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Centrale des crédits aux particuliers 2009 : les impacts de la crise sur l'endettement des ménages

Soumis par Anonyme le
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Réseau Financité, (ex- Réseau Financement Alternatif)
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Chaque année, la Centrale des crédits aux particuliers (CCP) publie certaines des données statistiques dont elle dispose. Cette année est marquée par les conséquences de la crise financière sur le plan des défaillances, en hausse, et par un accroissement du nombre de crédits par emprunteurs. CCP et pratiques responsables de crédit : les données 2009 jettent un peu le trouble.

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2010
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31
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31/01/2010
Mois d'édition
Janvier

L'importance d'être séparé

Soumis par Anonyme le
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Finance Watch
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2014
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24
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24/02/2014
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Février

Les grecs s'organisent avec une monnaie alternative : le TEM

Soumis par Anonyme le
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3
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03/01/2013
Mois d'édition
Janvier

D'une crise à une autre

Soumis par Anonyme le

En bref

  • L'Espagne a un faible taux d'endettement.
  • Le Japon est extrêmement endetté.
  • Les deux pays ont réagi différemment à la crise.

LE CAS DE L'ESPAGNE

Jusqu'en 2007, tout allait bien pour l’Espagne. Les taux d'intérêt peu élevés stimulaient la consommation des ménages et les incitants fiscaux en matière de construction permettaient à ce secteur de tirer toute l'économie
du pays. Mais en 2008, la bulle spéculative immobilière éclate. Les banques se retrouvent avec de nombreux crédits hypothécaires de biens immobiliers surévalués que plus personne ne veut acheter. Faute d'acquéreurs, les propriétaires n'ont pas les moyens de rembourser leur crédit. Le système bancaire espagnol s'effondre. Parallèlement, la dette publique passe, en quatre ans seulement, de 36 à 67 % du produit intérieur brut (PIB). Avec un taux de croissance du PIB qui peine à atteindre les 0,4 % en 2011, un taux de chômage à la même période de presque 22 % et des mouvements sociaux qui protestent contre les mesures d'austérité mises en place par le gouvernement, l'Espagne est considérée comme un pays en crise. Son endettement, comparé à la moyenne de
la zone euro (qui atteint 87 %) est, pourtant, relativement faible.

Mais, comme le secteur bancaire espagnol est important, les conséquences budgétaires pour le sauver sont significatives et altèrent la santé financière de l'État, obligé d'emprunter pour recapitaliser ses institutions bancaires. Une aide européenne pourrait relâcher la tension en

AU JAPON

À l'opposé se situe le cas du Japon. Le pays du Soleil levant a traversé une grave crise économique boursière dans les années 90. Aujourd’hui, le pays s'en est remis et n'est pas considéré comme étant un État en crise. Son taux de chômage est très faible (4,6 %) et son pouvoir d'achat est l'un des plus élevés des pays de l'OCDE¹, ce qui fait du
Japon, la troisième puissance économique mondiale après les États-Unis et la Chine. En revanche, sa dette publique s'élevait à 212 % du PIB en 2011², mais à la différence d'autres pays (dont la Belgique), cette dette est « domestique » : 95 % appartiennent aux organisations et épargnants nippons. La dette publique japonaise n'est donc que peu menacée par les attaques spéculatives lancées par les institutions financières, et se soustrait à l'influence des notations délivrées par les agences privées.

Pourtant, ce protectionnisme est plutôt perçu comme une menace pour la santé économique du Japon par les experts, qui estiment que plusieurs secteurs ne sont pas assez dérégulés. D'un autre côté, force est de reconnaître que cette posture a protégé le pays d'investissements dans les produits toxiques.

L'AUSTERITÉ POUR REPONDRE À LA CRISE

La chronologie globale des événements mondiaux montre qu'il existe des liens entre crise financière et crise de la zone euro (cf.graphe). Jusqu'à présent, la solution proposée a été de passer à l'austérité : réduire au maximum les dépenses de santé, d'éducation, d’investissement dans les infrastructures, des pensions, de la sécurité sociale,
etc. Et ce, dans le but de rassurer les marchés financiers. Résultat, la machine économique a encore ralenti.

À tout le moins, ces politiques se sont jusqu'à présent avérées inefficaces. En effet, les citoyens ont moins de pouvoir d'achat, les recettes de l’État diminuent encore et la part relative aux dépenses augmente. Aujourd'hui, même des économistes dont les arguments font autorité semblent faire marche arrière et ne prônent plus l'austérité à tous crins.

La crise a fortement déséquilibré les budgets des États. Face à la baisse des recettes, la part des dépenses publiques augmente. Pour avoir un budget à l'équilibre et pouvoir payer toutes leurs dépenses (dont le sauvetage des banques), les États se voient contraints d'emprunter sur les marchés privés. Or, plus le pays est endetté, plus sa note est mauvaise, et plus le prix pour se financer (le taux d'intérêt) est élevé.

Une solution serait de créer une entité supranationale en mesure d'aider les banques domestiques. De cette manière, la banque pourrait renforcer la solidité de son bilan et poursuivre ses activités sans que l'État n'ait à intervenir. Le cercle vicieux serait alors interrompu.

D'après une analyse de Cayrol, A., Portraits économiques de l'Espagne et du Japon – comparaison avec la Belgique disponible sur www.financite.be / rubrique « bibliothèque ».

1. Organisation de coopération et de développement économiques.
2. À titre de comparaison, le pacte de stabilité européen recommande un endettement maximal de 60 % du PIB.

 


 

À QUI PROFITE LE CRIME ?

Les agences de notation mesurent le risque d'insolvabilité d'une entité quelconque (un produit, un fonds, une municipalité, un État...) à un moment donné. Elles attribuent une note qui ne constitue pas une recommandation
d'achat ou de vente. Pourtant, elles font la pluie et le bon temps sur les marchés financiers et les États tremblent avant la publication de leurs résultats.

Une faible note pour un État signifie que le risque de ne pas pouvoir rembourser sa dette est grand, ce qui entraîne une difficulté à trouver des investisseurs et donc, automatiquement, une envolée des taux. Car les investisseurs qui prendront le risque exigeront, en contrepartie, une rentabilité élevée. Or, aujourd'hui, lorsqu'un État a besoin d’argent pour financer ses politiques, renflouer son système bancaire, payer des intérêts..., il se finance sur les marchés financiers. Les institutions qui achètent ces titres de dette ont, bien entendu, besoin, avant de le faire, de connaître le risque (de non-remboursement) qu'elles prennent. C’est pour cette raison qu'elles consultent les notes émises par les fameuses agences de notation financière.

Pourtant, ces dernières ne sont pas à l'abri d'erreurs d'estimation. Pour rappel, elles avaient donné aux subprimes, – ces produits dérivés par lesquels la crise est arrivée – la meilleure note, soit un triple A. De la même manière, Lehman Brothers était encore notée AAA par Standard & Poors deux jours avant que la banque d'investissement ne fasse faillite. Mais voilà ! Les agences de notations sont aujourd'hui encore considérées par les investisseurs comme les mieux informées et les seules, vu la complexité de la tâche, aptes à attribuer une telle note.

Bref, tout le monde s'accorde à dire que le système de notation par agence spécialisée n'est pas parfait, mais les alternatives se font rares !

NOTER LES ETATS AUTREMENT

Plutôt que de noter la dette des États sur la base de leur solvabilité à court et à moyen terme, des experts de la
société de Bourse Oddo ont analysé leur durabilité en tenant compte des critères ESG (environnementaux, so-
ciaux, de gouvernance).

Pas de bouleversement au niveau des têtes de liste puisque les pays scandinaves et océaniens, connus pour leur équilibre social, démocratique et leur bonne tenue économique, remportent les meilleurs ratings. Par contre, les États-Unis, le Royaume-Uni et le Luxembourg, qui jouissent tous trois d'un rating classique solide, ont été mis « sous surveillance négative ESG ». D'après ces experts, la gestion environnementale, sociale et de bonne gouvernance de ces pays pourraient peser sur la soutenabilité de leur dette à long terme.

La Belgique se situe au même niveau que l'Estonie, juste en deçà de la moyenne des pays dits « à opportunités ». Comme quoi, les risques ne sont pas toujours là où on les attend.

 


 

LA SPECULATION SUR LA DETTE

Voici quelques années, les rendements boursiers s'envolaient allègrement. Face à de tels rendements, la rentabilité des bons de caisse faisait pâle figure. C’était bien sûr une autre époque et, désormais, certaines obligations
d’État – comme celles de la Grèce– sont estampillées par les agences de notation comme investissements
hautement risqués.

Parallèlement, la spéculation sur la dette grecque a souvent été pointée comme un événement aggravant et néfaste pour les finances du pays. Spéculer sur la dette consiste, par exemple, à acheter des produits dérivés de ces titres de dette. Les produits dérivés, on le rappelle, ne sont pas nocifs en soi. Ils représentent une assurance contre les hausses ou baisses des cours. Ainsi, on trouve normal qu’un boulanger s’assure contre la hausse du prix de la farine. Il est important, voire capital pour ses affaires, qu’à tout moment de l'année, il puisse acheter la matière première au même prix pour ne pas devoir réduire sa marge bénéficiaire sur la vente du pain ou vendre son pain d’un jour à l’autre beaucoup plus cher, ce qui, à coup sûr, nuirait à ses affaires.

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La crise de la dette a plongé certains pays de la zone euro dans un marasme économique sans précédent. D'aucuns rejettent la faute sur ces États qui ont « jeté l'argent par les fenêtres ». Pourtant « dette publique » ne rime pas toujours avec « crise économique ».

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2012
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17/12/2012
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Décembre

Crise et finances publiques : le pire est à venir

Soumis par Anonyme le

En bref

  • Les sauvetages bancaires ont alourdi la dette publique belge.
  • Pourtant, de nouvelles recapitalisations sont à prévoir. Il en va de l'intérêt général de changer d'orientation.

COMBIEN A COÛTÉ LA CRISE FINANCIÈRE EN BELGIQUE ?

Après des années de spéculation financière insensée, en 2008 puis en 2010, les pouvoirs publics ont massivement injecté des capitaux dans les banques belges pour les sauver de la faillite. Ces sauvetages bancaires, dont le coût total s’élève à 32,5 milliards d’euros¹, soit environ 9 % du PIB belge, ont été intégralement financés via l’émission de titres de la dette publique sur les marchés financiers, c’est-à- dire via l’endettement public. Le coût de la crise financière sur les finances publiques ne se résume cependant pas aux sauvetages bancaires : la crise financière a provoqué un ralentissement de l’activité économique, ce qui a fortement aggravé les déficits publics, via une diminution des recettes fiscales et une augmentation des dépenses sociales. C’est ainsi que la dette publique belge est passée de 282,1 milliards d’euros (84,1 % du PIB) en 2007 à 362,3 milliards d’euros (98,6 % du PIB) en 2011.

PAS SORTI DE L'AUBERGE

Malgré les nombreux discours prononcés depuis quatre ans sur la nécessité de réguler le secteur financier, aucune mesure probante n’a été prise. Les comportements spéculatifs restent la règle et les produits toxiques continuent de se développer au sein des institutions financières. Avec des actifs de 60 000 milliards de dollars fin 2011 à l’échelle mondiale, le «Shadow Banking System », mécanisme qui permet aux banques de gérer des opérations bancaires très risquées hors bilan et en dehors de toute régulation publique, montre à quel point une nouvelle crise financière de grande ampleur est parfaitement possible. À ce montant de 32,5 milliards d’euros liés aux sauvetages de 2008 et 2011, il faut maintenant ajouter 2,9 milliards d’euros pour le troisième sauvetage de Dexia.

Et ce n’est sans doute pas fini, puisque, dans son rapport d’avril 2012, le FMI cite la Belgique comme l’un des pays de la zone euro où le secteur bancaire est le plus fragile². De nouvelles recapitalisations sont donc à prévoir. Les garanties accordées aux banques en difficulté constituent également un risque de grande ampleur pour les finances publiques belges. Le 18 octobre 2011, le gouvernement en affaires courantes décidait, via un arrêté royal, de garantir pour les 20 années à venir les emprunts de Dexia SA pour un montant de 54,45 milliards d’euros, soit 15 % du PIB belge. Concrètement, si Dexia tombe, on peut se demander comment l’État belge pourra assumer un tel montant. En lien avec ce risque, mais aussi parce que cet arrêté viole plusieurs dispositions fondamentales du droit belge, plusieurs associations ont introduit un recours en annulation devant le Conseil d’État. Affaire à suivre¹.

LE CERCLE VICIEUX DE LA DETTE

En plus de plonger dans la récession, tous les États de l’UE qui ont appliqué l’austérité jusqu’à présent se retrouvent avec des résultats inverses de ceux escomptés, c’est-à-dire des déficits et une dette en augmentation. La Belgique ne fait pas exception et les conséquences de la rigueur appliquée en 2012 n’ont pas tardé à se faire sentir. La croissance sera nulle en 2012, les faillites vont atteindre un nombre record et le chômage augmente inexorablement.

Un changement radical d’orientation est donc nécessaire et urgent. Le secteur financier doit être mis au pas et retrouver sa fonction première : être un outil au service de l’économie et de l’intérêt général. Les responsables de cette catastrophe économique et sociale, à savoir les gros actionnaires, les gestionnaires et les autorités publiques de contrôle, doivent par ailleurs assumer leurs responsabilités. Jusqu’à aujourd’hui, au nom du réalisme, le courage politique a été totalement absent. Pourtant, la réalité est celle-ci : rassurer les marchés et se soumettre aux intérêts de la finance ne marche pas. C’est l’inverse qu’il faut faire, et vite. Faute de quoi, dans un avenir plus ou moins proche, une très grave crise des finances publiques et de la dette belge pourrait survenir, avec des conséquences sociales dramatiques.

1. Soit 27 milliards assumés par l’État fédéral et 5,5 milliards assumés par les Entités fédérées. Pour plus d’infos sur la ventilation des coûts : OLIVIER BONFOND, Et si on arrêtait de payer ? , Editions Aden, juin 2012.

2. L’Écho, 18 avril 2012 (www.lecho.be/actualite/economie_ politique_international/ Bientot_45_000_chomeurs_supplementaires_en_Belgique_selon_le_FMI.9182569-3501.art)

3. Pour plus d’infos, voir : www.sauvetage-dexia.be/spip. php ?rubrique1

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Alors que les banques continuent de spéculer à leur guise, de nouvelles crises et donc de nouvelles injections de capitaux sont à prévoir. Une véritable bombe à retardement pour les finances publiques belges.

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2012
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17
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17/12/2012
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Décembre

Financité Magazine n°27 : saga financière

Soumis par Anonyme le

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Réseau Financité, (ex- Réseau Financement Alternatif)
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Les banques publiques sont les premières à avoir insufflé de la solidarité dans les rapports à l'argent, p.4 - Les fusions/acquisitions et faillites ont appauvri la diversité du paysage bancaire belge, p.5 - A partir des années 70, de nouvelles valeurs se sont immiscées dans la finance, p.8 - La Minuto, future monnaie complémentaire de Braine-le-Comte, p.12 - Pourquoi les États ont-ils perdu le pouvoir de battre la monnaie ? p.14

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2012
Jour d'édition
30
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30/09/2012
Mois d'édition
Septembre

Le retour des garde-fous

Soumis par Anonyme le

En bref

  • Des règles sont mises en place pour stabiliser les marchés.
  • Bien souvent, elles ne changent pas fondamentalement la manière de fonctionner du système financier.
  • Les lobbies bancaires ont souvent assoupli les exigences.

Le contrôle prudentiel ( les règles de prudence ) de l'activité financière peut se faire au niveau du pays, de l’Europe ou du monde. Il peut également être appliqué tant au niveau micro ( en surveillant le comportement économique des entités individuelles comme les banques ) que macro (il s'agit d'une vision plus large qui consiste à prévoir l'évolution des grands agrégats économiques face à une modification des conditions)1.

Augmenter les fonds propres (2)

En 2010 , un nouvel accord, dit de « Bâle III », a été trouvé, qui devra être mis en œuvre entre 2013 et 2018, et impose un ratio de fonds propres composé de différents niveaux : un premier niveau de 4,5 % de fonds propres « durs », c'est-à-dire composés d’actions et de bénéfices mis en réserves ; un deuxième niveau de 2,5 % de fonds propres « durs », conçu comme un coussin de sécurité ; enfin, un deuxième coussin de sécurité allant de 0,5 % à 2,5 % de fonds propres supplémentaires, constitué en période de croissance selon le bon vouloir des régulateurs nationaux. Au total, c’est donc un ratio de 7 % de fonds propres « durs » qui s’impose à toutes les banques, contre 2 % auparavant, soit plus qu’un triplement. Toutefois, ce ratio est resté dans la fourchette basse de ce que proposaient les économistes, suite au lobbying intense opéré par le secteur bancaire.

Limiter les effets de levier

L'effet de levier permet à une banque d'emprunter pour investir. Le danger est qu'elle emprunte déraisonnablement par rapport au risque qu'elle encourt sur certains investissements. Le comité de Bâle a imposé un « ratio de levier pur » de minimum 3 % ( le rapport entre le montant des prêts des banques et leurs fonds propres ), ce qui signifie que les actifs des banques ne peuvent pas dépasser 33 fois leur capital ! Les États-Unis ont par ailleurs, par le biais de la loi Dodd-Frank, limité l’effet de levier à 15 fois les fonds propres pour les banques jugées systémiques.

Séparer banques d'affaires et banques commerciales

Plutôt que la remise à l'honneur du Glass Steagall Act pour éviter que les banques puissent utiliser les dépôts des épargnants pour opérer ,des transactions de marché, les États-Unis ont opté pour la règle dite « olcker », qui interdit aux banques bénéficiant de garanties publiques d’opérer des activités de trading pour compte propre (3).

Réguler les fonds spéculatifs

Les législateurs n'ont pas réussi à imposer les mêmes règles aux fonds spéculatifs (hedge funds) qu'aux banques. Le dispositif adopté en Europe consiste à créer un passeport européen pour les hedge funds leur permettant d’investir dans toute l’Union européenne, mais sans que les régulateurs publics aient la possibilité d’opérer un contrôle contraignant de l’effet de levier utilisé par ces fonds.

Réguler les produits dérivés

La majorité des transactions des produits dérivés s’opèrent de gré à gré ( entre deux parties ). Elles ne passent donc par aucune chambre de compensation ( chargée d'enregistrer les transactions et d’assurer la solvabilité des intervenants ) qui permettrait aux régulateurs d’évaluer les volumes échangés et les risques encourus. Elles n’impliquent pas non plus de dépôt de garantie ( pour apporter la preuve de la solvabilité des intervenants ). La création d'une chambre de compensation a été prévue dans la loi Dodd-Frank aux États-Unis. En Europe, différents centres financiers ont voulu créer leur propre chambre de compensation, tandis que les banques ont continué de pouvoir choisir entre un dépôt de garantie et la mobilisation de fonds propres supplémentaires.
Démanteler les paradis fiscaux C'est là que sont situés la plupart des fonds spéculatifs. Le G20 s’est limité à publier en avril 2009 une liste noire et une liste grise d’États problématiques en leur enjoignant de se mettre en règle. Mais, d'une part, la liste est incomplète, si bien que les opérateurs n'ont plus qu'à délocaliser leurs opérations d’optimisation fiscale vers les paradis « oubliés ». D'autre part, le G20 s’est limité à demander aux pays incriminés de négocier 12 accords bilatéraux d’échange d’information fiscale à la demande, ce qui reste très éloigné d’un système multilatéral d’échange automatique d’informations.
Ces mesures restent loin d’être suffisante pour garantir la stabilité du système financier globalisé. Les réformes ont eu essentiellement pour objectif d’encadrer les pratiques du shadow banking sans en modifier fondamentalement la nature. À plusieurs égards, le système bancaire est même devenu plus dangereux qu’il ne l’était avant la crise. La concentration des institutions financières suite à la restructuration du secteur a exacerbé le syndrome du « too big to fail ».

1. BAYOT, B., Crise financière et modèles bancaires, la régulation des banques, RFA, octobre 2012.
2. Toute cette partie est largement inspirée de ZACCHARIE, A., Crise financière et modèles bancaires, La crise de ,la globalisation financière et les moyens d’en sortir, RFA, octobre 2012.
3. A. Bénassy-Quéré et G. Capelle-Blanchard, « Régulation financière : arbitrage entre stabilité et croissance », in CEPII, L’économie mondiale 2011, La Découverte, 2010, pp. 50-57.

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Réseau Financité, (ex- Réseau Financement Alternatif)
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Alors que les années 80 et 90 ont prôné la dérégulation des marchés financiers pour une plus grande efficacité, les gouvernements tentent maintenant de faire marche arrière. Tour d'horizon des mesures prises.

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2012
Jour d'édition
29
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29/09/2012
Mois d'édition
Septembre

Banques de dépôt VS banques d'affaires

Soumis par Anonyme le

En bref

  • La séparation des métiers bancaires semble une évidence.
  • C'était déjà le cas avant.
  • Aujourd'hui, des clients, des syndicats, des banquiers opposent leurs arguments.

On est mariés

Les banques ont beaucoup de fonctions différentes. Toutes liées à l'argent. Elles reçoivent des capitaux que des clients mettent en dépôt et accordent des prêts. C'est le métier de base de la banque, qu'on nomme tout naturellement banque de dépôt. À côté de ça, les banques d'investissement mènent toute une série d'autres activités sur les marchés financiers : elles émettent des emprunts obligataires, s’occupent d'introduction en Bourse, gèrent les fusions-acquisitions ...

On se sépare ... mais non

Le mélange des genres n’est pas une nouveauté. Dans l'Amérique d'avant le krach de 29, c'était déjà le cas. Après la crise, le législateur étasunien a lancé le Glass-Steagall Act. Cette loi a instauré une incompatibilité entre les métiers de banque de dépôt et de banque d'investissement. La loi a été abrogée en 1999. En Belgique, les banques mixtes ont pris fin en 1935, lorsqu'un arrêté a imposé que les actions d'investissement soient placées dans un holding ou société de portefeuille. Depuis 1975, une loi a rapproché le statut des banques et celui des caisses d’épargne privées et, depuis 2004, les banques peuvent également traiter des activités d'assurances.

Et finalement ?

À nouveau, de nombreuses voix s'élèvent en faveur de la séparation des métiers bancaires. Pour n'en citer que quelques-uns, Paul Volckers ( conseiller du président Obama et ex-président de la Réserve fédérale ) ou Mervyn King, gouverneur de la banque d'Angleterre, sont du même avis. En Belgique, la commission spéciale chargée d’examiner la crise financière et bancaire en 2009 a notamment recommandé la réintroduction d’une séparation claire entre la banque de dépôt et la banque commerciale. Au niveau européen, un groupe de travail rendra son rapport en octobre. Mais d'ici là, le lobby de l'industrie financière fait rage (1).

Qu'est-ce qui bloque ?

Pour les détracteurs de la séparation, plusieurs arguments sont mis en avant. L'imbrication totale des systèmes financiers rend quasiment impossible techniquement la séparation. Le coût du crédit aux particuliers et aux entreprises risque de fortement augmenter car les banques retirent principalement leurs bénéfices de leurs activités d'investissement. Enfin, certains avancent que la séparation n'y changera rien. Ils rappellent que Lehman Brothers, la première banque à avoir fait faillite était purement une banque d'investissement. A contrario, des banques comme Northern Rock qui ont connu de grandes difficultés étaient strictement des banques de dépôt. Or c'est précisément parce que des banques de dépôt ont prêté à des banques d’investissement que la crise financière s'est propagée à l'ensemble de la planète. Très logiquement, une interdiction de cette pratique éviterait aux banques de détail de se trouver en difficulté à cause d’investissements réalisés pour fonds propres dans des produits hautement risqués. À tout prendre, les anti-séparatistes verraient plutôt des banques universelles, soit des grosses structures qui proposent l'ensemble des services mais qui soient suffisamment grosses pour supporter les chocs financiers et pour lesquelles on aura renforcé les règles prudentielles ( voir p.7 ) pour éviter que les activités d'investissement de la banque ne viennent mettre en péril les activités de dépôt. Parmi ces anti-séparatistes, on trouve les banques, bien sûr, mais également les clients parfois ( les grandes entreprises, p. ex. ) car ils bénéficient de ces montages. Leurs dépôts peuvent servir de garantie pour des opérations de marchés qui couvrent leurs financements. Et les syndicats (2) eux-mêmes s'opposent à la séparation, craignant les pertes d'emplois au sein du secteur. En Angleterre, le rapport Vickers préconise une « simple filiarisation » entre banque de dépôt et banque d'investissement d'une même banque. C'est d'ailleurs dans cette voie que s'engagera la Grande-Bretagne à partir de ... 2019. D'autres voudraient aller plus loin et revenir à une séparation stricte telle que l'exigeait le Glass-Steagall Act, où les actionnaires de la banque de dépôt et de la banque d'investissement d'une même banque doivent être totalement différents. Aux États-Unis, la loi Dodd-Frank prévoit, entre autres, d'interdire aux banques de spéculer pour leur compte propre. Mais les lobbyistes et l'inventivité des financiers pour créer de nouveaux produits semblent fortement freiner son application. La spéculation, l'instabilité des marchés existeront probablement toujours. Par contre, le minimum que l'on puisse demander est que les spéculateurs ­ qui réalisent leurs investissements en toute connaissance de cause ­ supportent à eux seuls les risques qu'ils prennent et que les pertes qu'ils réalisent ne pénalisent pas les autres activités classiques de dépôt et de crédit. Actuellement, les lobbys financiers en Europe et aux États-Unis font tout leur possible pour que la séparation stricte des métiers ne se résume qu'à l'interdiction de quelques activités financières spécifiques très risquées au sein des banques universelles. Il est à parier que toute la négociation se trouve dans la définition d'« activités financières spécifiques très risquées ».

1. François Hollande, à la veille de son élection, promettait la séparation des banques. Depuis son élection et la levée de boucliers des banquiers français, il a fait marche arrière.
2. Les syndicats français, par exemple.

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Réseau Financité, (ex- Réseau Financement Alternatif)
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Séparer les banques de dépôt et d'investissement semble être la solution évidente pour prémunir les petits épargnants de la crise et empêcher qu'ils ne soient atteints par les déboires de leurs établissements financiers. Si tout le monde est d'accord, qu'attend-on ?

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2012
Jour d'édition
29
Date d'édition
29/09/2012
Mois d'édition
Septembre

Quand les fous convainquent les sages

Soumis par Anonyme le

En bref

  • La CGER, le Crédit communal, la Générale de Banque ... : les fusions/acquisitions et faillites ont appauvri la diversité du paysage bancaire belge.
  • En tirer les enseignements pour soigner la finance est une question de courage politique.

Feu la CGER

Jusqu’à la fin des années 1950, la CGER jouira d’un quasi-monopole de fait dans la collecte de la petite épargne. Avec la modernisation des techniques de gestion, la politique d’expansion des agences bancaires, l’amélioration du niveau de vie de la population et la croissance économique des Golden Sixties, les banques se sont intéressées de près à cette catégorie d’épargnants. Depuis lors, la concurrence n’a fait que s’exacerber, non seulement entre les banques privées et la CGER, mais aussi entre la CGER et d’autres institutions publiques telles que le Crédit communal (1). La CGER est privatisée entre 1993 ( 50 % ) et 1997 ( 100 % ) et cédée pour une bouchée de pain au groupe Fortis, ce qui marque la fin d'une gestion publique du système bancaire en Belgique. Le Crédit à l’Industrie, MeesPierson et la Générale de Banque connaîtront le même sort. Le groupe Fortis tombe en faillite en 2008, requérant au passage une intervention de l’État par le biais, cette fois, d’une prise de capital au moyen de l’argent public (2).

Feu la BACOB

De son côté, en 1997, la banque coopérative BACOB absorbe Paribas Belgique, rebaptisée « Banque Artesia ». Le processus de restructuration se poursuit en 1999 avec la création d'Artesia Banking Corporation SA qui réunissait la banque retail BACOB, la compagnie d’assurances Les AP Assurances, la banque d’affaires d’Artesia ainsi que diverses filiales spécialisées. En juillet 2001, Arcofin, actionnaire de référence de ce groupe, conclut une fusion entre Artesia Banking Corporation et Dexia. Cette transaction permettra à Arcofin de devenir le principal actionnaire de Dexia, à côté notamment du Holding Communal.

Feu la Codep

Le secteur bancaire coopératif du pilier socialiste ne pourra davantage être maintenu : après une fusion de Codep avec la Banque Nagelmackers, la nouvelle entité sera finalement cédée, en 2001, au Groupe Delta Lloyd.

Feu le Crédit communal et Dexia Belgique

Il s'agit d'un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître. Celui où le célèbre Jef, le logo orange à la tête de chevalier, ornait fièrement les agences du Crédit communal. Créé en 1860 afin d'octroyer des crédits aux communes pour leurs investissements, le Crédit communal était alors une banque à caractère coopératif dont les communes étaient les actionnaires. Elle sera sacrifiée en même temps que le crédit local de France, lors de la création de la banque Dexia en 1996, fusionnant les deux entités. Il ne faudra pas longtemps à la nouvelle banque pour prendre des risques inconsidérés et devoir faire appel à l’État. Aussi, après de nombreux effets d'annonces, Dexia Holding se verra accorder en 2011 une garantie de l’État belge chiffrée à 54 milliards. Le même mois, la banque sera nationalisée et rebaptisée au passage « Belfius Banque & Assurances ». La suite est en cours d'écriture ...

Qu'en dire ?

Toutes les particularités dont bénéficiaient les banques de développement communautaire, comme des facilités fiscales, des garanties publiques ... et qui leur permettaient de remplir leurs fonctions de développement local, ont en grande partie disparu avec l’adoption de la première directive bancaire européenne le 12 décembre 1977(3). L'effacement des banques publiques et coopératives a donc été programmé puis encouragé par les politiques néolibérales. Aussi, ce n’est qu’en favorisant une économie démocratique, centrée sur l'homme et soucieuse de l'environnement que les banques pourront effectivement se détourner du chant de sirène de la finance casino et marquer leur différence (4). La perte de la diversité bancaire n'est donc pas une fatalité. Elle n'est sans doute qu'un accident de l'histoire qui peut être bien vite réparé.

1. PASLEAU, S., La politique de placement de la caisse générale d’épargne et de retraite ( 1955-1984 ), Revue belge d’histoire contemporaine, XIX, 1988, 3-4, pp. 499-541.
2. BAYOT, B., L’interventionnisme public dans la finance, Réseau Financement Alternatif, 15 décembre 2008.
3. Première directive 77/780/CEE du Conseil, du 12 décembre 1977, visant à la coordination des dispositions législatives, réglementaires et administratives concernant l’accès à l’activité des établissements de crédit et son exercice, JO L 322 du 17.12.1977, p. 30–37.
4. BAYOT, B., Les coopératives d’épargne et de crédit , in « Coopératives : un modèle tout terrien », Les dossiers de l'économie sociale, 2011, n° 05 , ISBN 978-2-9600795-3-1 .

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Trente ans à peine auront suffi à la folie spéculative pour contaminer la quasi-totalité du système bancaire belge et torpiller ainsi le travail du pôle financier public et celui des banques populaires. Est-ce une fatalité ?

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In Spain, financial crisis feeds expansion of a parallel, euro-free economy

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