Aller au contenu principal

L'accès au compte bancaire

Soumis par Anonyme le

Avez-vous déjà imaginé vivre aujourd’hui sans « compte courant » ? Comment faire quand les factures d'électricité et d'eau ou le versement de votre salaire doivent obligatoirement se régler par virement bancaire ?

Peut-être l'idée de ne plus utiliser votre compte en banque vous traverserait-elle l'esprit si vous deviez systématiquement passer par un guichet automatique alors que vous ne savez pas lire ou que vous n'avez jamais appris à vous servir de matériel électronique...

L'accès aux services bancaires – et plus particulièrement à un compte courant – est désormais considéré comme un besoin universel dans la plupart des sociétés développées où les transactions se font de plus en plus souvent de manière électronique.

Si l’on n’a accès qu’à un seul service financier, ce sera généralement un compte courant. Un tel compte est le point d'entrée pour l'usage d’autres produits financiers. Sans cela, point de crédit à la consommation, de crédit hypothécaire ou d'assurance, car pour accéder à ces produits, il faut impérativement payer à partir d'un compte en banque.

D’une façon générale, l'usage du paiement en espèces diminue, et payer uniquement de cette manière devient de plus en plus difficile, voire coûteux.

Il devient dès lors essentiel de pouvoir, via un compte en banque :

  • recevoir des paiements électroniques réguliers : salaire, pension, assistance sociale ;
  • changer des chèques en espèces et payer pour des biens et services autrement qu'en cash ;
  • déposer de l'argent de manière sûre à court, moyen ou long terme, jusqu'au moment où on souhaite le retirer ;
  • payer des factures via un virement papier ou électronique, faire des versements.

Quelles solutions pour lutter contre l'exclusion bancaire ?

Des solutions diverses ont été mises en place pour offrir un service bancaire de base à tous les citoyens.

Ainsi, en Allemagne, en Grande-Bretagne, en Italie et aux Pays-Bas, le secteur bancaire a établi une charte ou encore un code de conduite par lesquels les banques s'engagent à assurer la fourniture d'un service bancaire minimal.

En Belgique, en France, et en Norvège, c'est le législateur qui est intervenu en créant un droit au service bancaire de base, imposant aux banques de fournir un compte courant à des conditions bien définies.

Par ailleurs, certaines banques, principalement des caisses d'épargne, des banques coopératives ou encore des banques postales jouent un rôle majeur en offrant à un très large public des comptes en banque simples d’utilisation et bon marché.

Le service bancaire de base

À la suite de deux études réalisées par le Réseau Financement Alternatif à la demande des pouvoirs publics, le législateur belge a consacré l'accès au service bancaire de base et la protection des revenus essentiels versés sur un compte courant. En résumé, depuis 003 :

  • Tout consommateur résidant en Belgique a droit au service bancaire de base, auprès de la banque de son choix, s'il ne dispose pas, dans la même banque ou dans une autre banque, d'autres comptes dont le solde créditeur cumulé moyen annuel dépasse 6 000 €Si le consommateur a un crédit à la consommation en cours dans la même banque ou dans une autre banque, il aura droit au service bancaire de base dès lors que le solde des comptes visés plus haut augmenté du montant du crédit ne dépasse pas 6.000 euros.
  • La demande d'ouverture d'un compte se fait grâce à un formulaire que chaque banque doit mettre à la disposition de sa clientèle.
  • s
  • Le service bancaire de base ne peut être facturé plus de 12 € par an (adapté chaque année à l'indice des prix à la consommation).

Le service bancaire de base permet de :

  • gérer un compte à vue ;
  • faire des virements manuels ou électroniques, et des ordres permanents ;
  • domicilier des factures ;
  • faire des dépôts ;
  • retirer de l'argent ;
  • recevoir des extraits de compte par voie électronique ou au moins tous les 15 jours, via l'agence.

Le service bancaire de base ne permet pas d'être en négatif sur le compte à vue1.

Notons aussi que depuis le premier janvier 2007, les revenus minimum insaisissables versés sur un compte en banque sont protégés contre la saisie2.

Les produits sociaux de Dexia : témoignage de Jean-François Huart, receveur du CPAS de Liège

Les comptes d'aide sociale sont importants pour l'inclusion financière de personnes qui sont parfois en situation de faillite personnelle, qui ont connu des déboires, et qui ont besoin d'une aide que l'on espère ponctuelle. La mission du CPAS est bien sûr plus large et vise leur réinsertion socio-professionnelle. Avec un compte d'aide sociale, la personne dispose d'une carte permettant des retraits, elle peut faire des virements... La limite par rapport à un compte conventionnel, c'est qu'elle ne peut descendre en-dessous de -20€. Le compte d'aide sociale – qui sert donc principalement au versement du revenu d'intégration sociale – est ouvert à la demande du CPAS qui peut en demander le blocage en cas de fraude ou d'erreur. Il est gratuit pour le bénéficiaire. Pour le CPAS, il permet d'éviter les frais inhérents aux chèques circulaires ou les risques de vols liés aux paiements en espèces. C'est donc un facteur de sécurité. Il est proposé systématiquement aux personnes ne disposant pas ou plus de compte en banque. En Belgique, 44.000 comptes de ce type ont été ouverts.

Il existe aussi des comptes de gestion budgétaire (50.000) qui sont proposés lorsqu'une guidance s'avère nécessaire, dans le cadre de la médiation de dettes. L'assistant social est mandaté par le client pour effectuer les paiements nécessaires et c'est le nom du client qui apparaît sur le virement, ce qui est important dans la relation avec les créanciers.

Quant aux cartes prépayées, à Liège, nous ne les avons pas encore adoptées faute de temps pour analyser leur usage, mais à priori, ce système est intéressant aussi pour permettre de dépanner des gens qui ont besoin d'une aide d'urgence, en attendant que leur dossier soit régularisé. Dans ce cas, les cartes pré-payées par le CPAS permettent également un paiement électronique : le client utilise cette carte à usage unique pour retirer de l'argent dans une banque au moyen d'un code secret. Certains de mes collègues receveurs de CPAS de plus petites communes peuvent ainsi éviter totalement les paiements en espèces !

Le rôle social joué par les caisses d'épargne allemandes

En Allemagne, les caisses d'épargne sont des institutions publiques de proximité. Elles sont gérées par des représentants des communes et des districts, et soumises aux lois des Laender. Dans la moitié de ceux-ci, les obligations des caisses d'épargne sont strictement réglementées, de sorte que tous les résidents du district où elles se trouvent peuvent disposer d'un compte courant. En cas de refus d'ouverture, voire de « coupure » d'un tel « compte pour tout le monde », ces réglementations prévoient la possibilité de recourir à un comité d'arbitrage de la banque ou à un ombudsman. En 2005, 281 personnes ont entamé un tel recours en Allemagne, et la plupart ont obtenu gain de cause.

Dans ce pays de 82 millions d'habitants, 500 000 personnes n'ont pas de compte courant. Alors qu'on recense en Allemagne plus de 85 millions de comptes courants, 3,4 millions de ces comptes n'offrent pas de possibilité de découvert. Ce sont les « mikrokonto », proposés par l'Ethikbank, filiale de la Volksbank Eisenberg, aux personnes qui se voient refuser l'ouverture d'un compte courant, à la suite à de problèmes de surendettement. Le succès de ce service comparable au service bancaire de base belge – 4 % de l'ensemble des comptes – et le nombre finalement réduit de personnes n'ayant pas de compte courant (0,6 % de la population), indiquent la fonction sociale importante jouée par de telles banques publiques.

Infos: http://www.ethikbank.de

Le coin des bonnes adresses :

Un dépliant réalisé par le Service public fédéral des Affaires économiques fournit toutes les précisions utiles sur le service bancaire de base et les obligations des banques en la matière.

Il peut être commandé via le numéro gratuit 0 800 120 33 ou téléchargé

Références légales

Le service de médiation banques-crédit-placements est le fruit d'un partenariat entre les pouvoirs publics, les représentants des banques et ceux des consommateurs : pour garantir un équilibre des intérêts de ces parties, l'ombudsman désigné par les banques, Jacques ZEEGERS, travaille en collaboration avec Pamela RENDERS, représentant permanent des intérêts des consommateurs.

Le client mécontent doit d'abord tenter de régler le différend avec sa banque. S'il n'y parvient pas, il peut s'adresser par écrit à ce service de médiation. Le traitement de sa plainte sera gratuit.

Contact :

Rue Belliard 15-17, Boîte 8

1040 Bruxelles

Tél. : +32 2 545 77 70

Fax : +32 2 545 77 79

E-mail

1 Loi du 24 mars 2003 instaurant un service bancaire de base - Arrêté royal du 1er avril 2007 modifiant l'arrêté royal du 7 septembre 2003 portant certaines mesures d'exécution de ladite loi - Loi du 1er avril 2007 modifiant cette loi du 24 mars 2003. Cfr Moniteur Belge du 24 avril 2007.

2 Loi du 27 décembre 2005 applicable depuis le 1er janvier 2007 en vertu de l’arrêté royal d’exécution du 4 juillet 2006.

Type de support
Type de document
Editeur
Réseau Financité, (ex- Réseau Financement Alternatif)
Lieux
Sommaire

L'accès aux services bancaires - et plus particulièrement à un compte courant - est désormais considéré comme un besoin universel dans la plupart des sociétés développées. Néanmoins, il ne va pas de soi pour tout le monde.

Thématiques liées
Numéro de classement dans la bibliothèque ou code de rangement
RV-BAYO2008-1/30
Cocher cette case pour générer un nouveau code lors de l'enregistrement de ce contenu
Désactivé
Année d'édition
2008
Jour d'édition
10
Date d'édition
10/06/2008
Mois d'édition
Juin

De l'exclusion à l'inclusion financière : document de base

Soumis par Anonyme le

Les contours de l'exclusion financière

On parle d'exclusion financière « lorsqu'une personne qui s'adresse aux principaux opérateurs présents sur le marché rencontre des difficultés à utiliser ou à accéder à des produits ou services financiers appropriés qui lui permettent de vivre une vie sociale normale dans la société à laquelle elle appartient ».

Produits et services financiers...

L'exclusion bancaire peut signifier un accès difficile à tous types de services généralement offerts par les banques et autres opérateurs financiers : assurances vie, prêts hypothécaires et produits annexes. On pense surtout aux services de base : compte courant, crédit à la consommation, épargne.

Où est le problème ?

L'exclusion bancaire est souvent due au fait que les principaux acteurs du marché – les banques – ne fournissent plus de services et produits financiers appropriés aux besoins de toutes les catégories de la population. Pour un citoyen, ne pas pouvoir s'adresser à une banque connue est très stigmatisant.

Qu'est-ce qu'un service financier « approprié » ?

C'est un service dont la fourniture, la structure et le coût n'entraînent pas de difficultés pour le client. Par exemple, un microcrédit. Ce service est offert en réponse à une demande raisonnable de ce client ; il est adapté à sa capacité financière et à son budget.

La société à laquelle on appartient...

Le vécu de l’exclusion financière diffère selon que l’on vit dans une société fortement bancarisée ou non. Quand c’est le cas, ne pas disposer de compte en banque ou d'accès au crédit est particulièrement pénalisant. C’est tout l’enjeu d’une politique d’inclusion financière...

La lutte contre l'exclusion financière et pour l'accès au service bancaire de base : déjà toute une histoire !

Après d'autres études et travaux sur le sujet, le Réseau Financement Alternatif a dirigé en 2007 une étude qui a permis d'identifier et d'analyser les mesures les plus efficaces en Europe dans le domaine de la prestation de services financiers et de la prévention de l'exclusion financière des personnes en situation de pauvreté ou d'exclusion sociale.

L'étude, commanditée par la Commission européenne, a été réalisée en partenariat avec des universités et instituts de recherche experts en la matière dans 14 pays européens différents. Les travaux de ce réseau se poursuivent en 2009, toute personne intéressée peut manifester son intérêt pour être tenue au courant.

Type de support
Type de document
Editeur
Réseau Financité, (ex- Réseau Financement Alternatif)
Lieux
Sommaire

Définitions de l'exclusion et de l'inclusion financière, et liens vers des articles sur le service bancaire de base, le crédit et les bonnes adresses pour toute personne intéressée par ce sujet.

Thématiques liées
Numéro de classement dans la bibliothèque ou code de rangement
RV-BAYO2008-1/29
Cocher cette case pour générer un nouveau code lors de l'enregistrement de ce contenu
Désactivé
Année d'édition
2008
Jour d'édition
10
Date d'édition
10/06/2008
Mois d'édition
Juin

L'industrie minière sur la sellette

Soumis par Anonyme le

Faut-il vraiment s’étonner des pollutions à large échelle engendrées par l’industrie minière ?

Notre planète est soumise à rude épreuve, du fait de l’augmentation de sa population, qui a quadruplé en un siècle, et de la croissance, qui entraîne une pression de la demande sur l’offre de ressources en matières premières. En l’occurrence, l’industrie extractive a encore du grain à moudre, et ne s’est d’ailleurs jamais aussi bien portée : entre 1999 et 2006, le prix des métaux bruts a triplé en moyenne ; le prix de l’uranium a sextuplé et celui du cuivre a doublé depuis 2005.

Pendant ce temps, les gains nets de l’industrie minière ont crû de manière exponentielle : de 5 milliards de dollars en 2002 à 45 milliards de dollars en 2006. Le prix de l’or a quant à lui franchi en janvier 2008 la barre de 900 dollars l’once, un maximum historique.

Cette croissance a un prix : pour extraire les minerais au rythme voulu par les marchés, les multinationales de l’industrie extractive ne lésinent pas sur les méthodes d’extraction polluantes avec des produits hautement toxiques comme le mercure, l’arsenic ou le cyanide. De plus, les peuples concernés n’ont en général pas voix au chapitre pour ce qui concerne le développement de leur région. Les entreprises minières sont très gourmandes en concessions gérées pour la plupart sans la moindre concertation avec les populations locales, d’où les expropriations et autres violations des droits sociaux constatées sur le terrain.

De surcroît, les États riches en minerais sont presque tous situés dans l’hémisphère sud et leur réglementation fiscale est soumise à de telles pressions que les compagnies minières participent finalement très peu au développement économique de ces pays, du fait des exemptions dont elles bénéficient. Quand il ne s’agit pas d’évasion fiscale pure et simple, ou de soutien financier à des belligérants...

Les exemples abondent

Amérique latine, Afrique et Indonésie sont le théâtre de ces extractions coûteuses pour l’environnement et les vies humaines. Pointons tout particulièrement Freeport Mc Moran qui exploite le cuivre, l’or et le molybdène (métal blanc) de la mine de Grasberg, considérée comme la mine la plus polluante du monde, dans une île disposant d’une biodiversité jadis incomparable, la Papouasie.

Si l’on totalise les actions de cette entreprise, possédées ou gérées par les principales banques actives en Belgique – Fortis qui est à présent propriétaire d’ABN-Amro, Citibank, ING, Dexia, KBC, Deutsche Bank – on atteint la somme rondelette de 1,8 milliard de dollars. Si vous placez votre épargne ou investissez dans des fonds proposés par une ou plusieurs de ces banques, il est possible que votre argent ait contribué à détruire le delta de la rivière Aghawagon. Chaque jour, Freeport rejette dans cette rivière pas moins de 230 000 tonnes de décombres de pierre polluées, soit 3,25 milliards de tonnes sur toute la durée de la mine !

Ces décombres contiennent des métaux lourds : cuivre, arsenic, cadmium, mercure, annihilant toute forme de vie dans le cours d’eau qui ne peut plus être utilisé pour l’eau potable
ou la pêche. La forêt tropicale qui jouxte la rivière est également mise à rude épreuve. Et les policiers corrompus par cette entreprise ne sont pas en reste d’exactions parmi la population riveraine. Gold Corp, qui exploite les mines de Marlin et de Cerro Blanco au Guatemala, est responsable de la pollution de la rivière Tzala et de la déstabilisation des sols. Les banques actives en Belgique qui possèdent ou gèrent des actions de cette entreprise y ont investi au total 433 millions de dollars...

Citons aussi Newmont qui exploite la mine d’or de Yanacocha au Pérou (US$ 414,5 millions issus des banques belges) et où de graves pollutions de l’eau ont été dénoncées, et Barrick Gold, compagnie extractive d’or, d’argent et de cuivre qui entend exploiter la mine de Pascua Lama à la frontière entre le Chili et l’Argentine (US$ 325,3 millions issus des banques belges). Ce cas a été plus largement médiatisé que les autres depuis 2005, parce que le gisement repose sous des glaciers entre 4000 et 5000 m d’altitude et que son exploitation
à coups de cyanide et de sulfure détruirait toute une vallée et un écosystème précieux, notamment les ressources en eau de 70 000 personnes.

Les commentateurs expliquent ce retard par diverses raisons, dont la mobilisation sociale (1). Il n’est pas certain in fine que Barrick Gold exploitera les 17 millions d’onces d’or et les 689 millions d’onces d’argent pour lesquels 2,4 milliards de dollars ont déjà été investis. La pression de l’opinion publique chilienne, argentine et internationale pourrait encore avoir raison de ce projet extrêmement risqué pour l’environnement des deux pays concernés. Le moment est donc stratégique pour interpeller votre banque à ce sujet !

 

Une nouvell e colonisation ?

Daan Janssens, de l’ASBL Catapa, s’inquiète du fonctionnement actuel du secteur minier. Il estime que ce dernier réalise une véritable recolonisation dans la mesure où il remet en cause la souveraineté des États du Sud.

D’après le ministère péruvien de l’Énergie et des mines, 20 % du territoire national péruvien est aux mains d’entreprises étrangères et, depuis 5 ans, le nombre de concessions croît de 9,6 % par an.

Au Guatemala, 30 % du sol fait l’objet de demandes de concessions de compagnies minières, pétrolières et gazières. Une fois que l’exploitation commence, les paysans sont le plus souvent chassés. Seuls 2,6 % de la population trouvent un emploi dans ces industries. Dans ce contexte, on comprend que l’accord de paix, signé au Guatemala après 36 ans de guerre civile, reste fragile. La société civile y est bien organisée et soutient les paysans dans leurs revendications pacifiques. Mais la prévention des conflits n’aura désormais de sens et de chance que si des réglementations plus strictes sont imposées aux entreprises, et que leur application est dûment contrôlée.

En comparaison, la situation au Congo semble inextricable. Difficile en effet pour les compagnies minières de rester étrangères aux conflits se déroulant sur le territoire qu’elles exploitent. C’est ainsi qu’Anglogold Ashanti, exploitant la mine d’or de Mongbwalu au nord-est de la R DC (US$ 22 millions issus des banques belges), en est arrivé à composer avec les milices de la région pour garantir son accès aux ressources. Voilà comment le revenu des mines finance l’armement des conflits de pouvoir ethniques de la région. La faiblesse du cadre politique et de la société civile profite aux belligérants comme aux entreprises, parce que le chaos ambiant les dispense de leurs obligations fiscales. L’enjeu est pourtant considérable : le continent africain détient la moitié des réserves d’or mondiales identifiées et assure actuelle-ment un quart de la production annuelle mondiale.

80 % des plus gros gisements africains sont aux mains des multinationales. Problème : il s’avère plus difficile de réguler le commerce de l’or que celui du diamant, désormais traçable depuis la mise en oeuvre du processus de Kimberley en 2003. À la différence du diamant, l’or, lui, peut être fondu…

(1) D. Estrada, « Latin America Up Date - Pascua Lama Mining Project on Hold - By Daniela Estrada», 25/1/2008. En ligne: www.minesandcommunities.org

Des mines d’or d’information en Flandre

Curieusement, les ONG belges actives pour observer et dénoncer les agissements du secteur minier sont toutes néerlandophones. Il est temps de profiter de leur savoir et de leurs contacts pour faire rebondir ces informations du côté francophone !

Outre le travail réalisé par Netwerk Vlaanderen sur les placements des banques belges dans ce secteur, en ligne sur www.secretsbancaires.be, pointons l’ONG Broederlijk Delen qui suit depuis plusieurs années la problématique minière au Congo. L’ASB L Catapa, quant à elle, est entièrement vouée à la sensibilisation aux problèmes liés à l’industrie minière et soutient les groupes locaux qui y sont confrontés dans divers pays d’Amérique latine.

Infos: http://www.catapa.be.

Type de support
Type de document
Editeur
Réseau Financité, (ex- Réseau Financement Alternatif)
Lieux
Sommaire

Que se passe-t-il dans le secteur de l'extraction minière ? Tant du côté des ONG spécialisées dans le suivi des investissements effectués par les banques, que de celles qui défendent les droits de l'homme ou la protection des écosystèmes, les cris d'alarme se multiplient...

Thématiques liées
Numéro de classement dans la bibliothèque ou code de rangement
RV-BAYO2008-1/28
Cocher cette case pour générer un nouveau code lors de l'enregistrement de ce contenu
Désactivé
Année d'édition
2008
Date d'édition
03/2008
Mois d'édition
Mars

L'éducation financière, oui, mais laquelle ?

Soumis par Anonyme le

L'heure de la crise, l'heure du débat

Le 24 octobre 2008, la Commission bancaire, financière et des assurances (CBFA) publiait un Rapport sur la promotion des connaissances financières en Belgique, commandité en septembre 2006 par le ministre fédéral qui avait alors la Protection de la consommation dans ses attributionsi. Lui-même se basait sur une recommandation du Conseil de l'OCDE de juillet 2005, formulée à la suite d’une vaste enquête sur le sujet. Entre-temps, la Commission européenne a, elle aussi, saisi diverses occasions pour souligner l'importance de l'éducation financière qui fit l'objet d'une communication spécifique le 18 décembre 2007. Dans la foulée, le 30 avril 2008, la Commission créait un groupe d'experts ad hoc et le 14 mai 2008, le Conseil ECOFIN saluait ces initiatives en pointant leur importance dans ses conclusions. Au niveau belge, cette priorité à l'éducation financière a été reprise dans les axes de la politique socio-économique du gouvernement fédéral présentée le 23 mai 2008. Cette priorité a été confirmée dans la déclaration du gouvernement sur sa politique générale le 14 octobre 2008.

Pendant cette période, la crise financière qui couvait aux États-Unis, a éclaté et a frappé le continent européen de plein fouet en septembre 2008. Cette crise a donné lieu à un large débat médiatique fournissant aux consommateurs en manque de connaissances financières, une masse impressionnante d'informations. En fonction de leurs affinités journalistiques et idéologiques, les consommateurs ont ainsi à leur disposition de quoi se forger une opinion personnelle quant aux responsabilités individuelles et collectives de ce désastre, et quant aux solutions préconisées.

Cette manne d'informations contribue évidemment à nourrir les inquiétudes des épargnants quant à leurs placements, comme celles des travailleurs craignant de perdre leur emploi. Entre les raisons objectives de s'inquiéter et les vents de panique irrationnels, il n'est pas toujours facile de savoir où se situer. C'est là un premier enseignement à tirer de l'expérience de cette crise financière, dans une optique « d'amélioration des connaissances financières » comme l'appelle de ses voeux la CBFA.

Son rapport, il est vrai, a été diffusé dans un contexte particulièrement critique. On se réjouit donc d'y lire (quoiqu'il faille atteindre la page 43, chapitre 8, pour trouver cette phrase) : « La promotion de l'éducation financière ne doit pas se substituer à la réglementation financière qui est essentielle pour protéger les consommateurs (...) L'éducation financière doit être considérée comme un complément à une protection adéquate des consommateurs et à un comportement responsable des prestataires de services financiers (...) »

Là se situe le coeur du débat sur l'éducation financière. Nul ne conteste son utilité, c'est sa finalité qui divise. L'optique libérale consacre la responsabilité individuelle de chacun, y compris celle des consommateurs aux prises avec les institutions bancaires. De leur côté, les tenants d'une priorité à la justice sociale et à un meilleur contrôle public du secteur financier soutiennent que l'éducation financière ne peut en aucun cas se substituer à des mécanismes régulateurs.

Dans le même ordre d'idée, l'éducation financière ne devrait pas non plus avoir pour objectif de hisser tout un chacun au niveau de complexité qu'atteignent certains produits financiers. À titre d'illustration, est-il nécessaire de comprendre le fonctionnement d'un moteur de voiture pour pouvoir rouler en sécurité, pour soi-même et les autres ? Ainsi, en matière de placement pourquoi viser à ce que monsieur Tout-le-Monde comprenne les vocables spécialisés de la finance ? Il lui faut surtout être en mesure de gérer les risques et de choisir les produits financiers qui répondent le mieux à sa situation.

La crise financière de 2008 a évidemment jeté une lumière particulièrement crue sur une réalité qui était encore décrite comme suit, dans cet extrait de la communication de la Commission européenne du 18 décembre 2007 : « il suffit de rappeler les difficultés actuelles sur le marché américain des subprimes, où de nombreux consommateurs se sont endettés au-delà de leurs moyens, notamment du fait d'une mauvaise connaissance des caractéristiques des produits financiers... »

Certes... Mais on ajoutera désormais à ce constat que si tant d'Américains ont contracté des crédits subprimes, c'est parce que la vente de ces crédits à risques a été non seulement permise (seule la Caroline du Nord est parvenue à les interdire), mais aussi encouragée politiquement et fiscalement par le gouvernement des États-Unis !ii Cet exemple parmi d'autres montre combien il est important de penser l'éducation financière dans une optique de protection des consommateurs, en conjuguant celle-ci à la régulation des acteurs financiers. Ainsi, l'éducation financière ne doit pas être un emplâtre sur une jambe de bois, mais la pierre angulaire d'une architecture économique désormais plus équilibrée, entre consommateurs d'un côté, secteur financier de l'autreiii. Cet équilibre, on aimerait le retrouver plus clairement dans le rapport de la CBFA.

L'éducation financière, dans quel but ?

Sur cette base, il convient de définir l'objectif sociétal de l'éducation financière. Au chapitre 5 de son rapport, la CBFA énumère « les raisons pour lesquelles il convient d'améliorer les connaissances financières du public » :

  • bénéfices pour les individus : prendre conscience de la valeur de l'argent, être en mesure de le gérer selon ses moyens ;
  • bénéfices pour la société : remédier à l'exclusion financière, aider à développer les compétences des financiers de demain ;
  • bénéfices pour l'économie : contribuer à la stabilité financière en augmentant la diversité et donc la sécurité de l'épargne et des investissements, inciter le secteur financier à être plus efficace et à mieux répondre aux besoins des consommateurs ; contribuer au financement des entreprises ; accroître le poids des associations de consommateurs dans l'élaboration des réglementations.

Cependant, au chapitre 4 de son rapport, la CBFA relève ce qu'ont révélé les enquêtes annuelles publiées par L'Écho et De Tijd en 2006 et en 2007 : « de tous les facteurs qui ont une influence sur notre perception du bonheur, l'argent vient en dernier lieu. Une bonne santé, des amis, un boulot intéressant, des enfants et des loisirs : voilà ce que les Belges trouvent plus important que l'argent dans leur vie ». Et L'Écho de juger l'attitude des épargnants belges « laxiste », dans son enquête de 2008, tout en reconnaissant que son goût pour la sécurité « se révèle plutôt positif dans la période que nous traversons... »iv.

Ne devrait-on pas se réjouir de cet ordre de priorité qui rappelle, à l'échelle individuelle, que l'argent est un outil et non un but en soi ? Au plan macro-économique aussi, les indicateurs purement économiques comme le PIB sont remis en cause au profit de mesures, comme l'indice de développement humain, qui intègrent des paramètres tels que l'éducation ou l'équité socialev.

Dans la même logique, une politique d'éducation financière intégrée à un projet global de développement durable ne peut être élaborée sans formuler de but sociétal : assurer à l'économie son rôle redistributif en vue d'une plus grande justice sociale, la rendre compatible avec les limites des ressources planétaires.

C'est pourquoi l'éducation financière se doit d'allier au souci de la rentabilité ou de la sécurité des placements, la prise en compte de leurs impacts sociaux et environnementaux. La sensibilisation à la gestion des risques ne se limite pas aux seuls risques financiers. La lutte contre l'exclusion financière ne vise pas uniquement l'inclusion de tous dans le marché global, mais avant tout le mieux-être des personnes et leur sécurité d'existence.

Ces objectifs croisés semblent aller de soi, cependant ils n'apparaissent ni dans le rapport de la CBFAvi, ni dans les huit principes établis par la Commission européenne et l'OCDEvii. De même, ces instances appellent à intégrer l'éducation financière dans les programmes de l'enseignement sans prendre en compte l'objectif global de celui-ci : former des citoyens, et non pas seulement des consommateurs.

L'éducation financière, avec qui ?

En juin 2008, le Réseau Financement Alternatif a rencontré les responsables pédagogiques des différents réseaux de l'enseignement secondaire de plein exercice, en vue d'évaluer leur intérêt pour des outils d'éducation financière. Leur réponse a été unanime : les outils élaborés par les acteurs sociaux et économiques sont les bienvenus dans les écoles à condition d'avoir été élaborés en collaboration avec des enseignants. C'est ce à quoi s'emploie le Réseau Financement Alternatif en vue de produire un jeu d'éducation financière qui sera largement diffusé à partir de 2010.

Il serait intéressant que ces responsables pédagogiques de l'enseignement de plein exercice réagissent, eux aussi, au rapport de la CBFA sur la promotion des connaissances financières en Belgique, soumis à consultation jusqu'au 31 décembre 2008.

De même pour les acteurs sociaux, de l'éducation permanente et de l'insertion socio-professionnelle : pour que les politiques d'éducation financière intègrent celle-ci dans une perspective de développement durable, il importe que toutes les parties prenantes soient associées à l'élaboration du plan d'action suggéré par la CBFA. Celle-ci souhaite d'ailleurs créer un institut spécialisé sur le modèle français de l'Institut pour l'éducation financière du public (IEFP)viii. Un tel institut permettrait d'associer ces différentes parties prenantes à la mise en oeuvre de programmes de sensibilisation et d'éducation fondés sur un large consensus quant à leur finalité sociétale.

Conclusion

La consultation que lance la CBFA jusque fin décembre 2008, à propos de son Rapport sur la promotion des connaissances financières en Belgique, constitue, en définitive, une excellente opportunité : celle de rappeler que l'éducation financière doit être orchestrée dans une optique de protection des consommateurs, et conjuguée à la régulation des acteurs financiers. Qu'elle doit s'intégrer dans une démarche globale d'éducation à la citoyenneté et au développement durable. Et enfin, que, pour assurer ces objectifs, la collaboration de toutes les parties prenantes est indispensable.

Antoinette Brouyaux, novembre 2008

 

i http://www.cbfa.be/fr/press/html/2008-10-24_promotion.asp En introduction de ce rapport, et afin de permettre à tous les acteurs concernés par ce sujet de formuler leurs remarques sur le texte, la CBFA a lancé une consultation ouverte jusqu'au 31 décembre 2008.

ii Paul Jorion, L'implosion - la finance contre l'économie – ce que révèle et annonce la crise des subprimes, 2008, éd. Fayard — p.107 – p.156-157 – info : www.pauljorion.com

iii Olivier Jérusalmy, « Éducation financière : principes et priorités »,

http://www.financite.be/publications/mes-articles/education-financiere-principes-et-priorites,fr,326.html

iv Enquête « Le Belge et son argent », publiée dans L'Écho des 21/10/2006, 20/10/2007 et 25/10/2008.

v Indice proposé par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) qui publie chaque année un Rapport mondial sur le développement humain (RMDH) – http://hdr.undp.org/en/francais

vi Ibid., chapitre 6, p. 29

vii Pour une meilleure éducation financière : enjeux et initiatives – Rapport OCDE 2005 http://www.oecd.org/document/2/0,3343,fr_2649_15251491_37608450_1_1_1_1,00.html

Type de support
Type de document
Editeur
Réseau Financité, (ex- Réseau Financement Alternatif)
Lieux
Sommaire

Plus d'éducation financière ne doit pas signifier un rejet des responsabilités des établissements financiers sur le dos des consommateurs. Pour un meilleur équilibre du marché, régulation et éducation financière doivent être renforcées de concert, en visant un objectif sociétal clairement stipulé.

Mots-clés liés

Thématiques liées
Numéro de classement dans la bibliothèque ou code de rangement
MO-BROU1998-1
Cocher cette case pour générer un nouveau code lors de l'enregistrement de ce contenu
Désactivé
Année d'édition
2008
Date d'édition
11/2008
Mois d'édition
Novembre

FINANcité Magazine n°9 : Campagne "Je choisis"

Soumis par Anonyme le
Type de support
Type de document
Editeur
Réseau Financité, (ex- Réseau Financement Alternatif)
Lieux
Numéro de classement dans la bibliothèque ou code de rangement
RV-BAYO2008-1/10
Cocher cette case pour générer un nouveau code lors de l'enregistrement de ce contenu
Désactivé
Année d'édition
2008
Date d'édition
03/2008
Mois d'édition
Mars

FINANcité Magazine n°10 : De l'exclusion à l'inclusion financière

Soumis par Anonyme le
Type de support
Type de document
Editeur
Réseau Financité, (ex- Réseau Financement Alternatif)
Lieux
Numéro de classement dans la bibliothèque ou code de rangement
RV-BAYO2008-1/9
Cocher cette case pour générer un nouveau code lors de l'enregistrement de ce contenu
Désactivé
Année d'édition
2008
Date d'édition
06/2008
Mois d'édition
Juin

Cahier FINANcité N°8 : Rapport ISR 2007

Soumis par Anonyme le
Type de support
Type de document
Editeur
Réseau Financité, (ex- Réseau Financement Alternatif)
Lieux
Sommaire

L'investissement socialement responsable - rapport 2007 Première partie Contexte législatif et politique Reconnaissance de l'investissement socialement responsable Stratégies publiques Outils et mécanismes spécifiques Transparence Gestion de l'argent public ou à caractère public Deuxième partie L'investissement socialement responsable en Belgique Introduction Terminologie Chiffres clés au 30 juin 2007 L'offre ISR en terme de nombres L'encours ISR L'offre ISR globale en terme de parts de marché Identification des leaders du marché Éléments clés Conclusions Glossaire Analyses · Comprendre la finance éthique et solidaire Éducation financière : principes et priorités Défaut de paiement : une obligation incomplète Le crédit aux plus démunis profite aux mieux nantis ! De la citoyenneté politique à la citoyenneté financière Le changement climatique : protocole de Kyoto et échange de permis d'émission Épargne-pension éthique

Numéro de classement dans la bibliothèque ou code de rangement
OC-CAHI-1/24
Cocher cette case pour générer un nouveau code lors de l'enregistrement de ce contenu
Désactivé
Année d'édition
2007
Date d'édition
12/2007
Mois d'édition
Décembre

C'est l'effet papillon... Petites causes, grandes conséquences...

Soumis par Anonyme le

Prenez un pays où les emplois sont de plus en plus précaires, et un marché du crédit complètement dérégulé, où tout est permis, même et surtout des « prêts rapaces », que l’on va refiler en masse aux consommateurs nsolvables, en les appâtant : « vous aussi, vous pouvez devenir propriétaire. Il ne faut pas de capital de départ, le taux d’intérêt n’est que de 2 % les deux premières années, il est variable ensuite, mais soyez sans crainte, en cas de pépin vous ferez une bonne affaire en revendant votre logement, les prix sont à la hausse. D’ailleurs, tout le monde fait comme vous et les autorités vous y encouragent ». Et bien, puisque tout le monde est d’accord... Les consommateurs insolvables signent. 

L’institution prêteuse se débarrasse aussitôt de la responsabilité d’encaisser à l’avenir les remboursements de ces créances douteuses en les titrisant (cf. glossaire). Une fois ces titres (papiers commerciaux « adossés » à des actifs... qui sont en fait des créances) vendus, l’institution prêteuse peut retirer les créances titrisées de son bilan. Elle peut alors réduire le volume des réserves qu’elle est tenue de constituer, et utiliser les capitaux libérés pour prêter à nouveau.

Mais qui donc a acheté ces créances titrisées ? Des courtiers les ont revendues à de gros investisseurs : banques, fonds de pension, assureurs, partout dans le monde. Il faut dire que ces titres avaient tout pour plaire : avantages fiscaux, intérêts juteux, possibilité d’être revendus ou joués en Bourse. Ils ont aussi servi de « levier » pour d’autres emprunts. Ainsi, Lehman Brothers a emprunté, avec ce levier, jusqu’à 30 fois la valeur de son lot de titres adossés à des créances. Quant au risque, des assureurs spécialisés en ont fait leur affaire en couvrant les opérations des spéculateurs. Les agences de notation, payées par les émetteurs de titres, étaient de connivence.

Le destin d’une bulle : éclater !

Mais il y a des limites à la hausse des prix de l’immobilier. Quand les « subprimes» (cf. glossaire) deviennent des
« surprimes » impayables, une masse croissante de consommateurs insolvables ne remboursent plus leurs emprunts. Leurs biens se retrouvent tous sur le marché, et du coup, l’offre étant plus forte que la demande, la valeur de ces actifs s’écroule. Les organismes prêteurs ne peuvent plus se rembourser par la vente des maisons car celles-ci ne valent plus rien.

Les institutions financières tombent à court de liquidités, elles ne peuvent plus rembourser leurs épargnants, ni emprunter à d’autres banques qui connaissent le même problème ou ne souhaitent pas, en ces temps difficiles,
prêter à des organismes en difficulté. Quant à celles qui avaient racheté ces titres toxiques, elles se retrouvent avec des titres qui ne valent pratiquement plus rien et qu’elles ne peuvent plus utiliser comme garantie pour emprunter à d’autres. C’est alors que les États sont appelés à la rescousse...

Glossaire

  • Prime : prix ou mensualité minimale, à payer pour une hypothèque ou une assurance. Aux USA, le secteur «prime» désigne les emprunteurs considérés comme solvables.
  • Subprime : l’emprunteur qui n’est pas « prime » n’est pas tenu de prouver sa solvabilité, il n’est donc pas fiable. Les Américains rechignent à admettre que la plupart des emprunteurs « subprime » sont des pauvres. Ils préfèrent l’idée que leur situation précaire est accidentelle. La rentabilité des crédits subprime n’est assurée que par la hausse des prix, le gage étant le bien acquis. Tant que celui-ci peut être revendu plus cher, tout va bien...
  • Alt -A : les emprunteurs Alt-A se situent entre ces deux catégories, « prime » et « subprime ».
  • Bulle : surévaluation des prix dans un secteur. Quand la bulle (immobilière, internet, boursière) éclate, les prix dégringolent.
  • Produits dérivés : contrats dont la valeur dépend de celle d’un actif ou d’un indice sous-jacent : contrats à terme d’instruments financiers « futures », contrats d’échanges de taux d’intérêt (swaps), options.
  • Produits structurés : produits financiers combinant des placements sûrs à des placements plus risqués (ex SICAV).
  • Titrisation : transformation d’un énorme paquet de créances (des milliers de prêts individuels), en petites tranches égales pour en faire des titres financiers, vendus sous des formes diverses, ex. les ABS.
  • ABS « Asset-backed securities » ou « asset-backed Commercial Papers » : papiers commerciaux adossés à des actifs ou plus exactement, à des créances. « Adossé » est une trouvaille linguistique pour éviter d’utiliser le mot « garanti », car la relation entre le titre et l’actif en question est éloignée.
  • Equities : le pluriel de « equity » désigne des fonds, capitaux propres, un capital d’actions, ou des actions cotées en Bourse. Sont-elles équitables, rien n’est moins sûr ! Même si le terme choisi pourrait le faire penser...
  • Secur ities : le pluriel de « security » désigne soit une caution, une garantie, soit une valeur, un titre. Que le titre soit une garantie de sécurité, rien n’est moins sûr ! Même si le terme choisi... (refrain connu)
  • Futures : Le pluriel de « future » désigne des marchandises achetées à terme, (c’est-à-dire plus tard mais au prix fixé au moment de la transaction) ou le marché à terme.
  • Predatory lending : prêt rapace, usurier. Ainsi, la technique « bait and switch » (appâter et déconnecter) consiste à promettre, puis à faire signer quelque chose qui ne correspond pas du tout à la promesse...
  • Credit crunch : restrictions dans l’octroi de crédits, du fait de la crise bancaire.
  • Hedge funds : fonds « de couverture », en réalité ce sont des fonds spéculatifs.
Type de support
Type de document
Editeur
Réseau Financité, (ex- Réseau Financement Alternatif)
Lieux
Sommaire

Comment la crise survenue aux États-Unis a-t-elle un impact aussi considérable sur notre économie?

Thématiques liées
Numéro de classement dans la bibliothèque ou code de rangement
RV-BAYO2008-1/1
Cocher cette case pour générer un nouveau code lors de l'enregistrement de ce contenu
Désactivé
Année d'édition
2008
Date d'édition
12/2008
Mois d'édition
Décembre

Dossier Finance 2.0 : témoignages sur l'exclusion financière

Soumis par Anonyme le

Inclusion ou exclusion financière : témoignages

Type de support
Type de document
Editeur
Réseau Financité, (ex- Réseau Financement Alternatif)
Lieux

Mots-clés liés

Thématiques liées
Numéro de classement dans la bibliothèque ou code de rangement
RV-BAYO2008-1/55
Cocher cette case pour générer un nouveau code lors de l'enregistrement de ce contenu
Désactivé
Année d'édition
2010
Jour d'édition
19
Date d'édition
19/03/2010
Mois d'édition
Mars

Culture web et finance solidaire

Soumis par Anonyme le

Robin des bois aurait aimé être un hacker

Cyber-culture et finance solidaire ont des racines communes. Au XIIIe siècle, en Angleterre, Robin des Bois personnifiait la révolte populaire contre le roi Jean et les barons qui mettaient le grappin sur les forêts et les terres communales, expropriant de ces « communs » ceux dont la survie en dépendait : veuves ramassant le bois de chauffage, paysans laissant paître leurs moutons, ramasseurs de champignons... En 1215, la Charte des forêts consacre in fine le droit des usagers des commons.

Cette histoire des « communs » a resurgi dans les médias en 2009 lorsque le comité Nobel a récompensé deux économistes atypiques, Oliver Williamson et Elinor Ostrom. Celle-ci est la première femme à recevoir un prix Nobel de l'économie, et le fait qu'elle partage son prix avec un autre nobellisé illustre parfaitement son apport à la « science économique » : Elinor Ostrom a consacré son œuvre aux commons, qualifiant la gestion collective de ce qui n'est pas délimité par la propriété privée.

A l'heure où nous baignons dans l'univers virtuel et les technologies de l'information et de la communication (TIC), la gouvernance du bien commun revêt une importance particulière. Internet est lui-même issu d'une chaîne d'hommes visionnaires, soucieux de garantir l'accès public de leurs inventions face aux dangers d'accaparement du monde marchand : Vinton Cerf, développeur du socle technique d'internet ; Tim Berners-Lee, inventeur du World Wide Web ; Richard Stallman, promoteur de la licence publique générale des logiciels libres ; Linus Torvalds, papa de Linux ; Mark Shuttleworth, concepteur d'Ubuntu...

« Ubuntu »: je suis ce que je suis grâce à ce que nous sommes tous

Ubuntu est un système alternatif à Windows, qui permet d'utiliser l'ordinateur personnel de manière ergonomique, libre et gratuite, y compris dans les entreprises. En langue bantoue, un « ubuntu » est une personne sachant que ce qu'elle est, est intimement lié à ce que sont les autres. C'est un concept fondamental de la philosophie de la réconciliation portée par l'archevêque sud-africain Desmond Tutu, prix Nobel de la Paix en 1984. En choisissant ce nom pour son système d'exploitation, Mark Shuttleworth en popularisera le sens philosophique et politique tel qu'appliqué dans l'univers technologique.

Les racines de la finance solidaire

En France, dans son dernier ouvrage « Politique des associations », le sociologue Jean-Louis Laville invite à réécrire l'histoire pour y souligner le rôle majeur, quoique méconnu, de l’associationnisme dans l’avènement des social-démocraties. La sécurité sociale n'est pas née de rien, au lendemain de la guerre 40-45. Elle trouve ses fondements dans le développement au XIXe siècle d'organisations citoyennes porteuses de valeurs de partage et d'équité qui ont permis aux classes ouvrières et paysannes occidentales de sortir petit à petit de la misère en développant des outils tels que le crédit mutuel, les assurances santé, l’épargne populaire... L’Etat et le marché ont pris le relais, le secteur associatif déplorant, au passage, la privatisation progressive des services d’intérêt collectif.

De l’échange au don

L’internet citoyen est le fruit de cette histoire et la poursuit. Face aux velléités de marchandisation et d’appropriation de cet outil d’intelligence collective, les pères fondateurs du web ont mis en place les balises nécessaires pour garantir son accès à tous. Cette culture de l'échange gratuit est à présent relayée par les pouvoirs publics, soucieux de faciliter l’accès aux nouvelles technologies. Les écoles de la Communauté Française sont ainsi équipées de logiciels libres. Formés à ces logiciels, les élèves peuvent les télécharger gratuitement – et légalement – sur leur ordinateur personnel.

A côté de l’échange gratuit, internet permet aussi aux activistes de développer des campagnes d’opinion, de proposer en ligne des pétitions ou de récolter des dons. Les adeptes de Facebook sont invités à s’associer à diverses « causes ». Il existe aussi des boutiques solidaires sur internet, comme http://www.kidonaki.be/ créée en 2009 par Odile Bury et Joelle Yana. Les profits des ventes aux enchères, de la billetterie et des autres services proposés par ce site sont versés à des associations.

Financiers solidaires... Des artistes

Quand les notions de libre accès et de gratuité se confondent, le financement de la production intellectuelle ou créative devient un défi permanent. Ces dernières années, de nombreux artistes ignorés par les producteurs professionnels, ont tenté de convaincre leurs fans, via divers sites, de coproduire leurs oeuvres. A l’expérience, le financement exclusivement communautaire des oeuvres artistiques est souvent insuffisant. Les producteurs professionnels sont alors appelés à la rescousse pour compléter la contribution des particuliers enthousiastes.

Musique : MyMajorCompany, qui se considère comme une maison de disque à part entière, est un des rares acteurs fidèle au financement par les seuls internautes. Ce pionnier du mouvement revendique plus de 50 000 producteurs et 1 900 artistes inscrits. L’objectif en 2010 est de produire ainsi une douzaine d'artistes.

Cinéma : via le site Touscoprod lancé en janvier 2009, les internautes cofinancent des films ayant déjà une base de financement acquise. D’autres sites proposent dès à présent ou dans un proche avenir le cofinancement de films.

Littérature : voici à présent l’édition participative » avec EditeursEtAuteursAssocies. Chacun peut investir dans un livre parmi une liste de textes choisis. L'investisseur touche ensuite un intéressement au chiffre d'affaires généré et son nom apparaît sur le livre. La maison d’édition garantit la qualité éditoriale en sélectionnant les oeuvres.

BD : depuis 2009 également, la start-up belge Sandawe propose aux « édinautes » de cofinancer des bandes dessinées et de participer au choix des oeuvres éditées. Sandawe est le nom d’un peuple tanzanien qui vit sans chef ni propriété.

Le bonheur en partage

Les promoteurs de ces sites admettent pour la plupart que l'intéressement sert surtout à impliquer les internautes, le retour sur investissement étant des plus aléatoires. En général, les internautes ne touchent de l'argent que sur les recettes réalisées sur les ventes.Orpeu d'artistes sont produits in fineetmoins encore engrangent des bénéfices.

Les internautes ne sont pas dupes. Recherchant une relation privilégiée avec les artistes, ce sont moins des investisseurs que des passionnés. Ils ont ainsi accès à des contenus exclusifs, sont invités à des avant-premières, et les artistes misent sur eux pour le bouche-à-oreille. C’est en ce sens que l’on peut qualifier de solidaire le « crowdfunding », soit le financement de projets par des particuliers qui interviennent chacun en fonction de leur capacité financière, fût-elle modeste. Face au rouleau compresseur du vedettariat, cette finance communautaire contribue à diversifier les productions culturelles et à répartir les chances, pour les artistes, de se professionnaliser. Un plus pour l’intégration sociale de créateurs… Souvent précaires.

Source :http://www.journaldunet.com

Type de support
Type de document
Editeur
Réseau Financité, (ex- Réseau Financement Alternatif)
Lieux
Sommaire

Cyber-culture et finance solidaire ont des racines communes.

Mots-clés liés

Numéro de classement dans la bibliothèque ou code de rangement
RV-BAYO2008-1/52
Cocher cette case pour générer un nouveau code lors de l'enregistrement de ce contenu
Désactivé
Année d'édition
2010
Jour d'édition
17
Date d'édition
17/03/2010
Mois d'édition
Mars