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The over-indebtedness of European households: updated mapping of the situation, nature and causes, effects and initiatives for alleviating its impact

Soumis par Anonyme le
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Civic Consulting of the Consumer Policy Evaluation Consortium (CPEC)
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Les personnes en difficulté financières : Quels profils?

Soumis par Anonyme le
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La revue est présente dans le centre de documentation sur le présentoire

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Une brève histoire de la finance comportementale

Soumis par Anonyme le
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Octobre

Vous avez dit « absurde » ?

Soumis par Anonyme le

Spéculer sur la mort d'autrui

 

Quoi de plus certain que la mort ? En termes d'investissement, si vous pariez en plus sur le décès d'une personne âgée et malade, le jackpot est proche. C'est selon cette logique, très pragmatique, que des fonds d'investissement américains et suisses vous proposent de racheter l'assurance vie d'un Américain d'un certain âge et de spéculer sur son décès plus ou moins proche. Un placement sûr et qui rapporte apparemment, puisqu'un rendement à deux chiffres est garanti depuis ces trois dernières années si vous souscrivez chez Spiritus Life, l'une des entreprises bâties sur ce business morbide. On pourrait se demander pourquoi des personnes âgées acceptent de vendre leur assurance vie : la plupart du temps afin de pouvoir payer leurs soins de santé, extrêmement chers aux États-Unis. Afin de recruter un maximum de candidats, les entreprises actives dans le secteur n'hésitent d'ailleurs pas à pousser le cynisme au plus loin avec des slogans tels que Une assurance vie, on en profite quand on est mort, pourquoi attendre ? Autre exemple de commerce mortel, un fonds (fermé définitivement à la fin 2011) commercialisé par la Deutsche Bank et visant de petits porteurs allemands. Avec le fonds Kompass Life 3, les investisseurs bénéficiaient d'un retour sur investissement si les candidats du panel mouraient avant une date donnée. À l'inverse, si les candidats « tardaient » à décéder, c'est la Deutsche Bank qui encaissait... Mortel ! Depuis, la Deutsche Bank – qui avait voulu promouvoir le fonds auprès du grand public et a été plutôt mal reçue – a décidé de rembourser les 200 000 millions d'euros investis par les 10 000 souscripteurs. Triste constat cependant : plus que d'un problème d'éthique, les petits porteurs se plaignaient d'un rendement trop faible.

 

Parier sur la faillite d’un pays

 

Et si on croisait les doigts pour que la France ou le Portugal ne passent pas l'année avant de plonger dans le rouge ? C'était possible (jusqu'à il y a peu) via l'achat de CDS à nu, un produit dérivé, plus précisément un dérivé de dérivé de crédit1, vicieux au possible. Pour la petite histoire, les CDS « classiques » (Credit Default Swap) sont des contrats que l'on passe en finance pour se couvrir contre un risque de défaut de paiement d'une entreprise ou d'un pays. Supposons qu'un investisseur possède des obligations d'une entreprise dans son portefeuille. Si cette société fait faillite, il y a de grandes chances que ces obligations ne soient pas remboursées. Pour se protéger contre ce risque, l'investisseur peut s'assurer en achetant un CDS : il sera alors dédommagé en cas de problème. En échange, l'investisseur paye une prime2 de façon périodique. Le problème ? Les CDS à nu, dérivé des CDS, sont des produits qui servent uniquement à spéculer. Ils peuvent en effet être souscrits sans avoir aucun actif à protéger ! En d'autres mots, la personne qui achète un CDS à nu d'une entreprise ou d'un État a plutôt intérêt à ce que ce dernier fasse faillite ! Dans le cas de la dette grecque, par exemple, certains acteurs privés ont acheté des CDS sans avoir au préalable acheté des obligations de l’État grec. Le but n'était donc pas de se couvrir contre un risque de non-remboursement, mais de spéculer sur le fait que le gouvernement grec ne rembourserait pas ses obligations. En octobre 2011, l'Union européenne a interdit les CDS souverains à nu. Il est en revanche toujours possible à l'heure actuelle d'acheter des CDS à nu d'entreprises...

Jouer avec la nourriture de ceux qui ont faim

 

Depuis quelques années, une nouvelle classe de spéculateurs est apparue sur les devants de la Bourse, les brokers agricoles. Le marché des céréales apparaît, en effet, comme une bonne manière de diversifier son portefeuille, soit de diminuer le risque de vos investissements. Sauf qu'ici on parle de nourriture, et même de la base du régime alimentaire d'une grosse partie de la planète. Jusqu'au début des années 2000, les valeurs agricoles étaient bien introduites sur les marchés, mais uniquement échangées entre acteurs directement connectés à la culture de la denrée en question. Il s'agissait, pour résumer, de se garantir à l'avance du prix d'une future récolte. L'agriculture est en effet un métier très instable, dépendant de bon nombre de variables difficilement prévisibles – les prix des céréales et autres matières premières n’étant pas stables par nature. Grâce à ce « contrôle boursier » via des contrats à terme, les prix ne subissaient plus de variations extrêmes. Mieux encore, la faim dans le monde diminuait progressivement. Ça, c'était jusqu'à ce que le blé, le soja, le cacao ou encore le café soient perçus comme des valeurs financières attractives (et traitées comme telles !) jusqu'à en oublier à quoi sert dans la « vraie vie » un sac de blé. Résultat : les matières premières agricoles sont échangées à de multiples reprises sur les marchés financiers (de façon abstraite) avant leur livraison réelle, ce qui accroît fortement la volatilité des prix. À tel point que les sommes portant sur ces transactions dépassent de loin les stocks réels de la planète !

Vendre avant d'acheter

 

Rationnel les marchés financiers ? Alors, expliquez-nous comment il est possible de vendre des titres financiers avant même de les détenir en portefeuille ? Via la vente à découvert, c'est en tout cas devenu une pratique courante sur les marchés financiers. Cet étrange mécanisme consiste à vendre des titres financiers que l'on ne possède pas au moment de la transaction, mais que l'on s'engage à détenir au moment de la livraison. Cette vente peut être alors vue comme un emprunt : l'acheteur emprunte un titre auprès de son courtier pour une durée limitée, il va ensuite le vendre sur les marchés en espérant que le cours baisse et qu'il puisse le racheter moins cher avant de « le rendre » à son courtier. Mais la vente à découvert peut aussi se pratiquer « à nu ». Dans ce cas de figure, l'acheteur se contente de vendre avec une limite dans le temps des titres qu'il ne possède pas encore. Il parie alors sur la baisse du cours du titre en question pour pouvoir l'acheter à un prix plus bas que celui auquel il a promis de vendre. Vous aussi vous vous y perdez ? C’est qu’au-delà du caractère surréaliste d'une telle pratique, c'est l'immoralité de la vente à découvert qui doit être mise en exergue. Prenons le titre d'une entreprise en difficulté : son action baisse, donc, en toute logique, pratiquer une vente à découvert à nu sur ce titre d'entreprise revient à précipiter la chute de cette action, de l'entreprise en question et de ses travailleurs.

Faire confiance à des traders fous

 

C'est une étude à relativiser : tous les traders ne sont pas fous, bien entendu. Mais le rapport rendu par l'université suisse de Saint-Gall3 a le mérite de mettre en avant l'extrême concurrence et les pratiques perverses qui en découlent au sein du monde financier. Les chercheurs ont en effet soumis 28 investisseurs professionnels à des tests destinés à évaluer leur aptitude à coopérer, leur degré d'individualisme, leur soif de pouvoir, leur immunité au stress… La même étude a été conduite auprès de 24 psychopathes incarcérés dans le milieu hospitalier en Allemagne. Résultat : les traders se sont avérés être plus égocentriques et prêts à prendre plus de risques que les psychopathes. À noter que le moteur principal des traders interrogés n'était pas de dégager des gains, mais de l'emporter sur leurs concurrents. Un tel contexte de compétition leur fait en effet abandonner toute approche stratégique de l'investissement pour gagner la partie contre les adversaires en jeu

1 Le sous-jacent d'un CDS est un crédit accordé à l’émetteur de dette.

2 Similaire à la prime d'assurance.

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À moins de vivre sur une autre planète, impossible de ne pas remarquer que quelque chose ne tourne pas rond au pays de la finance mondiale. Allez, on en remet une couche avec quelques produits et pratiques financières consternantes.

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2014
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Juin

No limit !

Soumis par Anonyme le
  • Un tweet peut faire basculer les marchés.
  • Bonne ou mauvaise chose, l'extrême vitesse de l'information ?

Avec Damien Van Achter, spécialiste des réseaux sociaux.

Qui l'aurait cru il y a encore cinq ans ? CEO, hauts dirigeants politiques (jusqu'au Président des États-Unis, très actif en la matière), mais aussi votre voisine de palier, vos collègues et votre grand-maman... Tout le monde utilise Twitter, Facebook et autres réseaux sociaux. Perte de temps, simple divertissement ? Non, c'est dans l'air du temps, et si les plus influentes personnes de la planète en ont fait leurs principaux outils de communication, ce n'est pas pour rien. La sphère financière – qui, elle, fait tourner la planète – ne pouvait donc pas échapper à la tendance. Mais gare aux dommages collatéraux : un tweet combiné à du trading à haute fréquence, cela peut donner lieu à un mélange explosif.

Connexions

Vous rêvez d'une carrière de trader ? Il vous faudra désormais être « overconnecté » (et très bien équipé !) pour réussir dans le métier. Et la révolution ne fait que commencer. On a fait aujourd'hui tomber toutes les barrières pour faire circuler l'information : géographiques, temporelles et même linguistiques. L'instantanéité des réseaux sociaux, et de Twitter en particulier, fait en sorte que des messages circulent en temps réel à travers le monde, explique Damien Van Achter, spécialiste belge des réseaux sociaux, professeur à l'IHECS et à Sciences Po à Paris. Et le problème est bien là : l'information circule désormais à une telle vitesse qu'elle n’est plus vérifiée, du moins plus vérifiée par l’homme. En réalité, par le passé, seules les agences de presse étaient actives sur ce créneau, avec la différence qu'elles vérifiaient l'information. Ici, Twitter n'est qu'une plate-forme, elle est agnostique dans sa manière de fonctionner et elle fait circuler aussi bien les « vraies informations » que les rumeurs, poursuit-il. Cette vitesse incontrôlable et mondialisée a bien sûr des répercussions sur tous les secteurs d'activités confondus, y compris les Bourses.

 

Vitesse grand v

L'exemple est parlant. Le 23 avril 2013, un tweet diffusé par l’agence de presse Associated Press – victime de pirates informatiques – fait trembler la planète et Wall Street en tête. « Deux explosions à la Maison Blanche, Obama blessé ». Quelques centaines de retweets plus tard – même si seulement quelques secondes se sont écoulées – l’indice principal de la plus grande place mondiale, le Dow Jones, chute de 1 %. Après trois minutes, Wall Street affiche des pertes de 136 milliards de dollars. Le temps que le principal intéressé et son équipe de comm' rassurent le marché, via Twitter bien évidemment, et la Bourse de New York reprendra son souffle. En quelques secondes donc, sans aucune vérification de l'information communiquée, des milliers de titres sont vendus. La rumeur avait, comme souvent sur les marchés financiers, pris le dessus : la perspective de la mort du Président des États-Unis faisait craindre une dégringolade de l'économie américaine. Il fallait réagir et vite. Ce genre de bruits de couloir a toujours existé en finance : c'est le principe même des marchés : ils anticipent, scrutent la moindre information et réagissent en fonction à la hausse ou à la baisse. Sauf que l'on n’avait jamais vu une rumeur se répandre d'une manière aussi virale aux quatre coins du globe et une réaction aussi fulgurante sur les ordres financiers. C’est qu’ici, on ne parle plus d’un coup de téléphone ou d’une dépêche de presse : l’algotrading ou le trading à haute fréquence entre en jeu. Derrière le mot « information », c'est surtout l'analyse des sentiments transmis qui est, aujourd’hui, en jeu. Quels sont les sentiments qui se dégagent des tweets, des messages qui circulent ? La collection de ces données, positives ou négatives, permet à des machines dont on a programmé le mode de fonctionnement de repérer quels sont les sentiments qui se dégagent des tweets ou d’autres informations qui circulent. De là, ces ordinateurs anticipent en vendant ou en achetant les actions concernées, explique Damien Van Achter. Dans le cas qui nous occupe, l’alliage des mots « explosions », « Obama » et « Maison Blanche » était sans précédent, cette combinaison laissait croire à des dégâts considérables sur l’économie américaine.

 

Le vrai du faux ?

La puissance des réseaux sociaux sur les cours de Bourse, la Société Générale en a également fait les frais en août 2012. À l'époque, la banque française éponge difficilement le scandale Kerviel, l'institution est déjà mal en point, mais son titre perd près de 18 % en une seule séance. Pourquoi tout le monde a-t-il cherché subitement à se débarrasser de ses actions SocGen ? On tweete dans le milieu à propos d'un article du Mail on Sunday, canard anglais du dimanche, à l'écho économique quasi nul donc, qui mentionnait quelques jours plus tôt que SocGen était au bord du gouffre après d'énormes pertes en Grèce. C'est une rumeur et la source semble peu fiable. Une jeune journaliste de Reuters tweette alors : « La rumeur d'une SocGen en faillite provient d'une mauvaise lecture, par le Mail on Sunday, du feuilleton de l'été du Monde ». Dans cette fiction, présentée comme telle par le quotidien français, on trouve en effet quelques vagues évocations des difficultés rencontrées par une banque française. Si la journaliste de Reuters dément rapidement et précise ne pas engager sa rédaction par son tweet, il est déjà trop tard, tous les médias de poids en France et ailleurs ont publié l'info : la fiction du Monde est à l'origine de la chute du cours de l'action. Boom. Que l’information ait été rapidement démentie ou pas, l’effet sur l’action est là. Il est bien évident que des mécanismes vont devoir se mettre en place pour s'adapter à ces nouveaux usages de l'information. Aujourd’hui, on construit ou on détruit de la valeur très importante en un rien de temps, constate Damien.Après, nous ne sommes pas au pays des Bisounours. Ce qui ne sert pas à l'un sert à l'autre, il ne faut pas se leurrer : des manipulations existent. On sait par exemple que Bloomberg1 vend des dépêches et un service d'information, mais en même temps un logiciel d'analyse et de prédiction des informations circulant sur les réseaux sociaux. Les frontières sont donc de moins en moins étanches. On est très proche du délit d'initié au quotidien avec ce genre de promiscuité. C’est sans doute aux régulateurs et aux États qu’il revient de mettre le holà sur certaines agissements, mais, encore une fois, les plates-formes techniques, elles, sont agnostiques. C'est l'usage qu'on en fait qui importe.

Quoi qu’il advienne – mais on ne reviendra pas en arrière, assure Damien –, il y a désormais deux mondes : celui de ceux qui ont choisi la voix technologique, aussi folle soit telle, et celui de ceux qui sont déjà hors circuit.

 

1 Bloomberg LP est un groupe financier américain spécialisé dans les services aux professionnels des marchés financiers et dans l'information économique et financière aussi bien en tant qu'agence de presse que directement, via de nombreux médias (télévision, radio, presse, internet et livres) dont les plus connus sont probablement ses propres chaînes de télévision par câble/satellite.

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Les marchés financiers fonctionnent en anticipant un maximum d'informations. La rumeur y a donc toute sa place. Plus encore depuis l'émergence des réseaux sociaux et du trading à haute fréquence.

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2014
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06/2014
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Juin

La course de la bourse ou le High frequency trading

Soumis par Anonyme le

Compétition

Ces super-ordinateurs sont en réalité de petits bijoux d’intelligence artificielle : en quelques nanosecondes1, ils sont capables d’apprendre et de réagir en vendant/achetant des ordres et même de se moquer des machines concurrentes. Car la compétition est rude dans le secteur : c’est à celui qui ira plus vite que la lumière. Entre 90 et 99 % des opérations effectuées sont en effet annulées avant même d'avoir été exécutées, et ce, afin de tromper l’adversaire sur la position à prendre ! Ces manipulations de cours, qui sont donc réalisées uniquement pour gagner du temps et de l’argent sur le dos d’autres opérateurs, sans aucune connexion avec la réalité du cours de l’action, peuvent d’ailleurs donner lieu à des mini-krachs boursiers, comme le « flash krach » de Wall Street en 2010. Une machine plus maligne avait en effet passé 2000 ordres en 100 millisecondes puis les avait annulés encore plus rapidement. Mais les autres opérateurs, moins rapides, avaient suivi la tendance sans pouvoir l’inverser directement. Résultat : 27 000 opérations ont suivi dans les 14 secondes, provoquant du même coup une baisse de 9,7 % de l'indice principal de Wall Street, soit près de 1000 milliards de dollars !

Manipulation

La course à la vitesse ne connaît actuellement plus aucune limite. Il faut dire que le commerce est lucratif (20 milliards pour les principaux opérateurs HFT en 20092), mais risqué. Il faut rester sur le feu de la balle pour ne pas risquer de voir les bénéfices s’envoler. C’est donc une véritable bataille technologique qui se joue entre les principaux acteurs du marché. Le projet Hibernia, un tunnel de fibre optique construit sous l’Atlantique reliant Londres à New York à haute vitesse (en 60 millisecondes !), qui a récemment vu le jour, est une belle illustration des enjeux sur la table. Ce gigantesque chantier a été décidé pour faciliter le trading à haute fréquence il servira à faire gagner cinq milli-secondes aux traders des deux principales places financières du monde – et n’a donc absolument aucune autre vocation ! Pour l'anecdote, la compétition ne s'arrête pas là. À Londres, les banques se battent pour louer les bâtiments les plus proches de la plate-forme boursière de la City : de cette façon, le temps de latence entre envoi et transmission de l’ordre véhiculé par fibre optique est plus court, de quelques millièmes de millième de seconde ! On s'y perdrait.

 

Et l’arbitre dans tout ça ?

À l’heure actuelle, plus de la moitié des transactions mondiales sont automatisées grâce au HFT : il serait donc temps de réguler !

Aux États-Unis, la CFTC (Commodity Futures Trading Commission) s'intéresse au sujet : des discussions ont eu lieu depuis le début de l'année. Cependant, cet organe semble n’avoir pas encore pris de mesures harmonisées.

En Europe, MIFID II (note) a instauré quelques limitations au trading à haute fréquence, mais ces projets de régulations restent abstraits. Parmi les avancées, on notera une plus grande transparence (les opérateurs HFT devront fournir plus d'informations aux régulateurs sur leur mode de fonctionnement et leurs objectifs), ou encore un enregistrement des traders algorithmiques similaire à celui requis pour toute entreprise d'investissement. Une autre mesure centrale sera la réduction de la « taille du tick » : actuellement, les variations de prix sur lesquelles jouent les ordinateurs HFT sont infimes (à plusieurs décimales). Plus la taille du tick est élevée, plus il est facile de multiplier les transactions. Enfin, en cas d'annulation excessive d'ordres (voir l'exemple du mini-krash de Wall Street un peu plus haut), des frais devraient être imposés aux opérateurs HFT.

1 10−9 secondes

2 blogs.reuters.com

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Le trading à haute fréquence (HFT) – une technique boursière, permettant d'exécuter des transactions financières très rapidement – a été mis en place aux États-Unis dans les années 2000, dans la lignée de l’informatisation des marchés financiers. En gros, le HFT permet aux établissements financiers d’acheter ou de vendre des quantités importantes de titres financiers en quelques millisecondes, selon des ordres émis par des logiciels informatiques travaillant d'après des algorithmes secrets.

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2014
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06/2014
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Juin

Théorie financière et réalité des marchés

Soumis par Anonyme le
  • Rationalité et efficience.

  • Théorie classique vs finance comportementale.

     

    Avec Michaël Mangot, conseiller en investissement.

La théorie financière a pour objectif (au sens large) de comprendre et d'expliquer les phénomènes financiers : en somme, elle étudie les marchés et les décisions financières prises par les différents acteurs. Apparue au début du XXe siècle, la théorie néoclassique s'est imposée rapidement comme la vision financière dominante et conditionne, depuis, l'organisation du monde financier. Deux hypothèses y prédominent : la rationalité parfaite des individus (traders, gérants et analystes financiers, entre autres) et l'efficience totale des marchés. Ces postulats sont-ils encore valables ou l'ont-ils, d'ailleurs, jamais été ? Peut-on, à l'heure actuelle, après avoir subi de plein fouet les conséquences ravageuses de la crise économique, appréhender la finance comme rationnelle ? En toute objectivité, non. La finance comportementale, qui adjoint des sciences comme la sociologie ou la psychologie à l'économie apparaît, dans ce sens, davantage connectée à la réalité actuelle.

 

Le marché a toujours raison

Les règles qui sous-tendent nos marchés financiers sont extrêmement simples. D'abord, il y a l'homme, considéré comme un être parfaitement rationnel, l'homo oeconomicus. Ses émotions ? Elles sont totalement absentes de l'équation. Le financier intègre parfaitement toute l’information à sa disposition et prend des décisions justes. Dans l'hypothèse où tous les agents économiques correspondent à ces caractéristiques et si les marchés sont entièrement libres – c'est-à-dire que les prix sont déterminés par le jeu de l'offre et de la demande – alors ces marchés sont efficients. Par « efficient », il faut entendre que les prix des actifs échangés sur les marchés reflètent à tout moment et instantanément toute l’information disponible sur le marché. Deux conséquences découlent immédiatement de cette hypothèse. D’une part, les prix sur les marchés fournissent la meilleure estimation possible de la valeur fondamentale. Les titres financiers ne sont jamais sur- ou sous-évalués. En somme,le marché a toujours raison. D'autre part, il est impossible pour un investisseur de battre le marché sur le long terme, c'est-à-dire d’afficher pour ses placements une performance supérieure à celle du marché sans prendre un risque supérieur à celui du marché. Il n’y a pas de « free lunch ».

 

Un modèle irréaliste

Néanmoins « ce modèle théorique est clairement irréaliste. Il y a, en effet, une différence forte entre le postulat de l'économie et de la finance sur la rationalité individuelle et les multiples observations des psychologues sur les erreurs psychologiques dans les décisions humaines. Il fallait réconcilier les deux. C'est là qu'intervient la finance comportementale, explique Michaël Mangot, consultant en finance et auteur notamment du livre Psychologie de l’investisseur et des marchés financiers1. La finance comportementale teste la rationalité des décisions financières à partir d’expériences en laboratoire et de l’étude des transactions réelles passés par les investisseurs.Elle montre que les décisions financières des particuliers et des professionnels comme les autres décisions de la vie courante sont soumises à une multitude de biais psychologiques (l’excès de confiance, le biais de familiarité, le biais de confirmation…). « Le modèle classique a fait comme si les limites de la rationalité humaine s’arrêtaient aux portes des salles de marché. En cela, le modèle est très normatif et très imparfait pour décrire la réalité » poursuit Mangot.

 

La finance comportementale a aussi ses limites

Tous les modèles économiques sont des simplifications imparfaites de la réalité. La théorie néoclassique n'avait donc aucune raison d'échapper à ce constat. Un modèle financier tenant compte des effets psychologiques sur les investisseurs et professionnels documentés par la finance comportementale permettrait-il de mieux coller à la réalité des marchés ? « C'est là malheureusement la grande limite de la finance comportementale. Nous parlons d'une collection de biais psychologiques qui interviennent à tous les étages de la décision et qui sont difficilement intégrables dans un modèle. Certains biais convergent dans leurs effets et affectent les gens au même moment. Du coup, on sait, par exemple, que sur les marchés, il existe des périodes de sur- et de sous-réaction. Il y a des cycles qui sont un peu prévisibles, mais ça s'arrête là ». Si la modélisation semble compliquée, arrêter d'invoquer la parfaite efficience des marchés serait déjà une avancée. En conférant à la finance et à ses acteurs une précision mathématique, la théorie néoclassique a permis les vagues successives de dérégulation des marchés financiers : si le risque est sous contrôle, pourquoi en effet s’embarrasser de règles freinant l'innovation ? Un marché pour être efficient ne doit pas être entravé. « La théorie néoclassique a donné une légitimité à la dérégulation et l'innovation financière, ce qui a bien servi les intérêts des institutions financières », appuie Mangot. Au point d’offrir une caisse de résonance à l’irrationalité humaine et de donner aux marchés l’aspect d’un énorme casino...

 

1 Psychologie de l’investisseur et des marchés financiers, Mickaël Mangot, édtions Dunod.

 

 

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Depuis près d'un siècle, la théorie de la finance s'appuie sur la rationalité des investisseurs et sur l'efficience des marchés financiers. Et si d'autres poids pesaient dans la balance ?

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2014
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06/2014
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Juin

L'innovation a mis l'éthique de côté

Soumis par Anonyme le

Peut-on encore, aujourd’hui, concilier théorie financière classique et réalité sur les marchés ?

Ce qu’il se passe actuellement sur les marchés montre les limites de la théorie classique, sur laquelle on s’est appuyé jusqu’aux années 90. On constate aujourd’hui que les comportements des individus ne sont pas toujours conformes à ce modèle et notamment que le fonctionnement même des marchés n’est pas conforme aux hypothèses du modèle classique. Parce que la réalité est plus complexe, parce que les hypothèses du modèle classique sont de leur côté extrêmement simplistes. Il est indispensable aujourd’hui de concilier nos modèles avec la réalité des marchés, surtout quand on voit l’énorme importance de ces derniers dans notre économie.

Comment expliquer cette finance folle, ces produits financiers ultra-complexes. Selon la théorie classique, on ne devrait souscrire que des produits utiles...

Les produits sophistiqués sont, en théorie, toujours utiles à quelque chose, tout dépend du point de vue. Au commencement, il y a eu les options, soit le premier degré de complexité après les actions, une manière de s’assurer contre un certain nombre d’aléas financiers. Ces options ont été commercialisées, tout le monde les trouvait utiles, puis indispensables, on est donc allé un pas plus loin dans la sophistication et ainsi de suite. À chaque fois, ces produits financiers sont censés apporter une réponse à un besoin. Mais d’un point de vue « marketing » ? Pensez aux produits que l’on nous vend dans la sphère réelle, répondent-ils à un véritable besoin ? La même question se pose en finance et, à partir du moment où les financiers margent le plus sur des produits financiers innovants, il y a bien sûr une course à l’innovation. Si ce n’était que cela, je dirais que nous en sommes au propre de toute industrie. Mais en finance, le problème est bien plus complexe : toute l’innovation en matière de produits financiers s’appuie sur des modèles économiques, sur des hypothèses. Si ces hypothèses ne collent pas parfaitement à la réalité, il y a donc bien évidemment une partie du risque qui n’est pas prise en compte par les acteurs du marché. Lorsque ces risques se réalisent, le conséquences sont colossales, car les effets de levier en finance sont de plus en plus importants et la finance tout à fait mondialisée. Je dirais que c’est le propre de la finance au regard des autres industries : la moindre erreur se répercute partout avec des conséquences terribles. Les erreurs commises parfois par une société peuvent coûter bien plus cher que sa capacité financière. Les faillites retentissantes de 2008, la crise des subprimes montrent exactement ce risque systémique.

On constate une totale déconnexion de la finance avec l’économie réelle et avec l'éthique même.

Bien sûr. Je ne dirais pas que l’on joue sur la crédulité des gens, car il faut un certain degré de connaissance pour comprendre les mécanismes en jeu. Mais il est clair que cette course à l’innovation a mis de côté toutes les questions éthiques. Comment a-t-on pu faire croire à des ménages moyens qu’ils pourraient du jour au lendemain acquérir la maison de leur rêve, accéder à de « super »-crédits qui leur étaient fermés jusqu’à présent ? Accorder des prêts ninjas, « no asset, no job, no income » ? Prêter de l’argent indexé à des devises étrangères ? Le citoyen est content de croire à ce rêve. Cette faiblesse est exploitée, bien sûr. On a fait semblant collectivement que l’on avait en finance découvert la pierre philosophale, en partant du principe, notamment, que si on prêtait à des gens pour acheter une maison, il y aurait toujours la maison en garantie en cas de défaut de paiement. Tout cela a été construit sur le postulat qu’une maison ne pouvait que prendre de la valeur. Alors, comme ceux qui ont mis en place ces produits financiers ne sont pas stupides, ils ont réparti les risques en distribuant les prêts partout aux États-Unis, partant du principe que le marché immobilier ne pouvait pas s’écrouler partout en même temps. Ce que l’on avait omis de prendre en compte, c’est que la probabilité que le marché immobilier baisse partout existait, elle aussi – même ce risque était très faible. C’est exactement ce qu’il s’est passé. Parce que, dès que la machine s’est enrayée, les premiers à ne plus pouvoir rembourser ont vendu, les ventes se sont produites en masse et les prix ont baissé, partout. Du coup, les banques n’ont pas récupéré ce qu’elles avaient prêté, elles ont mis la pression sur d’autres débiteurs, car elles-mêmes commençaient à ne plus pouvoir rembourser ; même problème chez ces autres débiteurs, à tel point que, finalement, la crise s’est propagée à l’ensemble du pays. Cela veut dire que, lors de la construction de ces produits, le modèle utilisé n’était pas correct. Dans la théorie classique, la spéculation n’existe même pas. Bref, il y a un terrible fossé entre théorie classique et réalité. Cette théorie a donné l'illusion de maîtriser le cours réel des choses.

Y a-t-il justement, à l’heure actuelle, des modèles plus proches de la réalité, qui tiennent compte de critères psychologiques et sociologiques ?

La recherche des dix dernières années a tenté d’analyser comment les agents économiques se comportent, comment ils réagissent. Mais on n’a pas abouti à une théorie qui permette d’intégrer tous ces éléments nouveaux de manière globale. Une série de coups de projecteurs permettent de mettre au jour des biais inhérents au modèle classique, comme le fait que la théorie classique suppose que les individus sont capables de prendre en compte toutes les informations disponibles, alors qu’en réalité, c’est impossible, etc. Malheureusement, il n’existe pas de modèle de rechange pour la bonne raison que ce qui a fait le succès du modèle classique, c’est son extrême simplicité, en dehors de toute la sophistication mathématique bien sûr. Les bases, les hypothèses sont simples. En 20 ans, la croissance de la finance traduit le succès du modèle. Cette simplicité a un coût, elle prend en compte 99 % des cas qui peuvent se présenter, car il est vrai qu’au quotidien la finance rend un certain nombre de services : elle permet aux entreprises de se développer, etc. Les risques sont plus ou moins bien répartis et puis, de temps en temps, ça explose. Le 1 % de risque non couvert est énorme en réalité.

L’information circule sur les marchés à toute vitesse. Que pensez-vous du trading à haute fréquence ?

C’est troublant, je n’ai pas de réponses. À la fois on sait bien que 90 % des ordres passés dans ce cadre sont annulés avant même d’être exécutés. Les acteurs ont compris qu’ils pouvaient influencer et faire bouger les marchés en passant des ordres en masse. Je lance plein d’ordres vendeurs, je fais monter les prix et puis je profite de ce mouvement impulsé pour faire des bénéfices. Ce sont des choses qui se passent à la microseconde, avec la capacité actuelle des ordinateurs et des algorithmes, la capacité de transmission des flux d’infos n’a plus aucune limite. Premièrement, on sent bien que cela crée des possibilités de manipulation et que ce n’est pas sain. Deuxièmement, on voit bien qu’il n’y absolument aucune valeur ajoutée économique à ce que les ordres aient lieu à la seconde ou à la milliseconde. Cela dit, comment réguler cela ? Peut-on décider arbitrairement du temps d’une transaction, comment dire que c’est mieux à la seconde qu’à la milliseconde ?

Peut-être un mot sur la création des fameuses bulles financières ?

Elles sont le résultat d’un excès de confiance : tout le monde pense avoir un peu plus raison que son voisin. Chacun croit qu’il sera capable de sortir d’une bulle avant les autres, c.-à-d. quand les prix sont encore hauts, quand il est encore temps d’encaisser une plus-value. Il est bien sûr toujours vrai que certains s’en sortent. C’est le biais de surconfiance. Une enquête classique consiste à demander aux gens s’ils conduisent mieux que la moyenne : environ 70 % des sondés répondent par l’affirmative. C’est un phénomène classique. Le biais d’optimisme recouvre le même type de mécanisme. On sait que, quand les rendements sont trop élevés, il y a des risques. Prenons la bulle internet, tous les économistes s’exprimaient en disant « cette fois c’est différent, c’est la nouvelle économie, ça ne s’écroulera pas : on pourra avoir de manière durable des rendements très élevés ». La bulle a pourtant explosé. « Nouvelle économie » ou ancienne, il y a toujours un moment où la bulle explose. Le principe repose sur une tendance à ne retenir que les bons scénarios que les bons ou à les surpondérer. Ajoutez à ceci le biais de confirmation, qui fait que plus quelque chose vous réussit, plus vous vous ancrez dans vos certitudes, vous êtes persuadé d’avoir raison, même si une partie de la solution n’est due qu’au hasard. Vous êtes de plus en plus prêt à prendre des risques. Mais, à un moment, quand ça se passe mal, vous avez perdu votre argent… et d’autres aussi. C’est un phénomène en cascade, un phénomène systémique.

Après une vague de dérégulation dans le droit fil du modèle classique, les États marchent aujourd’hui sur la voie de la régulation. Où en sommes-nous à ce niveau ?

Sur la bonne voie, mais nous sommes encore loin d’une vraie régulation. Il est clair que les régulateurs ne sont toujours pas suffisamment équipés pour pouvoir suivre le monde financier. C’est une règle fondamentale : le régulateur dépend de la puissance publique, il a du mal à attirer les meilleurs cerveaux, il dispose de beaucoup moins de moyens que le secteur privé. La capacité d’innovation vient donc, en toute logique, des acteurs du secteur privé. Bref, le régulateur a le mauvais rôle : il freinera l’économie en prenant le temps de comprendre. En finance, cela semble impossible. Pourtant, dans d’autres secteurs, comme la pharmacie, l’autorisation de mise sur le marché prend du temps : la commercialisation d’une molécule est un long procédé. En finance, le problème central est que le régulateur manque de puissance et qu’il évolue dans un monde totalement globalisé. Si j’impose des contraintes sur la Bourse de Paris, mes capitaux vont instantanément partir ailleurs. En d’autres mots, ce que j’avais essayé d’interdire ici va se développer là-bas tout en ayant un impact ici ! La liquidité des marchés est extrême. La régulation est donc d’autant plus difficile qu’elle suppose une concertation entre les différents acteurs pour un effet probant. La fameuse taxe sur les transactions financières en est un bon exemple. Il y a toujours une bonne raison pour ne pas la mettre en place, mais force est de reconnaître que, si un pays mettait en place cette taxe isolément, ce serait ridicule : il perdrait les transactions, il ne gagnerait rien sur la taxe, il ne régulerait rien de plus vu que les transactions continueraient à se faire ailleurs et les risques existeraient donc toujours. En somme, cet État perdrait donc uniquement le peu d’industries qui restaient encore sur son territoire. Le faire tout seul n’a donc pas de sens, mais faut-il pour autant baisser les bras ? C’est une vraie question. Je dirais que les Américains ont, dans ce sens, été bien plus conséquents que nous, Européens, dans la gestion de l’après-crise. Ils n’hésitent pas à taxer lourdement l’industrie financière en imposant des amendes records et en faisant en définitive ainsi payer ceux qui ont péché. En Europe, on a sauvé nos banques en leur prêtant de l’argent et on n’a même pas mis la main sur ces banques, quitte à les reprivatiser par la suite. Il y aurait au moins eu un gain pour les États, suivant, me semble-t-il, la logique même du capitalisme !

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Elyes Jouini est un mathématicien reconnu et président de l’École de commerce Paris-Dauphine. Il nous explique pourquoi la finance classique a perdu pied.

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New Investment Approaches for Addressing Social and Economic Challenges

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Le problème du too-big-to-fail (tbtf) dans l'UE

Soumis par Anonyme le

Finance Watch a publié un document (pdf, 12 pages) qui propose un aperçu des réglementations financières de l’UE (déjà votées ou en cours de discussion) qui s’attaquent au problème du too-big-to-fail (tbtf), ainsi qu’une évaluation de ce qu’il reste à faire. Il est articulé autour de trois questions principales :

  • Les banques sont-elles mieux équipées aujourd’hui pour absorber des pertes éventuelles et est-ce suffisant pour protéger l’argent des contribuables ?
  • Le cadre réglementaire actuel est-il crédible en cas de crise majeure ?
  • Les institutions publiques sont-elles suffisamment équipées pour faire face à des futures crises financières, et la supervision des banques TBTF a-t-elle été améliorée ?
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