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Le crédit peer-to-peer

Soumis par Anonyme le

Lancer une nouvelle activité, acheter une voiture, un nouveau salon ou parfois aussi rembourser des prêts lorsque la machine infernale de l'endettement s'est emballée, autant de raisons qui obligent la plupart d'entre nous à contracter un prêt auprès d'un intermédiaire financier.

L'idée a fleuri de se passer de son banquier et d'emprunter de l'argent directement auprès d'un autre particulier. C'est le crédit peer-to-peer, autrement dit, le crédit de personne à personne. L'idée n'est pas bien neuve, mais ce qui l'est, c'est de passer par internet pour se mettre en contact avec d'autres personnes désireuses de prêter de l'argent pour en retirer un petit profit.

Depuis 2005, plusieurs sites ont débarqué sur la Toile. Ces interfaces peer-to-peer ressemblent à celles que l'on connaît depuis quelque temps, permettant à des particuliers de s'échanger entre eux des fichiers audio et vidéo. La crise de 2008 ayant rendu les banquiers frileux à l'idée de prêter de l'argent à des personnes financièrement peu intéressantes, les sommes prêtées et empruntées via de tels sites ont monté en flèche1.

Le prêt 2.0

La plupart des sites proposent des prêts à tempérament entre particuliers. En général, le taux d'intérêt sur lequel l'emprunteur et le prêteur se mettent d'accord est plus bas qu'à la banque.

Le fonctionnement varie d'un site à l'autre. Certains proposent au prêteur de définir une somme, une durée et un taux d'intérêt et répartissent automatiquement cette somme entre différents emprunteurs afin de répartir le risque. D'autres proposent de prêter une somme d'argent définie à un taux défini. C'est alors le système lui-même qui déterminera le meilleur taux (par un système d'enchères) entre l'emprunteur et le prêteur. D'autres encore ne permettent pas de transfert d'argent en ligne entre particuliers, mais gèrent l'administration et la légalité du prêt entre particuliers. Souvent ces sites se rémunèrent en prélevant un pourcentage sur les sommes prêtées et empruntées.

Le prêt social

Au-delà de l'activité rémunératrice que recherchent la majorité des prêteurs via ce mécanisme, il existe une dimension sociale et solidaire indéniable. Tout d'abord, ces plateformes mettent souvent en relation des personnes autour d'un projet commun (monter une affaire, acheter une maison...). Mais surtout, elles permettent à des personnes qui n'auraient pas pu obtenir de crédit auprès de leur banque d'y avoir malgré tout accès. Nombre de personnes, dans une situation financière difficile, ont pourtant besoin de contracter un crédit pour certains achats indispensables, comme une machine à laver ou une voiture pour aller travailler. Elles pourront l'obtenir sur un site de crédit peer-to-peer.

Ces plateformes de crédit peer-to-peer se tournent également vers le microcrédit pour des personnes qui souhaitent lancer leur propre affaire, mais n'ont pu obtenir de crédit auprès de leur banque, soit que cette dernière juge leur situation financière instable ou leur projet trop risqué ou pas assez rentable.

Dans leur version positive, les plateformes de crédit peer-to-peer sont donc une alternative intéressante aux organismes financiers pour obtenir un prêt. Par le fait qu'elles créent une nouvelle forme de collaboration sociale plutôt qu'une relation froide entre une personne et une institution, le taux de non-paiement est relativement faible. Dans leur version négative, ces plateformes créent un risque certain d'empirer une situation financière déjà difficile au départ.

Les avantages et les inconvénients du crédit P2P

Les plus :

  • La création d'un lien social entre deux personnes ou deux communautés.
  • La possibilité pour un emprunteur d’obtenir un crédit même s'il est exclu bancaire.
  • Le taux d'intérêt, en général plus bas que si l'emprunteur passait par un intermédiaire financier.

Les moins :

  • Le risque pour le prêteur de perdre son argent.
  • Le risque pour l'emprunteur d'emprunter à tort et de surpasser sa capacité de remboursement (risque de surendettement) ou de se lancer dans un projet professionnel mal préparé (risque de faillite).

Et en Belgique ?

De tels sites sont surtout en vogue aux États-Unis. Ils prospèrent également au Royaume-Uni ou en Australie. Prosper (un des opérateurs historiques) a été récemment lancé aux Pays-Bas et Zopa (un autre grand acteur du secteur) est en passe de s'installer en Italie (où il doit d'abord régler quelques problèmes juridiques avec la Banque italienne). Quelques sites sont répertoriés en France, mais rien pour l'instant en Belgique.

Boober (un site issu des Pays-Bas, en faillite depuis juin 2009) a pourtant tenté de s'y implanter en 2007. Il a essuyé un refus de la CBFA, l'organisme de contrôle des banques. La CBFA a mis en avant la loi bancaire de 1993 : « Seuls les établissements de crédit peuvent faire appel au public en vue de recevoir des fonds remboursables ». Cette disposition a été mise en place en vue de protéger le consommateur contre des sociétés peu scrupuleuses en matière de crédit.

Il existe par contre des coopératives de crédit social comme Crédal ou de Hefboom. Ce ne sont pas des organismes de crédit, mais des coopératives de crédit. Dès lors, leurs fonds proviennent d'investisseurs qui leur achètent des parts. Celles-ci pourraient être vendues online. Mais ici encore, un accord de la CBFA semble indispensable.

Sites de peer to peer

 

1Aux États-Unis, les sommes prêtées via les plateformes peer-to-peer sont passées de 282 millions de dollars en 2006 à 5,8 milliards de dollars en 2010 (montant estimé). (**préciser la source ?)

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Des plateformes internet permettent de se prêter de l'argent entre particuliers sans passer par les banques. Certaines ont une visée plus solidaire. Le système n'est pas encore possible en Belgique.

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Culture web et finance solidaire

Soumis par Anonyme le

Robin des bois aurait aimé être un hacker

Cyber-culture et finance solidaire ont des racines communes. Au XIIIe siècle, en Angleterre, Robin des Bois personnifiait la révolte populaire contre le roi Jean et les barons qui mettaient le grappin sur les forêts et les terres communales, expropriant de ces « communs » ceux dont la survie en dépendait : veuves ramassant le bois de chauffage, paysans laissant paître leurs moutons, ramasseurs de champignons... En 1215, la Charte des forêts consacre in fine le droit des usagers des commons.

Cette histoire des « communs » a resurgi dans les médias en 2009 lorsque le comité Nobel a récompensé deux économistes atypiques, Oliver Williamson et Elinor Ostrom. Celle-ci est la première femme à recevoir un prix Nobel de l'économie, et le fait qu'elle partage son prix avec un autre nobellisé illustre parfaitement son apport à la « science économique » : Elinor Ostrom a consacré son œuvre aux commons, qualifiant la gestion collective de ce qui n'est pas délimité par la propriété privée.

A l'heure où nous baignons dans l'univers virtuel et les technologies de l'information et de la communication (TIC), la gouvernance du bien commun revêt une importance particulière. Internet est lui-même issu d'une chaîne d'hommes visionnaires, soucieux de garantir l'accès public de leurs inventions face aux dangers d'accaparement du monde marchand : Vinton Cerf, développeur du socle technique d'internet ; Tim Berners-Lee, inventeur du World Wide Web ; Richard Stallman, promoteur de la licence publique générale des logiciels libres ; Linus Torvalds, papa de Linux ; Mark Shuttleworth, concepteur d'Ubuntu...

« Ubuntu »: je suis ce que je suis grâce à ce que nous sommes tous

Ubuntu est un système alternatif à Windows, qui permet d'utiliser l'ordinateur personnel de manière ergonomique, libre et gratuite, y compris dans les entreprises. En langue bantoue, un « ubuntu » est une personne sachant que ce qu'elle est, est intimement lié à ce que sont les autres. C'est un concept fondamental de la philosophie de la réconciliation portée par l'archevêque sud-africain Desmond Tutu, prix Nobel de la Paix en 1984. En choisissant ce nom pour son système d'exploitation, Mark Shuttleworth en popularisera le sens philosophique et politique tel qu'appliqué dans l'univers technologique.

Les racines de la finance solidaire

En France, dans son dernier ouvrage « Politique des associations », le sociologue Jean-Louis Laville invite à réécrire l'histoire pour y souligner le rôle majeur, quoique méconnu, de l’associationnisme dans l’avènement des social-démocraties. La sécurité sociale n'est pas née de rien, au lendemain de la guerre 40-45. Elle trouve ses fondements dans le développement au XIXe siècle d'organisations citoyennes porteuses de valeurs de partage et d'équité qui ont permis aux classes ouvrières et paysannes occidentales de sortir petit à petit de la misère en développant des outils tels que le crédit mutuel, les assurances santé, l’épargne populaire... L’Etat et le marché ont pris le relais, le secteur associatif déplorant, au passage, la privatisation progressive des services d’intérêt collectif.

De l’échange au don

L’internet citoyen est le fruit de cette histoire et la poursuit. Face aux velléités de marchandisation et d’appropriation de cet outil d’intelligence collective, les pères fondateurs du web ont mis en place les balises nécessaires pour garantir son accès à tous. Cette culture de l'échange gratuit est à présent relayée par les pouvoirs publics, soucieux de faciliter l’accès aux nouvelles technologies. Les écoles de la Communauté Française sont ainsi équipées de logiciels libres. Formés à ces logiciels, les élèves peuvent les télécharger gratuitement – et légalement – sur leur ordinateur personnel.

A côté de l’échange gratuit, internet permet aussi aux activistes de développer des campagnes d’opinion, de proposer en ligne des pétitions ou de récolter des dons. Les adeptes de Facebook sont invités à s’associer à diverses « causes ». Il existe aussi des boutiques solidaires sur internet, comme http://www.kidonaki.be/ créée en 2009 par Odile Bury et Joelle Yana. Les profits des ventes aux enchères, de la billetterie et des autres services proposés par ce site sont versés à des associations.

Financiers solidaires... Des artistes

Quand les notions de libre accès et de gratuité se confondent, le financement de la production intellectuelle ou créative devient un défi permanent. Ces dernières années, de nombreux artistes ignorés par les producteurs professionnels, ont tenté de convaincre leurs fans, via divers sites, de coproduire leurs oeuvres. A l’expérience, le financement exclusivement communautaire des oeuvres artistiques est souvent insuffisant. Les producteurs professionnels sont alors appelés à la rescousse pour compléter la contribution des particuliers enthousiastes.

Musique : MyMajorCompany, qui se considère comme une maison de disque à part entière, est un des rares acteurs fidèle au financement par les seuls internautes. Ce pionnier du mouvement revendique plus de 50 000 producteurs et 1 900 artistes inscrits. L’objectif en 2010 est de produire ainsi une douzaine d'artistes.

Cinéma : via le site Touscoprod lancé en janvier 2009, les internautes cofinancent des films ayant déjà une base de financement acquise. D’autres sites proposent dès à présent ou dans un proche avenir le cofinancement de films.

Littérature : voici à présent l’édition participative » avec EditeursEtAuteursAssocies. Chacun peut investir dans un livre parmi une liste de textes choisis. L'investisseur touche ensuite un intéressement au chiffre d'affaires généré et son nom apparaît sur le livre. La maison d’édition garantit la qualité éditoriale en sélectionnant les oeuvres.

BD : depuis 2009 également, la start-up belge Sandawe propose aux « édinautes » de cofinancer des bandes dessinées et de participer au choix des oeuvres éditées. Sandawe est le nom d’un peuple tanzanien qui vit sans chef ni propriété.

Le bonheur en partage

Les promoteurs de ces sites admettent pour la plupart que l'intéressement sert surtout à impliquer les internautes, le retour sur investissement étant des plus aléatoires. En général, les internautes ne touchent de l'argent que sur les recettes réalisées sur les ventes.Orpeu d'artistes sont produits in fineetmoins encore engrangent des bénéfices.

Les internautes ne sont pas dupes. Recherchant une relation privilégiée avec les artistes, ce sont moins des investisseurs que des passionnés. Ils ont ainsi accès à des contenus exclusifs, sont invités à des avant-premières, et les artistes misent sur eux pour le bouche-à-oreille. C’est en ce sens que l’on peut qualifier de solidaire le « crowdfunding », soit le financement de projets par des particuliers qui interviennent chacun en fonction de leur capacité financière, fût-elle modeste. Face au rouleau compresseur du vedettariat, cette finance communautaire contribue à diversifier les productions culturelles et à répartir les chances, pour les artistes, de se professionnaliser. Un plus pour l’intégration sociale de créateurs… Souvent précaires.

Source :http://www.journaldunet.com

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Cyber-culture et finance solidaire ont des racines communes.

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Fichus automates !

Soumis par Anonyme le

« Qu'il est loin, le bon vieux temps, où l'on pouvait s'adresser à une vraie personne, en chair et en os, pour retirer de l'argent ou transmettre un virement ! Et ne me parlez pas d'ordinateur, je n'y comprends rien ! »

Peut-être vous reconnaissez-vous dans ce cri du coeur, peut-être vous fait-il penser à des proches. Question de génération, d'état d'esprit, de formation ou d'expérience... Tout le monde n'est pas égal devant la machine.

Cette inégalité d'accès à l'univers informatique n'est pas toujours vécue comme un problème. Tout comme certains se passent aisément de télévision ou de voiture, d'autres protègent volontairement leur cadre de vie de l'interconnexion constante avec le monde extérieur.

Pour pouvoir gérer ses finances, par contre, il devient de plus en plus nécessaire d'entrer dans l'univers numérique. Celui-ci se présente concrètement de deux façons :

  • Le guichet automatique : depuis 15 ans, le nombre d'agences bancaires s'est fortement réduit et celles qui restent sont organisées de manière à diriger les clients vers les automates pour les opérations courantes.
  • De plus en plus de ménages s'équipent d'un ordinateur et se connectent à internet. L'avantage, c'est qu'à la maison, on ne doit ni faire la file, ni cacher ses doigts quand on effectue son code. Le home banking (ou PC banking) offre aussi une meilleure vue d'ensemble des services disponibles que les guichets automatiques. Ainsi, petit à petit, la gestion financière en ligne se généralise. Notons quand même que nous payons pour des opérations que nous effectuons nous-mêmes...

Et le service bancaire de base ?

En 2005, le Réseau Financement Alternatif a publié un rapport d'évaluation de la loi du 24 mars 2003 instaurant un service bancaire de base. Ce rapport a fourni l'occasion d'évaluer le profil des exclus bancaires. Dans la foulée, la loi sur le service bancaire de base a fait l'objet de diverses modifications législatives. Ainsi, depuis le 1er janvier 2007, cette loi protège les revenus essentiels versés sur un compte courant. Selon la loi sur le service bancaire de base (S.B.B.), la banque a le choix d’offrir ce service avec ou sans mise à disposition d’une carte de débit (utilisable seulement en Belgique).

Avec ou sans carte de débit, le S.B.B. doit permettre de :

  • gérer un compte à vue ;
  • effectuer des virements manuels ou électroniques ;
  • faire des ordres permanents (montant défini et révocable par le client) ;
  • domicilier des factures (montant défini chaque mois par le créancier et révocable moyennant accord des deux parties) ;
  • déposer et retirer de l'argent ;
  • recevoir des extraits de compte, soit par voie électronique, soit via l'agence, au moins tous les 15 jours.

Dans les faits, le S.B.B. est en général proposé avec carte de débit, pour encourager autant que possible le self-banking. En poussant ainsi les clients à utiliser le guichet automatique, les banques limitent les coûts de gestion des comptes (S.B.B. ou autres comptes courants et d'épargne). Cela peut poser problème aux personnes analphabètes, malvoyantes ou âgées qui éprouvent des difficultés à manier l'automate. Ces personnes ont besoin, au moins de temps en temps, de pouvoir s’adresser à un employé au guichet pour leurs opérations. Le « tout-à-l'électronique » du secteur financier contribue ainsi à creuser davantage la fracture numérique et empêche le service bancaire de base d'atteindre sa cible. C'est pourquoi, trois ans après de dernières modifications de la loi qui consacre ce droit, il serait utile de réévaluer les effets et les limites de ce cadre législatif. Encadré 2 : Qui est exclu ?

  • Parmi les personnes non bancarisées, 67 % sont sans diplôme ou possèdent un certificat d’études primaires ; 8 % ont plus de 60 ans ; 5 % sont handicapées.
  • Selon les établissements de crédit, 18 % des titulaires actuels d’un S.B.B. ont plus de 60 ans.
  • Parmi les personnes qui ne souhaitent pas obtenir un compte, 13 % des interrogés expliquent que l’automatisation des banques est un obstacle insurmontable.

Nous voulons un Bankbus

Aux Pays-Pas, un partenariat public-privé a permis de créer des « Bankbus » (bus bancaires) qui sillonnent les campagnes à la rencontre de ceux qui souhaitent effectuer leurs opérations bancaires sans devoir se déplacer trop loin. Si ce service « nomade » a pu être mis sur pied dans un pays où 99,8 % de la population vit à moins de 5 km d'un service bancaire, c'est parce que la Nederlandse Bank, l'association des communes néerlandaises et l'association rurale des petites communautés ont organisé toute une chaîne de collaboration pour garantir l'accessibilité du paiement au niveau local. Outre les Bankbus, des accords sont passés avec des commerçants pour permettre à des clients isolés de retirer de l'argent chez eux. Ce programme a pu être mis en oeuvre sans fonds publics. Pourquoi ne pas l'envisager en Belgique où, comme à Vresse-sur-Semois, certaines personnes doivent parfois parcourir 20 km pour aller retirer de l'argent ?

Quelques chiffres

  • De 7791 agences bancaires en Belgique en 1994, on est passé à 4316 agences en 2008. En y ajoutant les agences indépendantes franchisées, ce chiffre s'élève à 8259.

  • Entre 2007 et 2008, le nombre de travailleurs du secteur bancaire est passé de 66 827 à 65 172 personnes.

  • Le prix d'un compte courant peut fortement varier selon les offres. Ainsi, le service bancaire de base ne peut être facturé plus de 12 € par an. Ce prix, fixé en 2003 et soumis à l'indice des prix à la consommation, s'élève en 2010 à13,58 €. À titre de comparaison, le forfait Easypack de BNP Paribas Fortis s'élève à 78,6 €.

     

    Pour aller plus loin :

    http://www.fininc.eu

    Marco Van Hees, « Banques qui pillent, banques qui pleurent », pp. 34 à 44.

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Pas de révolution sans fracture... numérique Profil des exclus bancaires Une banque nomade aux Pays-Bas

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17/03/2010
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Mars

Microcrédit sans peine

Soumis par Anonyme le

Désormais, il est possible d'aider un entrepreneur du Sud sans quitter son fauteuil.

Au Ghana, Ramatu a besoin de 725 $ pour monter son épicerie. En Équateur, Walter a besoin de 400 € pendant 6 mois pour réparer son taxi...

A partir de 20 € sur Babyloan ou 25 $ sur Kiva, vous pouvez aider une personne à monter son entreprise et participer ainsi à la grande aventure du microcrédit.

Depuis que le Bangladais Muhammad Yunus a obtenu le prix Nobel de la paix pour la création de la Grameen Bank, le microcrédit est définitivement entré dans l'ère du grand public. Aujourd'hui, l'homme de la rue sait que dans les pays en développement, un prêt d'une somme minime peut permettre à des micro-entrepreneurs de lancer leur activité et d'améliorer leur niveau de vie. Ce que l'on sait moins, c'est qu'il est possible, sans avoir à quitter son confort, de prêter de l'argent à un éleveur de chèvres au Mozambique, à un coiffeur au Bangladesh ou à une coopérative de femmes au Libéria : il suffit pour cela d’un ordinateur, d’une connexion à internet et d’une carte de débit.

Ceci s’appelle le crédit en ligne. Depuis cinq ans, il connait une croissance exponentielle dans les pays du Nord, comme dans ceux du Sud.

En 2005, est née Kiva, première plateforme de microcrédit en ligne, mettant en relation des prêteurs du Nord et des emprunteurs du Sud. En réalité, le prêteur octroie un crédit, non pas à un micro-entrepreneur en particulier, mais à une institution de microfinance (IMF) qui joue les intermédiaires et se charge de sélectionner les entrepreneurs et de leur délivrer les fonds.

Microcrédit en ligne, un business en pleine expansion

150 millions d’euros ont transité en 2009 (+ 50 % par an depuis 5 ans) par les dix plateformes de microcrédit en ligne aujourd’hui existantes : Kiva (USA), MyC4 (Danemark), MicroPlace (USA), RangDe (Inde), DhanaX (Inde), Babyloan (France), Veecus (France), Wokai (USA), United Prosperity (USA) et World Vision Micro (USA).

Le prêteur choisit l’entrepreneur qu’il veut aider, à hauteur de 15 € minimum, en se basant sur une biographie et une description des motivations de l’emprunteur, accompagnée d’une photo. Trois à neuf mois plus tard, l’investisseur retrouve son argent et peut alors le prêter de nouveau à un autre entrepreneur ou le récupérer.

L’accent est mis sur la relation interpersonnelle (peer-to-peer) qui se crée entre le prêteur et l'emprunteur. Régulièrement au cours de son prêt, il reçoit des nouvelles de ce dernier. Les prêteurs peuvent dialoguer entre eux sur les blogs et forums de ces sites, mais rien n’existe encore pour créer un contact direct entre prêteur et emprunteur. Dans les faits, cela reste difficile à réaliser quand on sait que moins d’un milliard de personnes ont accès à internet dans le monde.

Risque et retour sur investissement

Suivant le type de plateforme, les investisseurs sont rémunérés (à hauteur de 1 à 6 %) ou ils choisissent de prêter sans intérêts. Dans un cas comme dans l'autre, ces plateformes de microcrédit en ligne en appellent à la fibre sociale des investisseurs.

Ce choix est loin d’être neutre. Il a un impact direct sur les garanties des prêts. Les prêts sont garantis uniquement chez Babyloan et>DhanaX1, soit par les institutions de microfinance, soit par le site internet lui-même. Si les emprunteurs font défaut (ce qui arrive dans moins de 2 % des cas), les investisseurs retrouveront leur capital de départ. Sur toutes les autres plateformes, l’investisseur supporte le risque et perdra sa mise en cas de non-remboursement par l’emprunteur. Bien que l'on considère qu'il n’y a pas d’investissement avec retour sans risque, l'on est en droit de se demander ce qu'il en est pour ceux qui ne rapportent pas d’intérêts.

 

Le prochain défi qui attend ces plateformes est celui de la transparence. Celle des taux d’intérêts bien sur, mais aussi celle du processus de prêt. Comment les fonds transitent-ils ? Sont-ils bien affectés aux personnes choisies par les prêteurs ?

Les plateformes ont aujourd’hui tout à prouver.

www.babyloan.org

Babyloan est la première plateforme de microcrédit en ligne lancée en France. Une initiative prise en septembre 2008 par Arnaud Poissonnier (un ancien banquier) et Aurélie Duthoit.

Babyloan permet de financer des micro-entrepreneurs dans sept pays d'Afrique, d’Amérique du Sud et d’Asie (Bénin, Équateur, Nicaragua, Vietnam, Tadjikistan, Cambodge et Philippines) à travers sept institutions de microfinance, partenaires sur le terrain, qui sélectionnent les micro-entrepreneurs et leur avancent les fonds.

A partir de 20 €, vous prêtez aux micro-entrepreneurs pour trois à douze mois en vous basant sur une minibiographie de ces derniers, leur photo et une analyse de leur niveau de vie faite par Babyloan (situation économique, situation sanitaire, scolarisation des enfants et rôle social).

Aucun retour financier n'est à attendre de ce prêt, en revanche vous recevez régulièrement des nouvelles des micro-entrepreneurs que vous financez et pouvez récupérer votre argent lorsqu'ils ont fini de rembourser ou décider de le prêter de nouveau.

En 18 mois, près de 600 000 euros prêtés par plus de 5500 investisseurs ont financé plus de 2100 projets.

 

 

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Le microcrédit en ligne, un business en pleine expansion entre Nord et Sud. Un investissement à risques limités et à fort retour social.

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17/03/2010
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Le GSM, un outil d'inclusion financière?

Soumis par Anonyme le

Le GSM devient l'alternative à la banque dans les pays du Sud

3,5 milliards de personnes dans le monde sont exclues des services financiers. Elles sont trop pauvres pour que les banques les acceptent comme clients ou trop distantes de la moindre agence bancaire. Du coup, elles n'ont pas non plus accès au microcrédit qui leur permettrait de lancer une activité professionnelle. À cause de l'éloignement, les frais de gestion de ces clients sont si élevés que les taux d'intérêt liés à leur crédit deviennent exorbitants.

Et si la solution venait d'ailleurs ?

On estime aujourd'hui que 4 milliards d'individus dans le monde ont accès à un GSM. En 2013, ils seront 6 milliards à pouvoir se connecter. D'après The Economist, d’ici dix ans au plus, toute personne qui le souhaite aura accès à un GSM1.

Les possibilités offertes par le GSM sont nombreuses : s’informer sur le cours des prix pour vendre au meilleur moment ; pour les agriculteurs, avoir accès à des bulletins météorologiques et recevoir, des prévisionnistes, des réponses à des questions précises par SMS ; dans le domaine de la santé, le GSM peut servir à envoyer des SMS d’alerte sur le SIDA et des rappels pour prendre des médicaments, il peut servir aussi à établir un diagnostic à distance par le biais de photos envoyées aux médecins par GSM.

La téléphonie mobile permet enfin à de petits entrepreneurs d’exercer une activité sans avoir une boutique fixe. Une personne habitant en milieu rural, loin de toute agence bancaire, peut contracter un microcrédit via un GSM et se faire payer par ses clients par ce même canal. Les taux d'intérêt liés au microcrédit sont considérablement diminués. En même temps, les frais liés à l'ouverture d'une agence sont réduits pour les banques.

Inclusion bancaire des populations rurales les plus isolées, réduction des coûts de transaction pour les clients, suppression de la nécessité de se déplacer à la banque pour effectuer des transactions financières, services bancaires à moindre coût, sécurité, rapidité sont les principaux bénéfices que l’on peut tirer de l’application de la téléphonie mobile au service bancaire.

Le GSM permet aussi les transferts d’argent des migrants sans passer par les voies traditionnelles et chères telles que Western Union.

 

Fournir des services financiers par le biais des GSM – ce qu'on appelle le mobile banking – est en passe de devenir LA nouvelle source de développement économique et d'inclusion sociale et financière.

Le mobile banking constitue dès lors un véritable outil de développement. La Banque mondiale estime qu'une augmentation de 10 % du nombre de téléphones portables dans les pays en développement entraine une augmentation du PIB par habitant de 0,8 %2.

Deux modèles de mobile banking coexistent aujourd'hui. Dans les deux cas, le client réalise ses opérations financières par l'intermédiaire de son GSM mais, pour récupérer son argent comptant, il devra passer par l’intermédiaire soit d’une banque, soit d'un détaillant de l'opérateur mobile. Dans ce cas, le client possède un compte virtuel, localisé sur le serveur de son opérateur mobile.

Kenya et Afrique du Sud : deux success-stories

WIZZIT a été lancé en 2004 en Afrique du Sud. Il s'agit d'une banque virtuelle, sans succursale physique. Les clients utilisent les SMS pour payer des produits, transférer de l'argent à d'autres détenteurs de comptes WIZZIT ou recharger leur GSM.

Dépôt et retrait d’argent se font auprès des bureaux de poste ou de certains guichets de banque. Pas d’abonnement mensuel, pas de solde minimum et possibilité d’avoir une carte de débit.

Au Kenya, deux opérateurs mobiles (Safaricom et Vodafone) ont lancé M-PESA, un service pour les utilisateurs de GSM à cartes prépayées.

La Commercial Bank of Africa crée un compte virtuel pour les clients ; Safaricom fournit la carte SIM qui permet les transactions financières. Celui qui a reçu un SMS en guise de paiement l'échange chez un agent (typiquement un petit commerçant) contre du cash.

Aujourd'hui, 7 millions de Kenyans utilisent ce service (sur 38 millions d’habitants, dont 18 millions de détenteurs de GSM), transférant près de 2 millions de dollars par jour à travers le système, à raison de 20 dollars en moyenne par transaction.

Ces beaux succès ne doivent pas faire oublier les défis qui attendent encore les opérateurs de mobile banking : identification des besoins réels des utilisateurs (épargne en plus des paiements et transferts) ; solutions innovantes pour lutter contre l'illettrisme des clients qui dès lors ont des difficultés à utiliser les services du mobile banking ; régulation (besoin d’un cadre juridique spécifique pour cette e-monnaie).

Un avenir prometteur

Il y a dix ans, personne n'aurait imaginé l'importance qu'allait prendre le GSM dans nos vies quotidiennes, et encore moins qu'il puisse être utilisé comme moyen d'inclusion financière pour les plus pauvres.

Sans nul doute, le mobile banking a la capacité de révolutionner les services financiers, en permettant l’accès à une large majorité de ceux qui en sont exclus aujourd'hui dans les pays en développement.

Les promesses sont grandes, les obstacles le sont aussi. Gageons que les opérateurs réussiront à les dépasser pour faire du GSM un outil de développement, de croissance et de lutte contre l'exclusion financière dans les pays en développement.

 

1 The Economist, 29 septembre 2009

2 The Economist, 29 septembre 2009

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Dans certains pays où les agences bancaires sont rares en dehors des grands centres urbains, les GSM peuvent pallier la pénurie de réseau bancaire.

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17/03/2010
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Mars

L'e-fraude

Soumis par Anonyme le

L'escroquerie par internet a explosé ces dernières années. La Toile offre en effet la possibilité d’atteindre un grand nombre de victimes potentielles, à court terme et à très faible coût.

En effet, pratiquement chaque internaute s'est vu proposer, contre paiement, des services ou des marchandises dont il n'aurait sans doute jamais vu la couleur.

Le nombre de fraudes sur les cartes de créditsest en constante augmentation et les tentatives de phishing (hameçonnage) sont monnaie courante sur le web.

Les principales fraudes se révèlent être des fraudes aux cartes bancaires. En effet, votre argent peut être débité grâce à une simple suite de numéros : les 16 numéros figurant au recto de votre carte de crédit, la date d'expiration, et les trois derniers chiffres du code situés au dos de ladite carte.

Des solutions sécurisées pour les paiements en ligne sont proposées et quelques astuces peuvent vous permettre d'éviter les surprises désagréables : connexion sécurisée, navigateur web mis à jour, bon antivirus, etc.

Le phishing (hameçonnage)

Le phishing est une arnaque qui consiste à envoyer à l'utilisateur de multiples courriels (spams) avec des liens vers de fausses pages web connues de celui-ci, de façon à lui soutirer des informations telles que ses données personnelles ou ses codes d'accès à des services bancaires. En pensant faire l’acquisition d’un produit ou service via ce site, l’utilisateur n’a, en réalité, fait qu'envoyer ses données confidentielles aux auteurs du spam.

On retrouve dans ce type de courriels des demandes qui peuvent sembler plausibles, telles que la mise à jour de données concernant une situation personnelle, une déclaration de revenus, un message d'alerte ou une promotion alléchante. Les attaques de phishing se multiplient à l'approche des échéances fiscales ou des fêtes.

Le micro-phishing : un cybercriminel usurpe l’identité de quelqu’un sur Facebook et envoie à tous ses amis le message : « Je suis au Mexique, je me suis tout fait voler, envoyez-moi un peu d’argent sur le compte Western Union n°xxxxx ». Une escroquerie facile et qui fonctionne…

Ce type d'escroquerie à l'avant-garde des dernières technologies est en constante augmentation malgré la réaction du secteur : en 2004, 3 milliards de tentatives de fraudes par mois ont été relevées, dont 5 % ont abouti ; en 2009, cette pratique s’est amplifiée et a connu une augmentation de 400 % en un an, passant de 0,5 % de présence en 2008 à 2 % aujourd’hui.

Le pharming (dévoiement)

Le pharming est une arnaque qui consiste à proposer à l'internaute une page en tout point identique à celles d'entreprises que celui-ci connaît et en lesquelles il a confiance, par exemple eBay, PayPal ou celles qu'il utilise pour ses services bancaires en ligne (home banking).

Le fraudeur introduit dans l'ordinateur un code ou programme malveillant (malware) tel que lorsque l'utilisateur tente d'accéder à son système de homebanking, il accède en réalité à une fausse page web, qui ressemble en tout point à celle de sa banque. L'objectif est le même que le phishing : obtenir les données d'accès et numéros de carte bancaire de la victime.

Dans ce contexte, les entités financières ne peuvent faire l'impasse sur leur responsabilité en fournissant ce type de services à leurs clients. Toutes les fraudes opérées mettent en évidence la fragilité du système d'identification utilisé par les banques. Il ne s'agit pas d'être expert en informatique pour éviter de tomber dans ce genre de piège. Il en va de la responsabilité des banques d'assurer une sécurité optimale pour les services offerts à leurs clients.

Nos tuyaux

  • Dès que vous êtes sur le point d’effectuer un paiement, assurez-vous que la transaction est sécurisée SSL (un cadenas apparaît en bas à droite de votre navigateur).
  • Équipez-vous d'un antivirus et d'un logiciel anti-espion (logiciels gratuits indispensables)
  • Ne dévoilez jamais vos codes d'accès en répondant à des courriers soi-disant expédiés par votre organisme financier.
  • Ne cliquez pas sur les liens figurant dans un courriel ou dans un chat s'il plane le moindre doute quant à la véracité du message ou quant à l’identité de l’expéditeur.
  • Soyez sur vos gardes pour toute requête urgente d'informations financières personnelles via courriel. Contactez votre banque en cas de doute.
  • Vérifiez régulièrement l'état de vos comptes et assurez-vous de l'origine de toute transaction effectuée.
  • Assurez la mise à jour de votre navigateur, appliquez les patchs de sécurité les plus récents.
  • Contrairement à la logique de arché, les logiciels ou systèmes d'exploitation libres (Open Source) sont parfois plus fiables sur le plan de la sécurité que les produits commercialisés.

Liens utiles

http://www.antiphishing.org

www.weboplaintes.net

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Spam, phishing, pharming, publicité pour de faux antivirus... Les éditeurs de sites peu scrupuleux glissent de nombreuses arnaques sur la Toile. Apprenez à les identifier.

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17/03/2010
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FINANcité Magazine n°17 : Finance 2.0

Soumis par Anonyme le
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16/03/2010
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Interview de Marco Van Hees pour le FINANcité magazine

Soumis par Anonyme le

Ce livre réquisitoire sur les pratiques des banques privatisées, est paru en février 2010 aux éditions Aden. Interview de son auteur, Marco Van Hees, qui est par ailleurs... inspecteur au service de l'impôt des sociétés.

FINANcité : Marco Van Hees, quel est le mobile de ce « livre noir » des pratiques bancaires ?

Je souhaite favoriser une prise de conscience en apportant aux lecteurs une vue globale car beaucoup de gens ont une conscience partielle des enjeux socio-économiques. Dans cette enquête sur les profits et crises des banques belges, je montre les liens entre différents problèmes mis bout à bout en retraçant l'histoire de la privatisation de la CGER jusqu'à la reprise de Fortis par BNP Paribas, en pointant les profits abusifs des banques et en plaidant pour la recréation d'une banque publique.

Aux dépens de qui les profits des banques sont-ils abusifs ?

Les banques s'enrichissent aux dépens de leurs clients, du personnel et de l'État, sans compter les actionnaires comme l'a montré la saga Fortis. Les pratiques commerciales des banques dupent les clients et mettent la pression sur le personnel. Quant aux techniques qui lèsent l'État, je les passe en revue dans l'ouvrage : de la création monétaire à la fraude fiscale, voire sociale. Quelques grandes affaires largement médiatisées en attestent. Ensuite, j'explique comment les banques en profitent à nouveau lorsque l'État les aide...

L'État n'a-t-il pas fixé assez de conditions au sauvetage des banques ?

L'État est venu au secours des banques, en vertu du principe « too big to fail » (trop gros pour sombrer). Mais comme ces aides n'ont été assorties d'aucune condition, comme un enfant capricieux auquel on ne fixe pas de limites, les banques reproduisent les mécanismes qui ont conduit à la crise. On n'est pas à l'abri d'une répétition de ce scénario. C'est pourquoi la deuxième partie de mon livre présente le modèle de la banque publique comme une alternative qui extrairait la banque de la logique du profit.

Quels sont selon vous les avantages des banques publiques ?

L'objectif n'est plus le profit à court terme mais l'intérêt de la population, des entreprises, bref l'intérêt général. Dès lors, une banque publique peut éviter les pratiques commerciales abusives et les investissements risqués. Elle peut accorder des crédits sociaux à ceux qui en ont besoin.

Il s'agit aussi de redéployer un réseau d'agences. Quand je vois aujourd'hui leur disparition progressive... Dans le petit village où j'habite, il reste une agence, elle va être fermée elle aussi. Le même phénomène s'est produit avec les bureaux de poste.

En Nouvelle-Zélande, une banque publique créée en 2002, la Kiwibank, a permis de redéployer tout un réseau bancaire et postal dans les localités délaissées par les banques privées. Les Néo-Zélandais ont connu les privatisations avant nous... Ils en sont déjà revenus !

Le directeur de la Kiwibank se plaît d'ailleurs à expliquer que cette institution n'a pas du tout investi dans les subprimes et autres produits financiers toxiques dans lesquels les banques privées se sont engouffrées. Du coup, l'an dernier, la Kiwibank s'en est bien mieux tirée qu'elles.

Qu'entendez-vous par « investissements crapuleux, indigestes et toxiques » ?

Les investissements crapuleux sont ceux qui sont effectués par les banques, pour leur compte propre ou celui de leurs clients, dans des entreprises polluantes ou agissant dans l'illégalité. Citons par exemple le financement des implantations de colonies israéliennes dans les territoires palestiniens.

Les investissements indigestes sont ceux qui mettent une banque en difficulté parce qu'elle a vu trop grand. Ainsi, en rachetant ABN-Amro en 2008, Fortis a joué à la grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le boeuf. Il est vrai que cette grenouille n'attaquait pas seule, mais dans le cadre d'un consortium belgo-hispano-écossais. N'empêche, vu le contexte et le prix payé (24 milliards d'euros), il est clair que la grenouille a eu les yeux plus grands que le ventre.

Quant aux investissements toxiques, il s'agit de ces fameux investissements dans des produits financiers complexes et opaques qui ont déclenché la crise financière, avec les conséquences que l'on sait.

Vous citez souvent Didier Reynders...

Selon lui, « l'État n'a pas vocation à gérer une banque ». Ce n'est pas mon avis, c'est pourquoi je reviens dans ce livre sur l'histoire de la CGER, créée en 1865 par Walter Frère-Orban, un ministre des Finances... libéral. Après avoir remboursé en cinq ans la dotation de départ, cette banque a fonctionné pendant 128 ans de manière autonome, sans transfert entre la CGER et l'État. Par contre, 10 ans après sa privatisation totale, la banque, devenue Fortis, a eu besoin de fonds publics.

Pourquoi pas une banque coopérative ?

Certaines banques coopératives, dans le passé, on fait faillite car ces banques sont également soumises aux aléas de la concurrence. La couverture du livre n'est pas anodine : le risque est réel pour les petits poissons, d'être mangés par les gros. D'où l'idée d'extraire les services bancaires de ce contexte en créant une banque publique, qu'on pourrait appeler en Belgique la « Fritibanque ».

Croyez-vous que les mentalités soient prêtes pour une « Fritibanque » ?

En tout cas, une grande partie de la population est en faveur d’un tel projet, ce qui n'est pas le cas, il est vrai, des responsables politiques. On entend souvent dire que les services publics coûtent cher, mais les prêts à un taux avantageux offerts auparavant par les offices publics de crédit hypothécaire coûtaient beaucoup moins cher à l'État que les déductions fiscales accordées aux acquéreurs. Le calcul du coût des pensions montre également que la gestion des pensions publiques est nettement moins coûteuse que celle des pensions privatisées. Enfin, on pourrait faire en sorte que la Fritibanque respecte l'emploi et le personnel, soulage les finances publiques par des pratiques prudentes et des prêts avantageux, et que des organes soient mis en place pour contrôler démocratiquement le management. Enfin, la « Fritibanque » serait tenue d'effectuer des placements éthiques.

Quid des « investissements socialement responsables » proposés par les banques privées ?

Je suis assez sceptique, quand on voit ce qu'elles font à leur clientèle, à leur personnel, à l'État... Dès lors que ces institutions sont soumises à des impératifs de profit, leur régulation s'avère difficile. Et l'on voit que les instances de contrôle ne sont pas toujours efficaces.

Et si les « investissements socialement responsables » devenaient une norme légale, permettant par exemple de limiter la déductibilité fiscale liée à l'épargne pension, aux seuls investissements clairement identifiés comme socialement responsables ?

Ce serait toujours ça de pris, évidemment ! Mais ce ne sera pas facile à obtenir, les banques vont tout faire pour empêcher de telles dispositions. Tout compte fait, ne serait-il pas plus facile de créer une banque publique ?

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Enquête sur les profits et crises des banques belges Plaidoyer pour une banque publique

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17/03/2010
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Mars

FINANcité Magazine n°16 : Agro-finance, où va le blé ?

Soumis par Anonyme le
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Des investissements souhaitables

Soumis par Anonyme le

Diverses possibilités existent de contribuer au financement d'entreprises agricoles garantes d'une agriculture paysanne soutenable, tant au plan social qu'environnemental. Alterfin, Incofin et Oikocredit-be sont des coopératives à finalité sociale spécialisées dans l'octroi de crédits pour de telles entreprises dans les pays du Sud.

En achetant des produits issus du commerce équitable, on contribue également au préfinancement des activités des agriculteurs. En effet, grâce aux prix équitables et à l'engagement à long terme de leurs clients, les agriculteurs peuvent investir en vue d'améliorer leur rentabilité et la qualité de leurs produits. La finance solidaire permet aussi de soutenir, via les ONG de développement, les organisations paysannes du Sud qui se battent pour la souveraineté alimentaire.

Enfin, certains acteurs financiers classiques jouent le jeu du soutien à des modèles agricoles durables, par le biais d'investissements socialement responsables qui sont plus que jamais nécessaires dans ce secteur. Ces initiatives se démarquent d'opérations spéculatives fondées sur un espoir de rendement financier à (très) court terme.

L'urgence et le souci d'efficacité commandent qu'une liste de critères soit définie en concertation avec les financiers socialement responsables, pour distinguer les investissements opportuns pour l'agriculture, de ceux qui sont absolument à éviter.

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