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Fichus automates !

Soumis par Anonyme le

« Qu'il est loin, le bon vieux temps, où l'on pouvait s'adresser à une vraie personne, en chair et en os, pour retirer de l'argent ou transmettre un virement ! Et ne me parlez pas d'ordinateur, je n'y comprends rien ! »

Peut-être vous reconnaissez-vous dans ce cri du coeur, peut-être vous fait-il penser à des proches. Question de génération, d'état d'esprit, de formation ou d'expérience... Tout le monde n'est pas égal devant la machine.

Cette inégalité d'accès à l'univers informatique n'est pas toujours vécue comme un problème. Tout comme certains se passent aisément de télévision ou de voiture, d'autres protègent volontairement leur cadre de vie de l'interconnexion constante avec le monde extérieur.

Pour pouvoir gérer ses finances, par contre, il devient de plus en plus nécessaire d'entrer dans l'univers numérique. Celui-ci se présente concrètement de deux façons :

  • Le guichet automatique : depuis 15 ans, le nombre d'agences bancaires s'est fortement réduit et celles qui restent sont organisées de manière à diriger les clients vers les automates pour les opérations courantes.
  • De plus en plus de ménages s'équipent d'un ordinateur et se connectent à internet. L'avantage, c'est qu'à la maison, on ne doit ni faire la file, ni cacher ses doigts quand on effectue son code. Le home banking (ou PC banking) offre aussi une meilleure vue d'ensemble des services disponibles que les guichets automatiques. Ainsi, petit à petit, la gestion financière en ligne se généralise. Notons quand même que nous payons pour des opérations que nous effectuons nous-mêmes...

Et le service bancaire de base ?

En 2005, le Réseau Financement Alternatif a publié un rapport d'évaluation de la loi du 24 mars 2003 instaurant un service bancaire de base. Ce rapport a fourni l'occasion d'évaluer le profil des exclus bancaires. Dans la foulée, la loi sur le service bancaire de base a fait l'objet de diverses modifications législatives. Ainsi, depuis le 1er janvier 2007, cette loi protège les revenus essentiels versés sur un compte courant. Selon la loi sur le service bancaire de base (S.B.B.), la banque a le choix d’offrir ce service avec ou sans mise à disposition d’une carte de débit (utilisable seulement en Belgique).

Avec ou sans carte de débit, le S.B.B. doit permettre de :

  • gérer un compte à vue ;
  • effectuer des virements manuels ou électroniques ;
  • faire des ordres permanents (montant défini et révocable par le client) ;
  • domicilier des factures (montant défini chaque mois par le créancier et révocable moyennant accord des deux parties) ;
  • déposer et retirer de l'argent ;
  • recevoir des extraits de compte, soit par voie électronique, soit via l'agence, au moins tous les 15 jours.

Dans les faits, le S.B.B. est en général proposé avec carte de débit, pour encourager autant que possible le self-banking. En poussant ainsi les clients à utiliser le guichet automatique, les banques limitent les coûts de gestion des comptes (S.B.B. ou autres comptes courants et d'épargne). Cela peut poser problème aux personnes analphabètes, malvoyantes ou âgées qui éprouvent des difficultés à manier l'automate. Ces personnes ont besoin, au moins de temps en temps, de pouvoir s’adresser à un employé au guichet pour leurs opérations. Le « tout-à-l'électronique » du secteur financier contribue ainsi à creuser davantage la fracture numérique et empêche le service bancaire de base d'atteindre sa cible. C'est pourquoi, trois ans après de dernières modifications de la loi qui consacre ce droit, il serait utile de réévaluer les effets et les limites de ce cadre législatif. Encadré 2 : Qui est exclu ?

  • Parmi les personnes non bancarisées, 67 % sont sans diplôme ou possèdent un certificat d’études primaires ; 8 % ont plus de 60 ans ; 5 % sont handicapées.
  • Selon les établissements de crédit, 18 % des titulaires actuels d’un S.B.B. ont plus de 60 ans.
  • Parmi les personnes qui ne souhaitent pas obtenir un compte, 13 % des interrogés expliquent que l’automatisation des banques est un obstacle insurmontable.

Nous voulons un Bankbus

Aux Pays-Pas, un partenariat public-privé a permis de créer des « Bankbus » (bus bancaires) qui sillonnent les campagnes à la rencontre de ceux qui souhaitent effectuer leurs opérations bancaires sans devoir se déplacer trop loin. Si ce service « nomade » a pu être mis sur pied dans un pays où 99,8 % de la population vit à moins de 5 km d'un service bancaire, c'est parce que la Nederlandse Bank, l'association des communes néerlandaises et l'association rurale des petites communautés ont organisé toute une chaîne de collaboration pour garantir l'accessibilité du paiement au niveau local. Outre les Bankbus, des accords sont passés avec des commerçants pour permettre à des clients isolés de retirer de l'argent chez eux. Ce programme a pu être mis en oeuvre sans fonds publics. Pourquoi ne pas l'envisager en Belgique où, comme à Vresse-sur-Semois, certaines personnes doivent parfois parcourir 20 km pour aller retirer de l'argent ?

Quelques chiffres

  • De 7791 agences bancaires en Belgique en 1994, on est passé à 4316 agences en 2008. En y ajoutant les agences indépendantes franchisées, ce chiffre s'élève à 8259.

  • Entre 2007 et 2008, le nombre de travailleurs du secteur bancaire est passé de 66 827 à 65 172 personnes.

  • Le prix d'un compte courant peut fortement varier selon les offres. Ainsi, le service bancaire de base ne peut être facturé plus de 12 € par an. Ce prix, fixé en 2003 et soumis à l'indice des prix à la consommation, s'élève en 2010 à13,58 €. À titre de comparaison, le forfait Easypack de BNP Paribas Fortis s'élève à 78,6 €.

     

    Pour aller plus loin :

    http://www.fininc.eu

    Marco Van Hees, « Banques qui pillent, banques qui pleurent », pp. 34 à 44.

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Pas de révolution sans fracture... numérique Profil des exclus bancaires Une banque nomade aux Pays-Bas

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FINANcité Magazine n°17 : Finance 2.0

Soumis par Anonyme le
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Mars

Interview de Marco Van Hees pour le FINANcité magazine

Soumis par Anonyme le

Ce livre réquisitoire sur les pratiques des banques privatisées, est paru en février 2010 aux éditions Aden. Interview de son auteur, Marco Van Hees, qui est par ailleurs... inspecteur au service de l'impôt des sociétés.

FINANcité : Marco Van Hees, quel est le mobile de ce « livre noir » des pratiques bancaires ?

Je souhaite favoriser une prise de conscience en apportant aux lecteurs une vue globale car beaucoup de gens ont une conscience partielle des enjeux socio-économiques. Dans cette enquête sur les profits et crises des banques belges, je montre les liens entre différents problèmes mis bout à bout en retraçant l'histoire de la privatisation de la CGER jusqu'à la reprise de Fortis par BNP Paribas, en pointant les profits abusifs des banques et en plaidant pour la recréation d'une banque publique.

Aux dépens de qui les profits des banques sont-ils abusifs ?

Les banques s'enrichissent aux dépens de leurs clients, du personnel et de l'État, sans compter les actionnaires comme l'a montré la saga Fortis. Les pratiques commerciales des banques dupent les clients et mettent la pression sur le personnel. Quant aux techniques qui lèsent l'État, je les passe en revue dans l'ouvrage : de la création monétaire à la fraude fiscale, voire sociale. Quelques grandes affaires largement médiatisées en attestent. Ensuite, j'explique comment les banques en profitent à nouveau lorsque l'État les aide...

L'État n'a-t-il pas fixé assez de conditions au sauvetage des banques ?

L'État est venu au secours des banques, en vertu du principe « too big to fail » (trop gros pour sombrer). Mais comme ces aides n'ont été assorties d'aucune condition, comme un enfant capricieux auquel on ne fixe pas de limites, les banques reproduisent les mécanismes qui ont conduit à la crise. On n'est pas à l'abri d'une répétition de ce scénario. C'est pourquoi la deuxième partie de mon livre présente le modèle de la banque publique comme une alternative qui extrairait la banque de la logique du profit.

Quels sont selon vous les avantages des banques publiques ?

L'objectif n'est plus le profit à court terme mais l'intérêt de la population, des entreprises, bref l'intérêt général. Dès lors, une banque publique peut éviter les pratiques commerciales abusives et les investissements risqués. Elle peut accorder des crédits sociaux à ceux qui en ont besoin.

Il s'agit aussi de redéployer un réseau d'agences. Quand je vois aujourd'hui leur disparition progressive... Dans le petit village où j'habite, il reste une agence, elle va être fermée elle aussi. Le même phénomène s'est produit avec les bureaux de poste.

En Nouvelle-Zélande, une banque publique créée en 2002, la Kiwibank, a permis de redéployer tout un réseau bancaire et postal dans les localités délaissées par les banques privées. Les Néo-Zélandais ont connu les privatisations avant nous... Ils en sont déjà revenus !

Le directeur de la Kiwibank se plaît d'ailleurs à expliquer que cette institution n'a pas du tout investi dans les subprimes et autres produits financiers toxiques dans lesquels les banques privées se sont engouffrées. Du coup, l'an dernier, la Kiwibank s'en est bien mieux tirée qu'elles.

Qu'entendez-vous par « investissements crapuleux, indigestes et toxiques » ?

Les investissements crapuleux sont ceux qui sont effectués par les banques, pour leur compte propre ou celui de leurs clients, dans des entreprises polluantes ou agissant dans l'illégalité. Citons par exemple le financement des implantations de colonies israéliennes dans les territoires palestiniens.

Les investissements indigestes sont ceux qui mettent une banque en difficulté parce qu'elle a vu trop grand. Ainsi, en rachetant ABN-Amro en 2008, Fortis a joué à la grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le boeuf. Il est vrai que cette grenouille n'attaquait pas seule, mais dans le cadre d'un consortium belgo-hispano-écossais. N'empêche, vu le contexte et le prix payé (24 milliards d'euros), il est clair que la grenouille a eu les yeux plus grands que le ventre.

Quant aux investissements toxiques, il s'agit de ces fameux investissements dans des produits financiers complexes et opaques qui ont déclenché la crise financière, avec les conséquences que l'on sait.

Vous citez souvent Didier Reynders...

Selon lui, « l'État n'a pas vocation à gérer une banque ». Ce n'est pas mon avis, c'est pourquoi je reviens dans ce livre sur l'histoire de la CGER, créée en 1865 par Walter Frère-Orban, un ministre des Finances... libéral. Après avoir remboursé en cinq ans la dotation de départ, cette banque a fonctionné pendant 128 ans de manière autonome, sans transfert entre la CGER et l'État. Par contre, 10 ans après sa privatisation totale, la banque, devenue Fortis, a eu besoin de fonds publics.

Pourquoi pas une banque coopérative ?

Certaines banques coopératives, dans le passé, on fait faillite car ces banques sont également soumises aux aléas de la concurrence. La couverture du livre n'est pas anodine : le risque est réel pour les petits poissons, d'être mangés par les gros. D'où l'idée d'extraire les services bancaires de ce contexte en créant une banque publique, qu'on pourrait appeler en Belgique la « Fritibanque ».

Croyez-vous que les mentalités soient prêtes pour une « Fritibanque » ?

En tout cas, une grande partie de la population est en faveur d’un tel projet, ce qui n'est pas le cas, il est vrai, des responsables politiques. On entend souvent dire que les services publics coûtent cher, mais les prêts à un taux avantageux offerts auparavant par les offices publics de crédit hypothécaire coûtaient beaucoup moins cher à l'État que les déductions fiscales accordées aux acquéreurs. Le calcul du coût des pensions montre également que la gestion des pensions publiques est nettement moins coûteuse que celle des pensions privatisées. Enfin, on pourrait faire en sorte que la Fritibanque respecte l'emploi et le personnel, soulage les finances publiques par des pratiques prudentes et des prêts avantageux, et que des organes soient mis en place pour contrôler démocratiquement le management. Enfin, la « Fritibanque » serait tenue d'effectuer des placements éthiques.

Quid des « investissements socialement responsables » proposés par les banques privées ?

Je suis assez sceptique, quand on voit ce qu'elles font à leur clientèle, à leur personnel, à l'État... Dès lors que ces institutions sont soumises à des impératifs de profit, leur régulation s'avère difficile. Et l'on voit que les instances de contrôle ne sont pas toujours efficaces.

Et si les « investissements socialement responsables » devenaient une norme légale, permettant par exemple de limiter la déductibilité fiscale liée à l'épargne pension, aux seuls investissements clairement identifiés comme socialement responsables ?

Ce serait toujours ça de pris, évidemment ! Mais ce ne sera pas facile à obtenir, les banques vont tout faire pour empêcher de telles dispositions. Tout compte fait, ne serait-il pas plus facile de créer une banque publique ?

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Enquête sur les profits et crises des banques belges Plaidoyer pour une banque publique

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Cahier FINANcité n°13 :Recherche juridique relative aux financiers alternatifs - Première partie

Soumis par Anonyme le
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Cahier FINANcité n°15 : Rapport ISR 2009

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Octobre

Cahier FINANcité n°16 : Références budgétaires minimales pour une vie digne 2008-2009

Soumis par Anonyme le
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Cet ouvrage est composé de deux grandes sections : La première détaille la manière dont les références budgétaires ont été construites et la méthode employée pour la constitution des paniers. La seconde présente de manière synthétique les grilles budgétaires de cinq familles types, à savoir : un isolé, une femme ayant un enfant de 4 ans, une femme ayant deux enfants de 4 et 8 ans, une femme ayant deux enfants de 8 et 15 ans et un couple ayant deux enfants de 4 et 8 ans. Dans la mesure du possible, nous avons fait correspondre les paniers de la première section aux principaux postes budgétaires des grilles de la seconde. Quand toutefois cela n'a pas été possible, pour la facilité du lecteur, nous avons repris dans la grille budgétaire la référence du panier concerné. Table des matières: Introduction Que sont les références budgétaires ? À quoi peuvent servir ces références budgétaires ? Références budgétaires : une première étape... Méthodologies possibles et cadre théorique choisi Approches diverses pour résultats différenciés L'approche utilisée en Belgique Les principaux groupes de dépenses Panier « alimentation » Critères et références La pyramide alimentaire active Sain, varié et équilibré Prix et lieu d'achat Proche ou éloigné des habitudes des gens ? Tableau du budget « alimentation » mensuel en € des 5 familles Panier « vêtements » Critères et références 14 Vêtements adaptés aux circonstances Qualité des vêtements, nombre et longévité Choix du magasin et prix payé Entretien et rangement des vêtements Proche ou éloigné des habitudes des gens ? Tableau du budget « vêtement » mensuel en € des 5 familles Panier « santé et hygiène personnelle » Critères et références Soins corporels Les soins de santé Frais liés à la sécurité sociale Proche ou éloigné des habitudes des gens ? Tableau du budget « santé et hygiène corporelle » mensuel en €des 5 familles Panier « logement et sécurité » Critères et références Proche ou éloigné des habitudes des gens ? Tableau du budget « logement et sécurité » mensuel en€ des 5 familles Panier « développement sécurisé de l'enfant (ou des enfants) » Critères et références Proche ou éloigné des habitudes des gens ? Tableau du budget du « développement sécurisé de(s) l'enfant(s) » mensuel en €des 5 familles Panier « repos et divertissement » Critères et références Une nuit de sommeil reposant Loisirs et divertissement Proche ou éloigné des habitudes des gens ? Tableau du budget du « repos et du divertissement » mensuel en € des 5 familles Panier « entretien des relations » Critères et références Transpositions des « rôles » en panier concret Proche ou éloigné des habitudes des gens ? Tableau du budget « entretien des relations » mensuel en € des 5 familles Panier « mobilité » Critères et références Composition du panier Proche ou éloigné des habitudes des gens ? Tableau du budget « mobilité » mensuel en € des 5 familles Les grilles budgétaires synthétiques de cinq ménages types Grille budgétaire d'un isolé Grille budgétaire d'une femme ayant un enfant de 4 ans Grille budgétaire d'une femme ayant deux enfants de 4 et 8 ans Grille budgétaire d'une femme ayant deux enfants de 8 et 15 ans Grille budgétaire d'un couple ayant deux enfants de 4 et 8 ans Bibliographie

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Décembre

FINANcité Magazine n°16 : Agro-finance, où va le blé ?

Soumis par Anonyme le
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2009
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Décembre

Agriculture, quels choix financiers?

Soumis par Anonyme le

De tout temps, l'agriculture a eu besoin de financements pour assurer la continuité de la chaîne alimentaire, depuis l'accès au foncier jusqu'à la distribution des produits transformés. Dès le XIXe siècle, des caisses de crédit mutuel ont permis aux paysans européens de s’organiser pour pouvoir investir dans des conditions équitables. Des pratiques similaires, comme les tontines en Afrique, ont permis à des générations entières de paysans de faire face aux achats d'intrants ou aux aléas climatiques nécessitant la constitution de réserves. Ces coutumes ont d’ailleurs inspiré de nombreux projets d’aide au développement comme les « banques de céréales »(1).

Pourtant, à l'ère de la globalisation, des cultures pourrissent sur pied dans des pays manquant d’infrastructures de stockage ou d’acheminement des produits vers les marchés(2). Production, transformation et distribution nécessitent une fixation des prix et des préfinancements que garantissent des mécanismes comme le commerce équitable(3), mais qui ne sont malheureusement pas assurés via le commerce traditionnel.

Il ne faut pas aller bien loin pour constater les méfaits d'une dérégulation agricole qui entraîne un dumping fatal aux producteurs : pensons aux litres de lait versés dans les champs par les producteurs wallons en septembre 2009...

L’heure est donc venue de repenser le financement de l’agriculture, de sorte que la mobilisation d’actifs contribue réellement à une agriculture durable, tant sur le plan social qu’économique et environnemental.

Un cadre politique fondé sur la souveraineté alimentaire

Certes, les investisseurs privés ne sont pas les premiers acteurs auxquels on pense, lorsqu'on parle d'agriculture. Les états ont évidemment un rôle fondamental à jouer dans la fixation de leur politique agricole et des règles du jeu au plan international.

Du côté des pays riches, il s'agit de garantir à la fois l'approvisionnement de leurs propres populations et l'intérêt des pays moins avancés, qui subissent de plein fouet la libéralisation des échanges, et ne combattent pas à armes égales sur le marché international. L'aide au développement fournie par les pays riches devrait permettre des investissements dans le sud, visant à garantir la souveraineté (ou l'autonomie) alimentaire des pays concernés. Cependant, les pays riches ont une fâcheuse tendance à reprendre d'une main ce qu'ils donnent de l'autre (quand leurs promesses d'aides se concrétisent, ce qui n'est pas toujours le cas), parce qu'ils imposent aux pays du sud des politiques inéquitables. Un exemple : les subventions à l'exportation de produits à bas prix qui concurrencent la production locale. De telles subventions sont a priori interdites, mais dans la pratique, le phénomène perdure.

Du côté des pays pauvres, l'intérêt des populations commande le soutien à une agriculture paysanne, permettant de répartir les terres, les revenus et les denrées. Le plus souvent, sur le terrain, c'est tout le contraire qui se passe...(4) D'où l'augmentation de la malnutrition et de l'exode rural, que les aléas climatiques ne peuvent qu'amplifier. Pour renverser cette tendance, plutôt que de laisser l’agro-industrie détruire la paysannerie et accroître l’insécurité alimentaire, les états devraient mieux protéger leurs marchés par des mécanismes comme les droits de douane ou la fixation de prix. Ce qui peut être envisagé dans une perspective de collaborations à l’échelle régionale, comme l’Europe l’a fait en construisant le marché européen.

Il s’agit aussi à présent de réinvestir dans le secteur agricole pour améliorer les rendements mais aussi le niveau de vie des agriculteurs, premières victimes de la malnutrition. Et cela, sans porter préjudice à l'environnement qui garantit leur survie à long terme mais en optimisant, au contraire, les potentialités de la nature.

Enfin, qu’il s’agisse de fonds publics ou privés, leur affectation à des pratiques agricoles durables devrait pouvoir être garantie par une traçabilité de l’argent. Ceci pour éviter le syndrome du Petit Poucet : soit qu’entre le bailleur de fonds et les paysans, l’essentiel de l’argent soit semé sur le chemin !

Finance solidaire : dans quelles conditions ?

Même si leurs conditions de vie sont très différentes, agriculteurs du nord et du sud de la planète sont à présent confrontés au même défi : celui de la maîtrise des outils de transformation et de distribution de leurs productions. C’est l’avis que partage Marc Fichers, directeur de l’ASBL Nature & Progrès (Belgique), avec de nombreux autres acteurs(5). D’après lui, il n’y a plus d’avenir dans une agriculture basée sur une fourniture d’ingrédients où la valorisation est aux mains de l’industrie. Les agriculteurs ont au contraire intérêt à s’orienter vers les produits à haute valeur ajoutée : fruits et légumes, voire fromage, ce qui nécessite peu de surfaces. De tels produits peuvent en effet être vendus localement avec une plus grande marge pour l’agriculteur, que les matières premières qu’il livre à un marché mondialisé où la concurrence fait rage, et sur lequel il n’a aucune prise.

A partir du moment où l’agriculteur se réapproprie la transformation et de la commercialisation de ses produits, le rapprochement avec le consommateur redevient possible. Ce dernier peut par exemple contribuer à financer l’activité agricole en souscrivant à un abonnement de produits livrés régulièrement. On a vu se multiplier, ces 10 dernières années, dans de nombreux pays, les groupes d’achat collectifs (GACs) ou solidaires de l’agriculture paysanne (GAS ou GASAP)(6).

Une telle forme de fidélisation de la clientèle assure un revenu régulier au producteur. Si l’engagement du consommateur s’inscrit dans le long terme comme le proposent les GASAP (via un contrat d'un an), le financement de l’ensemble de l’activité s’en trouve facilité, depuis la production jusqu’à la livraison en passant par la transformation.

Adopter un point de vue collectif

On le voit, le préfinancement via la formule d’abonnements revêt un caractère collectif important. Toute une dynamique de groupe est à l’oeuvre, qui relie les producteurs aux consommateurs-investisseurs et ces consommateurs-investisseurs entre eux. Ce fonctionnement collectif favorise l’apprentissage mutuel et la démarche solidaire.

L’accès au foncier peut, lui aussi, être envisagé de manière collective. Vu le prix prohibitif des terres(7), les agriculteurs pourraient se les partager, en développant des complémentarités. Certes, reconnaît Marc Fichers, « en Belgique, l’agriculteur est une personne qui travaille plutôt seule. On ne connaît pas beaucoup d’agriculteurs qui acceptent de partager leurs idées, leurs outils, voire leur production. Mais la situation les y amènera peut-être ». En ville, déjà, on voit fleurir des potagers communautaires et même des vergers collectifs(8).

Quant au modèle coopératif, il connaît un regain de succès. On distingue les coopératives spécialisées dans la transformation et la distribution des produits (ex. Coprosain, Faircoop) et les coopératives foncières (ex. Ferme du Hayon). Certains agriculteurs combinent une coopérative de production et une coopérative foncière, comme la ferme de la Baillerie à Bousval (9).

Attention, met en garde Marc Fichers, de ne pas idéaliser le modèle coopératif : « au départ, les grandes fromageries ou les grandes structures de transformation du lait étaient toutes des coopératives d’agriculteurs. En grandissant, elles ont fait rentrer du capital extérieur dans leur structure pour, à la fin, se faire racheter par des grands groupes agro-industriels. D’où l’importance de fixer clairement les règles du jeu dès le départ, de sorte que les coopératives agricoles restent clairement dans les mains des agriculteurs ».

L’exemple de Terre de Liens

Les coopératives foncières ou de production dédiées à un projet particulier existent depuis longtemps en Belgique. Mais pourquoi ne pas créer une structure juridique pouvant contribuer au financement de différents projets agricoles ? En France, Terre de Liens montre la voie à suivre, comme l’explique Valérie Rosenwald, responsable de l'antenne Terre de liens Ile-de-France(10)

Ce projet global de soutien à l’agriculture paysanne inclut une coopérative foncière, un fonds de dotation et un mouvement associatif basé sur une coordination nationale et des antennes locales. La coopérative foncière a été créée en 2006 par différents réseaux associatifs constatant les problèmes d'accès des agriculteurs à la propriété foncière. Cette structure nationale d'investissement solidaire s’appuie sur le fonctionnement de groupes locaux qui entourent chaque projet de près. Toute personne qui le souhaite peut y placer son argent sous forme d'actions, qui sont affectées ou non à un projet spécifique ou à une région. L'investisseur indique son choix sur la base d'une liste fixée par un comité d'engagement.

Grâce à ce système, des agriculteurs soucieux de l’avenir de leur terre, peuvent l'apporter à la foncière en échange d'actions, et léguer ces actions à leurs héritiers. Ainsi, sans léser ces derniers, le projet d'agriculture paysanne peut perdurer dans le respect de la charte du mouvement(11). En septembre 2009, la coopérative foncière possédait 15 entités agricoles et une quinzaine d'autres étaient en cours d'acquisition. Dans le même esprit, le fonds de dotation est une structure apte à recevoir des legs de terres agricoles.

Chaque appel public à l’épargne de Terre de Liens rencontre un franc succès. Au sortir de la crise financière, et dans un contexte fiscal favorable, les investisseurs se montrent enthousiastes à l’idée de soutenir ainsi des projets concrets voire proches, d’agriculture paysanne. La coopérative foncière est elle-même soutenue par l’association qui gère la sensibilisation, l'accompagnement de projets, et stimule la création de groupes d’achat solidaires (appelés en France « association pour le maintien de l'agriculture paysanne », AMAP). Ces groupes d’achat solidaires font partie intégrante du projet. L'association est soutenue par les collectivités locales et la Fondation de France. Cette structure nationale et professionnelle d’appui au lobbying, confère son poids politique et sa visibilité au mouvement.

Les terres publiques

Enfin Marc Fichers relève que de nombreuses structures publiques – communes, régies foncières, CPAS, églises – possèdent des terres, mises en location. Vu leur prix et l’état des finances publiques, ces propriétaires institutionnels sont de plus en plus souvent tentés de les vendre. Habituellement, les critères régissant la vente ou la location de terres publiques sont le prix et la proximité.

Il revient aux citoyens et à ceux qu’ils élisent de faire valoir auprès de ces instances, que les cahiers des charges de telles ventes – tout comme les contrats de location (bail à ferme) – pourraient contenir des clauses sociales et environnementales. Ceci afin de permettre le déploiement de l’agriculture biologique, d’activités agricoles à finalité sociale, de production maraîchère pour la vente en circuit court, au niveau local.

Conclusion : la finance de la fourche à la fourchette

Chacun peut contribuer au financement de l’agriculture paysanne en tant que consommateur fidélisé et solidaire, en tant que coopérateur et en tant que citoyen pour exiger des responsables politiques qu’ils prennent leurs responsabilités à tous les échelons de pouvoir : au niveau global pour adopter des politiques agricoles garantissant l’accès aux terres et la protection des marchés ; et au niveau local où se discutent les règles d’attribution des terres agricoles publiques.

L’enjeu est surtout de différencier la capture des rentes foncières, des investissements nécessaires, du moins si l’on s’accorde sur leur objectif : garantir une agriculture durable pour les paysans comme pour les consommateurs et la préservation des ressources naturelles.

Des modèles intéressants sont à découvrir à l’étranger ou près de chez nous, des solutions de partage des terres sont envisageables pour ceux qui souhaitent s’installer comme agriculteurs sans pour autant posséder les terres ad hoc. Plus que jamais, la créativité et l’échange sont à promouvoir pour orienter les pratiques agricoles vers une gestion commune de la chaîne alimentaire.

Antoinette Brouyaux,
décembre 2009.

 

 

2Cf. témoignage de Gérard Renouard, président d’une association française d’agriculteurs pour le développement, suite à une mission au Cameroun, dans « Un autre modèle agricole », dossier « La faim regagne du terrain, Alternatives Economiques, Octobre 2009.

3Standards du commerce équitable pour le café pour les organisations de petits producteurs : http://www.fairtrade.net/fileadmin/user_upload/content/02-09_Coffee_SPO__FR.pdf

4 Antoinette Brouyaux, « Ruée vers l’or brun », Réseau Financement Alternatif, décembre 2009 et l’interview d’Arnaud Zacharie en vidéo et dans le FINANcité magazine n°16, Réseau Financement Alternatif, décembre 2009.

5Cf interview de Marc Fichers en vidéo et dans le FINANcité magazine n°16, ibid. 

6 Appellations variant selon les pays, ou histoires particulières de ces groupes. Cf. charte des GAS sur http://gas-bxl.collectifs.net et nombreux liens disponibles sur http://www.haricots.org

7 Antoinette Brouyaux, ibid.

8Cf. Réseau des jardins solidaires, http://rjsol.jimdo.com/

9 Interview de Christophe Col et Johanne Dupuis en vidéo et dans le FINANcité magazine n°16, ibid. 

10 Interview de Valérie Rosenwald dans le FINANcité magazine n°16, ibid. 

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Décembre

Des investissements souhaitables

Soumis par Anonyme le

Diverses possibilités existent de contribuer au financement d'entreprises agricoles garantes d'une agriculture paysanne soutenable, tant au plan social qu'environnemental. Alterfin, Incofin et Oikocredit-be sont des coopératives à finalité sociale spécialisées dans l'octroi de crédits pour de telles entreprises dans les pays du Sud.

En achetant des produits issus du commerce équitable, on contribue également au préfinancement des activités des agriculteurs. En effet, grâce aux prix équitables et à l'engagement à long terme de leurs clients, les agriculteurs peuvent investir en vue d'améliorer leur rentabilité et la qualité de leurs produits. La finance solidaire permet aussi de soutenir, via les ONG de développement, les organisations paysannes du Sud qui se battent pour la souveraineté alimentaire.

Enfin, certains acteurs financiers classiques jouent le jeu du soutien à des modèles agricoles durables, par le biais d'investissements socialement responsables qui sont plus que jamais nécessaires dans ce secteur. Ces initiatives se démarquent d'opérations spéculatives fondées sur un espoir de rendement financier à (très) court terme.

L'urgence et le souci d'efficacité commandent qu'une liste de critères soit définie en concertation avec les financiers socialement responsables, pour distinguer les investissements opportuns pour l'agriculture, de ceux qui sont absolument à éviter.

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Novembre

Fixer les règles du jeu

Soumis par Anonyme le

Côté pile...

Du côté des pays riches, il s'agit de garantir à la fois l'approvisionnement de leurs propres populations et l'intérêt des pays moins avancés, qui subissent de plein fouet la libéralisation des échanges, et ne combattent pas à armes égales sur le marché international. C'est pourquoi l'aide au développement est si importante. Elle doit permettre des investissements dans le Sud, visant à garantir la souveraineté (ou l'autonomie) alimentaire des pays concernés. Malheureusement, les pays riches ont une fâcheuse tendance à reprendre d'une main ce qu'ils donnent de l'autre (quand leurs promesses d'aide se concrétisent, ce qui n'est pas toujours le cas), parce qu'ils imposent aux pays du Sud des politiques inéquitables. Un exemple : les subventions à l'exportation de produits comme le coton, qui faussent la concurrence sur le marché mondial. De telles subventions sont a priori interdites, mais dans la pratique, elles perdurent.

... Et côté face

Quant aux pays pauvres, ils devraient pouvoir protéger leurs marchés et investir dans le secteur agricole pour améliorer les rendements mais aussi le niveau de vie des agriculteurs, premières victimes de la malnutrition. Et cela, sans porter préjudice à l'environnement qui garantit leur survie à long terme, mais en optimisant, au contraire, les potentialités de la nature. L'intérêt des populations commande le soutien à une agriculture paysanne, permettant de répartir les terres, les revenus et les denrées. Malheureusement, c'est tout le contraire qui se passe... D'où l'augmentation de la malnutrition et de l'exode rural, que les aléas climatiques ne peuvent qu'amplifier. À court terme, un moratoire international sur l'achat des terres s'impose.

La finance de la fourche à la fourchette

L'agriculture a besoin de financements tout au long de la chaîne alimentaire, depuis l'accès au foncier jusqu'à la distribution des produits transformés. Dès le XIXe siècle, des caisses de crédit mutuel ont permis aux paysans européens de s’organiser pour pouvoir investir dans des conditions équitables. Ailleurs dans le monde, des pratiques similaires, comme les tontines en Afrique, ont permis à des générations entières de paysans de faire face aux achats d'intrants ou aux aléas climatiques nécessitant la constitution de réserves. Ces coutumes ont d’ailleurs inspiré de nombreux projets d’aide au développement comme les « banques de céréales ».

Pourtant, à l'ère de la globalisation, des cultures pourrissent sur pied dans des pays manquant d’infrastructures de stockage ou d’acheminement des produits vers les marchés. Production, transformation et distribution nécessitent une fixation des prix et des préfinancements que garantissent des mécanismes de marché comme le commerce équitable, mais qui ne sont malheureusement pas assurés via le commerce traditionnel.

Il ne faut d'ailleurs pas aller bien loin pour constater les méfaits d'une dérégulation agricole qui entraîne un dumping fatal aux producteurs : pensons aux litres de lait déversés dans les champs par les producteurs wallons en septembre 2009...

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Il revient aux Etats d'adopter des politiques agricoles plus volontaristes et mieux équilibrées au plan international.

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14/11/2009
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