Dossier Finance 2.0 : témoignages sur l'exclusion financière
Inclusion ou exclusion financière : témoignages
Inclusion ou exclusion financière : témoignages
Alors que certaines multinationales se targuent d'être plus puissantes que les gouvernements démocratiquement élus ou non, elles n'hésitent pas à faire profil bas lorsqu'il s'agit de conquérir des marchés dans des pays peu soucieux du respect des droits de l’Homme, de la liberté d'expression ou de la liberté d'association.
De telles multinationales, aussi puissantes soient-elles, se plient en effet aux conditions imposées par les gouvernements antidémocratiques et, par pure recherche du lucre, mettent à la disposition des régimes en place des outils et des systèmes efficaces limitant l'accès à l'information et la liberté d'expression et/ou bafouant le droit fondamental au respect de la vie privée des utilisateurs de ces réseaux.
Cisco Systems, Dell, Yahoo, Apple, Google, Nokia... toutes ces multinationales ont en commun le développement des nouvelles technologies : des systèmes de communication en réseau à l’élaboration d'outils ou de programmes qui ont permis, au cours de ces dernières décennies, la révolution de l'information. Malheureusement, tout le monde ne peut pas en profiter.
À l'heure des réseaux sociaux, de l'information instantanée, des échanges globaux, certaines populations sont soumises à un contrôle très strict de leurs faits et gestes sur la Toile. Cette situation n'indigne pas que les ONG de défense des droits de l’Homme ou les représentants politiques de pays démocratiques : aujourd'hui, de nombreux actionnaires remettent en cause les pratiques de l'entreprise qu'ils financent, la trouvant souvent trop peu transparente et éthiquement très contestable. C'est la prise de conscience renouvelée du pouvoir des actionnaires : l'activisme actionnarial.
30 % des investisseurs de Cisco, détenant 24 millions d'actions pour une valeur globale de 580 millions de dollars, ont décidé de réagir face aux doutes émis sur la responsabilité sociétale de cette compagnie : ils ont en effet déposé à plusieurs reprises des résolutions exigeant des explications sur les dérives des activités développées en Chine, en Arabie Saoudite ou ailleurs, ainsi que la prise de mesures qui engageraient véritablement l'entreprise sur la voie de la responsabilité sociale et du respect de son code éthique.
Ces cinq dernières années, le responsable juridique de Cisco a été convoqué à deux reprises devant le Congrès américain pour expliquer le rôle présumé de l'entreprise dans les restrictions à la liberté d'expression en Chine ou ailleurs. Cisco est par exemple accusée d'avoir aidé les autorités chinoises à mettre en place des mécanismes de filtrage et de surveillance sur le Net.
Ce changement de cap dans le comportement des investisseurs démontre la réflexion qui a été entamée sur la responsabilité des activités développées par leur entreprise à travers le monde. L'éthique n'était pas monnaie courante dans le secteur des nouvelles technologies, mais ces revendications des actionnaires eux-mêmes ouvrent le débat interne et prouvent le pouvoir que peuvent avoir ces investisseurs sur la direction des multinationales qui ne sont plus à l'abri des critiques internes et doivent donc rendre des comptes dans leur propre maison. La recherche du profit maximal et la conquête des marchés émergents ont toujours été mises en avant pour réfuter catégoriquement ces revendications. Cependant, on assiste aujourd'hui à un certain renversement de cette tendance. Un renversement qui ne serait pas uniquement basé sur une volonté humaniste de répandre les valeurs éthiques de par le monde. On se trouverait face à une compréhension économique que l'investissement socialement responsable n'est plus négligeable et que les risques financiers liés à des pratiques éthiquement douteuses seraient préjudiciables à long terme pour l'entreprise.
L'activisme actionnarial interroge aussi le secteur privé sur sa capacité à apporter des améliorations en matière de droits fondamentaux dans les politiques de gouvernements antidémocratiques. En effet, si toutes les entreprises étaient tenues par une législation stricte en matière d'investissement dans les pays non respectueux des droits de l'Homme, peut-être assisterait-on à un véritable changement dans les fondements de la finance au service de l'Homme et non seulement de quelques-uns.
Arabie Saoudite, Birmanie, Chine, Corée du Nord, Cuba, Égypte, Iran, Ouzbékistan, Syrie, Tunisie, Turkménistan, Viêt-nam ont tous transformé leur réseau en intranet, empêchant les internautes d’accéder aux informations jugées « indésirables ». « Tous ces pays s’illustrent non seulement par leur capacité à censurer l’information en ligne, mais encore par la répression quasi systématique des internautes gênants », a déclaré Reporters sans frontières.
Cisco Systems a investi plus de 16 milliards de dollars en Chine, entre autres pour y créer des logiciels de surveillance. Des investisseurs l'interpellent...
L'escroquerie par internet a explosé ces dernières années. La Toile offre en effet la possibilité d’atteindre un grand nombre de victimes potentielles, à court terme et à très faible coût.
En effet, pratiquement chaque internaute s'est vu proposer, contre paiement, des services ou des marchandises dont il n'aurait sans doute jamais vu la couleur.
Le nombre de fraudes sur les cartes de créditsest en constante augmentation et les tentatives de phishing (hameçonnage) sont monnaie courante sur le web.
Les principales fraudes se révèlent être des fraudes aux cartes bancaires. En effet, votre argent peut être débité grâce à une simple suite de numéros : les 16 numéros figurant au recto de votre carte de crédit, la date d'expiration, et les trois derniers chiffres du code situés au dos de ladite carte.
Des solutions sécurisées pour les paiements en ligne sont proposées et quelques astuces peuvent vous permettre d'éviter les surprises désagréables : connexion sécurisée, navigateur web mis à jour, bon antivirus, etc.
Le phishing est une arnaque qui consiste à envoyer à l'utilisateur de multiples courriels (spams) avec des liens vers de fausses pages web connues de celui-ci, de façon à lui soutirer des informations telles que ses données personnelles ou ses codes d'accès à des services bancaires. En pensant faire l’acquisition d’un produit ou service via ce site, l’utilisateur n’a, en réalité, fait qu'envoyer ses données confidentielles aux auteurs du spam.
On retrouve dans ce type de courriels des demandes qui peuvent sembler plausibles, telles que la mise à jour de données concernant une situation personnelle, une déclaration de revenus, un message d'alerte ou une promotion alléchante. Les attaques de phishing se multiplient à l'approche des échéances fiscales ou des fêtes.
Le micro-phishing : un cybercriminel usurpe l’identité de quelqu’un sur Facebook et envoie à tous ses amis le message : « Je suis au Mexique, je me suis tout fait voler, envoyez-moi un peu d’argent sur le compte Western Union n°xxxxx ». Une escroquerie facile et qui fonctionne…
Ce type d'escroquerie à l'avant-garde des dernières technologies est en constante augmentation malgré la réaction du secteur : en 2004, 3 milliards de tentatives de fraudes par mois ont été relevées, dont 5 % ont abouti ; en 2009, cette pratique s’est amplifiée et a connu une augmentation de 400 % en un an, passant de 0,5 % de présence en 2008 à 2 % aujourd’hui.
Le pharming est une arnaque qui consiste à proposer à l'internaute une page en tout point identique à celles d'entreprises que celui-ci connaît et en lesquelles il a confiance, par exemple eBay, PayPal ou celles qu'il utilise pour ses services bancaires en ligne (home banking).
Le fraudeur introduit dans l'ordinateur un code ou programme malveillant (malware) tel que lorsque l'utilisateur tente d'accéder à son système de homebanking, il accède en réalité à une fausse page web, qui ressemble en tout point à celle de sa banque. L'objectif est le même que le phishing : obtenir les données d'accès et numéros de carte bancaire de la victime.
Dans ce contexte, les entités financières ne peuvent faire l'impasse sur leur responsabilité en fournissant ce type de services à leurs clients. Toutes les fraudes opérées mettent en évidence la fragilité du système d'identification utilisé par les banques. Il ne s'agit pas d'être expert en informatique pour éviter de tomber dans ce genre de piège. Il en va de la responsabilité des banques d'assurer une sécurité optimale pour les services offerts à leurs clients.
Spam, phishing, pharming, publicité pour de faux antivirus... Les éditeurs de sites peu scrupuleux glissent de nombreuses arnaques sur la Toile. Apprenez à les identifier.
Cet ouvrage est composé de deux grandes sections : La première détaille la manière dont les références budgétaires ont été construites et la méthode employée pour la constitution des paniers. La seconde présente de manière synthétique les grilles budgétaires de cinq familles types, à savoir : un isolé, une femme ayant un enfant de 4 ans, une femme ayant deux enfants de 4 et 8 ans, une femme ayant deux enfants de 8 et 15 ans et un couple ayant deux enfants de 4 et 8 ans. Dans la mesure du possible, nous avons fait correspondre les paniers de la première section aux principaux postes budgétaires des grilles de la seconde. Quand toutefois cela n'a pas été possible, pour la facilité du lecteur, nous avons repris dans la grille budgétaire la référence du panier concerné. Table des matières: Introduction Que sont les références budgétaires ? À quoi peuvent servir ces références budgétaires ? Références budgétaires : une première étape... Méthodologies possibles et cadre théorique choisi Approches diverses pour résultats différenciés L'approche utilisée en Belgique Les principaux groupes de dépenses Panier « alimentation » Critères et références La pyramide alimentaire active Sain, varié et équilibré Prix et lieu d'achat Proche ou éloigné des habitudes des gens ? Tableau du budget « alimentation » mensuel en des 5 familles Panier « vêtements » Critères et références 14 Vêtements adaptés aux circonstances Qualité des vêtements, nombre et longévité Choix du magasin et prix payé Entretien et rangement des vêtements Proche ou éloigné des habitudes des gens ? Tableau du budget « vêtement » mensuel en des 5 familles Panier « santé et hygiène personnelle » Critères et références Soins corporels Les soins de santé Frais liés à la sécurité sociale Proche ou éloigné des habitudes des gens ? Tableau du budget « santé et hygiène corporelle » mensuel en des 5 familles Panier « logement et sécurité » Critères et références Proche ou éloigné des habitudes des gens ? Tableau du budget « logement et sécurité » mensuel en des 5 familles Panier « développement sécurisé de l'enfant (ou des enfants) » Critères et références Proche ou éloigné des habitudes des gens ? Tableau du budget du « développement sécurisé de(s) l'enfant(s) » mensuel en des 5 familles Panier « repos et divertissement » Critères et références Une nuit de sommeil reposant Loisirs et divertissement Proche ou éloigné des habitudes des gens ? Tableau du budget du « repos et du divertissement » mensuel en des 5 familles Panier « entretien des relations » Critères et références Transpositions des « rôles » en panier concret Proche ou éloigné des habitudes des gens ? Tableau du budget « entretien des relations » mensuel en des 5 familles Panier « mobilité » Critères et références Composition du panier Proche ou éloigné des habitudes des gens ? Tableau du budget « mobilité » mensuel en des 5 familles Les grilles budgétaires synthétiques de cinq ménages types Grille budgétaire d'un isolé Grille budgétaire d'une femme ayant un enfant de 4 ans Grille budgétaire d'une femme ayant deux enfants de 4 et 8 ans Grille budgétaire d'une femme ayant deux enfants de 8 et 15 ans Grille budgétaire d'un couple ayant deux enfants de 4 et 8 ans Bibliographie
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Sam Walton, fondateur du groupe de distribution américain Wal-Mart, est l’un de ces personnages qui nourrissent continuellement le mythe du rêve américain : partir de rien, devenir multimilliardaire et, en prime, recevoir la Freedom Medal (la plus haute décoration civile des États-Unis) de la main du président de l’époque, George Bush père. Du fin fond de l’Arkansas, il fonda sa première société de distribution, développa plusieurs supermarchés, avant de bâtir un véritable empire. L’une des plus grandes entreprises privées au monde est capable de peser sur les décisions politiques, de bouleverser la balance commerciale de la première économie mondiale, de déterminer le salaire minimum réel, de casser les syndicats, d’influencer les flux de capitaux mondiaux, voire d’ouvrir des voies diplomatiques parallèles.
Le géant mondial de la grande distribution a tout pour plaire. Leader mondial du secteur, un chiffre d’affaires supérieur au PIB de la Suisse, le premier employeur privé du monde (actuellement plus de 2 millions d’employés) affiche des bénéfices records : en dépit de la crise financière, Wal-Mart a dégagé 3 milliards de bénéfice net au premier trimestre 2009. Ce chiffre s’explique notamment par l’accroissement, depuis la crise, de l’engouement de la population pour ces magasins à bas prix.
De plus, Wal-Mart a développé un programme de standards éthiques et déploie beaucoup d’énergie pour que l’ensemble de l’entreprise soit durable à long terme. Cette multinationale semble donc être le fleuron de notre ère moderne qu’est la globalisation...
Mais pourquoi Wal-Mart est-il systématiquement la cible d’attaques de la part du monde associatif et des syndicats?
Lorsqu’il s’agit de droits élémentaires du travail, comme le droit de se syndiquer, l’égalité salariale entre hommes et femmes, un revenu et des conditions de travail décentes, Wal-Mart est loin d’intégrer ces concepts dans sa stratégie de management du personnel. Que du contraire, Wal-Mart semble totalement allergique aux syndicats au point d’en arriver à fermer les supermarchés (même très rentables) où les employés s’étaient regroupés sous la bannière d’un syndicat, d’espionner les délégués syndicaux, de financer illégalement les mouvements anti-syndicalistes, de systématiquement faire appel de toute décision judiciaire, bref de mettre une pression terrible sur ses travailleurs pour éviter tout type de revendication sociale en vue d’une amélioration des conditions de travail.
Wal-Mart est le roi des prix bas, mais aussi des bas salaires. Car pour garantir des prix aussi bas à ses consommateurs, il faut bien obtenir les prix les plus bas chez les fournisseurs.
À travers son programme de standards éthiques, Wal-Mart semble prendre la mesure de ces critiques et décidé à être socialement responsable. Depuis 1992, il existe un code de conduite qui, pour s’assurer de son application effective, est vérifié sur le terrain auprès des fournisseurs et autres agents avec lesquels Wal-Mart fait du commerce. Mais la capacité de Wal-Mart à faire respecter son propre code de conduite a été mise en doute à plusieurs reprises (1), notamment au Bangladesh où des enfants de moins de 14 ans travaillaient à la production de vêtements pour les marques de Wal-Mart et où les conditions d’hygiène et de sécurité étaient bien en deçà des normes internationales.
AXA, ING, Fortis-BNP -Paribas, Dexia, Citibank, Deutsche Bank, KBC, toutes ces banques utilisent une partie de votre argent pour financer et acheter des actions de Wal-Mart : au total, le montant investi par les banques actives en Belgique atteint 4,5 milliards d’euros.
Via le site www.secretsbancaires.be, n’hésitez pas à les interpeller.
(1) Cf. Rapport CASH : www.vetementspropres.be/doc/RapportCashFR.pdf
Wal-Mart est le premier employeur privé dans le monde. Son anti-syndicalisme affiché interpelle... Jusqu'aux investisseurs belges ? En bref : Le succès du géant de la grande distribution est proportionnel aux violations des droits élémentaires de ses travailleurs. Les banques actives en Belgique contribuent à financer cette entreprise controversée ! Wal-Mart exerce une pression terrible afin d'éviter tout type de revendication sociale.
Les banques publiques sont les premières à avoir insufflé de la solidarité dans les rapports à l'argent, p.4 - Les fusions/acquisitions et faillites ont appauvri la diversité du paysage bancaire belge, p.5 - A partir des années 70, de nouvelles valeurs se sont immiscées dans la finance, p.8 - La Minuto, future monnaie complémentaire de Braine-le-Comte, p.12 - Pourquoi les États ont-ils perdu le pouvoir de battre la monnaie ? p.14
En bref
L'investissement socialement responsable ( ISR ) est une pratique chère aux banques éthiques. Il consiste à placer son épargne dans des entreprises ou États qui, au-delà de critères financiers traditionnels, respectent des valeurs sociales et environnementales précises. La sélection se fait sur la base de critères d’exclusion ( refuser d'investir dans certains domaines ) ou de critères positifs ( privilégier certains domaines d'investissement ).1
Aujourd'hui, face aux dégâts causés par la finance casino, l'ISR se profile de plus en plus comme l'option innovante et incontournable pour placer son argent.
En Europe, on recense actuellement une bonne trentaine d'institutions financières éthiques, même si toutes n'ont pas le statut bancaire. Elles se caractérisent par le fait que tous leurs investissements respectent des critères sociaux et environnementaux. Elles se répartissent sur 13 pays de l'Union européenne, recueillant environ 35 milliards d'euros au total 2 et totalisant 650 000 associés. Ces chiffres restent toutefois une goutte d'eau dans
l'océan bancaire. Chez nous, une seule banque éthique est présente sur le marché depuis 1993 : Triodos.
Deux grandes stratégies sont développées par les banques éthiques : s'immiscer sur le marché bancaire classique avec une offre 100% éthique et tenter de l'influencer. L'autre stratégie consiste à vouloir grandir suffisamment pour rivaliser d'égal à égal. Aujourd'hui, force est de constater qu'aucun de ces objectifs n'est atteint.
En 1984, sous la pression du secteur associatif, apparaissait le premier produit bancaire ISR : le compte d’épargne Cigale. En 1992, c'est au tour des premiers fonds de placement ISR de voir le jour dans nos banques. Leur évolution en termes de quantité et de capitaux n'a cessé d'augmenter depuis lors, mais est très fortement liée à la politique commerciale générale de la banque. En 1992, le volume de capitaux s'élevait à 44 millions. À la fin 2000, ce chiffre dépassait le milliard d'euros notamment suite à la poussée de Bacob qui incita ses clients à investir dans les produits ISR qu'elle proposait. Aujourd'hui le marché ISR belge se compose d’environ 1089 produits financiers 3, dont pas moins de 340 fonds de placement ISR et 7 comptes d'épargne. Le reste des produits sont des parts dans des sociétés ou coopératives à finalité sociale. Le volume total des capitaux s'élève à environ 15 milliards d’euros, ce qui représente 3,4 % de parts de marché, soit un chiffre encore trop faible pour peser sur les lignes directrices des grandes institutions financières. Pourtant, la part de marché des fonds ISR continue d'augmenter ( 9 % en 2011, contre 7,2 % en 2009 ). Ce qui prouve que la demande est bel et bien là. Ce volume de capitaux dépend bien entendu de la stratégie commerciale des grandes banques : Dexia, leader historique sur ce secteur pendant de nombreuses années, s'est fait supplanter en 2005 par KBC qui a inclu réellement l'ISR dans sa stratégie commerciale, avec pour résultat 60 % de parts de marché pour KBC, plus de 6 milliards d'euros, contre 15 % pour Belfius ( anciennement dénommée Dexia ) en 2011.
Selon le dernier rapport ISR en Belgique, la note qualitative moyenne de ce marché a augmenté en 2012, passant de 5,8/100 ( 2010 ) à 6,4/100 ( 2011 ) ... Cette faible note s'explique par le fait que 73 % des fonds cotés ont obtenu 0 point car, étant des produits structurés, bien qu'ils soient ISR à leur conception, ils ne garantissent aucunement la qualité ISR dans le temps. Sur les fonds restants, seul un fonds dépasse la barre des 60/100 4. De là à conclure que la grande majorité des produits ISR sont du greenwashing, il n'y a qu'un pas. Difficile donc pour l'investisseur, engagé ou non, de s'y retrouver (5). Pourtant, le label indépendant Ethibel, créé en 1992, était un gage de qualité pour les produits ISR. En 2002, les grandes banques commerciales se sont retirées du label, estimant être en mesure d'évaluer elles-mêmes ... les entreprises dans lesquelles elles investissent. En l'absence de contrôle externe, il n'est pas rare de retrouver, dans ces fonds de placement, de grandes multinationales ( BP, France Telecom ... ) ou encore des sociétés financières dont une partie de l'activité peut être mise en avant comme socialement responsable. Pour ces dernières, on ne tient pas ou peu compte du réinvestissement possible ! En l’absence d'un cadre juridique délimitant le concept, chaque institution financière, association ou fédération est libre d’en établir une définition propre ... C'est pourquoi FairFin et le Réseau Financement Alternatif exigent
une norme minimale ISR inscrite dans la loi. Actuellement, deux propositions de loi existent pour introduire cette norme de qualité. Elles sont dans les mains du Parlement. Le travail et la percée des banques éthiques en Europe ne peut qu'être encouragé, mais il en faudra plus pour réellement influencer tout le secteur. Aujourd'hui, l'ISR représente moins de 4 % du marché. Si demain, il atteint 20 ou 30 % de parts de marché, les aspects sociaux et environnementaux deviendront incontournables pour les banques, les entreprises et les États ; mais, espérons-le, aussi pour les épargnants qui, par leurs demandes de rentabilité financière, mais aussi sociale ou environnementale, détiennent une des clefs de la solution. La crise actuelle qui touche durement « les plus faibles du système » découle directement de l'irresponsabilité du secteur financier, nous laissant présager un combat de David contre Goliath encore long et parsemé d’embûches avant que la finance ne serve réellement les intérêts de tous plutôt que ceux de quelques-uns.
1. Bernard Bayot, « Finance : l'éthique et la solidarité en prime », RFA, 2009. Analyse en ligne sur financite.be.
2. BAYOT, B., Crise financière et modèles bancaires, RFA, octobre 2012.
3. Rapport sur l'investissement socialement responsable 2012, Réseau Financement Alternatif
4. Ibid.
5. Retrouvez la cotation de l'ensemble des produits ISR sur financite.be, rubrique « Produits financiers ».
Si la qualité des banques éthiques est à souligner, si celles-ci ont mieux résisté à la crise, force est de constater que leur influence reste marginale.