rate returns can achieve them. Across various strategies and asset classes, top quartile funds seeking market-rate returns perform at similar levels to peers in conventional markets. In many cases, median performance is also quite similar. »

Il faut noter enfin l’existence de contrats à impact social (ou obligations à impact social). Leur principe repose sur un accord entre pouvoirs publics, financeurs, organisme évaluateur et opérateur de terrain pour mettre en place une action sociale précise. Les quatre parties s'entendent sur un objectif de résultat, qui peut être social ou financier. En fait, l’investisseur finance un projet social et prend une plus grande partie du risque associé au projet. Si l'objectif est atteint, l'investisseur perçoit les intérêts, si l’objectif est dépassé, la rémunération est bonifiée, s’il n'est pas atteint, l'investisseur ne bénéficie pas d’un retour et perd son investissement. Ces instruments sont destinés à financer des programmes à vocation sociale et implique le milieu associatif. En France, l’ADIE (Association pour le Droit à l’Initiative Économique) qui propose microcrédit et accompagnements pour développer une activité est la seule association à avoir bénéficié de ces contrats. Aux États-Unis, Goldman Sachs a été fortement critiqué pour des CIS destinés à financer des écoles, dont les objectifs (des tests scolaires) étaient soupçonnés d’être biaisés.

L’investissement d’impact repose ainsi sur l’idée que le marché peut corriger des dysfonctionnements et appuyer l’action publique, en adoptant une démarche vertueuse, qui génèrera un impact positif. Reste qu’il faut être capable de définir et d’évaluer cet impact, dans sa réalité et dans sa durabilité.

Un référentiel : les objectifs du développement durable

L’investissement d’impact s’appuie notamment sur les 17 objectifs de développement durable[6] (ODD) adoptés par l’ONU à atteindre avant 2030 comme l’éradication de la pauvreté, « la faim zéro », la santé pour tous, l’égalité hommes / femmes, l’éducation de qualité, l’énergie propre et abordable, la lutte contre le changement climatique, la consommation durable ou la paix. Pour atteindre ces objectifs, le financement nécessaire est estimé à 2500 milliards de dollars ! Face à ces besoins considérables, ces objectifs semblent d’ores et déjà hors de portée pour 2030, mais il apparaît évident que le secteur privé et la société civile ont un rôle à jouer, à côté des pouvoirs publics, dans l’investissement. C’est dans ce contexte qu’une autre notion est venue compléter le secteur de l’investissement d’impact : le financement mixte (ou blended finance) qui permet de joindre financement public et privé dans des investissement commun à destination des marchés émergents, afin de maximiser l’impact positif sur le terrain et d’obtenir un effet de levier particulièrement important. Cette idée développée par le World Economic Forum suscite le plus vif enthousiasme dans le secteur de la finance d’impact. Elle se heurte néanmoins à certaines difficultés très techniques comme la structuration de ces fonds ou l’alignement des objectifs.

La délicate question de la mesure d’impact

Si ce type d’investissement vise intentionnellement à obtenir un impact positif, encore faut-il être capable de le déterminer précisément : qu’est-ce concrètement qu’un impact positif ? Comment d’ailleurs l’évaluer réellement et comment mesurer précisément cet impact ?

Il faut en effet reconnaître que la notion d’impact positif demeure assez ambivalente : quel est l’impact réel d’un fonds qui financerait une société proposant des panneaux solaires pour l’éclairage de maisons en Afrique ? Quantifier certains effets en termes de réduction d’émission de CO2 semble relativement aisé. On détermine les quantités de CO2 économisées grâce à l’activité de l’entreprise, qu’on valoriserait alors par le prix de la tonne carbone. Sauf que l’impact dépend aussi du prix et du mode de commercialisation (location, crédit) de cette technologie, des publics visés.  De même, des panneaux fabriqués en Chine puis transportés par cargo, d’une piètre qualité qui ne permettrait pas une durée d’utilisation très longue aurait un impact carbone finalement négatif, bien qu’à première vue une telle initiative pourrait sembler pourtant positive… Dans le même ordre d’idée, comment mesurer l’impact d’un centre de soin par-delà le nombre de patients et mesurer la qualité réelle de soin, l’apport à la communauté ? Comment évaluer la microfinance qui prête certes à des entrepreneurs qui pourront alors exercer une activité ? Quelles sont les conditions de prêt et quelle qualité de vie est obtenue avec l’exercice de l’activité ?

La méthode la plus simple consisterait alors à commander des recherches et des audits : encore faut-il être capable de définir des normes et de collecter des données fiables de mesure quantitatives ESG (environnemental, sociale, gouvernance)… Des organisations indépendantes comme le GIIN (Global Impact Investing Network) mais également des institutions publiques comme l’OCDE tentent d’améliorer le processus de mesure de l’impact, d’autant plus qu’il peut être difficile d’effectuer des comparaisons entre les différents véhicules d’investissement qui utilisent des normes de reporting différentes.

« L'OCDE a proposé de définir l'investissement à impact social comme ciblant les principaux domaines sociaux, environnementaux et de développement qui aident les personnes et les pays qui en ont le plus besoin dans les régions mal desservies ou en développement, et de préciser que l'accent doit être mis en priorité sur la réalisation d'un impact mesurable. Toutefois, aucune définition de ce genre n'est appliquée universellement, et il y a peu de rigueur dans l'établissement des limites de ce qui devrait être considéré comme un investissement à impact. Il manque également des données et des outils d'évaluation comparables à l'échelle internationale[7]. »

Un investissement en plein développement

Malgré cette quantification difficile de ses effets réels, l’investissement d’impact est devenu un terme à la mode, une stratégie tendance avec un aspect fort d’image pour l’investisseur[8]. Cette stratégie est ainsi porteuse d’une intentionnalité, celle de mettre ou de remettre le marché au service de la société, de sortir de l’investissement axé uniquement sur la spéculation ou le profit à court-terme, pour redonner du sens à la finance.

De plus en plus d’entreprises ou d’institutions ont ainsi recours à l’impact investing. Début septembre, l'opérateur Orange a réussi sa première émission d'obligations durables d'un montant de 500 millions d'euros (plus de cinq fois sursouscrite). 60% des fonds seront consacrés à « des projets relatifs à l'efficacité énergétique et à l'économie circulaire », le reste étant dédié à « des projets d'inclusion numérique et sociale ». A la même période, Icade, la foncière de la Caisse des dépôts, a levé pour 600 millions d’euros d’obligations sociales (sursouscrites 10 fois), pour financer ses activités de santé. Dans le même ordre d’idée, des municipalités américaines ont récemment emprunté pour construire une usine de méthanisation, qui permettra ensuite aux camions poubelles de la zone urbaine de rouler au gaz…

Développé au moment où les taux d’intérêt étaient plus élevés, l’impact investing n’en demeure pas moins un outil de financement utile malgré un contexte où l’argent est devenu bon marché. Il permet en effet à des secteurs qui bénéficient d’une faible visibilité auprès des investisseurs d’accéder à des sources nouvelles et importantes de capitaux, notamment les entreprises sociales, celles de l’économie circulaire, certaines start-up dans des pays en voie de développement, des structures financières actives dans la microfinance, des institutions éducatives ou sanitaires.  

La définition de l’impact investing reposant avant tout sur l’intentionnalité et sur l’impact positif permet aujourd’hui de couvrir un large spectre de financement. Dans ce sens, un fonds d’investissement qui entrerait au capital d’une entreprise, qui se projetterait sur le temps long et la valeur à long terme (tout le contraire des fonds capitalistes qui cherche à maximiser leur ROI par la revente, la découpe ou les licenciements) financerait en fait l’économie réelle et aurait un impact positif.  Dans le même ordre d’idée, des projets de LBO social ont émergé, permettant au fonds acquéreur d’associer les salariés en leur accordant des parts et en transformant l’entreprise en coopérative. Dans ce modèle, l’investisseur sacrifie le retour le plus élevé mais bénéficie du plein engagement du personnel et crée de même un impact positif en termes d’emploi.  La réponse à la financiarisation de l’économie, considérée comme l’une des dérives les plus négatives pour la société, ne passe peut-être pas forcément par moins de finance, mais plutôt par une finance mieux-disante, impactante dans laquelle l’Etat aurait pleinement un rôle d’incitateur à travers par exemple la régulation et la fiscalité.  C’est tout le débat qui s’ouvrira dans les prochaines années avec l’essor de la finance d’impact.

 

 

L’investissement d’impact, du capital patient au service de la transformation écologique et social.

715 milliards de dollars / plus de 600 milliards d’euros[1]: tel est le montant que représentent aujourd’hui les investissements d’impact (dont environ 250 milliards pour les obligations environnementales et durables, qui financeront en partie le volet vert du plan Next Generation EU). Cette somme et ces chiffres peuvent impressionner d’autant plus qu’ils s’ajoutent aux investissements colossaux déjà consentis par les États et les institutions publiques pour lutter contre le réchauffement climatiques (100 milliards d’euros par an sur 10 ans prévu par le pacte vert de l’UE).

Né lors du krach financier de 2007, l’investissement d’impact pourrait prendre une nouvelle ampleur à la faveur de cette crise inédite liée à la pandémie de la Covid-19.  Dans « le monde d’après » durement touché par la récession, une finance avec des valeurs, qui chercherait à créer des impacts humains, sociaux et écologiques positifs semble plus que jamais nécessaire pour lutter contre la pauvreté, conduire la transition énergétique, réduire les inégalités, répondre aux nouveaux besoins de santé. Le principe est simple : Investir dans des projets de transformation, qui auront un impact positif en acceptant le plus souvent un retour financier moindre. C’est par exemple le cas lors des émissions d’obligations vertes.

Bien plus ambitieux et exigeant que la « finance soutenable ou durable », l’investissement d’impact revient justement à considérer la finance comme un outil de développement pour la société et non simplement comme un moyen d’enrichissement individuel. Si ce terme bénéficie aujourd’hui d’un engouement certain, il peut connaître aussi certaine limite notamment dans la mesure de l’impact (qu’est-ce qu’un impact réellement positif ?) mais aussi la tendance inhérente au secteur privé à se concentrer sur les activités à impact positif qui seraient les plus profitables. L’investissement d’impact, malgré sa puissance, ne remplace pas l’action et le financement étatique, mais doit plutôt les compléter, les amplifier.

 

Qu’est-ce que l’investissement d’impact ?

Le terme d’investissement d’impact (« impact investing ») est apparu pour la première fois en 2007, lors de l’éclatement de la bulle des subprimes et du déclenchement de la violente crise financière qui s’ensuivit. Au cours d’une rencontre d’investisseurs (dont notamment des gestionnaires de JP Morgan) organisée par la fondation Rockefeller en Italie, fut ainsi émise l’idée d’une finance permettant de générer des impacts sociaux et environnementaux positifs tout en permettant un retour sur investissement ou au minimum une conservation du capital.

L’avènement de l’expression « impact investing » correspond ainsi à un moment clé où la finance, avec la titrisation des dettes et l’activisme débridé des fonds spéculatifs, subit l’opprobre publique. Dans ce contexte, la notion d’une finance alternative, aux effets positifs ne peut que séduire. Dans un monde où l’ambition des Etats n’était pas encore au rendez-vous, l’investissement d’impact permet d’orienter les marchés afin de corriger des dysfonctionnements, d’utiliser leur puissance pour aider à construire une nouvelle économie. Le rapport de recherche co-rédigé JP Morgan, la Rockefeller foundation et le Giin (Global Impact Investing Network) publié en 2010 pose ce principe dès son introduction.

« In a world where government resources and charitable donations are insufficient to address the world’s social problems, impact investing offers a new alternative for channeling large-scale private capital for social benefit. With increasing numbers of investors rejecting the notion that they face a binary choice between investing for maximum risk-adjusted returns or donating for social purpose, the impact investment market is now at a significant turning point as it enters the mainstream[2]. »

L’idée que la « finance » peut servir le « bien commun » n’est certes pas nouvelle:  des banques coopératives ont soutenu des agriculteurs ou des artisans, pour des raisons sociales et économiques dès le XIXème siècle. De même, au sortir de la guerre, l’habitat populaire constitue un autre exemple d’investissement social et rentable durablement. L’émergence du mot « impact » au lendemain d’une crise financière génératrice d’une crise économique signe à la fois la prise de conscience du rôle de plus en plus important que va et peut jouer la finance ainsi que la volonté claire de structurer des initiatives jusque-là plutôt disparates.

L’investissement d’impact ne doit pas être confondu avec l’ISR (Investissement Socialement responsable) qui pèse presque 35 fois plus (25 000 milliards de dollar d’encours). Ce dernier exclut de financer des entreprises ou des secteurs qui ont des impacts négatifs sur l'environnement et ou sur la société, voire au contraire oriente ses flux de capitaux vers les structures et les activités qui agissent le mieux en termes de critères ESG (Environnemental, Social et Gouvernance). L’ISR concerne ainsi principalement des entreprises cotées qui certes, limitent leur externalités négatives, mais développent néanmoins des activités commerciales classiques. Il ne cherche pas à investir dans des projets qui s'engagent pour préserver l’environnement ou pour améliorer la société. Là réside la différence avec l’investissement d’impact, qui vise expressément cet impact positif. Il faut également garder à l’esprit que l’investissement d’impact se distingue de la philanthropie (ou du mécénat d’entreprise) qui, certes cherche à produire un impact positif, mais qui n’a pas d’objectifs de retour financier direct.

L’investissement d’impact cible en premier lieu des entreprises, des infrastructures, des organisations ou des fonds afin générer un rendement financier (au minimum la conservation du capital) et un impact social, environnemental important et positif, qui s’aligne sur les valeurs personnelles de l’investisseur. Il peut concerner toutes les classes d’actifs en particulier la dette (la plus large partie des investissements, environ un tiers) à travers notamment les obligations vertes (green bonds) et les obligations durables, le private equity et même les actifs réels, dans des domaines aussi variés que l‘environnement, l’énergie, la santé, l’agriculture, l’eau, l’éducation, la microfinance ou l’entrepreneuriat, dans tous les secteurs géographiques.  Les obligations vertes (ou environnementales) représentent aujourd’hui l’un des segments d’investissement qui connaît la plus forte croissance (près de 40%, deux fois plus rapidement que l’ensemble des investissements d’impact). Euronext et la bourse de Paris se positionne d’ailleurs comme un des leaders avec 44 000 green bonds côtés représentant 118 milliards de dollars (+ 40 milliards de dollars en un an)[3].

L’impact investing est une notion qui se construit à l’opposé de la spéculation financière. On parle ainsi de capital-patient, une stratégie d’investissement orientée sur la création de valeur et de croissance pérenne. Il se situe donc dans une perspective de long-terme, notamment pour pouvoir générer cet impact positif et ce rendement, puis d’en rendre compte de manière transparente à l’investisseur. Dans le contexte actuel de prise de conscience des crises environnementales et sociales tout comme du nouveau rôle sociétal des acteurs privés, cette stratégie d’investissement a connu une croissance très rapide de l’ordre de 17% par an, ces 3 dernières années, d’après le GIIN. 50 milliards de dollars ont été investis en 2019 dans 11 000 projets d’impacts.

Le retour sur investissement

L’investissement d’impact peut impliquer un retour moins fort que celui d’investissement plus classique. Ce rendement réduit est accepté en échange justement d’un impact environnemental ou social positif important que l’organisation financée réalise avec le capital de l’investisseur. On parle de concessions:

« Some impact investors intentionally target below-market returns in order to achieve a specific type of impact, create a bridge between philanthropy and conventional investing, or catalyze other capital[4].»

Ce type d’investissement “à concessions” est le fait de fondations (par exemple la « Bill & Melinda Gates Foundation ou la Fondation Grameen – Crédit Agricole), de banques ou d’agences de développement (“DFI” Development Financial Institutions” par exemple l’AFD (Agence Française de Developpement) ou la BEI (Banque Européenne d’Investissement). Il peut concerner également des investisseurs privés qui voudrait “verdir” leur image, disposer d’une ligne “socialement responsable” ou compenser un impact négatif.

D’autres investissements d’impact conservent néanmoins un double objectif de résultat : ils doivent avoir cet impact environnemental ou social sans néanmoins de concession financière.  Dans l’étude réalisée pour le GIIN en novembre 2017 « Evidence on the Financial Performance of Impact Investments[5] », Abhilash Mudaliar et Rachel Bass démontrent néanmoins certains fonds privés peuvent obtenir des résultats financiers tout aussi compétitifs que ceux des fonds conventionnels

« Impact investors seeking market rate returns can achieve them. Across various strategies and asset classes, top quartile funds seeking market-rate returns perform at similar levels to peers in conventional markets. In many cases, median performance is also quite similar. »

Il faut noter enfin l’existence de contrats à impact social(ou obligations à impact social). Leur principe repose sur un accord entre pouvoirs publics, financeurs, organisme évaluateur et opérateur de terrain pour mettre en place une action sociale précise. Les quatre parties s'entendent sur un objectif de résultat, qui peut être social ou financier. En fait, l’investisseur finance un projet social et prend une plus grande partie du risque associé au projet. Si l'objectif est atteint, l'investisseur perçoit les intérêts, si l’objectif est dépassé, la rémunération est bonifiée, s’il n'est pas atteint, l'investisseur ne bénéficie pas d’un retour et perd son investissement. Ces instruments sont destinés à financer des programmes à vocation sociale et implique le milieu associatif. En France, l’ADIE (Association pour le Droit à l’Initiative Économique) qui propose microcrédit et accompagnements pour développer une activité est la seule association à avoir bénéficié de ces contrats. Aux États-Unis, Goldman Sachs a été fortement critiqué pour des CIS destinés à financer des écoles, dont les objectifs (des tests scolaires) étaient soupçonnés d’être biaisés.

L’investissement d’impact repose ainsi sur l’idée que le marché peut corriger des dysfonctionnements et appuyer l’action publique, en adoptant une démarche vertueuse, qui génèrera un impact positif. Reste qu’il faut être capable de définir et d’évaluer cet impact, dans sa réalité et dans sa durabilité.

Un référentiel : les objectifs du développement durable

L’investissement d’impact s’appuie notamment sur les 17 objectifs de développement durable[6] (ODD) adoptés par l’ONU à atteindre avant 2030 comme l’éradication de la pauvreté, « la faim zéro », la santé pour tous, l’égalité hommes / femmes, l’éducation de qualité, l’énergie propre et abordable, la lutte contre le changement climatique, la consommation durable ou la paix. Pour atteindre ces objectifs, le financement nécessaire est estimé à 2500 milliards de dollars ! Face à ces besoins considérables, ces objectifs semblent d’ores et déjà hors de portée pour 2030, mais il apparaît évident que le secteur privé et la société civile ont un rôle à jouer, à côté des pouvoirs publics, dans l’investissement. C’est dans ce contexte qu’une autre notion est venue compléter le secteur de l’investissement d’impact : le financement mixte (ou blended finance) qui permet de joindre financement public et privé dans des investissement commun à destination des marchés émergents, afin de maximiser l’impact positif sur le terrain et d’obtenir un effet de levier particulièrement important. Cette idée développée par le World Economic Forum suscite le plus vif enthousiasme dans le secteur de la finance d’impact. Elle se heurte néanmoins à certaines difficultés très techniques comme la structuration de ces fonds ou l’alignement des objectifs.

La délicate question de la mesure d’impact

Si ce type d’investissement vise intentionnellement à obtenir un impact positif, encore faut-il être capable de le déterminer précisément : qu’est-ce concrètement qu’un impact positif ? Comment d’ailleurs l’évaluer réellement et comment mesurer précisément cet impact ?

Il faut en effet reconnaître que la notion d’impact positif demeure assez ambivalente : quel est l’impact réel d’un fonds qui financerait une société proposant des panneaux solaires pour l’éclairage de maisons en Afrique ? Quantifier certains effets en termes de réduction d’émission de CO2 semble relativement aisé. On détermine les quantités de CO2 économisées grâce à l’activité de l’entreprise, qu’on valoriserait alors par le prix de la tonne carbone. Sauf que l’impact dépend aussi du prix et du mode de commercialisation (location, crédit) de cette technologie, des publics visés.  De même, des panneaux fabriqués en Chine puis transportés par cargo, d’une piètre qualité qui ne permettrait pas une durée d’utilisation très longue aurait un impact carbone finalement négatif, bien qu’à première vue une telle initiative pourrait sembler pourtant positive… Dans le même ordre d’idée, comment mesurer l’impact d’un centre de soin par-delà le nombre de patients et mesurer la qualité réelle de soin, l’apport à la communauté ? Comment évaluer la microfinance qui prête certes à des entrepreneurs qui pourront alors exercer une activité ? Quelles sont les conditions de prêt et quelle qualité de vie est obtenue avec l’exercice de l’activité ?

La méthode la plus simple consisterait alors à commander des recherches et des audits : encore faut-il être capable de définir des normes et de collecter des données fiables de mesure quantitatives ESG (environnemental, sociale, gouvernance)… Des organisations indépendantes comme le GIIN (Global Impact Investing Network) mais également des institutions publiques comme l’OCDE tentent d’améliorer le processus de mesure de l’impact, d’autant plus qu’il peut être difficile d’effectuer des comparaisons entre les différents véhicules d’investissement qui utilisent des normes de reporting différentes.

« L'OCDE a proposé de définir l'investissement à impact social comme ciblant les principaux domaines sociaux, environnementaux et de développement qui aident les personnes et les pays qui en ont le plus besoin dans les régions mal desservies ou en développement, et de préciser que l'accent doit être mis en priorité sur la réalisation d'un impact mesurable. Toutefois, aucune définition de ce genre n'est appliquée universellement, et il y a peu de rigueur dans l'établissement des limites de ce qui devrait être considéré comme un investissement à impact. Il manque également des données et des outils d'évaluation comparables à l'échelle internationale[7]. »

Un investissement en plein développement

Malgré cette quantification difficile de ses effets réels, l’investissement d’impact est devenu un terme à la mode, une stratégie tendance avec un aspect fort d’image pour l’investisseur[8]. Cette stratégie est ainsi porteuse d’une intentionnalité, celle de mettre ou de remettre le marché au service de la société, de sortir de l’investissement axé uniquement sur la spéculation ou le profit à court-terme, pour redonner du sens à la finance.

De plus en plus d’entreprises ou d’institutions ont ainsi recours à l’impact investing. Début septembre, l'opérateur Orange a réussi sa première émission d'obligations durables d'un montant de 500 millions d'euros (plus de cinq fois sursouscrite). 60% des fonds seront consacrés à « des projets relatifs à l'efficacité énergétique et à l'économie circulaire », le reste étant dédié à « des projets d'inclusion numérique et sociale ». A la même période, Icade, la foncière de la Caisse des dépôts, a levé pour 600 millions d’euros d’obligations sociales (sursouscrites 10 fois), pour financer ses activités de santé. Dans le même ordre d’idée, des municipalités américaines ont récemment emprunté pour construire une usine de méthanisation, qui permettra ensuite aux camions poubelles de la zone urbaine de rouler au gaz…

Développé au moment où les taux d’intérêt étaient plus élevés, l’impact investing n’en demeure pas moins un outil de financement utile malgré un contexte où l’argent est devenu bon marché. Il permet en effet à des secteurs qui bénéficient d’une faible visibilité auprès des investisseurs d’accéder à des sources nouvelles et importantes de capitaux, notamment les entreprises sociales, celles de l’économie circulaire, certaines start-up dans des pays en voie de développement, des structures financières actives dans la microfinance, des institutions éducatives ou sanitaires.  

La définition de l’impact investing reposant avant tout sur l’intentionnalité et sur l’impact positif permet aujourd’hui de couvrir un large spectre de financement. Dans ce sens, un fonds d’investissement qui entrerait au capital d’une entreprise, qui se projetterait sur le temps long et la valeur à long terme (tout le contraire des fonds capitalistes qui cherche à maximiser leur ROI par la revente, la découpe ou les licenciements) financerait en fait l’économie réelle et aurait un impact positif.  Dans le même ordre d’idée, des projets de LBO social ont émergé, permettant au fonds acquéreur d’associer les salariés en leur accordant des parts et en transformant l’entreprise en coopérative. Dans ce modèle, l’investisseur sacrifie le retour le plus élevé mais bénéficie du plein engagement du personnel et crée de même un impact positif en termes d’emploi.  La réponse à la financiarisation de l’économie, considérée comme l’une des dérives les plus négatives pour la société, ne passe peut-être pas forcément par moins de finance, mais plutôt par une finance mieux-disante, impactante dans laquelle l’Etat aurait pleinement un rôle d’incitateur à travers par exemple la régulation et la fiscalité.  C’est tout le débat qui s’ouvrira dans les prochaines années avec l’essor de la finance d’impact.

 

Frédéric Ruaz

 

[1] D’après l’étude 2020 du GIIN (Global Impact Investing Network) www.thegiin.org

[2] https://www.rockefellerfoundation.org/report/impact-investments-an-emerg...

[3] A comparer au 100 000 milliards de dollars que représentent le marché global des obligations.

[4] https://thegiin.org/research/publication/financial-performance

[5] https://thegiin.org/research/publication/financial-performance

[6] https://www.un.org/sustainabledevelopment/fr/objectifs-de-developpement-...

[7] https://www.oecd.org/development/social-impact-investment-2019-978926431...

[8] L'investissement d'impact est réservé à des investisseurs professionnels. Il existe quelques rares fonds accessibles au grand public, citons notamment la SICAV LMDF (Luxembourg Microfinance Development Fund) ou en souscrivant au capital de la SIDI (Solidarité Internationale pour le Développement et l'Investissement). 

Frédéric Ruaz

 

[1] D’après l’étude 2020 du GIIN (Global Impact Investing Network) www.thegiin.org

[2] https://www.rockefellerfoundation.org/report/impact-investments-an-emerg...

[3] A comparer au 100 000 milliards de dollars que représentent le marché global des obligations.

[4] https://thegiin.org/research/publication/financial-performance

[5] https://thegiin.org/research/publication/financial-performance

[6] https://www.un.org/sustainabledevelopment/fr/objectifs-de-developpement-...

[7] https://www.oecd.org/development/social-impact-investment-2019-978926431...

[8] L'investissement d'impact est réservé à des investisseurs professionnels. Il existe quelques rares fonds accessibles au grand public, citons notamment la SICAV LMDF (Luxembourg Microfinance Development Fund) ou en souscrivant au capital de la SIDI (Solidarité Internationale pour le Développement et l'Investissement). 

Type de support
Type de document
Auteur(s)
Editeur
Alternatives Economiques
Lieux
Sommaire

Comment mettre la finance au service de l’humain ?

Thématiques liées
Code de classement
AR-RUAZ2020
Indice du code de classement
1
Numéro de classement dans la bibliothèque ou code de rangement
AR-RUAZ2020-1
Cocher cette case pour générer un nouveau code lors de l'enregistrement de ce contenu
Désactivé
Année d'édition
2020
Jour d'édition
4
Date d'édition
04/10/2020
Mois d'édition
Octobre

Reporting extra-financier : les entreprises françaises sur la (lente) voie de la transformation durable

Soumis par Anonyme le
Type de support
Type de document
Auteur(s)
Editeur
Novethic
Lieux
Sommaire

Les entreprises montrent de mieux en mieux comment elles intègrent les questions environnementales, sociales et de gouvernance dans leurs activités. C’est ce qui ressort de l’analyse des déclarations de performance extra-financières des grandes entreprises françaises. Reste à l'intégrer efficacement dans le business des entreprises et à en mesurer pleinement l'impact économique pour évaluer si elles sont bien sur la voie d’une transformation durable

Thématiques liées
Code de classement
AR-HERA2020
Indice du code de classement
2
Numéro de classement dans la bibliothèque ou code de rangement
AR-HERA2020-2
Cocher cette case pour générer un nouveau code lors de l'enregistrement de ce contenu
Désactivé
Année d'édition
2020
Jour d'édition
7
Date d'édition
07/10/2020
Mois d'édition
Octobre

Massif mobilisation des entreprises et des investisseurs pour protéger la biodiversité, lors du sommet des Nations unies

Soumis par Anonyme le
Type de support
Type de document
Auteur(s)
Editeur
Novethic
Lieux
Sommaire

Malgré l’épidémie de Covid-19, le sommet des Nations unies sur la biodiversité du 30 septembre a permis de remobiliser les troupes. En seulement quelques jours, de nouvelles coalitions ont vu le jour et d'autres se sont renforcées. L'enjeu est que l'effondrement des écosystèmes soit mesuré et traité par les acteurs avec autant de rigueur que ce qui leur est demandé pour le climat.

Thématiques liées
Code de classement
AR-HERA2020
Indice du code de classement
1
Numéro de classement dans la bibliothèque ou code de rangement
AR-HERA2020-1
Cocher cette case pour générer un nouveau code lors de l'enregistrement de ce contenu
Désactivé
Année d'édition
2020
Jour d'édition
2
Date d'édition
02/10/2020
Mois d'édition
Octobre

Les lobbies industriels font une entrée remarquée dans la plateforme européenne sur la finance durable

Soumis par Anonyme le
Type de support
Type de document
Editeur
Novethic
Lieux
Sommaire

La Commission Européenne a mis fin aujourd’hui à un suspense de plusieurs semaines en publiant la liste des membres qui vont siéger pendant les deux prochaines années au sein de sa future plateforme sur la finance durable. Elle a modifié en profondeur le profil de la structure qui va succéder au Groupe Technique d’Experts (TEG) : les lobbys industriels y sont beaucoup plus nombreux que les spécialistes de la finance durable.

Thématiques liées
Code de classement
AR-HUSS2020
Indice du code de classement
2
Numéro de classement dans la bibliothèque ou code de rangement
AR-HUSS2020-2
Cocher cette case pour générer un nouveau code lors de l'enregistrement de ce contenu
Désactivé
Année d'édition
2020
Jour d'édition
1
Date d'édition
01/10/2020
Mois d'édition
Octobre

Lobby à Bruxelles : jeux d’influence sur la nouvelle stratégie européenne de finance durable

Soumis par Anonyme le
Type de support
Type de document
Auteur(s)
Editeur
Novethic
Lieux
Sommaire

Les acteurs européens de la finance affichent tous leur engagement en faveur de la finance durable. Mais l’analyse de leurs réponses à la consultation publique sur la stratégie renouvelée de la Commission européenne en la matière apporte quelques bémols à cette belle unité. L’Essentiel de la Finance Durable vous propose une étude exclusive à partir de l’analyse sémantique de leurs réponses, qui révèle la vraie position des acteurs du secteur.

Code de classement
AR-KIEL
Indice du code de classement
1
Numéro de classement dans la bibliothèque ou code de rangement
AR-KIEL-1
Cocher cette case pour générer un nouveau code lors de l'enregistrement de ce contenu
Désactivé
Année d'édition
2020
Jour d'édition
21
Date d'édition
21/09/2020
Mois d'édition
Septembre

L'investissement socialement responsable 2020 - Synthèse

Soumis par Anonyme le

« Investir éthiquement et de manière responsable », « investir socialement et durablement », « financer la transition énergétique ». Ces mots sont sur toutes les lèvres. Celles des investisseur·euse·s, de la société civile, mais aussi des législateur·rice·s compétent·e·s en la matière. Tou·te·s ces acteur·rice·s affirment se saisir de ces enjeux, et espèrent faire entendre leur voix et leur vision d’une finance socialement responsable.

Et pour cause, la finance est un outil extrêmement puissant pour façonner notre économie et notre société. Elle peut autant permettre de répondre à des besoins réels de financement pour sortir des groupes ou des personnes de la précarité qu’orienter massivement des flux financiers vers une économie décarbonnée, durable, responsable.

Mais toutes ces avancées en matière d’investissement socialement responsable répondent-elles à une vision commune ? Est-ce que tou·te·s ces acteur·rice·s entendent s’occuper – en plus de la rentabilité financière - des préoccupations sociales, éthiques, de gouvernance ainsi qu'environnementales (nommés communément ESG) liées à leur investissement de la même manière ?

En réalité, tous ces produits financiers dits ISR constituent une jungle dans laquelle il est difficile de s’y retrouver. Le défi de cette étude est d’en dresser un portrait, le plus fidèle possible en Belgique, afin que l'investisseur·euse (particulier, entreprise ou encore institution publique) qui souhaite placer son argent de manière responsable puisse s'y retrouver.

Pour son quinzième rapport sur l’ISR, le Réseau Financité cherche à donner à l'investisseur·euse, qui voudrait investir de manière responsable, davantage de transparence sur l'offre actuelle du marché. En effet, la finalité de l’ISR reste un des enjeux majeurs d'une société qui va devoir changer ses modes de fonctionnement et de consommation : investir de façon plus responsable, en prenant en considération des aspects environnementaux, sociaux, de gouvernance et d'éthique permet d'espérer une transition de l'économie vers un monde plus juste pour tou·te·s.

Type de support
Type de document
Editeur
Réseau Financité
Lieux
Thématiques liées
Code de classement
FE-BAYO2020
Indice du code de classement
1
Numéro de classement dans la bibliothèque ou code de rangement
FE-BAYO2020-1
Cocher cette case pour générer un nouveau code lors de l'enregistrement de ce contenu
Désactivé
Année d'édition
2020
Jour d'édition
15
Date d'édition
15/07/2020
Mois d'édition
Juillet

L'investissement socialement responsable 2020

Soumis par Anonyme le

« Investir éthiquement et de manière responsable », « investir socialement et durablement », « financer la transition énergétique ». Ces mots sont sur toutes les lèvres. Celles des investisseur·euse·s, de la société civile, mais aussi des législateur·rice·s compétent·e·s en la matière. Tou·te·s ces acteur·rice·s affirment se saisir de ces enjeux, et espèrent faire entendre leur voix et leur vision d’une finance socialement responsable.

Et pour cause, la finance est un outil extrêmement puissant pour façonner notre économie et notre société. Elle peut autant permettre de répondre à des besoins réels de financement pour sortir des groupes ou des personnes de la précarité qu’orienter massivement des flux financiers vers une économie décarbonnée, durable, responsable.

Mais toutes ces avancées en matière d’investissement socialement responsable répondent-elles à une vision commune ? Est-ce que tou·te·s ces acteur·rice·s entendent s’occuper – en plus de la rentabilité financière - des préoccupations sociales, éthiques, de gouvernance ainsi qu'environnementales (nommés communément ESG) liées à leur investissement de la même manière ?

En réalité, tous ces produits financiers dits ISR constituent une jungle dans laquelle il est difficile de s’y retrouver. Le défi de cette étude est d’en dresser un portrait, le plus fidèle possible en Belgique, afin que l'investisseur·euse (particulier, entreprise ou encore institution publique) qui souhaite placer son argent de manière responsable puisse s'y retrouver.

Pour son quinzième rapport sur l’ISR, le Réseau Financité cherche à donner à l'investisseur·euse, qui voudrait investir de manière responsable, davantage de transparence sur l'offre actuelle du marché. En effet, la finalité de l’ISR reste un des enjeux majeurs d'une société qui va devoir changer ses modes de fonctionnement et de consommation : investir de façon plus responsable, en prenant en considération des aspects environnementaux, sociaux, de gouvernance et d'éthique permet d'espérer une transition de l'économie vers un monde plus juste pour tou·te·s.

Type de support
Type de document
Editeur
Réseau Financité
Lieux
Thématiques liées
Code de classement
FE-PROV2020
Indice du code de classement
1
Numéro de classement dans la bibliothèque ou code de rangement
FE-PROV2020-1
Cocher cette case pour générer un nouveau code lors de l'enregistrement de ce contenu
Désactivé
Année d'édition
2020
Jour d'édition
15
Date d'édition
15/07/2020
Mois d'édition
Juillet

Résolution chez Total : "L'entreprise perd du terrain sur la stratégie climat", Aurélie Baudhuin (Meeschaert AM)

Soumis par Anonyme le

Résolution chez Total : "L'entreprise perd du terrain sur la stratégie climat", Aurélie Baudhuin (Meeschaert AM)

Par   Arnaud DUMAS |Publié le 16/04/2020

Onze investisseurs européens, dont LBPAM, Ecofi, Crédit Mutuel AM, Sycomore, etc., ont déposé une résolution climat pour l’assemblée générale de Total. Ils veulent inciter le pétrolier à aller plus loin et plus vite dans sa transition vers une économe bas carbone. Aurélie Baudhuin, la porte-parole du groupement, revient sur le parcours semé d’obstacles de la résolution.

Onze investisseurs européens ont décidé de briser les tabous ! Ils viennent de déposer une résolution pour l’Assemblée générale de Total du 29 mai prochain, pour demander au pétrolier de réduire ses émissions de gaz à effet de serre. Une initiative rare en France, dans laquelle se trouvent Actiam, Candriam, Crédit Mutuel AM, les assurances du Crédit Mutuel, Ecofi Investissements, Friends Provident Foundation, Fédéral Finance Gestion, La Banque Postale AM, Meeschaert AM et Sycomore AM. Ensemble, ils ont pu rassembler 1,35 % du capital de la major pétrolière française, bien au-delà des 0,5 % requis par la loi.

Aurélie Baudhuin, directrice de la recherche ISR de Meeschaert AM et porte-parole des onze investisseurs, explique à l’Essentiel de la Finance Durable que le groupement d’investisseurs demande une modification des statuts de Total, pour que le rapport de gestion de l’entreprise détaille la stratégie climat. 

Que demandez-vous à Total ?

Nous demandons que Total se fixe des objectifs concrets et mesurables de réduction de ses émissions qui prennent en compte le scope 3, alors que la stratégie actuelle se limite aux scopes 1 et 2. Il y a eu beaucoup d’évolutions sur ce point et la question du scope 3 commence à être abordée par ses pairs, notamment par BP, ce qui est une bonne nouvelle. Notre sentiment, c’est que Total est en train de perdre du terrain sur la stratégie climat. 

Nous avons organisé une conférence téléphonique avec Total le 16 mars. L’entreprise a réitéré son idée selon laquelle le scope 3 était plutôt de la responsabilité des pouvoirs publics. 

Pourquoi demandez-vous un changement des statuts ?

Il y a quelques jours, des résolutions climat déposées chez Vinci n’ont pas été retenues par le conseil d’administration. Celui-ci considérait que cela relevait uniquement de ses prérogatives. Nous demandons quant à nous un changement des statuts, ce qui relève des prérogatives de l’Assemblée générale. Donc la prochaine étape, c’est la vérification par le conseil de Total que la résolution correspond bien aux compétences de l’Assemblée générale.

Une résolution en ce sens avait déjà été déposée chez Total en 2011, sans succès…

Il y a un sujet qui est la complexité administrative extrêmement forte entourant le dépôt d’une résolution. Il faut réunir beaucoup de documents sur la preuve de la traçabilité des titres, des attestations fonds par fonds sur les titres détenus, etc. Il faut ensuite tenir des délais très courts pour la déposer, puis attendre la décision de Total. Enfin, deux jours avant l’AG, il faut de nouveau justifier la détention des titres.

Face à cette complexité, le FIR (Forum de l’investissement responsable) a réagi pour demander de la simplification. Il propose aussi l’idée qu’il y ait un arbitre pour la recevabilité des résolutions, et pourquoi pas l’AMF. Le FIR propose aussi que les résolutions externes sur des questions environnementales ou sociales aient un statut à part, afin qu’elles soient possibles non pas en fonction du seuil de capital détenu par les actionnaires, mais en fonction du nombre de déposants. C’est important : nous commençons à être l’un des rares pays à avoir si peu de résolutions externes dans les AG.

Pensez-vous que ces résolutions seront d’autant plus importantes pour l’après crise sanitaire ?

Nous sommes arrivés à une sorte de croisée des chemins, intensifiée par la crise actuelle. Les questions de santé, d’environnement, etc., deviennent des sujets indispensables. La crise du coronavirus doit donner l’opportunité d’aller plus vite et plus loin dans la transition climatique. Cela fait partie des convictions profondes des onze co-déposants. 

Pourquoi Climate Action 100+ ne fait partie des déposants ?

Nous sommes un certain nombre, dont Meeschaert, à faire partie de cette initiative. Je pense que les deux méthodes sont complémentaires. Climate Action 100+ est sur une position de dialogue avec Total et nous voulions envoyer un signal fort pour aller plus vite. 

 
Type de support
Type de document
Auteur(s)
Editeur
Novethic
Lieux
Sommaire

Onze investisseurs européens, dont LBPAM, Ecofi, Crédit Mutuel AM, Sycomore, etc., ont déposé une résolution climat pour l’assemblée générale de Total. Ils veulent inciter le pétrolier à aller plus loin et plus vite dans sa transition vers une économe bas carbone. Aurélie Baudhuin, la porte-parole du groupement, revient sur le parcours semé d’obstacles de la résolution.

Thématiques liées
Code de classement
AR-NOVE2020
Indice du code de classement
2
Numéro de classement dans la bibliothèque ou code de rangement
AR-NOVE2020-2
Cocher cette case pour générer un nouveau code lors de l'enregistrement de ce contenu
Désactivé
Année d'édition
2020
Jour d'édition
16
Date d'édition
16/04/2020
Mois d'édition
Avril

Banking on climate change - Fossil fuel finance report 2020

Soumis par Anonyme le

Financial companies are increasingly being recognized — by their clients, shareholders, regulators, and the general public — as climate actors, with a responsibility to mitigate their climate impact. For the banks highlighted in this report, the last year has brought a groundswell of activism demanding banks cut their fossil fuel financing, at the same time that increasingly extreme weather events have further underscored the urgency of the climate crisis.

This report adds up financing from 35 private-sector banks to the fossil fuel industry, summing their leading roles in lending and underwriting of debt and equity issuances. These 35 banks from Canada, China, Europe, Japan, and the U.S. have together funneled USD $2.7 trillion into fossil fuels in the four years since the Paris Agreement was adopted (2016-2019). The biggest fossil bank over that time was JPMorgan Chase, followed by its U.S. peers: Wells Fargo, Citi, and Bank of America. Over those four years, RBC was the biggest fossil bank in Canada, MUFG in Japan, Barclays in Europe, and Bank of China in China. 

Type de support
Auteur(s)
Editeur
Banktrack
Lieux
Code de classement
PI-BANK2020
Indice du code de classement
1
Numéro de classement dans la bibliothèque ou code de rangement
PI-BANK2020-1
Cocher cette case pour générer un nouveau code lors de l'enregistrement de ce contenu
Désactivé
Année d'édition
2020
Jour d'édition
18
Date d'édition
18/03/2020
Mois d'édition
Mars
INSCRIVEZ-VOUS À NOTRE NEWSLETTER
 

REJOIGNEZ NOTRE MOUVEMENT 

Comme nous, vous croyez qu'une autre finance est possible ? Joignez votre voix aux 4000 membres de notre mouvement (coopératives,asbl,citoyen·ne·s engagé·e·s) et soutenons la finance de demain.