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Appel de Belém

Soumis par Anonyme le

Pour un nouveau système économique et social

Mettons la finance à sa place ! (1)

Appel soumis à la signature des associations, syndicats et mouvements sociaux

Belém, le 1er février 2009 

La crise financière est une crise systémique qui s’inscrit dans le contexte de crises globales multiples (climatique, alimentaire, énergétique, sociale…) et d’un nouvel équilibre des puissances.
Cette crise résulte de trente ans de transferts des revenus du travail vers le capital, tendance qu’il faut inverser. Elle est la conséquence d’un système de production capitaliste fondé sur le laissez-faire et qui se nourrit de l’accumulation des profits à court terme par une minorité, des déséquilibres financiers internationaux, de la répartition inégale des richesses, d’un système commercial injuste, de la perpétration et l’accumulation de dettes irresponsables, écologiques et illégitimes, du pillage des ressources naturelles et de la privatisation des services publics. Cette crise frappe l’humanité dans son ensemble, à commencer par les plus vulnérables (les travailleurs, les chômeurs, les paysans, les migrants, les femmes…) et les pays du Sud, qui sont victimes d’une crise dont ils ne sont en rien responsables.

Les moyens utilisés pour sortir de la crise se limitent à socialiser les pertes en vue de sauver, sans réelle contrepartie, le système financier à l’origine du cataclysme actuel. Où sont les moyens pour les populations qui sont victimes de la crise ? Le monde n’a pas seulement besoin de régulations, mais d’un nouveau paradigme qui ramène la sphère financière au service d’un nouveau système démocratique fondé sur la satisfaction de tous les droits humains, le travail décent, la souveraineté alimentaire, le respect de l’environnement, la diversité culturelle, l’économie sociale et solidaire et une nouvelle conception de la richesse. C’est pourquoi nous demandons de :

• Mettre les Nations unies, réformées et démocratisées, au cœur de la réforme du système financier, car le G20 n’est pas un forum légitime pour apporter les réponses adéquates à cette crise systémique.
• Etablir des mécanismes internationaux, permanents et contraignants, de contrôle des mouvements de capitaux.
• Mettre en œuvre un système monétaire international fondé sur un nouveau système de réserve et incluant la création de monnaies de réserve régionales, afin d’en finir avec la suprématie du dollar et d’assurer la stabilité financière internationale.
• Mettre en œuvre un mécanisme global de contrôle public et citoyen des banques et des institutions financières. L’intermédiation financière doit être reconnue comme un service public garanti à tous les citoyens du monde et doit être sortie des accords commerciaux de libre échange.
• Interdire les fonds spéculatifs et les marchés de gré à gré, sur lesquels sont échangés les produits dérivés et autres produits toxiques hors de tout contrôle public.
• Eradiquer la spéculation sur les matières premières, à commencer par les produits alimentaires et énergétiques, par la mise en œuvre de mécanismes publics de stabilisation des prix.
• Démanteler les paradis fiscaux, sanctionner leurs utilisateurs (individus, compagnies, banques et intermédiaires financiers) et créer une organisation fiscale internationale chargée d’enrayer la concurrence et l’évasion fiscales.
• Annuler la dette insoutenable et illégitime des pays appauvris et établir un système responsable, démocratique et juste de financement souverain au service du développement durable et équitable.
• Etablir un nouveau système international de répartition des richesses par la mise en œuvre d’une fiscalité plus progressive au niveau national et par la création de taxes globales (sur les transactions financières, sur les activités polluantes et sur les grosses fortunes) pour financer les biens publics mondiaux.

Nous appelons les associations, les syndicats et les mouvements sociaux à converger pour créer un rapport de force citoyen en faveur de ce nouveau modèle. Nous les appelons à multiplier les mobilisations partout dans le monde, notamment face au G20, dès le 28 mars 2009.

Signatures des organisations et liste de signataires à www.choike.org/gcrisis ou signatures par e-mail (nom de l’organisation, pays, contact email).

(1) Cet appel est issu d’une série de séminaires au Forum social mondial 2009 de Belém, ayant impliqué notamment : Action Aid, Attac, BankTrack, CADTM, CCFD, CEDLA, CNCD, CRID, Eurodad, Forum mondial des alternatives, IBON, International WG on Trade-Finance Linkages, LATINDADD, Networkers South-North, NIGD, SOMO, Tax Justice Network, Transform!, OWINFS, War on Want, World Council of Churches.

Type de support
Auteur(s)
Editeur
World Social Forum / CNCD
Sommaire

Appel rédigé lors du Forum Social Mondial 2009 qui s'est déroulé à Belém, Brésil (contact en Belgique : CNCD).

Commentaire interne

Coordination en Belgique : CNCD

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DE-WORL2009-1
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Année d'édition
2009
Jour d'édition
1
Date d'édition
01/02/2009
Mois d'édition
Février

Microcrédit sans peine

Soumis par Anonyme le

Désormais, il est possible d'aider un entrepreneur du Sud sans quitter son fauteuil.

Au Ghana, Ramatu a besoin de 725 $ pour monter son épicerie. En Équateur, Walter a besoin de 400 € pendant 6 mois pour réparer son taxi...

A partir de 20 € sur Babyloan ou 25 $ sur Kiva, vous pouvez aider une personne à monter son entreprise et participer ainsi à la grande aventure du microcrédit.

Depuis que le Bangladais Muhammad Yunus a obtenu le prix Nobel de la paix pour la création de la Grameen Bank, le microcrédit est définitivement entré dans l'ère du grand public. Aujourd'hui, l'homme de la rue sait que dans les pays en développement, un prêt d'une somme minime peut permettre à des micro-entrepreneurs de lancer leur activité et d'améliorer leur niveau de vie. Ce que l'on sait moins, c'est qu'il est possible, sans avoir à quitter son confort, de prêter de l'argent à un éleveur de chèvres au Mozambique, à un coiffeur au Bangladesh ou à une coopérative de femmes au Libéria : il suffit pour cela d’un ordinateur, d’une connexion à internet et d’une carte de débit.

Ceci s’appelle le crédit en ligne. Depuis cinq ans, il connait une croissance exponentielle dans les pays du Nord, comme dans ceux du Sud.

En 2005, est née Kiva, première plateforme de microcrédit en ligne, mettant en relation des prêteurs du Nord et des emprunteurs du Sud. En réalité, le prêteur octroie un crédit, non pas à un micro-entrepreneur en particulier, mais à une institution de microfinance (IMF) qui joue les intermédiaires et se charge de sélectionner les entrepreneurs et de leur délivrer les fonds.

Microcrédit en ligne, un business en pleine expansion

150 millions d’euros ont transité en 2009 (+ 50 % par an depuis 5 ans) par les dix plateformes de microcrédit en ligne aujourd’hui existantes : Kiva (USA), MyC4 (Danemark), MicroPlace (USA), RangDe (Inde), DhanaX (Inde), Babyloan (France), Veecus (France), Wokai (USA), United Prosperity (USA) et World Vision Micro (USA).

Le prêteur choisit l’entrepreneur qu’il veut aider, à hauteur de 15 € minimum, en se basant sur une biographie et une description des motivations de l’emprunteur, accompagnée d’une photo. Trois à neuf mois plus tard, l’investisseur retrouve son argent et peut alors le prêter de nouveau à un autre entrepreneur ou le récupérer.

L’accent est mis sur la relation interpersonnelle (peer-to-peer) qui se crée entre le prêteur et l'emprunteur. Régulièrement au cours de son prêt, il reçoit des nouvelles de ce dernier. Les prêteurs peuvent dialoguer entre eux sur les blogs et forums de ces sites, mais rien n’existe encore pour créer un contact direct entre prêteur et emprunteur. Dans les faits, cela reste difficile à réaliser quand on sait que moins d’un milliard de personnes ont accès à internet dans le monde.

Risque et retour sur investissement

Suivant le type de plateforme, les investisseurs sont rémunérés (à hauteur de 1 à 6 %) ou ils choisissent de prêter sans intérêts. Dans un cas comme dans l'autre, ces plateformes de microcrédit en ligne en appellent à la fibre sociale des investisseurs.

Ce choix est loin d’être neutre. Il a un impact direct sur les garanties des prêts. Les prêts sont garantis uniquement chez Babyloan et>DhanaX1, soit par les institutions de microfinance, soit par le site internet lui-même. Si les emprunteurs font défaut (ce qui arrive dans moins de 2 % des cas), les investisseurs retrouveront leur capital de départ. Sur toutes les autres plateformes, l’investisseur supporte le risque et perdra sa mise en cas de non-remboursement par l’emprunteur. Bien que l'on considère qu'il n’y a pas d’investissement avec retour sans risque, l'on est en droit de se demander ce qu'il en est pour ceux qui ne rapportent pas d’intérêts.

 

Le prochain défi qui attend ces plateformes est celui de la transparence. Celle des taux d’intérêts bien sur, mais aussi celle du processus de prêt. Comment les fonds transitent-ils ? Sont-ils bien affectés aux personnes choisies par les prêteurs ?

Les plateformes ont aujourd’hui tout à prouver.

www.babyloan.org

Babyloan est la première plateforme de microcrédit en ligne lancée en France. Une initiative prise en septembre 2008 par Arnaud Poissonnier (un ancien banquier) et Aurélie Duthoit.

Babyloan permet de financer des micro-entrepreneurs dans sept pays d'Afrique, d’Amérique du Sud et d’Asie (Bénin, Équateur, Nicaragua, Vietnam, Tadjikistan, Cambodge et Philippines) à travers sept institutions de microfinance, partenaires sur le terrain, qui sélectionnent les micro-entrepreneurs et leur avancent les fonds.

A partir de 20 €, vous prêtez aux micro-entrepreneurs pour trois à douze mois en vous basant sur une minibiographie de ces derniers, leur photo et une analyse de leur niveau de vie faite par Babyloan (situation économique, situation sanitaire, scolarisation des enfants et rôle social).

Aucun retour financier n'est à attendre de ce prêt, en revanche vous recevez régulièrement des nouvelles des micro-entrepreneurs que vous financez et pouvez récupérer votre argent lorsqu'ils ont fini de rembourser ou décider de le prêter de nouveau.

En 18 mois, près de 600 000 euros prêtés par plus de 5500 investisseurs ont financé plus de 2100 projets.

 

 

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Editeur
Réseau Financité, (ex- Réseau Financement Alternatif)
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Le microcrédit en ligne, un business en pleine expansion entre Nord et Sud. Un investissement à risques limités et à fort retour social.

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2010
Jour d'édition
17
Date d'édition
17/03/2010
Mois d'édition
Mars

Le GSM, un outil d'inclusion financière?

Soumis par Anonyme le

Le GSM devient l'alternative à la banque dans les pays du Sud

3,5 milliards de personnes dans le monde sont exclues des services financiers. Elles sont trop pauvres pour que les banques les acceptent comme clients ou trop distantes de la moindre agence bancaire. Du coup, elles n'ont pas non plus accès au microcrédit qui leur permettrait de lancer une activité professionnelle. À cause de l'éloignement, les frais de gestion de ces clients sont si élevés que les taux d'intérêt liés à leur crédit deviennent exorbitants.

Et si la solution venait d'ailleurs ?

On estime aujourd'hui que 4 milliards d'individus dans le monde ont accès à un GSM. En 2013, ils seront 6 milliards à pouvoir se connecter. D'après The Economist, d’ici dix ans au plus, toute personne qui le souhaite aura accès à un GSM1.

Les possibilités offertes par le GSM sont nombreuses : s’informer sur le cours des prix pour vendre au meilleur moment ; pour les agriculteurs, avoir accès à des bulletins météorologiques et recevoir, des prévisionnistes, des réponses à des questions précises par SMS ; dans le domaine de la santé, le GSM peut servir à envoyer des SMS d’alerte sur le SIDA et des rappels pour prendre des médicaments, il peut servir aussi à établir un diagnostic à distance par le biais de photos envoyées aux médecins par GSM.

La téléphonie mobile permet enfin à de petits entrepreneurs d’exercer une activité sans avoir une boutique fixe. Une personne habitant en milieu rural, loin de toute agence bancaire, peut contracter un microcrédit via un GSM et se faire payer par ses clients par ce même canal. Les taux d'intérêt liés au microcrédit sont considérablement diminués. En même temps, les frais liés à l'ouverture d'une agence sont réduits pour les banques.

Inclusion bancaire des populations rurales les plus isolées, réduction des coûts de transaction pour les clients, suppression de la nécessité de se déplacer à la banque pour effectuer des transactions financières, services bancaires à moindre coût, sécurité, rapidité sont les principaux bénéfices que l’on peut tirer de l’application de la téléphonie mobile au service bancaire.

Le GSM permet aussi les transferts d’argent des migrants sans passer par les voies traditionnelles et chères telles que Western Union.

 

Fournir des services financiers par le biais des GSM – ce qu'on appelle le mobile banking – est en passe de devenir LA nouvelle source de développement économique et d'inclusion sociale et financière.

Le mobile banking constitue dès lors un véritable outil de développement. La Banque mondiale estime qu'une augmentation de 10 % du nombre de téléphones portables dans les pays en développement entraine une augmentation du PIB par habitant de 0,8 %2.

Deux modèles de mobile banking coexistent aujourd'hui. Dans les deux cas, le client réalise ses opérations financières par l'intermédiaire de son GSM mais, pour récupérer son argent comptant, il devra passer par l’intermédiaire soit d’une banque, soit d'un détaillant de l'opérateur mobile. Dans ce cas, le client possède un compte virtuel, localisé sur le serveur de son opérateur mobile.

Kenya et Afrique du Sud : deux success-stories

WIZZIT a été lancé en 2004 en Afrique du Sud. Il s'agit d'une banque virtuelle, sans succursale physique. Les clients utilisent les SMS pour payer des produits, transférer de l'argent à d'autres détenteurs de comptes WIZZIT ou recharger leur GSM.

Dépôt et retrait d’argent se font auprès des bureaux de poste ou de certains guichets de banque. Pas d’abonnement mensuel, pas de solde minimum et possibilité d’avoir une carte de débit.

Au Kenya, deux opérateurs mobiles (Safaricom et Vodafone) ont lancé M-PESA, un service pour les utilisateurs de GSM à cartes prépayées.

La Commercial Bank of Africa crée un compte virtuel pour les clients ; Safaricom fournit la carte SIM qui permet les transactions financières. Celui qui a reçu un SMS en guise de paiement l'échange chez un agent (typiquement un petit commerçant) contre du cash.

Aujourd'hui, 7 millions de Kenyans utilisent ce service (sur 38 millions d’habitants, dont 18 millions de détenteurs de GSM), transférant près de 2 millions de dollars par jour à travers le système, à raison de 20 dollars en moyenne par transaction.

Ces beaux succès ne doivent pas faire oublier les défis qui attendent encore les opérateurs de mobile banking : identification des besoins réels des utilisateurs (épargne en plus des paiements et transferts) ; solutions innovantes pour lutter contre l'illettrisme des clients qui dès lors ont des difficultés à utiliser les services du mobile banking ; régulation (besoin d’un cadre juridique spécifique pour cette e-monnaie).

Un avenir prometteur

Il y a dix ans, personne n'aurait imaginé l'importance qu'allait prendre le GSM dans nos vies quotidiennes, et encore moins qu'il puisse être utilisé comme moyen d'inclusion financière pour les plus pauvres.

Sans nul doute, le mobile banking a la capacité de révolutionner les services financiers, en permettant l’accès à une large majorité de ceux qui en sont exclus aujourd'hui dans les pays en développement.

Les promesses sont grandes, les obstacles le sont aussi. Gageons que les opérateurs réussiront à les dépasser pour faire du GSM un outil de développement, de croissance et de lutte contre l'exclusion financière dans les pays en développement.

 

1 The Economist, 29 septembre 2009

2 The Economist, 29 septembre 2009

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Réseau Financité, (ex- Réseau Financement Alternatif)
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Dans certains pays où les agences bancaires sont rares en dehors des grands centres urbains, les GSM peuvent pallier la pénurie de réseau bancaire.

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Mars

Défi solidaire

Soumis par Anonyme le
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Octobre

Effets des transferts des migrants sur le développement économique des ménages et pays bénéficiaires

Soumis par Anonyme le
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Réseau Financité, (ex- Réseau Financement Alternatif)
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En 2010, les 214 millions d'immigrés ont renvoyé approximativement 325 milliards d'euros qu'ont vers leurs pays d'origine. Canaux officiels uniquement. Ces transferts équivalent à trois fois le montant net de l'aide publique mondiale accordée aux pays en voie de développement (PVD). Dans près de 40 de ces PVD, les envois de fonds représentent plus de 10% du PIB. Parmi-eux, au Ghana, en Ouganda, et au Népal, les envois de fonds ont permis de réduire respectivement de 5%, de 11% et de 20% la proportion de la population pauvre. Presque 90% des fonds envoyés sont consacrés à la nourriture, à l'habillement, au logement, à la santé et à l'éducation.

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